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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La mort d'un enfant de 11 ans, quoi de plus triste, tragique, traumatisant ? On pense souvent aux parents, à leurs vies bouleversées, déchiquetées, broyées. Mais qu'en est-il pour le reste de la famille, fratries, grand-parents...?
Jean-Louis Tripp s'est confié dans cette BD, roman graphique, il a couché sur ces planches son expérience dramatique, la mort de son petit frère de 11 ans alors que lui en avait 18. le avant et surtout le pendant et après ce tragique accident sont expliqués avec tellement d'émotions et de réalisme que mes larmes ont coulées à maintes reprises. Plusieurs dessins, situations ou visages m'ont beaucoup émue, parfois indignée, souvent plus que ceux avec textes. La puissance des dessins, des expressions....... Bravo M. Tripp pour ce bel ouvrage.
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Ce roman graphique vient de paraître aux Editions Casterman. J'en avais entendu parler à la radio, en captant un extrait d'interview de son auteur, JeanLouis Tripp sur France Culture. Puis, sans faire le lien, je l'avais repéré dans le dernier magazine « Canal BD ». Donc je l'ai lu.
Dans la postface, JeanLouis Tripp a écrit qu'il lui avait fallu deux ans et cinq jours pour concevoir et dessiner cet album dont le point de départ est la mort tragique de Gilles, son jeune frère âgé de onze ans. Survenue le 6 août 1976, cette mort accidentelle l'a poursuivi toute sa vie, comme tous les membres de sa famille, marquant très profondément leurs existences. Comment parvenir à exprimer le cortège d'émotions -stupéfaction, colère, tristesse- et de schèmes de pensées post-traumatiques -culpabilité, ressassement, désespérance, compulsivité… ? L'alternance de tout cela, son étrange chevauchement, sa dissimulation partielle… L'auteur y est remarquablement parvenu en tissant un récit entremêlant ses propres souvenirs avec des informations collectées en mode reportage. On trouve ainsi des expressions justes, des situations vécues, des décors d'époque, une reproduction de lettre poignante. A plusieurs reprises, les oublis et les approximations de la mémoire, voire les incongruités, sont évoqués dans le souci de coller au plus près de la vérité des faits et des ressentis. le graphisme est très travaillé, documenté, réfléchi, dominé par le noir et blanc. le choix de la couleur est parcimonieux. Il sert uniquement dans certains passages comme par exemple, pour souligner la coloration apportée par les mûres sur le pourtour des lèvres. Les textes (bulles et récitatifs) sont rares, courts et percutants. le résultat de tout ce travail de pro est absolument bouleversant.
Le petit frère sera incontestablement un incontournable de l'année 2022.
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1976. Été caniculaire. Des rires, de la joie, des jeux. Ce sont les vacances en carriole tirées par des chevaux sur les routes du Finistère. Soudain, l'incompréhensible se produit. Gilles, onze ans, se penche et disparaît. Il a été happé par un véhicule. Délit de fuite. Confusion. Horreur. Impuissance. Attente. Urgence. Trop longues minutes avant qu'une ambulance adéquate n'arrive d'Huelgoat. Transfert sur Morlaix. Hélas, Gilles va décéder sur la table d'opération.
Il a fallu une quarantaine d'années à l'auteur afin de parvenir à relater ce tragique accident dans des dessins qui semblent lui servir d'exercice de résilience par rapport à son traumatisme et le sentiment de culpabilité profond qui le poursuit.
Magnifique roman graphique, la plupart du temps bichromatique. le lecteur vibre à sa lecture. Se sent concerné. L'intensité des images et le rythme rapide font que l'on a l'impression de partager les émotions du narrateur. Je suis d'autant plus touchée que j'ai passé un séjour récemment dans la région dépeinte dans l'ouvrage. J'ai été particulièrement émue, au bord des larmes par ce poignant témoignage d'un frère à jamais marqué par la perte et le deuil.
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Je savais de quoi cette BD parlait et m'attendais donc à être émue mais pas à ce point... Tout y est formidablement dépeint, avec parfois des pages et des pages sans paroles, juste des visages dévastés : l'incrédulité et la douleur des proches, la colère, la culpabilité, l'incapacité et/ou l'impossibilité de partager ce deuil qui pèse aussi sur ceux qui n'ont pas connu ce petit frère, mais aussi la vie après, avec ses joies et ses peines. C'est un récit intime et bouleversant que j'ai trouvé très juste et cathartique : j'ai pleuré, et à plusieurs reprises, alors que cela ne m'arrive jamais devant un livre. Mais c'est l'envie de vivre et la possibilité d'une reconstruction qui me restent en tête après cette lecture.
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Le 5 août 1976, une famille du sud de la France passe des vacances en Bretagne, à bord de deux roulottes. le périple touche à sa fin, le temps d'une partie de chairball (partie de ballon avec des chaises pliantes de camping) et d'un ramassage de mûres à s'en faire éclater la panse, un dernier détour est fait pour voir une allée couverte renommée. La journée s'étire le long de la départementale empruntée par le convoi. Dans quelques petites heures, ils rendront les roulottes et reprendront la route du sud.

Sauf que… Gilles, le petit frère de 11 ans, veut quitter la roulotte de tête pour rejoindre le second groupe. Jean-Louis, l'aîné, lui qu'il est imprudent de descendre côté route mais côté fossé il y a trop de hauteur. Gilles prend le marche-pied en tenant la main de son grand frère qui, d'un coup, sent la main de Gilles lâcher la sienne puis entend un énorme choc. Une voiture vient de faucher le jeune garçon et son conducteur ne s'arrête pas.

