Les guerres intérieures

Pax est un acteur de seconde zone, enchaînant séries télévisés et petits rôles. Un jour une opportunité de tourner avec un grand metteur en scène l'empêche d'intervenir dans une possible dispute chez son voisin du dessus. Celui-ci est gravement blessé. S'ensuit une culpabilité latente qui se développe amplement quand fortuitement Pax rencontre la mère de l'agressé et en tombe amoureux. Que faire , se taire ou dire la vérité ?
Un bon roman sur la culpabilité, la reconstruction d'un être suite à une agression. Beaucoup de pudeur.

j'aime cette auteure,j'ai lu tous ses livres et sa prose est pour moi l'une des plus belles plumes contemporaines.
il m'a fallu un temps certain pour me plonger dans ce roman d'une rare et fine analyse psychosociale. j'ai été vraiment captivée lors de la seconde moitié et je n'en suis pas du tout déçue. un huis clos psychologique mené d'une prose qui pourrait nous faire revivre nos tous grands auteurs classiques des siècles derniers. a recommander à tous les lecteurs qui recherchent un questionnement au travers de leurs lectures ,à tous ceux qui aiment les livres qui se terminent par un grand point d'interrogation...

Alors qu'il doit se rendre à une audition qui devrait marquer sa carrière, Pax Monnier se rend à son appartement pour se changer. Au moment de fermer la porte, il entend des cris, bruits de lutte et aperçoit une silhouette dans les escaliers. Après un court moment de doute, il décide de ne rien dire rien faire... On apprend quelques pages plus loin qu'un jeune homme a été sauvagement agressé... Un an plus tard, Pax fait la connaissance d'Emi et tombre amoureux! Tout se passe bien jusqu'à ce que Pax découvre qu'Emi est la mère d'Alexis, ce même jeune homme qui a été agressé! Sous forme d'un huis-clos, l'auteure nous interpelle sur nos actes, et si??? si Pax était intervenu, si Pax s'était rendu à la police... mais aussi sur les conséquences de nos actes et sur le dépassement de soi !

Un livre bien écrit et une intrigue bien ficelée. Ce roman se lit vite et agréablement. J'avais un peu oublié son roman « Par amour » pour lequel j'avais eu plus de réserves. Un matin Pax Monnier nom de scène pour Émile Moreau entend des bruits d'une violence extrême dans l'appartement au-dessus du sien. Il sort et voit dans l'escalier brièvement le dos d'un homme. Il ne prévient pas la police, il ne cherche pas à en savoir plus car il a un rendez-vous très important avec un réalisateur américain pour un petit rôle qui pourrait décider du lancement de sa carrière d'acteur. Seulement,le lendemain il apprend que le jeune étudiant du studio au-dessus a été sauvagement agressé . Il préfère mentir à la police plutôt qu'avouer qu'il aurait pu intervenir .

Il vit maintenant avec un sentiment de culpabilité qui va devenir obsessionnel jusqu'au jour où il rencontrera et tombera amoureux de la mère de la victime. Il apprend alors, que si la police avait pu intervenir tout de suite l'oeil d'Alexis aurait pu être sauvé. Emi Shimuzu, la mère d'Alexis, est une directrice du personnel très compétente et très belle mi-japonaise mi-française. Elle est minée par la souffrance de son fils, et se sent coupable du suicide de l'un de ses employés. Tous ces personnages sont torturés par la culpabilité et cela m'a fait penser plus d'une fois à « La Chute » d'Albert Camus. Comme Camus Valérie Tong Cuong aurait pu écrire :

Du reste, nous ne pouvons affirmer l'innocence de personne, tandis que nous pouvons à coup sûr affirmer la culpabilité de tous. Chaque homme témoigne du crime de tous les autres, voilà ma foi, et mon espérance.

Et comme Jean-Baptiste Clamence qui se demande si nous lecteur nous aurions essayé de sauver la personne qui s'était jetée d'un pont, en lisant le livre de Valérie Tong Cuong, on se se demande si nous saurions réagir en cas d'agression dont nous sommes témoin ; ou plutôt comme Pax nous aurions fait comme si nous n'avions rien entendu.

Une petite note d'espoir à la fin mais bien faible pour un roman tout en nuance qui met le lecteur mal à l'aise car nous aimerions croire à un happy-end alors qu'il ne reste qu'une toute petite flamme bien vacillante beaucoup plus proche de la réalité que du romanesque.
Lien : http://luocine.fr/?p=11273

Pax Monnier est un comédien de seconde zone qui alterne les cachets dans des séries B et l'animation de formation en gestion du risque en entreprise. Un jour, son agent l'appelle pour l'informer qu'un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Pax repasse chez lui pour se changer, il entend des bruits de lutte à l'étage au-dessus, mais pressé de repartir pour honorer ce rendez-vous essentiel pour sa carrière, il se dit que ce n'est pas important. À son retour, il apprend qu'un étudiant, Alexis, a été sauvagement agressé.

