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Je ne sais pas si c'est parce qu'Henri Troyat est académicien mais sa maîtrise de la langue française m'impressionne. J'aime beaucoup la façon dont il construit ses romans comme "L'araigne" qui lui a permis de recevoir, à juste titre, le prix Goncourt 1938.
Je me demandais ce que voulait dire ce titre et j'imaginais qu'il s'agissait d'une sorte d'araignée pour la métaphore de la toile tissée permettant d'attraper ceux qui se font prendre. Je n'étais pas loin, j'ai lu qu'un ou une "araigne" est un terme ancien désignant un "filet fin et résistant, généralement teint en vert ou couleur de bois, utilisé dans la capture de petits oiseaux" et par extension un manipulateur, un pervers narcissique.
A l'époque les personnes toxiques existaient déjà même si le terme n'était pas utilisé.

Dans ce roman, Gérard est un homme entouré de femmes. "L'araigne" vit avec sa mère et ses trois soeurs qui souvent à son chevet car il a la santé fragile. Si son corps est souffreteux sa tête n'est pas en reste car il est obsédé par sa solitude.
Il est convaincu de sa supériorité intellectuelle (il tente d'écrire un essai sur le mal !) et se répète qu'il ne peut exister sans elles, qu'il a besoin d'elles. Son seul désir, celui qui le hante, est la possession des âmes auquel il ne peut se soustraire.
Alors quand ses soeurs veulent vivre leurs vies, se marier, Gérard refuse de partager leur joie et agit en douce pour qu'elles culpabilisent de l'abandonner.
Il est machiavélique comme toute personne haineuse qui cherche à contrôler leur entourage. Il manipule sa mère pour mieux atteindre ses soeurs et les faits se succèdent l'air de rien pour les surveiller, tout cela dans l'atmosphère sclérosée d'un appartement bourgeois parisien.

Henri Troyat sait mettre la tension qu'il faut dans cette histoire intemporelle qui a bien vieillit.


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1938 : L'araigne obtient le prix Goncourt. C'est du bon Troyat dans toute sa dimension psychologique. Histoire terrible d'un narrateur qu'on ne peut apprécier tant il est fourbe et manipulateur mais l'on éprouve également de la compassion pour sa jalousie qui le détruit. Gérard vit avec sa mère et ses soeurs. Apathique, il est choyé par toute cette présence féminine. Ses soeurs découvrent l'amour et s'éloignent fatalement de lui mais il ne le supporte pas et fera tout pour détruire leurs amours. Il ira jusqu'à l'extrême pour attirer l'attention. Livre terrible, tragique, noir mais si bien raconté. J'ai apprécié ce roman même si selon moi, il n'égale pas le mort saisit le vif.
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Huis-clos familial Place des Vosges

J'ai été surprise par l'écriture très moderne de ce roman qui date pourtant des années trente. L'ambiance est celle de l'époque bien sûr, avec un nègre qui joue du piano et des femmes dont l'avenir est le mariage et la maternité.
C'est un livre très psychologique, avec un personnage central entièrement pris dans ses délires névrotiques jusqu'à un dénouement assez étonnant quoique inévitable si on y réfléchis bien....
Je n'ai pas aimé le thème, l'emprise, mais je respecte ce livre, très bien écrit, très bien mené et qui mérita tout de même le prix Goncourt en 1938.
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Nous avons là une lecture fluide avec un style soigné, un micmac relationnel avec des mensonges, tromperies, victimes, duperies.
Le cynisme règne et frôle la folie.
Là, se dessine toute une palette de relations toxiques accablant de façon injuste une victime innocente et sans défense.
Il s'agit du Prix Goncourt 1938.
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Un roman psychologique sur un homme, Gérard Fonsèque, profondément calculateur et manipulateur et qui pour continuer sa vie telle qu'il l'a conçoit, c'est à dire entouré de sa mère et de ses 3 soeurs, met tout en place pour que ces trois dernières restent à la maison et ne rencontrent pas l'âme soeur.
Cela passe pas le mensonge bien sur mais aussi par le fait de se mettre dans des situations périlleuses afin que ses soeurs continuent à l'entourer.
Mais l'égoïsme peut rendre idiot parfois et ce cher Gérard n'aura finalement que qu'il méritait !
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Je connaissais Henri Troyat comme biographe et comme historien, mais là je le découvre comme écrivain. Sa plume est acérée, corrosive, la psychologie des personnages est fouillée. Gérard Fonsèque est une araigne, une personnalité toxique, un manipulateur, un pervers narcissique. D'apparence chétive et de santé médiocre, il est devenu un maître dans la manipulation de son entourage, les quatre femmes de sa vie (sa mère et ses trois soeurs), à coups de pointes aigres-douces, de mauvaise foi, de mensonges éhontés ou de chantage affectif. Rien ne l'arrête ! En bon misogyne, il ne veut pas d'autres femmes dans sa vie, et il ne veut pas qu'elles le quittent. C'est un roman très sombre, d'autant qu'il est à la fois critique du personnage de Gérard Fonsèque et critique du milieu dans lequel ce petit monde évolue. le lecteur peut mesurer le chemin parcouru depuis les années 30, car ce roman donne l'impression que les moeurs n'ont guère changés depuis le 19éme siècle, au moins dans ce milieu petit-bourgeois. Il faut dire que la vision de la femme par le héros, machiste et rétrograde, y contribue d'autant plus qu'il est le seul personnage dont le lecteur a réellement le point de vue. La sensation de piège est renforcée par un quasi huis-clos étouffant (notre antihéros ne sort presque jamais de chez lui). Les différences de personnalité et de comportement de ses trois soeurs montrent à quel point il est difficile d'échapper à un tel individu, même si en fin de compte il échoue assez pitoyablement. Un très bon cru de Goncourt, à lire absolument !
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Le style et l'écriture de ce roman sont très accessibles, j'ai été agréablement surprise ! J'ai été immédiatement embarquée dans l'histoire de Gérard Fonsèque, homme malade, tyrannique avec sa mère et ses soeurs, mais aussi très manipulateur. Il adore faire souffrir sa mère, notamment, avec ses mots, pour ne plus être le seul à souffrir... Il veut garder ses soeurs auprès de lui, mais peu à peu chacune veut se marier et il fait alors tout pour déjouer leurs desseins. Il est machiavélique et il ne veut lui-même pas goûter à l'amour.
J'ai particulièrement aimé la fin qui montre jusqu'où un homme malade peut aller dans sa folie destructrice. C'est un livre que je recommande absolument et dont je vais me souvenir longtemps.
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L'araigne
d'Henri Troyat