Le 5 août 1976, la vie de la famille changera à jamais lorsque, après des heures à attendre les secours, dans la nuit, le médecin annonce, sans fioriture, à la mère que Gilles est mort sur la table d'opération. le temps de l'insouciance, soudain, disparaît.

Jean-Louis Tripp dans son roman graphique « le petit frère » raconte la perte d'un être cher, la vie familiale qui ne sera plus la même, les culpabilités de chacun et le deuil. Avec une justesse incroyable, il montre combien le deuil d'un enfant, d'un jeune frère, est difficile à surmonter. C'est impossible pour les parents et un combat intérieur pour la fratrie. Chacun avancera comme il pourra sur le chemin de la vie, de l'avenir, pour l'auteur le récit en images est une catharsis pour passer un cap et continuer à vivre. La dernière page est vibrante d'une intense émotion et on se dit qu'une paix intérieure est acquise.

« le petit frère » est un roman d'une force inouïe avec ses planches qui plonge le lecteur dans les abîmes de douleur et de culpabilité. L'émotion est à chaque page et pourtant le récit est d'une grande beauté. le graphisme est à l'aune des émotions ressenties par les protagonistes, les visages sont déformés par la colère, la douleur insoutenable, la tristesse insondable. le silence est aussi mis en image de manière éloquente. le noir cède à la couleur comme la tempête fait place à l'accalmie : la résilience est un long parcours effectué par l'auteur, parcours qu'il retrace à coups de crayon poignants et tendres.

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Quelle oeuvre. Quelle claque. Nécessaire mais il faut avoir le coeur bien accroché face à cet océan de douleur. La note sur Babelio est amplement méritée, le travail de Tripp est extraordinaire par la profondeur, la densité et la beauté des dessins. A s'offrir et à lire, de préférence un jour ensoleillé et entouré de ceux que l'on aime.
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Gilles, 11 ans, tête ronde aux yeux rieurs, galopin roublard, espiègle et ingénu.
« le petit frère » : un titre qui transpire la tendresse, la protection par l'ainé d'un poulbot qui n'a pour seul souhait que de devenir grand.
J'ai vibré d'insouciance et de bonheur pendant ces trop rares planches nous transportant en roulotte et en famille, sur les routes de la campagne bretonne. le bonheur irradiait chacun, l'insouciance sublimait ces vacances d'été 76. le petit bobo de Gilles rendait cette séquence de vie si réaliste et identifiable !

Les yeux embrumés, je me suis effondré lors de l'évènement tragique, reposant rageusement le livre sur ma table de chevet à intervalles séquencés, le souffle coupé…

Gilles…

J'ai projeté cet évènement sur ma propre condition de père et de frère.
J'ai compris et suivi à travers le temps qui s'égrène, les douleurs insondables de chacun, la cautérisation et l'oubli impossible.
J'ai imaginé le ravage indicible des remords individuels, la haine, l'incompréhension, le manque, le vide, la fuite dans un quotidien qui occupe les pensées
Tout comme les proches, Gilles m'a hanté le long de ces 330 pages...et continue de le faire.
Ma passion pour la bd sort renforcée à la lecture d'oeuvres de cet acabit. Quand le remarquable dessin de Tripp se met au service d'un témoignage bouleversant et intimiste, cela accouche d'une oeuvre indispensable.

Toi le frère à la vie suspendue…

... « Si tu savais ce que j'ai bu
De mes chagrins en solitaire ...
Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claques
Elle aurait sûrement partagé
Les mots d'amour et les pavés
Les filles et les coups de matraque

Mais tu n'es pas là »
Mon frère. Maxime le Forestier
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Cette journée du 5 août 1976 a modifié le cours de la vie de Jean-Louis et ses proches, pendant leurs vacances en roulotte avec leur mère.…
45 ans après, il réunit ses souvenirs et les témoignages de ses proches, et raconte l'accident et les jours qui ont suivi., l'hôpital, le procès, la reconstruction.
Un récit mis en images par Jean-Louis lui-même, des images sombres, en noir et blanc pour la plupart, des gros plans de visages marqués, déformés par la douleur, récit qui commence le jour de l'accident et qui se termine en 2020, par un retour sur les lieux de l'accident.
L'auteur nous invite dans son intimité de façon très pudique dans un roman graphique très personnel, bouleversant, sur le thème du deuil, de la culpabilité et la résilience. Une belle oeuvre, un seul bémol sur la forme, en ce qui me concerne, certains textes sont écrits vraiment très très petits ce qui rend parfois la lecture de certains passages difficile.
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Comment ne pas être bouleversée par ce drame familial raconté avec une sincérité pure. Il y a une universalité dans ce récit. Les dessins sont superbes, en noirs et blancs avec parfois des touches de couleurs subtiles dûment choisies. On sait que la mort d'un enfant, c'est si triste. Mais le vivre un peu de l'intérieur à travers les mots et les dessins, c'est ressentir la douleur partiellement mais suffisamment pour en être impactée à jamais.
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C'est compliqué, très compliqué.
J'ai du mal d'habitude avec les auteurs qui font une oeuvre pour mettre sur papier leur souffrance, leurs états d'âme de manière aussi brutes sans une forme particulière.
Mais ici j'ai été pris de la première page à la dernière page, vivant cette lecture le coeur serrée, les yeux humides par moment et surtout avec toute cette affection et cette empathie pour l'histoire de Tripp.
On est dans un récit de vie, un témoignage et il est difficile de rester détacher et insensible à cette histoire.
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