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sur 997 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Romain Roller, soldat français revient d'une mission en Afganistan, il est en plein choc post-traumatique. Il rencontre Marion Decker,écrivain et journaliste, pendant son séjour de décompression. Ils tombent amoureux et essaye de pousuivre leur idylle de retour en France. Mais Marion est mariée à François Vély, un riche entrepreneur franco-américain. Pour une erreur de communication, son entreprise est menacée. Osman Diboula, fils d'immigrés issu du 9-3, est l'étoile montante du gouvernement prend sa défense.
Les destins de ces personnages sont embriqués les uns dans les autres.

Ce roman est poignant, puissant, brutal, violent et dur. Mais il est aussi le reflet de notre société, ce qui en fait toute la gravité. La plume juste de l'auteur nous décrit son évolution, le racisme, l'antissémitisme grandissant, le pouvoir, le terrorisme, la guerre. Ce n'est pas un roman politique, mais plutôt sociétal.

L'écriture est brutale et violente, mais tellement vraie. Elle nous place au milieu des évènements. Les phrases sont courtes et claquantes. Ce qui donne un rythme soutenu au roman.

Ce roman fait réfléchir sur nos actes, notre comportement. Il remet en question. Même si la lecture n'est pas toujours très agréable au vu de certains sujets qui font mal, qui nous montre avec réalisme ce que nous vivons, c'est écrit avec tellement de justesse et de profondeur, que j'ai passé un bon moment de lecture.
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Un roman coup de poing qui dresse un portrait des travers de l'époque à partir des destins croisés d'hommes engagés. Chacun à leur manière, ils tentent de survivre à la dureté du monde, de la guerre, du business, de la politique. Au fil de leurs rencontres, un éclairage sur la notion d'identité qui raisonne fortement avec l'actualité. Et l'amour toujours comme unique bouée.
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Je n'ai pas l'habitude de lire ce type de roman, étant plus habitué aux polars-thrillers, mais je me suis laissé tenter par cette oeuvre lorsqu'elle venait de paraître.
Je n'ai pas été déçu.
Karine Tuil entame son roman avec des phrases très longues, pleines de virgules. J'ai d'abord été troublé par ce type d'écriture mais je m'y suis très rapidement habitué, comme porté par le courant d'une rivière.
Des phrases fleuves dans des chapitres fleuves. Impossible de m'arrêter, captivé par le style.
Captivé également par les différents thèmes abordés et par les quatre personnages principaux de l'histoire. On passe d'un chapitre à l'autre et d'un personnage à l'autre pour découvrir comment les protagonistes sont reliés entre eux, malgré leurs problèmes et leurs identités totalement différents.
On touche aussi à une actualité sensible, mais pas trop, juste ce qu'il faut - ce n'est pas un roman politique ni un essai sur le terrorisme.
Le livre nous parle de la violence du monde, sous bien des aspects, et de la complexité de la société d'aujourd'hui. Et loin d'être sombre, sanglant ou pessimiste, le livre fait du bien malgré l'intensité dramatique, mais pas de mélo ou de pathos, c'est juste.
Un bon roman pour une bonne semaine de lecture, tout à fait accessible même en étant plus habitué aux romans " blockbusters ".
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Trois hommes sont au centre de ce roman. Romain Roller, lieutenant de retour d'Afghanistan, profondément choqué par les horreurs de la guerre, François Vély, richissime entrepreneur franco-américain, et Osman Diboula, ancien animateur social d'origine africaine devenu conseiller présidentiel. Il y a une femme aussi, l'écrivain journaliste Marion Deckert, venue en reportage lors des trois jours de décompression organisés à Paphos, Chypre, où elle rencontre Romain. Ils entament une liaison passionnelle, mais Marion n'est autre que l'épouse de François Vély. Leur relation se poursuit cependant à Paris, tandis que chacun des trois hommes voit sa vie bouleversée : François est accusé de racisme suite à une parution dans la presse où on le voit poser sur une sculpture représentant une femme noire ; Osman est remercié de l'équipe présidentielle ; Romain est victime d'un syndrome post-traumatique qui menace son couple. C'est alors qu'on convainc Osman d'écrire une tribune libre où il va prendre la défense de François, et pourra ainsi espérer un retour en grâce…

On trouve dans cet ample roman diverses thématiques : les intrigues de cour, le racisme et l'antisémitisme, la montée des communautarismes et de la radicalité, mais aussi les relations de couple. Romain est autant une victime des exactions de la guerre que de la passion qui le lie à Marion ; François sait très vite qu'il est en train de perdre sa femme ; Osman et sa compagne Sonia se livrent une guerre de pouvoir et d'influence, dans la sphère politique où ils oeuvrent tous les deux – la politique et l'amour ne font pas bon ménage.

