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sur 703 notes
Le challenge 1 000 ans de littérature française m'a permis de me réconcilier un peu avec Perceval. Oh, je n'étais pas vraiment fâchée, mais disons que la première lecture que j'en avais faite en janvier m'avait pour le moins laissée perplexe. Beaucoup de passages m'étaient alors apparus très « opaques » et j'étais réfractaire à de nombreux autres. Alors, qu'en est-il de cette seconde lecture ?


Beaucoup mieux je dois dire ! Bon, Perceval reste Perceval ; un chevalier sans peur et sans reproche, mais surtout sans très grand esprit (j'allais même dire sans très grande intelligence…ben, vous appelez comment quelqu'un qui ne connait même pas son nom, vous ? Ah, vous voyez, « c'est pas faux ! »). A certains moments justement, je ne pouvais m'empêcher de penser au Perceval de Kaamelott (et, je sais que je n'ai pas été la seule dans ce cas) qui, il faut bien l'avouer, est un idiot beaucoup plus sympathique et attachant que celui du livre.

Perceval est têtu, téméraire certes, mais c'est presque par bêtise ou par manque de discernement. Il traverse des aventures remplies de mystères et quasiment sans fin. Sa naïveté toute relative l'amène, malgré lui, à partir à la quête du Graal. Et comme ce chevalier est merveilleux, il remporte toutes les batailles, il semble protégé par une force mystérieuse qui lui promet un destin hors norme.

Ce roman est probablement un ancêtre de la science-fiction ou de la fantasy. On y trouve en effet, à côté des superstitions et valeurs morales médiévales, de la magie et des mystères insondables.

Perceval, ne semble pas éprouver de sentiments. Il n'hésite pas à délaisser à de nombreuses reprises la belle Blanchefleur et ce, même au lendemain de leurs noces, pour poursuivre sa quête. Comme chevalier courtois, on a vu mieux quand même ! Comme Gauvain par exemple, dont on suit quelques aventures et qui n'hésite pas à participer à un tournoi pour défendre l'honneur d'une petite fille, bafouée par sa grande soeur.

Ce roman n'a pu être achevé par Chrétien de Troyes et l'édition que j'ai lu contient une sélection de continuations de l'histoire. Pour être tout à fait franche, j'ai presque préféré certaines continuations au texte d'origine….

