L'amour mort vous terrasse et vous cimente le coeur.
Mais j'ai ouvert et tout s'est arrêté: la circulation de mon sang, l'air dans mes poumons, la tension des ligaments, des muscles, l'imprégnation de l'eau, des gaz, la matière, les fluides intermédiaires, le champ d'informations, le temps, tout a disparu, je n'existais plus, j'étais morte, forcément, puisqu'ils étaient là, dans l'ombre du couloir, deux fantômes, deux silhouettes vieilles et jeunes à la fois, projections fantasmagoriques, sortis du dernier des royaumes,sortis de mon cerveau fiévreux, des psychoses insolubles, des cauchemars spongieux, j'ai compris, j'ai su en les voyant les raisons de leur voyage, ils venaient me chercher....
Voilà pourquoi je me sens si bien avec lui, ai-je songé, comme moi, il est différent, comme moi, il est "en dehors". (p.153)
La plupart des gens étaient prêts à croire ce qu'on leur racontait du moment qu'on le présentait avec suffisamment de conviction. (p.148)
- Franchement maman : il faut que tu la vires.
- Il faut que je la vire. mais dites-moi, les garçons, à seize ans est-ce qu'on parle comme un patron voyou ? A-t-elle commis une faute grave cette Constance ? A-t-elle eu des gestes déplacés envers vous ? et soyons clairs, je ne parle pas de séquestrer une console. (p.139)
Le terme d'assistante export recouvrait la réalité banale d'une secrétaire polyvalente, autrement dit capable de prendre en charge une grande partie du travail de son supérieur hiérarchique tout en abattant une somme considérable de tâches subalternes et ennuyeuses. (p.122)
Dis-toi bien ma jolie que j'ai peut-être une cicatrice toute fraîche en travers du bide et une ordonnance longue comme un jour à l'eau minérale, mais ça ne fait pas de moi une "personne vulnérable". (p.49)
Ici, dans le Centre de santé mentale, les voix étaient feutrées, les regards bienveillants, il n'y avait nul besoin de s'expliquer : nous savions la débâcle qu'avait vécue l'autre quelqu'en soit la forme, l'épuisement, le harcèlement, le sentiment d'humiliation, la guerre, l'asphyxie, nous savions tous que bientôt, d'une manière ou d'une autre, nous en aurions terminé avec la douleur.
Nous vous apprendrons à vous regarder telle que vous êtes vraiment, et non au travers des yeux des autres, ni des filtres que vous a imposés votre histoire. C'est ce qui nous tue les filtres. Il faut les cerner et les anéantir.
Une belle experience sociale.L humain considéré dans sa globalité et avec beaucoup d empathie.Un beau livre.