Je me suis trompée et malgré mes diplômes il paraît que je ne suis pas faite pour l’enseignement. Je le regrette beaucoup mes petites filles, beaucoup, et si je n’ai pas su vous apprendre ce qu’il fallait vous apprendre ne m’en veuillez pas. Je suis venue dans cette école parce que j’étais obligée de travailler, et je croyais que ce travail, fait près de vous, serait une joie. Je ne vous dirai pas qu’il m’en a donné. Dès les premiers jours j’ai compris que je ne vous plaisais pas et que vous alliez vous amuser à me faire la vie dure.
Et je suis sûre que vous agissiez ainsi pour une seule raison : ennuyer, décourager Mlle Marie. Mes enfants, vous avez été bien cruelles, vous le comprendrez quand vous serez plus grandes et, qu’à votre tour, il vous faudra apprendre ce qu’on vous aura enseigné à vos propres enfants ou à ceux des autres.
Céder à ces petites insolentes, cela jamais. Elles auront un nouveau professeur, réputé pour sa sévérité, elles se rendront ainsi compte que par la menace on ne m’a jamais fait céder.