AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 175 notes
5
10 avis
4
12 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
C'est un livre qui a sans doute mal vieilli mais il est difficile de savoir comment il a été perçu en 1938, à sa sortie !
J'ai eu peu d'intérêt pour ce huis-clos familial empli de souffrance, qui se transforme en égoïsme et méchanceté, avec un personnage principal antipathique.
Commenter  J’apprécie          30
Sans ambages, L'araigne est plus un roman sur la difficulté de vivre d'un homme, habitué à vivre entouré des femmes de sa vie ses trois soeurs et sa mère et qui va les voir prendre leur envol les unes après les autres. Malgré qu'il a mis tout en oeuvre pour les garder pour lui seul, d'une manière egocentrique, sans se soucier de leur béatitude. Ce pauvre homme n'a jamais su couper la cordelette et a galvaudé et compliqué son existence sa vie autrement dit. Son trépas est sans étonnement mais provoque une certaine ankylose à notre sens moral.
Très beau roman qui concentre la pensé sur la vie et qui nous rend plus complaisant et affable avec les personnes qui ont du mal à ennoblir et grandir.
Commenter  J’apprécie          130
Goncourt '38. Tendrement désuet, parfois pathétique, souvent machiste, toujours stylé.

L'Araigne tisse sa toile de maître en camaïeu de bleus à l'âme.

L'écriture fine, fluide et savoureuse d'Henri Troyat est inlassablement ensorcelante.

Gérard Fonsèque règne en maître sur les quatre femmes de la maison et de sa vie.
Trois sont ses soeurs, la quatrième, sa mère. Tout son univers.
« Toute son existence s'était écoulée dans l'appréhension que ses soeurs dussent lui être ravies. »
Gérard est un abominable manipulateur, un odieux misogyne doublé d'un exécrable donneur de leçons. Sa mauvaise foi n'a pas de limite. Pour arriver à ses fins le mensonge n'est en aucun cas une frontière afin d'éviter le départ, le mariage de ses soeurs.
Dès qu'elles font une rencontre, il distille à leur encontre des phrases aigres-douces agencées en petites touches de mots acides qui les déstabilisent et les contraignent. Malingre et souffreteux, sa chambre est son repère où il ourdit ses complots mâtinés de chantages affectifs.
Désintéressé de la gente féminine jusqu'au dégoût, égoïste à l'état pur, il ira au bout de sa logique déprimante.
« Il n'avait pas de mal à vaincre le désir de la créature. Mais un autre désir le hantait, la possession des âmes. »

Henri Troyat ne possède pas mon âme quoiqu'il ait le talent de la toucher.
Il faut s'imaginer qu'il n'a que 27 ans quand il écrit ce roman qui fouille au scalpel le comportement de cet homme meurtri, frustré.
Il a déjà une connaissance approfondie de la psychologie tant féminine que masculine pour disséquer les sentiments, les émotions, leurs abus et leurs carences.

Ce roman est à lire pour mesurer l'importance de l'émancipation de la femme face à ce monde tellement macho des années trente. Que l'on pourrait traduire par :
« le bonheur de l'homme est je veux, le bonheur de la femme est il veut. » Nietzsche.
Sympa, non ?
A découvrir également pour jauger de l'évolution de la famille avec ce décalage de quatre-vingt ans qui a vu l'explosion de cette gangue guindée qui masquait les ressentiments, les impressions.
Et finalement, pour profiter de cette écriture qui coule comme de l'eau claire et qui enchante.
Commenter  J’apprécie          5216
Gérard Fonsèque, jeune homme maladif, vit entouré de sa mère et de ses trois soeurs, Luce, Elisabeth et Marie-Claude. Hypocondriaque et de santé fragile, sa principale satisfaction consiste à se faire plaindre et materner par ces quatre femmes. Lui a une répulsion pour les histoires d'amour qu'il considère comme un mélange de chairs dégoûtant.

Manipulateur, pervers, égoïste, il fera tout pour empêcher le mariage de ses soeurs pour qu'elles se consacrent toutes à lui et à lui seul.

Menteur invétéré, il leur présentera chacun de leur prétendant comme un être veule, idiot, manquant de classe, de finesse, de richesse, bref de tout ce qui pourrait les attirer dans le mariage.

Echouant dans ses projets, il tissera sa toile patiemment comme une araignée allant jusqu'à essayer de dissoudre le mariage de ses soeurs lorsque celui-ci sera finalement accompli.

Machiavélique (il se considère comme le seul être intelligent de la planète),
il n'hésite pas à fouiller dans les chambres de ses soeurs qui, le craignant au départ lui dissimule leurs projets matriarcaux.

Il tissera autour d'elles une gigantesque toile d'araignée dans laquelle, il finira par se prendre lui-même pour le plus grand soulagement du lecteur qui n'a qu'une envie, celle de lui coller une magistrale paire de gifles.

Ce roman malsain est heureusement servi par l'écriture magistrale d'Henri Troyat qui s'y entend comme le maître littéraire qu'il est, à créer des atmosphères confinées et étouffantes où on a réellement l'impression de vivre parmi les personnages.

