Avec son regard vide et dépourvu de toute âme, il suivait chacun de mes mouvements sans jamais prononcer un seul mot avec la concentration d’un prédateur qui guette sa proie. L’impression d’être dans un cauchemar sans issue s’immisça en moi. Chaque regard acerbe qu’ils me lançaient me glaçait le sang dans les veines, chaque murmure et chaque raillerie me tranchait à vif, mais je refusais de capituler. Il était hors de question que je les laisse me faire peur.
Ma verge réagit en me rappelant que j’avais vu ses hanches se balancer alors qu’elle marchait chez moi, ses yeux embrumés de désir et ses lèvres boudeuses qui s’étaient écartées lorsque je m’étais retrouvé tout près de son visage.
J’avais besoin de quelqu’un et James me voulait. J’avais besoin de ressentir quelque chose pour une nuit, de remplir le vide en moi qui était là depuis l’accident. Mon père n’était plus de ce monde, j’étais dans un nouvel endroit, plus que perdue, et je souhaitais juste m’amuser et oublier. Faire comme si j’étais une étudiante normale avec une vie normale.
Je pouvais sentir la chaleur de son corps, même à travers mon épais manteau, et pendant un instant, j’oubliai où nous étions et qu’il me détestait. Pouvait-il le sentir, lui aussi ? Cette attraction magnétique inopportune entre nous ? Je m’humectai les lèvres tant ma bouche était soudainement sèche et ses yeux furent attirés par ce mouvement.
Je n’arrivais pas à me défaire de la sensation d’être observée, mais je ne voyais rien. Je restai aussi immobile que possible, tendant l’oreille à la recherche d’un autre bruit, mais tout ce que j’entendais, c’était le bruit des vagues qui se brisaient contre les rochers, loin en dessous de moi, et les mouettes dans le ciel au-dessus.