La difficulté à vivre quand on ne sait pas aimer.

Epoque, lieu, catégorie sociale. Ils n'ont pas une importance pour la compréhension de ce roman. Date non précisée, peut-être début du XXème siècle. L'histoire se déroule surtout dans l'appartement familial bourgeois du personnage principal, place des Vosges à Paris. Quoiqu'il en soit, cette histoire n'a pas de lien direct avec des événements historiques, sociaux, locaux etc. Il aborde un sujet qui n'a son ancrage que dans la profondeur du personnage qui l'incarne, dans ses émotions, ses pensées, ses luttes intérieures.

Style rédactionnel : Belle écriture. Facilement à comprendre. L'auteur joue avec le rythme, celui-ci retranscrit le tempo des emportements du personnage principal.

Le personnage principal : Gérard Fonsèque. Personnage à la santé chétive, vivant principalement enfermé dans son appartement, lieu où il a toujours vécu avec sa mère et ses 3 soeurs. Travaille –à domicile- à l'écrit d'un essai, fait aussi une traduction de roman. Lire ce livre, c'est découvrir, vivre avec lui, tous les tourments dont il souffre tant dans sa tête que dans son corps.
Personnages secondaires : Ses 3 soeurs, sa mère. Elles sont toutes très attentives à sa santé, leur inquiétude pour lui fait qu'elles ont très souvent tendance à vouloir aller dans son sens. Ne surtout pas lui faire de mal !
Personnages tertiaires : les hommes que ses soeurs vont rencontrer et avec qui elles vont partir pour former un couple. Ils sont pour Gérard de véritables menaces qui écartent ses soeurs de lui, chose qui lui est insupportable.

Il y a aussi d'autres personnages, qui apparaissent rarement ou furtivement, ces sont des femmes ou des amoureux inconnus pour qui Gérard éprouve un dégoût.

Cadrage chronologique de l'histoire
La vie de Gérard bascule dans un désarroi profond lié aux départs successifs de ses soeurs. On note que le roman s'ouvre donc sur le mal-être que ressent Gérard au mariage d'une de ses soeurs, puis il s'amplifie avec le mariage de sa deuxième soeur, enfin le roman se clos de façon funeste sur le mariage de sa troisième soeur. Comme si c'était les mariages successifs de ses soeurs, leur éloignement de lui, qui l'avaient tué.

La difficulté à aimer.
Gérard éprouve une grande répugnance à l'idée du rapprochement des corps, de la chair. Il reproche à ses congénères de se livrer à des actes qui lui paraissent bestiaux, rabaissant. Une sensualité qui lui parait crue.
Cette distance qu'il met avec les autres, fait qu'il ne peut pas s'ouvrir au monde, qu'il a beaucoup de mal à aimer, l'amour lui parait inaccessible. Etant incapable de se créer un entourage affectif par lui-même, il comprend que la perte de ses soeurs le privera d'affection.
Toute l'attention qu'il semble manifester envers ses soeurs n'est pas un amour sincère et désintéressé. Ce n'est pas tant ses soeurs qu'il aime, la preuve est qu'il leur fait du mal en entravant leurs relations amoureuses, il les manipule et peut aller jusqu'à la tyrannie. Il a juste besoin d'elles pour lui, il les veut pour lui, elles meublent son existence. A travers elles, c'est son égoïsme qu'il cherche à calmer, sa peur du vide.