Il m'aura finalement fallu une deuxième lecture pour apprécier ce livre.
Lien : http://mediatexte.blogspot.c..
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Sans doute en cours d'écriture à la mort de Chrétien de Troyes (aucune oeuvre contemporaine ne mentionne le récit complet), ce roman semble à peine ébaucher la quête du Graal promise… Serait-on en face d'un début d'épopée ? La popularité de l'auteur, mais tout simplement les thèmes et la quête promises ont motivé de nombreux auteurs qui ont tenté d'en écrire la suite. En cela, le Conte du Graal représente à merveille la littérature du Moyen-Âge et sa composition très souvent collective (divers auteurs, puis conteurs, trouvères et jongleurs, qui écrivent, modifient, complètent, adaptent, traduisent ou transcrivent… et réalisent une légende ou constellation d'ouvrages – complétés d'illustrations, de peintures, de broderies, sculptures… chaque poète se permet d'ajouter un épisode inédit). C'est sans doute le roman, la légende, qui a marqué et imposé la vision des chevaliers jusqu'à aujourd'hui. L'imaginaire du temps des chevaliers est vendu aux enfants comme partie de l'histoire du Moyen-Âge. Films, Playmobil, déguisements, jeux de société… La féerie qui habite le récit a inspiré la naissance du genre de l'heroic-fantasy, les plus célèbres représentants étant le Seigneur des anneaux de Tolkien et le Trône de fer de George R. R. Martin. Pourtant, on sait très bien, que d'un point de vue historique, le monde des chevaliers ainsi présenté n'a jamais existé (« ça ne s'est pas passé comme ça », comme le dit Therry Jones des Monty Mython dans le documentaire Sacré Moyen-Âge, 2004). Pourquoi donc cette affabulation ?
Les figures héroïques de la chevalerie sont effectivement fausses mais ont pour objectif essentiel d'influencer les comportements, de diffuser un nouveau modèle positif du seigneur noble, de manière à changer la société de Cour. Les chevaliers de la cour d'Arthur se battent contre d'autres chevaliers sans valeur (mauvais) – il y a une allégorie du combat culturel que mènent les troubadours pour l'éducation de leurs pairs (C'est pourquoi Don Quichotte de Cervantès, tout en se moquant de la fausseté des romans de chevalerie, souligne la noblesse et la richesse du rêve naïf et utopique de Quichotte). Comme l'explique bien Tzvétan Todorov dans Critique de la critique (1984), le discours littéraire a davantage à voir avec le discours de croyance, mythologie, fable…, qu'avec le discours de vérité, histoire et sciences. Il a donc pour fonction de représenter, d'exprimer les aspirations, les rêves, les ressentiments, des hommes, davantage que leur réalité.
Les chevaliers, bien que de familles importantes, recevaient alors peu d'éducation, ils ne connaissaient pas le latin ou très peu, ne savaient donc ni lire ni écrire. Ils étaient plutôt des militaires, préoccupés d'expéditions visant à l'enrichissement, à l'accroissement du domaine de seigneurie… Et quand ils revenaient de guerre, ils festoyaient dans des banquets dignes de nos ancêtres les Gaulois. Ils n'allaient à l'Église que pour suivre les traditions et non pas foi. Les valeurs chrétiennes avaient peu cours sur le champ de batailles : l'on épargnait les ennemis seulement dans le but de réclamer rançon. Les chevaliers s'occupaient peu d'aller délivrer des princesses enfermées dans des tours ou de faire une cour avancée à des femmes mariées, les mariages étant souvent arrangés pour raisons politiques, empêcher une guerre étendre un domaine et donc concurrencer celui d'un autre seigneur, les autres femmes étaient du butin de guerre ou se prenaient si l'occasion se présentait… En cela, malgré les exagérations, le monde de la chevalerie était mieux représenté par les chansons de geste, les milliers de morts, le patriotisme et les alliances, les vengeances et les trahisons, les croisades pour raison politique ou d'enrichissement… Comment réformer cette culture de la virilité, de la possession par la violence, du machisme du plus grand territoire et de la plus grande lance ?
La courtoisie qui s'exprime dans les romans de chevalerie est un mouvement culturel visant à passer de l'aristocratie militaire (légitimation des privilèges par la force) à une aristocratie de l'éducation (légitimation par l'éducation) : la parole sûre et prudente, la politesse, la galanterie, la pitié, la charité chrétienne, la défense du bien et des faibles…
Perceval ou le Conte du Graal est à sa manière un roman d'apprentissage. Apprentissage des codes de la chevalerie et de la Courtoisie chrétienne. le personnage de Perceval est un jeune homme, grandi dans la naïveté, loin du monde militaire. Il a ainsi le coeur naïf, pur. Il représenterait volontiers le lecteur ou le jeune noble auditeur du roman mais sa totale naïveté le place également dans une position d'objet de moquerie. le comique du roman, tel que serait celui de Candide, ou celui d'un Pierre Richard, est basé sur le rire provoqué par l'inadaptation du personnage à cet environnement. Son comportement fait rire même les jeunes qui ont tout de même une idée du monde de la chevalerie. Il va recevoir les apprentissages de la vie et de son rôle social, par les conseils de sa mère et du maître chevalier Gornemont, par la leçon de ses propres erreurs et par le modèle d'un chevalier comme Gauvain. Ce sont ainsi différentes méthodes pédagogiques qui opèrent : l'amour maternel (instruction traditionnelle par l'amour et l'autorité familiale) marque la sensibilité du jeune Perceval, l'autorité de l'expérience du vieux chevalier, l'apprentissage par l'action et par la leçon de l'erreur, le modèle de Gauvain le parfait chevalier. Une dernière technique d'apprentissage pourrait être la révélation : que ce soit l'apparition du roi pêcheur qui pourrait être simplement vécue comme un rêve, ou le signe de l'hirondelle blessée dans la neige qu'on pourrait ne pas voir, l'extraordinaire bouleverse le jeune et doit l'amener à un autre niveau de sensibilité, d'amour et d'ambition, un esprit supérieur doté des valeurs chrétiennes. le Graal, qui deviendra concrètement un symbole chrétien (le saint calice) dans l'oeuvre de Robert de Boron, n'est-il pas logiquement le symbole de l'accession à un autre niveau de l'humanité ? Au début du roman, Perceval est moqué alors même qu'il possède les valeurs guerrières tant reconnues de son époque, mais celles-ci le mènent à l'échec et au malheur. Il ne triomphera et ne deviendra légende qu'en portant à travers sa quête du Graal les valeurs de la courtoisie et de la chevalerie.
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Un classique lu pendant mes années lycées mais dont le plaisir de lecture est resté intact.
Le style peut parfois paraître alambiqué mais l'intrigue compense largement, même si j'ai trouvé certains passages sinistres.
Le roman n'a pu être achevé par Chrétien de Troyes et cette édition contient une sélection de continuations dans la même veine.