Un an plus tard, Paz rencontre Emi, responsable des risques psychosociaux de son entreprise, il tombe aussitôt amoureux d'elle, ignorant qu'il s'agit de la mère d'Alexis. le jeune homme a survécu à son agression mais son avenir restera irrémédiablement bouleversé par ce drame. Pax se retrouve piégé dans son mensonge car il a "omis" de révéler aux enquêteurs qu'il avait aperçu l'agresseur en quittant son appartement, il va se retrouver confronté à sa lâcheté. Doit-il avouer à Emi qu'il aurait pu venir en aide à son fils au risque de la perdre?

J'ai été captivée par ce nouveau roman de Valérie Tong Cuong qui parle de lâcheté et de culpabilité. Elle a l'art de créer des personnages auxquels on peut tout à fait s'identifier nous faisant ainsi réfléchir à nos potentielles propres réactions dans de telles circonstances dans une société où l'individualisme prime trop souvent. Elle décortique parfaitement les sentiments de Pax torturé par le remords et la honte, elle analyse très justement la relation mère-fils. Les personnages sont tous très humains, minés par leurs lâchetés et leurs mensonges, confrontés à leurs failles. Un roman plein d'humanité et riche en émotions dont la fin est très belle. Un roman très prenant dont l'intrigue est parfaitement maitrisée.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..

Roman lu avant une rencontre avec l'auteure au sein d'une librairie dans les Yvelines.
Roman faisant parti de la rentrée littéraire de septembre 2019, le dernier livre de Valérie Tong Cuong m'a beaucoup plu, tant par son écriture que par sa construction.
L'histoire : Pax Monnier est un acteur de seconde zone. Il a une cinquantaine d'année. Sa vie d'acteur n'a pas été jusqu'à présent d'une grande réussite. Son meilleur rôle est celui qu'il a interprété dans une série télévisée.
Mais un jour de septembre, il apprend par son agent qu'un grand réalisateur américain (Peter Sveberg) est en tournage en France avec Matthew McConaughey. Sveberg est à la recherche d'un acteur pour le rôle de barman qui deviendra le confident du personnage principal joué par Matthew McConaughey. mais le casting a lieu dans quelques heures. L'agent de Pax lui demande d'y aller, coûte que coûte.
Pax se dit que c'est la chance de sa vie. Alors il coure chez lui se changer pour être un peu plus présentable et d'enfiler une chemise et une veste.
Pendant qu'il s'apprête dans son appartement, Pax entend des bruits dans le logement au dessus de chez lui. Cette situation l'interpelle. Doit-il appeler la police, intervenir. Non, se dit-il. C'est surement une scène de ménage comme il en a subit juste avant son divorce.
Il part donc sans intervenir à son casting. Il apprendra plus tard que le jeune homme qui habitait dans cet appartement s'est fait agresser grièvement. Un sentiment de culpabilité s'installe en lui.
Alors qu'il donne des cours au sein de sa compagnie théâtrale pour une entreprise, il va faire la connaissance de Emi Shimizu. Elle est Directrice des ressources humaines de cette entreprise. Celle-ci fait appel à cette compagnie suite un suicide d'un employé.
Pax est attiré par Emi. Mais il voit que quelque chose ne va pas chez elle. Après quelques discussion et quelques verres, le couple se forme. Emi lui apprend que son fils s'est fait agressé dans son appartement. Il a énormément de séquelles et perd l'usage d'un oeil.
L'auteur consacre dans son roman le cas de conscience qui obsède et les pièges de la culpabilité. Elle décortique tous nos travers après un fait qui vient à nous gêner. Mais paradoxalement, elle fait apparaître toutes les possibilités qui s'offre à nous pour s'offrir une nouvelle conscience.
Un roman rempli d'émotion et d'humanité. A lire absolument

Pax Monnier, comédien sans succès reconverti dans le coaching en entreprises, exulte ; un metteur en scène américain super connu veut lui faire passer des essais pour son prochain film. Pax en est sûr, c'est la chance de sa vie, il lui faut ce rôle, il va enfin entrer dans le monde hermétique du cinéma. Pas une minute à perdre, il quitte le boulot, passe chez lui vite fait et file au rdv. Alors ce cris et ces bruits étranges à l'étage du dessus l'inquiètent mais ne le détourne pas de son timing. Les voisins se disputent, bougent des meubles ? Peu importe, il n'a pas le temps. Vite vite, il doit partir. Il croise un homme dans l'escalier qui descend précipitamment. Il rencontre le metteur en scène, ça marche, il aura un petit rôle, il donnera la réplique à Matthew McConaughey, l'incroyable héros de l'excellent Dallas Buyers Club (film que je vous conseille ♥)  Mais il demeure en lui, un agacement, une culpabilité, il aurait dû monter. Et puis les infos dévoilent les terribles circonstances d'un faits divers sordide, un jeune étudiant Alexis Winckler a été battu à mort, sans aucune raison, quelques minutes d'une violence gratuite, incompréhensible. Pax est interrogé, il ne dit rien, il est passé effectivement chez lui mais est parti 30 mn avant l'agression. le jeune homme s'en sort, l'enquête est classée.

