Après «
la révérence de l'éléphant » et «
vies de chien », -deux romans coup de coeur-, j'attendais avec impatience la parution de «
Huit battements d'Ailes » que je me suis empressée d'acheter dès sa sortie. Encore une fois, la magie opère, pour mon plus grand plaisir.
Dans ce livre,
Laura Trompette nous fait voyager dans huit endroits différents du globe, avec huit personnages féminins, un 24 avril 2020, alors que le monde est en sommeil à cause de la pandémie. C'est un sujet un peu risqué mais l'autrice a géré d'une main de maître et nous plonge dans le monde de ces huit femmes, durant 24 heures.
Magali Dubois vit en France, elle est chauffeur routier, une essentielle puisqu'elle participe à l'acheminement des denrées nécessaires à la survie. Elle découvre une passagère clandestine dans la couchette de son camion.
Lucia Rossi vit en Italie, elle a 91 ans, une vie bien remplie qui a été douloureuse avec sa vie de couple. Avec ses voisins de l'immeuble elle sort le soir pour applaudir les soignants, elle chante avec une petite voisine, la vidéo devient virale et fait le tour du monde.
Judy Reynolds est Américaine, c'est un grand jour pour elle, elle vient d'être nommée porte-parole du gouvernement, c'est une arriviste qui rêve de gloire et qui est prête à tout pour y parvenir. Elle cache un secret qui est en passe d'être dévoilé et qui pourrait bien tout chambouler.
N°9072 est prisonnière en Chine, privé du jour et de la lumière, elle ne peut pas bouger dans un espace trop petit, elle est meurtrie, affamée, déshydratée mais elle sent que ce jour n'est pas comme les autres, quelque chose de particulier se trame et elle ne sait pas encore qu'une véritable chaine de solidarité est en train de se mettre en place pour elle et ses congénères.
Rafaela Ekele est une infirmière Espagnole, elle est aussi militante féministe qui aide les femmes en difficulté, quand elle reçoit un appel à l'aide pour une femme en fuite, elle répond tout de suite présente et met tout en oeuvre pour l'aider.
Sahana Kumar vit depuis deux ans dans un orphelinat de l'Inde, elle a 9 ans elle est très liée à Ilango, qui va être adopté par une riche famille Anglaise, la pandémie a retardé son départ. Les deux enfants font des rêves d'avenir, ils se retrouveront quand ils seront adultes. Ilango rêve que Sahana soit adoptée avec lui, il ne sait pas l'exprimer alors il le dessine.
Hayley Davis est une chanteuse Anglaise mondialement connue, elle a deux filles et bientôt un troisième enfant viendra agrandir la famille par le biais de l'adoption, mais avec la pandémie le dossier est bloqué. La jeune femme va profiter de sa notoriété pour appeler au soutien de l'association « Moon Bear Hope » en diffusant une photo et faire un donation.
Kirsten Keller est une femme battue, avec la pandémie les coups s'accentuent. Elle est totalement sous l'emprise de son conjoint, elle n'ose même pas appeler à l'aide, c'est une femme brisée qui vit dans le souvenir de son bébé décédé de la mort subite du nourrisson. Sa voisine va tout faire pour la secourir mais le temps est compté.
Elles ne se connaissent pas, n'ont rien en commun et pourtant, leurs vies vont plus ou moins s'entremêler. Si le monde est à l'arrêt, ces huit femmes vont faire bouger les lignes, chacune à leur manière, certaines de façon active en étant un maillon de la chaîne d'entraide, d'autres en étant bénéficiaires de cette chaîne de solidarité.
J'ai dévoré ce livre, bouleversée par certains personnages et par l'écriture de l'autrice qui sonne juste, les mots nous percutent de plein fouet, les larmes ne sont jamais loin. C'est un roman doux et piquant à la fois, c'est un roman qui fait réfléchir et qui montre à quel point l'unité et la solidarité peuvent faire des miracles. le virus et le confinement accentuent le malheur de certains et donnent de la force aux autres.
Laura Trompette met le doigt sur les défaillances, et la solidarité, elle nous parle de sujets qui lui tiennent à coeur, la condition féminine et la cause animale. Elle nous dresse le portrait de huit personnages attachants, -hormis l'attachée de presse avec qui j'ai eu un peu de mal je l'avoue-, c'est un peu comme si un fil invisible se promenait au dessus des huit pays, un fil qui peut se rompre en un instant mais qui tient grâce au courage et à la volonté de femmes fortes et libres.
On ressent énormément d'émotions et c'est ce que j'aime et qui me fait vibrer quand je lis un roman. Colère, révolte, tristesse, empathie, espoir, force de l'amour, unité et solidarité, je crois que ce sont les mots clés qui caractérisent ce roman. C'est une merveilleuse ode aux femmes, c'est un véritable coup de coeur en ce qui me concerne. C'est un roman que je ne suis pas prête d'oublier.
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