Et maintenant dans l'affaissement et l'effort réitéré maintenant là où quelque chose s'est brisé tu te tiens là de nouveau là dans l'affaissement où rien n'a commencé là tu te tiens tout à fait là absolument là dans l'effort et sans doute comme un soupir ou un souvenir dans sans doute dans cet espace si délimité si restreint de jour en jour chaque chose à sa place et toi peut-être aussi à ta place chaque jour mais où tu te tiens
là à te décomposer à te demander si quelque chose quelque chose à te demander si
quelque chose de la nuit ne t'a pas suivi ici ne t'a pas ici où plus rien à te demander si quelque chose pourtant dans cette pièce et plus loin que ton désespoir et plus loin ton
désespoir bien à sa place comme tout le reste tu te tiens là plus loin toujours plus loin à disparaître tandis que le reste s'éloigne à disparaître et que les ombres reculent refluent à l'autre bout de ce cadastre de murs de respirations et que les ombres refluent peut-être d'angoisses et que
les ombres toujours peut-être et plus loin tu te tiens là absolument définitivement et après quelques instants comme des siècles à compter sur les doigts d'une main penses-tu une seule et unique main quelques instants ce qu'il te reste de systoles de diastoles d'une existence manchote à parcourir encore quelques mètres les instants les siècles tu te dis que oui encore quelques
mètres oui encore ici où quelque chose de la nuit semble t'avoir suivi malgré les murs la distance et ce refus catégorique de baisser les bras une fois pour toutes oui dans ce refus dans l'affaissement et l'effort réitéré tu te dis que
oui
quelque chose
t'a suivi là où tout est toujours à
recommencer
maintenant toujours là ici là toujours maintenant tu te tiens là maintenant et sans cesse dans ce petit cube de soupirs de souvenirs la nuit encore ici bien collée à tes basques crois-tu ici dans ce petit cube la nuit et pourtant dans ta voix et quelque part dans les yeux ce n'est que le désastre encore ce n'est que l'attente et jusqu'au bout maintenant oui