Un an après, Pax rencontre Emi Shimizu dans le cadre de ses ateliers de théâtre en entreprise ; le courant passe, ils se revoient, tombent amoureux, se font du bien. Mais la vie joue des vilains tours, Emi est la mère d'Alexis Winckler. Pax est anéanti ; parler, se taire ?

Un bon roman, bien écrit, permet à l'auteure de donner vie à des personnages intéressants, proches du lecteur.
Lien : http://www.levoyagedelola.com

Dans la veine de Pardonnable, impardonnable, Valérie Tong Cuong nous plonge dans les affres des déchirements intimes.
Construire une relation durable sur un mensonge, ou plus précisément un non-dit, revient à vouloir bâtir sur des sables mouvants.
Comment Pax va t il faire face à cette situation inattendue et complexe qu'il résume assez bien : « La protéger, c'est la trahir. »

L'auteure sait comme personne décortiquer les méandres de la culpabilité et les tiraillements de la conscience sans jamais sacrifier le récit.

Encore une formidable réussite de Valérie Tong Cuong et un excellent roman de la rentrée.

En plein après-midi, des bruits de meubles que l'on déplace dans l'appartement du dessus, des personnes qui chutent, une bagarre ? Puis, le silence. Une personne qui s'enfuit la tête recouverte… Ces faits inhabituels attirent forcément l'attention de Pax, qui préfère faire l'autruche plutôt que prendre le risque d'arriver en retard au rendez-vous susceptible de modifier le sens de sa vie.
A partir de ces éléments, Valérie Tong Cuong construit un scenario dans lequel chacun des personnages avance en portant son handicap ou ses douleurs subies ou les poids accumulés de blessures ou de souffrances cachées.
Il s'agit d'un roman où se mêlent les sentiments les plus encombrants de la peur au désir, de la culpabilité à la lâcheté. Et pourtant, malgré ces violences intérieures, se dévoilent des personnages que j'ai eu envie de suivre, d'aider, de conseiller, tant ils sont attachants.
Les guerres intérieures révèlent une nouvelle fois l'habileté de Valérie Tong Cuong à décrire les sentiments les plus profonds avec grande sensibilité.


Lien : https://mireille.brochotnean..

Pax est un acteur qui n'a jamais véritablement réussi à percer, pas sous les lumineux feux de la rampe en tout cas. Aujourd'hui, il vit surtout grâce à ses interventions dans des formations utilisant des techniques théâtrales et souvent commandées par des DRH en mal de cohésion d'équipe. Lorsqu'un coup de fil inattendu de son agente lui apprend que le réalisateur multi-oscarisé Svenberg, de passage à Paris, souhaite le rencontrer, Pax se prend à rêver d'un tournant dans sa carrière en sommeil. Il s'agit d'un petit rôle certes mais tout de même, cela signifie être au générique du dernier Sveberg ! Excité, l'acteur passe en coup de vent chez lui, histoire de passer une chemise et une cravate et fait la sourde oreille aux bruits sourds et au cri venant de l'appartement de son unique voisin, un certain A. Winckler. Pas de raison de s'inquiéter et surtout pas le temps, l'esprit de Pax est déjà largement occupé par ce rendez-vous inespéré. Quelques jours plus tard, sans nouvelles de son fils, la mère d'Alexis Winckler le découvre gisant dans son appartement : il a été sauvagement agressé.
Alors qu'il est hanté depuis 13 mois par son rôle passif dans l'agression du jeune Alexis, Pax rencontre Emi Shimizu, une franco-japonaise sublime mais lointaine, enfermée dans sa fonction haut placée dans l'entreprise qui fait appel aux services de l'acteur-formateur. Une rencontre troublante pour Pax comme Emi qui semble peu à peu sortir de sa carapace. Emi est célibataire, elle a un fils, il s'appelle Alexis...
Les guerres intérieures sont ici multiples. Si Pax doit gérer sa culpabilité face à un Alexis qui ne sera plus jamais le même, Emi n'est pas en reste côté conflits intérieurs, entre culpabilité maternelle et fantôme qui la hante. Alexis, lui aussi, doit combattre : contre lui-même, contre cette fichue destinée qui a, en 10 minutes, fichu en l'air tous ses plans d'avenir. Se battre contre cet autre qu'il est devenu, comme étranger à lui-même. Entre mensonges, petites lâchetés et compromissions nécessaires, dans cette histoire de rencontre(s), chacun demeure finalement seul face à ses propres démons.
A l'instar de Pardonnable, impardonnable, précédent roman de Valérie Tong Cuong découvert ces dernières années, Les guerres intérieures met en scène des personnages dans toute leur complexité, pleins d'une humanité qui nous les rend attachants pour ce qu'ils disent aussi de nous, de nos masques, de nos débordements intérieurs, de nos petits arrangements avec la conscience.