Quand la peur du vide tourne à l'obsession maladive. Gérard éprouve une haine maladive contre tout ce qui pourrait s'interposer entre lui et ses soeurs, et le priver de son droit exclusif qu'elles lui appartiennent. Cette peur de perdre ses proches le rend possessif, égocentrique, cynique, puis manipulateur, maniganceur.

Il trouve plaisir et intérêt à travers le malheur qui peut toucher les autres, surtout les hommes qui s'approchent de ses soeurs. Son mépris pour autrui et son sentiment de supériorité, lui font entretenir un perpétuel combat intérieur.

Il peut être facilement submergé par ses affects. Et sa peur de perdre la face lui donne des accès de mal-être profonds et terriblement chaotiques, à la fois physiques et mentaux (faiblesse, sueurs abondantes etc.).

L'araigne : le piège. J'ai cherché la définition de ce mot : Filet utilisé pour attraper de petits oiseaux. Ce filet c'est aussi tout ce que Gérard manigance pour déjouer les amours de ses soeurs. C'est aussi le filet qui se resserre sur lui au fur et à mesure que sa mère meurt, que ses soeurs se marient. Il se prend lui-même au piège de ce filet à cause de son égoïsme maladif qui le mène à une solitude insupportable.

L'atmosphère ressentie. le lecteur la ressent surtout à travers Gérard. Sa chambre sentant le malade, son enfermement, sa solitude, ses manigances construisent une atmosphère plutôt malsaine tant physique que mentale. le dégoût du lecteur est plus grand à la description de l'état de Gérard, surtout pendant ses crises (sueurs gluantes) et de son physique malingre. Sachant l'aversion qu'il ressent pour le corps de l'autre, et toutes les critiques qu'il nourrit à leur encontre, cela peut paraître paradoxal.

Un message philosophique. Un de ses amis l'incite à ne pas s'accrocher aux exigences qu'il a envers les autres, qu'il a envers la vie. Il lui dit « La vie ne s'obtient pas, elle s'accepte ».
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Un bon vieux livre, couverture en papier fort , édition Plon les pages jaunies couleur caramel et découpées à la diable qui crissent sous les doigts avec une délicieuse odeur de renfermé assez prononcée (y'en a qui n'aiment pas pfffft) millésime 1938 donc 83 ans d'âge c'est du sérieux coté extérieur !
Coté intérieur c'est plutôt très vert le temps n'a pas eu de prise sur cette diabolique étude d'un personnage narcissique et pervers. Quel que soit l'époque il existe des êtres possédés par le mal qui cherchent constamment à dominer, prendre en otage les leurs et exercer sur eux une emprise psychologique affective nauséabonde
Une histoire toute simple d'un lettré écrivassier, hypocondriaque souffreteux, tyran domestique de sa famille : ses soeurs et sa mère, qui n'a de cesse de rabaisser les personnes de son entourage et d'exercer une domination de leurs âmes voire leur possession.
Imbu de sa personne et de sa culture , bouffi de suffisance il écrit un essai sur le mal qui n'avance pas.
Affublé d'une libido en berne c'est à dire inexistante et en manque d'amour, incapable lui-même de sentiments, il reporte ses déficiences sur ses proches par une jalousie obsessionnelle et un terrible chantage affectif
Il vit par personnes interposées
Ses soeurs et sa mère ne sont pas dupes mais elles se laissent prendre à ses boniments et ont du mal à s'en détacher Poids d'un individu considéré comme intelligent et cultivé enfermé dans une véritable psychose qui se traduit par un trouble des sentiments
La vie étant ce qu'elle est, il aura le plus grand mal à endiguer l'amour de ses soeurs en âge de convoler en justes noces
Les oiseaux ne se prendrons pas dans le petit filet
Un très bon personnage de méchant certainement l'un des meilleurs de la littérature française. On comprend pourquoi ce livre a été prix Goncourt Il a de très beaux restes et c'est tant mieux On lui souhaite d'étonner et combler les générations futures de lecteurs

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Gérard, célibataire, vit à Paris dans un immeuble avec sa mère et ses trois soeurs. Tout va bien jusqu'au jour où les adolescentes commencent à courtiser, à fréquenter les garçons. Gérard ne le supporte pas, il en est malade, de jalousie surtout .
Comme une araignée il va tisser sa toile pour empêcher que ses soeurs ne s'échappent du cocon familial, mais ça ne lui réussira malheureusement pas.
L'écriture est de toute beauté, la description des personnages est subtile, je ne peux que conseiller ce roman, qui ne l'oublions pas à reçu le Prix Goncourt en 1938.
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