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Ayant beaucoup aimé le dernier livre de Valérie Tong Cuong, Un tesson d'éternité, j'ai ouvert Les guerres intérieures. Malheureusement, cette histoire de secret, de non-dits ne m'a pas séduite. Comme pour son dernier, j'ai trouvé que l'histoire peinait à se mettre en place, faute à des détails sans grand intérêt. J'ai tourné toutes les pages espérant y retrouver ce moment où tout bascule, où l'histoire vous prend à la gorge. En vain.

Pax, un acteur sur le déclin ne parvient pas à oublier ce jour du 23 septembre où avant de se rendre à un rendez-vous professionnel primordial, il surprend des bruits inquiétants à l'appartement du dessus. Pressé d'arriver à son rendez-vous, il laisse passer devant lui ce voyou qui vient de passer à tabac le fils de la femme qu'il s'apprête à aimer comme jamais.

Roman polyphonique qui s'arrête dans la vie de ces trois protagonistes tantôt cabossés tantôt traumatisés, j'aurai préféré que l'auteure fasse un arrêt sur image sur la psychologie de ces trois-là. La culpabilité, la peur, la souffrance sont beaucoup trop suggérées. Si certains passages m'ont tenue en émotion, comme les parties consacrées à Alexy et sa mère Emy, le reste m'a laissée de marbre. le portrait de Pax, ce comédien frustré au milieu de ces trop nombreux personnages secondaires ne m'a pas convaincue. Et ce gamin de vingt-ans, tabassé et traumatisé, j'ai à peine eu le temps de l'effleurer.

C'est un roman que j'ai à la fois trouvé bien trop long (trop de descriptions inintéressantes, de redondances cinématographiques, de détails bien trop froids voire insipides) et bien trop courts (trop peu de passages psychologiques, trop peu d'émotions, trop peu de pages sur l'important qui pour moi manque cruellement de force).
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Toujours aussi économe en personnages et en mots, Valérie Tong Cuong publie un bel ouvrage marquant cette rentrée littéraire. Menacés dans leurs conforts, les acteurs y sont minés par leurs lâchetés et leurs mensonges, avant que l'explosion finale ne les révèle à eux mêmes.

Pax Monnier, intermittent du spectacle, alterne les cachets en séries B avec des jeux de rôles en entreprises commercialisés par un cabinet de coaching. Sa vie de couple est morte depuis longtemps sous les coups assénés à sa compagne et à leur fille Cassandre. Une vie banale, hélas, jusqu'au jour où Alexis, son voisin du dessus, est agressé à domicile. Pax pratique la politique de l'autruche et livre un faux témoignage aux enquêteurs sur cette concommitance, en « oubliant » notamment de révéler qu'il a vu l'agresseur.

Emi Shimizu, RRH d'une société de transport, est née de l'union d'un japonais et d'une européenne ; métissée et bi-culturelle, elle projette une image rassurante, élégante et hiératique qui lui a permis de s'imposer et réussir dans un secteur plutôt « viril ». Brièvement mariée, elle élève seule son fils au parfait profil de « premier de classe », destiné aux grandes écoles et, si tout va bien, à Sup Aéro. Une vie paisible jusqu'à ce que sa société soit acquise par Demeson, un leader du secteur qui décide d'améliorer les résultats en éliminants les maillons faibles … contexte de harcèlement … Christian P en meurt … accidentellement … conclut l'enquête, durant laquelle Emi cache un courriel que Christian P lui a adressé en évoquant ses projets suicidaires. Ami, elle aussi, pratique la politique de l'autruche, en cachant la causalité, et son « oubli » la ronge en arrangeant son employeur.

Pax et Emi mènent deux vies parallèles, qui, par définition, ne doivent jamais se rencontrer. La romancière contourne l'axiome et imagine une coïncidence qui va réunir Pax, Alexis et Emi. La tragédie débute, fondée sur ce trépied concomitance, causalité, coïncidence, qui est riche de non dits et d'intrigues et s'achève, comme dans l'évangile de Saint Jean (8;31-47), par la démonstration que « la vérité vous rendra libres ». Roman superbe, écrit dans une langue épurée et émouvante.

