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je l'ai acheté suite à un téléfilm vu sur je-ne-sais-plus-quelle-chaîne cet été et dont le nom m'a échappé, mais bref : ça se passait pendant la guerre d'algérie et l'une des héroïnes offrait ce livre à son amoureux , ce qui m'a rendu curieuse. BREF BREF BREF . Je ne me souviens plus précisément ( ma lecture date un peu ... ) mais je sais que dans l'ensemble j'ai vraiment aimé ce bouquin (et... rien à voir mais : j'ai vraiment galéré pour en trouver un exemplaire ... j'ai dû me tourner vers le marché de l'occasion et j'ai tâché de choisir celui qui était le moins abimé ... pas simple ... je ne comprends pas pourquoi certains bouquins de qualité ne sont plus édités...).
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Né au début du XXe siècle, Michel Vigaud est adolescent pendant la première guerre mondiale.
Il vit seul avec sa mère, ils sont parfois riches, parfois pauvres : ancienne cantatrice, celle-ci joue au casino pour assurer sa subsistance et celle de son fils …ils voyagent dans toute l'Europe … Michel restera incapable de se fixer presque toute sa vie. Sa mère traîne sa douleur d'un chagrin d'amour disparu.
Est-ce à cause de cette enfance bohème, de l'absence d'un père ou d'un trop grand attachement à sa mère? mais Michel a du mal à faire des projets et à aimer ses contemporains.
À 16 ans, il s'engage comme matelot sur un bateau et part faire le tour du monde. Il reviendra quelques années plus tard…. trop tard pour faire un dernier adieu à sa mère.

.
Très jeune Michel vit au jour le jour, ayant pour seules possessions les vêtements qu'il a sur le dos. Il rencontre des gens qui veulent l'aider mais il ne s'attache pas et repart vite à l'aventure. Il cherche l'amour sans le trouver, il fuit quand ses maîtresses deviennent trop pressantes ou quand ses amis lui en demandent trop.
L'entre-deux-guerres est pour lui trop calme, il a besoin de frissons et deviendra pilote dans l'aviation balbutiante, partira en Afrique puis aux Etats-Unis. Il est beau et charismatique…. il pourrait devenir acteur … Mais il ne saisit pas les propositions qu'on lui fait. En fait, il voudrait être un chevalier, un héros, en quelques mots, il voudrait « sauver le monde sur son cheval blanc ».

Michel est intelligent mais indécis, il est formidablement doué (en musique, au piano) mais il se sent enfermé dans sa vie alors il fuit….

Il finit par découvrir l'amour avec Élisabeth mais ce grand séducteur ennuie sa belle : il est beau, vif, mais si peu cultivé…

En conclusion : Michel est toujours attachant surtout quand il est jeune et parfois un peu énervant quand on voit son manque de maturité lorsqu'il fête ses 30 ans……un beau portrait d'un jeune homme puis d'un homme qui se cherche ….Sans réellement parvenir à vivre….

Vers la moitié du livre, j'ai ressenti un peu de lassitude dans cette fuite en avant de Michel et puis les personnages ont recommencé à m'intéresser.

https://lajumentverte.wordpress.com/2015/09/05/le-cheval-blanc-elsa-triolet/
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Michel Vigaud a toujours été libre, vivant seul avec une mère un peu dissolue. Ses fugues sont de plus en plus longues, jusqu'à sa première disparition. A la mort de sa mère, toutes ses entraves disparaissent. Commence alors une sorte de road movie chez les bourgeois (même si l'autrice fait des efforts pathétiques pour l'encanailler ici et là).

Michel s'installe chez une serveuse, un musicien, des bourgeois, puis des bourgeois, encore des bourgeois, est pianiste, homme à tout faire, contrebandier, parasite, se fait aimer facilement par sa docilité et sa capacité à se fondre, se fait entretenir aussi, puis disparaît sans aucune considération de gratitude ni d'affection, souvent sans même prévenir... On se tue pour lui, on perd de l'argent, un ami, mais cela n'arrête pas sa course folle.

Mais un jour, il aperçoit une femme tout à fait magnifique, Elisabeth Krüger, et il va connaître la douleur d'un amour inquiet...

L'élément modificateur que je viens d'énoncer arrive au bon moment : ce parcours insouciant d'un personnage égoïste et dépendant de la bonne volonté d'autrui commençait à sérieusement m'agacer. Cependant, il semble avoir été fait pour la forme.

Sans la ferme résolution de lire un roman d'Elsa Triolet (idéologie féministe, quand tu nous obliges à connaître les compagnes artistes d'artistes mâles célèbres !...), j'aurais sans doute déclaré forfait. Il y a par ailleurs en quatrième de couverture la chaleureuse recommandation suivante, d'Albert Camus : "On quitte ce livre avec l'impression d'un feu d'artifice ininterrompu, d'une étonnante prodigalité des dons." On imagine peu Camus donner dans la rhubarbe et le séné, et on s'accroche donc.

A la fin de cette lecture, je pense que Camus faisait plutôt allusion à la prodigalité des dons du héros, Michel. Ce roman me paraît également illustrer quelque chose l'existentialisme, un peu à la manière de Sartre dans Huis-Clos : on ne pourra dire qu'à la fin qui était Michel Vigaud. Pour les poires éblouies qui l'accueillent et l'entretiennent, il est une sorte de chevalier à la recherche d'une cause, pour le lecteur... et bientôt pour Elisabeth Krüger, il est une sorte de parasite qui gaspille ses dons, un gigolo qui s'ignore.

