Je dois souligner l'originalité de ce livre. Il est tout d'abord de très bonne qualité , très volumineux mais surtout il contient 344 pages de bandes dessinées. C'est la première fois que je peux visualiser, sans imaginer, hélas d'ailleurs, un drame familial et intime de l'auteur par ses propres dessins.
Un jour tragique du 5 août 1976, son frère Gilles perdit la vie dans des circonstances où son frère ,
Jean-Louis ( l'auteur donc) représente son sentiment de culpabilité avec un dessin d'une main lâchée qui revient souvent dans les dessins et dans son coeur meutri et surtout la longue et douloureuse thérapie pour lui et les siens et de continuer non seulement à vivre (ou survivre) et "réussir" finalement sans Gilles... des moments de colère, lors du procès, de l'enterrement et toutes les phases si bien représentés par les dessins.
Pouvoir visualiser directement les visages , lieux, sentiments, des passages sans paroles, saisissantes , poignantes. D'ailleurs les pages sont en noir et blanc , une certaine brume dont l'auteur nous fait sortir peu à peu pour en arriver à de jolies couleurs pour finalement rendre un bel hommage à son frère... je finirais sur une phrase d'une chanson de
Michel Fugain : "Parfois je lève le nez de la page blanche
Où s'écrasent mes illusions ,comme des larmes de sang d'une blessure, Au rasoir des questions
Qui n'auront jamais, jamais de réponse".