Mais si la romancière connait les codes de la vie en entreprise, si elle en maitrise parfaitement les tics de langage, elle méprise le contexte politique, légal et réglementaire qui encadre l'achat d'une prestation de formation du personnel, ignore les arcanes administratifs d'un accident du travail (ou à fortiori d'un suicide sur le lieu de travail) et oublie le rôle de l'inspecteur du travail, du médecin du travail, des institutions représentatives du personnel (IRP) et des partenaires sociaux.

Là se situe la limite de ce roman. Car dans la « vraie vie », en 2019, ce qui est décrit en termes de processus d'achat d'une prestation ou de l'accompagnement de la mort d'un salarié est totalement farfelu (virtuel ou romanesque). Ce livre n'est pas solidement ancré dans la réalité, sans doute par manque d'enquête sur ces contingences.

Un beau roman donc, mais un cran sous « Ferdinand et les iconoclastes » ou l'immortel chef d'oeuvre « par amour ».

PS : ma critique de "par amour"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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C'est à travers trois personnages forts que Valérie Tuong Cuong nous offre un roman qui gravite autour du thème du remords, de la culpabilité, celle qui ronge les jours et les nuits, quand l'irréparable poursuit sa lente érosion du mental.

Les si rétrospectifs sont les plus cruels : si Pax avait prêté attention à l'inquiétant remue-ménage provenant de l'appartement du dessus, si Emi n'avait pas isolé son fils dans un cocon faussement sécurisant. Si Alexis ne s'était pas trouvé là, au mauvais endroit….A l'oubli inconcevable, s'ajoutent les frasques du destin qui crée l'opportunité d'une rencontre qui va verser du sel sur la plaie.


Aucune difficulté pour adhérer rapidement aux tourments de ces personnages, atteints dans leur corps ou dans leur coeur, et dont on suit l'inexorable dérive avec empathie.

L'auteur évite avec adresse l'écueil de l'écriture moralisatrice, pour analyser avec finesse et sans jugement les tourments des acteurs du drame. le fait divers qui s'étale jour après jour sur les unes de nos quotidiens a des conséquences intimes bien au delà d'un article voué à l'oubli à peine lu, et c'est cette trace durable et délétère qui est ici disséquée et soumise à notre réflexion.

Dans la lignée des romans intimistes qui sont la marque de fabrique de Valérie Tuong Cuong, Les Guerres intérieures ne démérite pas.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Acteur de seconde zone, malgré sa participation remarquée à une série télévisée de qualité, ayant essuyé de nombreux échecs lors des castings, Pax Monnier n'en revient pas lorsque, en ce 23 septembre, il reçoit un appel de son agent. le réalisateur Peter Sveberg, multi-oscarisé, veut le voir. Alors en plein travail avec Élisabeth, une femme d'affaires avertie qui a compris l'intérêt du théâtre et des jeux de rôle dans l'entreprise, il cesse aussitôt toute activité. Il décide de passer chez lui enfiler un costume/cravate, tenue tout à fait appropriée pour le rôle de barman qu'on veut lui confier. de chez lui, il entend des bruits suspects dans l'appartement du dessus. Des craquements, des grincements, des bruits de corps et de meublent qui chutent. Trop pressé, trop occupé par son rendez-vous, il se persuade que tout cela n'est rien. Peut-être simplement des meubles que l'on déplace. Et puis de quoi aurait-il l'air à appeler la police qui, alors, sur place, le retarderait ? En verrouillant sa porte, il aperçoit le dos d'un homme dévalant les escaliers...
A. Winckler est admis aux urgences avec de multiples plaies, hématomes, fractures, contusions. Découvert par sa mère, Emi, qui s'inquiétait de son retard...