Lu et relu plusieurs fois avec toujours autant d'intérêt devant tant de maestria. du grand roman comme presque tous ceux d'Henri Troyat.
Commenter  J’apprécie          338
On ferme « l'araigne » et on respire un grand coup : ouf !
Cela fait du bien de sortir de ce huis-clos oppressant, de cet appartement étouffant gangrené jusqu'en haut des murs par l'acrimonie glauque de Gérard Fonsèque, jeune homme malingre et hypocondriaque, méprisant, imbuvable, pervers manipulateur prêt à tout pour que ne prenne pas fin son règne sur les femmes de sa vie : sa mère et ses trois soeurs.
Une à une, il cherche à les piéger, à contrecarrer leurs choix, à les retenir dans ses rets, afin que jamais elles ne le quittent. Tout sera bon pour ce faire à ce contempteur de la médiocrité bourgeoise comme des bassesses de la chair qu'il exècre autant qu'il les redoute. Mais si son venin arachnéen parvient à corrompre la vitalité de ses proies, il échouera à les empêcher de quitter sa toile morbide et se videra un peu plus de ses forces à chaque départ.
Autant dire que la lumière est rare dans ce roman d'une acuité psychologique acérée, vaguement malsain qui a pourtant séduit le jury du prix Goncourt en 1938.
Commenter  J’apprécie          311
Paris, Place des Vosges.
La famille Fonsèque : Une veuve et une fratrie de quatre enfants : Elizabeth, Marie-Claude et Luce, un seul garçon Gérard qui exerce une emprise diabolique sur sa mère, mais surtout sur ses soeurs, faisant tout pour les empêcher de quitter le nid familial, surtout quand elles envisagent de se marier.
C'est un être tyrannique , manipulateur mais c'est surtout un « grand » malade, qui relève de la psychiatrie. (Cas pathologique intéressant à étudier !)

J'avais lu ce roman il y a… une quarantaine d'années à un moment où j'avais le moral en berne, et ce livre a été déclencheur d'un profond mal être qui a dégénéré en redoutable dépression !
Je craignais de le relire, mais il fallait que je le fasse pour apprécier son réel pouvoir manichéen ! Bon, cette fois-ci, pas de grand fracas !
C'est quand même un roman sombre comme cette arachnide maléfique qui rode tentant de captiver puis d'engluer ses proies avant de les dévorer et il vaut mieux éviter cette lecture quand l'horizon est bas, quand le cafard hante vos nuits et vos jours , quand on n'est pas loin du burn-out … car oui, il y a des livres qui font du bien, qui rendent joyeux, qui apaisent et d'autres qui assombrissent encore plus nos moments d'affliction, même s'ils révèlent le grand talent de leur auteur !
Commenter  J’apprécie          181
Quel désagréable personnage que Gérard Fonsèque ! On ne peut pas dire que cela le rend heureux, qui plus est. Ce manipulateur avide de garder ses soeurs pour lui, à lui, d'être au centre du monde de sa famille, admiré si possible, fait de son mieux pour empêcher ou briser leurs mariages et leurs tentatives d'une vie à leur goût, estimant que ce serait bien mieux si leurs vies étaient à son goût à lui!
L'auteur rend avec beaucoup de talent la manipulation d'un être orgueilleux, incapable de se remettre en question, plein d'un ego qui finalement sera sa perte.
C'est glaçant et dérangeant, très bien écrit ce qui contribue à l'impression de malaise.
Un excellent roman sur les ressorts de la petitesse humaine.
Commenter  J’apprécie          90
Roman terrifiant, d'une certaine façon. Gérard a besoin d'être choyé par sa mère et ses trois soeurs. La première meurt. Luce l'abandonne pour se marier ; puis vient le tour d'Elisabeth. Il ne reste que Marie-Claude, qui s'éprend d'un ancien camarade d'école de Gérard. Celui-ci croit à chaque fois tisser sa toile, mais il échoue lamentablement : la vie est plus forte que ses plans chimériques. Voué à une solitude désolante, il croit pouvoir s'en arracher par un ultime stratagème, mais "l'araigne" est prise dans sa propre toile...
Du grand, du très grand Troyat, influencé, ce me semble, à la fois par Zola, Bourget et Mauriac.
Commenter  J’apprécie          30
Évidemment c'est très bien écrit: on sent les personnages, on vit les situations. Le choix du sujet peut-être ? Un seul regret: ce n'est pas un bouquin qu'on dévore!
Commenter  J’apprécie          10
Telle une araignée, Gérard Fonsèque tisse sa toile dans laquelle il veut emprisonner sa mère et ses trois soeurs... Ce livre nous permet de faire une plongée intéressante dans la psychologie complexe et tourmentée du personnage principal, dont l'attachement maladif à ses soeurs le rend profondément malheureux et extraordinairement pathétique. Quel plaisir on prend à le détester !
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (507) Voir plus



Quiz Voir plus

Henri Troyat

Né Lev Aslanovitch Tarassov en ...

1891
1901
1911
1921

12 questions
80 lecteurs ont répondu
Thème : Henri TroyatCréer un quiz sur ce livre

{* *}