Cet ouvrage s'attache à suivre les pérégrinations de deux chevaliers : Perceval et Gauvain, dans un mélange d'action et d'aventure.
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il est très vite répétitif mais quand même agréable à lire
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Je ressors un peu déçu de cette histoire.
Il faut dire que je me suis fait un passage obligé de ce roman ainsi que des quatre précédents écrits par Chrétien de Troyes.
Je voulais découvrir plus en profondeur le mythe Arthurien par l'intermédiaire d'un de ses premiers textes, mais le style littéraire de l'époque a compliqué les choses.
Je me suis quand même laissé prendre au jeu lors de certains passages.
Malgré tout la magie des aventures de la Table Ronde à eu, par moments une influence sur ma lecture...
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Ce livre nous permet de découvrir deux chevaliers de la table ronde : Perceval et Gauvain.
Certains passages pleins de mystère sont intéressants.
Le livre est assez difficile à lire.
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Perceval... qu'à voulu raconter Chretien de Troyes par ce conte étrange, atypique qu'il n'a jamais achevé. Donnant libre court à l'imagination des auteurs qui l'ont repris dont la magnifique version de Wolfram von Eschenbach. Un conte de maladresse, d'échec plutôt que de réussite ou le héros, ici plutôt anti-héro, passe à côté de l'acte héroïque auquel il aurait été destiné, et à côté de ce qui deviendra, le Graal. Conte du Sehnsucht allemand, quête du mystérieux Graal qu'il ne comprend pas mais doit retrouver, mais aussi conte de l'apprentissage et de la maturation, avec ses nombreux symboles et ce grand vide d'inachevé, inachevé comme sa mission, Perceval ouvre tout les possibles et reste pour moi le plus fascinant des récits médiévaux
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Ce récit nous replonge dans la légende arthurienne, dans un univers médiéval et merveilleux, entre les chevaliers et leur code de l'honneur, les combats, l'amour courtois, les mystérieux châteaux et leurs habitants... à travers les aventures du héros, Perceval le Gallois, mais aussi de Gauvain, le neveu du roi Arthur.
Personnellement, je trouve que ce roman (inachevé) de Chrétien de Troyes a un peu vieilli et qu'il est assez ennuyeux à lire, mais il reste intéressant à découvrir. Il contient en effet de nombreux éléments à la base de notre culture, comme les chevaliers de la Table Ronde ou le Saint-Graal.
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Formidable épopée héroïque. Dommage qu'il soit inachevé, j'aurais adoré savoir comment Perceval terminait sa quête.
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Perceval est un Gallois qui veut devenir Chevalier . Il est à la table ronde dans le château d'Arthur . Il va vivre des aventures dangereuses où il va faire prisonnier de célèbres personnes . Les combats avec Perceval ont lieu pour sauver des personnes et/où pour les délivrer .

Je conseille ce livre à ceux qui aiment l'aventure, les combats et l'action. Ce classique n'est pas mal mais un peu ennuyeux au bout d'un certain temps. Il parle principalement de deux personnes qui vivent beaucoup d'aventures mais aussi d'autres personnages secondaires. Dans l'ensemble, ce livre est bien car il y a de l'action et du combat ...

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