Et si... Si Pax Monnier avait fait plus attention aux bruits au-dessus de chez lui ? Et s'il n'avait été autant accaparé et obnubilé par son rendez-vous ? Comment vivre avec le remord d'autant que le destin va s'en mêler et mettre sur sa route son voisin, Alexis ? Outre le cas de conscience de Pax, l'on fait également connaissance avec Emi, la maman d'Alexis, qui, elle aussi, doit vivre avec ses propres remords. Les guerres intérieures questionnent sur la culpabilité, le remord, la conscience, la lâcheté, les gestes que l'on aurait pu/dû faire. Bien que les personnages soient attachants dans leur faiblesse, ils auraient mérité d'être plus fouillés. le récit, bien trop court, manque de consistance d'autant qu'il y avait matière. le cheminement et le sujet restent intéressants et l'écriture de Valérie Tong Cuong posée.
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Un bon livre audio au sujet bouleversant et intrigant.
Ce livre traite de la culpabilité et des conséquences des choix que nous réalisons au cours de nos vies. Nous sommes invités à suivre trois personnages en connexion avec "leurs guerres intérieures". Ce livre est touchant car il m'a amenée un regard particulier sur les failles humaines, même si j'aurai aimé que la psychologie des personnages soit un peu plus approfondie.
La lecture fine et juste de l'acteur Thibault de Montalembert, du texte de Valérie Tong Cuong m'a énormément plu.
Je remercie Babelio et Audiolib pour la découverte de ce livre audio.
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Un de mes coups de coeur 2022. J'ai vraiment adoré ce livre ! de cette autrice, Valérie Tong Cuong, j'avais lu "L'atelier des miracles" qui m'avait beaucoup plu également. C'est un roman humain, pétris de doutes et de culpabilité.
Dans ce roman, il y a trois personnages importants. Tout d'abord, Pax, un acteur de série B, qui jongle entre divers rôles, et un emploi dans une boite de coaching. le 23 septembre 2017 (date importante pour les trois personnages), il reçoit un coup de fil important d'un grand réalisateur Peter Sveberg qui lui demande de faire un essai pour son futur film, s'il réussi, c'est le jackpot pour lui. Pax, est dans tous ses états : trac, excitation et peur de ne pas réussir.
Le second personnage est une quadra, Emi, une drh, qui le consulte pour une formation de coaching par le théâtre pour l'entreprise qu'elle représente. Un des membres du personnel à eu un accident mortel et les répercutions sur le reste de l'équipe ont des conséquences fâcheuses. A l'issue du premier entretien, Pax et Emi, se découvrent et ont de nombreux points communs...
Le troisième personnage est Alexis, le fils d'Emi.
Ce 23 septembre 2017, est un jour important. Pour Pax c'est son casting, pour Alexis c'est son agression sauvage par un type qu'il ne connaissait pas. Pax à bien entendu des bruits incongrus dans l'appartement du dessus mais à vite penser que c'est sans doute un déménagement et ne se voyait pas monter pour voir ce qu'il s'y passe. Il aperçoit juste en sortant, un homme descendant l'escalier à toute vitesse mais ne tilte pas que c'est l'agresseur...
Un peu plus tard, Emi, est inquiète et passe voir son fils et le découvre inerte et plein de sang...
Quand Pax et Emi, se rencontrent c'est l''amour qui est au rendez-vous mais quand il découvre que le jeune garçon qui s'est fait agresser n'est autre qu' Alexis, le fils d'Emy.
Ce roman porte bien son nom, ce sont de véritables guerres intérieures qui se jouent auprès des trois personnages.
Pour ma part, c'est un récit à couper le souffle. Tous les événements s'imbriquent les uns aux autres. La psychologie des personnages est très bien décrite. J'ai passé un excellent moment de lecture, un vrai coup de coeur !
Je ne peux que vous le conseiller.
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"Les guerres intérieures" tout un programme qui ne pouvait que me plaire et pourtant au début de la lecture j'ai eu une deception. le sujet est traité selon moi de façon trop superficielle on ne voit pas assez les conflits internes, les noeuds, la spirale des doutes, des interrogations qui s'installent dans la tête des protagonistes.
La torture psychique n'est pas assez mise en avant. Mais ce jugement était hâtif et injuste, au fur et à mesure de la lecture, j'ai vu se mettre en place les tourments, la machine infernale des questionnements, des remords, de la culpabilité. Si la première partie ne m'a pas convaincue, j'ai été bien plus séduite par la suite pour au final pouvoir affirmer que j'ai aimé ce roman qui est plus subtil qu'il ne le laisse paraître aux premiers abords.
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Un roman sur la culpabilité : celle de Pax, trop pressé, qui n'a pas réagi quand il a entendu des bruits suspects dans l'appartement de son voisin ; celle d'Emi et d'Alexis qui ont aussi leurs propres regrets. Mais, qui n'a jamais fait preuve de lâcheté ? Et surtout comment vivre avec ? Le roman questionne avec brio ces interrogations. Comme dans « par amour », l'écriture assez clinique, factuelle de l'auteure ne m'a pas permis d'avoir une grande empathie pour les personnages. Néanmoins, j'ai trouvé que ce roman était pensé intelligemment et mené efficacement. A lire sans regrets.
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Pax, acteur de seconde zone en mal de succès, n'a pas réagi aux bruits et au cri qu'il a entendus venant de l'appartement du dessus.
Depuis qu'il a appris l'agression dont son jeune voisin a été victime, il est envahi par le remord.
Le hasard veut qu'il rencontre la maman du jeune homme, dévastée par les séquelles psychologiques dont souffre son fils.
Elle-même est en proie à la culpabilité suite à l'accident dont a été victime un de ses employés dépressif parce que mal au travail.
Ces deux êtres torturés par la honte, le doute, les remords, sont attirés l'un par l'autre mais une relation basée sur des non-dits peut-elle s'épanouir ?
Trois personnages dont les guerres intérieures se croisent, se téléscopent, faisant obstacle à un bonheur simple tant que la parole ne sera pas libérée.

