Je viens d'achever la lecture de
Kunoichi et le Samouraï, publié aux éditions Terriciae. Et je dois dire que je me suis pris une belle claque. Non seulement à cause du contenu, mais aussi parce qu'il s'agit du premier roman de l'auteur. J'aurais voulu avoir cette maturité d'écriture pour le mien.
Je n'ai pas relevé d'exemple, mais j'aime bien l'emploi qu'elle fait de certains mots, verbes, adjectifs… dans des contextes inhabituels. Chaque fois, je me suis dit : « Tiens, c'est curieux. » le genre de détails qui contribue à se laisser porter avec confiance par la plume de l'auteur. Une plume poétique, forte et sensible à la fois. J'ai lu la fin hier soir, aux alentours de minuit, et j'avoue que j'ai dû me relever et m'octroyer un moment de transition pour évacuer l'émotion avant de retourner me coucher. Cette fin est tout simplement magnifique.
Mais il faut quand même parler de l'histoire et de son contexte. Ça commence fort, dans le port de l'ancienne Tokyo (Japon), avec une scène de viol particulièrement réaliste.
Kunoichi et le Samouraï, c'est l'histoire d'une vengeance par fruit de la honte interposé. Parallèlement au règlement de compte d'Haïko, un jeune Samouraï devient Rônin (déchu) en étant accusé du meurtre de son maître. Nous suivons alors le destin croisé de ces deux jeunes gens, l'un en fuite et l'autre porté par sa mission de vengeance.
On se laisse alors transporter par le style très imagé de l'auteur, un vocabulaire riche, inconnu du profane, inclus cependant dans la narration sans faire paquet. Les scènes de combats, un peu comme des danses, sont très visuelles.
Sur le chemin de la vengeance, on voit Haïko s'ouvrir petit à petit à d'autres sentiments que ceux de la haine et de la Kunoichi formée à ne rien ressentir, à agir sans états d'âme. Tsubaki fera le même chemin avec une force et une grandeur qui laisse pantois.
Une très belle lecture, au final, qu'il serait dommage de laisser dormir dans le coin poussiéreux d'une étagère virtuelle. À faire impérativement circuler !