Ce n'est pas un très mauvais livre. du tout. La multiplicité des points de vue de narration, inattendue dans un roman existentialiste, rend les approches plus variées ; Elsa Triolet sait également ménager son suspens et créer de gros effets de surprise. Mais il a quand même cent à cent cinquante pages de trop : Triolet délaie son propos et se complaît dans la mise en place de détails secondaires dans des dialogues utilitaires, à la Malraux, ce que je déteste absolument.
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Fuites en avant et inconstances se bousculent dans les rêves d'un ailleurs toujours meilleur au yeux de la veille et de ces futurs pas encore nés.

Chacun de nous a eu, un jour, ce cheval blanc à ses côtés.
De partitions en légèreté de paroles, les destins se font et s'effacent aux carillons de nos instants perdus que ces lignes nous rappellent.

A lire ou relire avec réflexion de ces moments qui, peut être ont été trop fugaces en leur temps.
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Je ne connaissais Elsa Triolet qu'en tant qu'épouse et muse d'Aragon (le recueil de poèmesLes yeux d'Elsa lui est dédié) avant d'acquérir ce roman. Je ne savais pas du tout qu'elle avait elle-même écrit des romans et des nouvelles, et qu'elle était la première femme à avoir obtenu le Prix Goncourt ! En 1945 au titre de 1944 pour le recueil le premier accroc coûte deux cents francs.

Dans le cheval blanc, nous suivons Michel Vigaud, depuis sa plus tendre enfance. Cela commence par un duo, lui et sa mère, une relation tendre et fusionnelle, réconfortante.
Une relation qui le laissera sans attaches lorsqu'elle mourra en son absence pendant qu'il travaille sur un bateau. Dès lors, il sera comme une feuille poussée par le vent. Il se posera où le hasard le mène et repartira au gré du temps. Quand il sent qu'il est sur le point de « devenir de la viande fumée », il s'en va. Il est intègre et sans faux-semblant, sans impolitesse non plus. C'est ce qui fait son charme. Les femmes tombent à ses pieds sans qu'il ait besoin d'esquisser un geste. Il exerce un pouvoir d'attraction comparable chez les hommes, la dimension érotique et charnelle en moins.

Michel a en effet malgré son jeune âge un parcours atypique et riche que nous suivons avec intérêt. Sans déflorer l'histoire, sa voix et ses cours de musique lui permettront de gagner son pain dans un café, puis il rencontrera des personnes qui poseront les jalons de son chemin. Je pense notamment à Simone de Bressac, sa confidente, qu'il a plaisir à retrouver pour des discussions sincères. Ironiquement, elle représente pourtant le monde des apparences puisqu'elle est l'égérie d'une maison de couture.

Le roman s'inscrit dans une période entre deux guerres, où le Paris bohème des années folles laisse peu à peu place à une atmosphère plus pesante, celle qui prépare la guerre. le dilettantisme de Michel s'est étiolé au fil des années, à cause d'épisodes d'amours non partagés de part ou d'autre et d'amitiés qui ont tourné au vinaigre. La faute aux trahisons, la faute aux gens qui changent, la faute au coeur qui a ses raisons propres… le ton léger du début gagne en gravité, si bien qu'à travers les cinq parties que constituent ce roman, l'insouciance de Michel s'effrite peu à peu jusqu'à ce qu'il devienne persuadé qu'il lui faut travailler beaucoup pour accomplir son oeuvre avant que la mort ne le fauche. Pessimisme ou prémonition ? A vous de le découvrir.

J'ai trouvé à Michel un côté Martin Eden, un homme en décalage et en quête d'un idéal impossible. Il s'efforce pourtant de s'adapter, et il y parvient, mais à un coût qui abîme son intégrité et le dérange visiblement.

Ce beau pavé se lit comme un feuilleton. Je ne l'ai pas dévoré, car le rythme voulu n'est pas celui d'un page-turner, mais c'était un réel plaisir de retrouver Michel tous les jours. J'ai adoré l'écriture d'Elsa Triolet, vive et pétillante. Elle me fait l'effet visuel d'une coupe de champagne, dorée et pleine de bulles. C'est drôle et inventif, plein d'esprit, extrêmement bien écrit, ça se lit sans effort. le parcours de Michel est enthousiasmant et je regrette d'en avoir fini avec lui.

Je suis enchantée de ma découverte et preuve en est encore une fois qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Derrière cette couverture laide et terne se cache un roman beau et lumineux.
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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j'adore
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Un roman d'atmosphère qui a obtenu des voix pour le prix Goncourt lors de sa sortie en 1943. Héroïsme et bohême dans le Paris des années 20 à 40.
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Mes lignes préférées sur la « pelote » du vieux Nice sont sans doute celles d'Elsa Triolet. Écrites durant la guerre, sur cette Côte d'Azur où elle s'est réfugiée avec Aragon en décembre 1940.

Ces années-là, écrit-elle en prologue à son « Cheval blanc », leur spleen a la couleur des « bleus d'imprimerie », celui de leurs murs niçois couverts de photographies de Paris tirées en bleu. À la Libération, elle obtient le Goncourt et lui publie Aurélien.
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parle sur la deuxieme guerre mondile
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Ce roman raconte la vie de Michel Vigaud. Il est à couper le souffle... J'ai dû mettre 3 semaines à le lire mais à la fin je regrettai que ce soit la fin et je voulais en savoir encore plus (que ce qu'on savait déjà) sur Michel Vigaud. Mais quelle vie !!!Je pense qu'il mérite plus que 243 lecteurs sur Babelio ;-)

Scarlett
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