Hélas, je suis restée hermétique à ce récit..
Je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, ne parvenant pas à m'impliquer dans leur histoire.
Le propos est moderne, traitant de la lâcheté ordinaire et de l'estime de soi mais j'ai trouvé le style assez froid.
Assister aux guerres intérieures de ces êtres tristes m'a laissée de marbre.
Tant pis..
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Pax Monnier, acteur de seconde zone, pense que sa carrière va enfin décoller quand un grand réalisateur lui fixe rendez-vous.
Stressé, angoissé par l'entretien à venir, Pax ignore volontairement les bruits suspects provenant de l'appartement au-dessus du sien : il n'a pas le temps, il ne veut pas être en retard.
Quand le lendemain il apprend qu'un jeune homme a été cruellement tabassé et laissé pour mort, la culpabilité le taraude longtemps. Il lutte, cherche à se convaincre que son intervention n'aurait rien changé à ce drame.
Mais un an plus tard, c'est non seulement le choc amoureux quand il rencontre la mystérieuse Emi Shimizu, mais aussi l'ébranlement d'apprendre qu'elle n'est autre que la mère d'Alexis, la victime.
Que faire ? Dire la vérité ? Faire comme si rien ne s'était passé ? Aider Alexis à surmonter son ttraumatisme pour se dédouaner de sa culpabilité ?
« Les guerres intérieures » ne sont pas uniquement celles que Pax livre contre lui-même, mais aussi celle d'Emi qui bien sûr souffre de voir son fils dans une détresse si profonde mais qui doit faire face elle aussi à un sentiment de culpabilité qui la ronge.
Je me suis laissée porter par cette ambiance, lente, souffrante parfaitement construite par la belle plume de Valérie Tong Cuong que je découvre. Si Alexis qui doit lutter aussi contre les démons intérieurs nés de son agression, j'ai aimé que Pax et Emi portent un masque, comme nous tous et que seul le point de vue omniscient permette au lecteur de cerner leurs tourments, les dilemmes moraux qui les hantent.
La chute est formidable de justesse.
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