Le style de Karin Tuil est un peu déconcertant, en ce qu'elle passe fréquemment du présent de narration aux temps du passé sans réelle logique, et que les phrases parfois longues peuvent rendre la lecture un peu ardue. Cependant le roman fonctionne et, surtout, il est parfaitement plausible. Il se clôt sur des derniers mots d'une cruelle justesse.

Lien : http://www.usine-a-paroles.f..
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Trois personnages masculins habitent ce roman. Tout d'abord Romain Roller, lieutenant dans l'armée. Il revient d'Afghanistan, là il a perdu des hommes au combat. Puis Osman Diboula. S'il est un fils d'immigré, il a cependant réussi et on le découvre conseiller du président. Ensuite, François Vely, de son vrai nom Levy, est un homme d'affaires très en vue. Enfin, Marion Deker, le lien entre ces trois principaux personnages. Si elle est la femme de Vély, elle devient aussi l'amante de passage de Romain, qu'elle rencontre alors qu'elle réalise un reportage à Chypre.
Alors nous voilà face à un trio banal ? Non, car de ces situations, Karine Tuil tisse une toile fine et dense qui va dépeindre un monde très actuel, où antisémitisme, conflit social, islamisme et terrorisme, ascension sociale et intégration, riment avec vie, amour perdu, amour retrouvé, et s'insèrent avec justesse dans la vie de chacun. Car quoi que l'on fasse, peut-on échapper à ses origines, peut-on oublier d'où l'on vient, et comment peut-on accepter le monde tel qu'il est aujourd'hui sans comprendre qu'il est également synonyme de la fin d'une époque d'insouciance et de sérénité.
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Tout a déjà été dit ... Les critiques sont, depuis sa sortie, enthousiastes ... Mais comment ne pas s'attacher aux personnages, fouillés, que nous accompagnons sur plus de 500 pages : le soldat Roller, dévasté depuis son retour d'Afghanistan, le grand patron, juif refoulé, Vély, Diboula, d'origine ivoirienne, trop vite parvenu aux sommets de la vie politique et aussi rapidement retombé, Marion Decker, jeune journaliste ... J'aurais aimé ne pas avoir à les quitter ...

A l'image de notre société contemporaine, Karine Tuil sait, une fois encore, nous captiver, nous accrocher avec cette fresque foisonnante ...

Karine Tuil est notamment l'auteur de "L'invention de nos vies", qui a été traduit dans de nombreux pays. "L'insouciance" est son dixième roman.

Je remercie Price Minister, organisateur des Matchs de la Rentrée Littéraire et les éditions Gallimard pour cette édition 2016 très réussie ... Les nouveautés proposées nous ont offert de belles découvertes ...
Lien : http://pourfaireparlerl.cana..
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L'insouciance /Karine Tuil
le lieutenant Romain Roller, de retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes est dévasté. Il a vécu une sale guerre avec la trahison toujours possible des traducteurs afghans car dans ce pays, la peur gouverne tout dans chaque camp.
Une première partie de cet excellent roman de 530 pages retrace le parcours du soldat Romain, évoquant largement la guerre en Afghanistan et les Talibans ainsi que les discours obreptices des autorités.
Avant de rentrer en France, les militaires subissent toujours un séjour de décompression dans l'ile de Chypre, à Paphos. C'est là que Romain fait la connaissance d'une jeune journaliste et écrivain, Marion Decker avec qui il a une liaison. Il est pourtant marié à Agnès qui l'attend en France depuis des mois avec son petit garçon. Marion également est mariée à François Vély, un entrepreneur franco-américain richissime, fils d'un ancien ministre résistant juif.
de retour en France, Romain et Marion se revoient et vivent une grande passion amoureuse. Peu à peu, Romain découvre que « les plaisirs d'une vie familiale sereine, la connivence conjugale, la consécration professionnelle, l'argent et les libertés qu'il procure, les charmes du voyage, la force des amitiés anciennes, tout ce que la société a défini précisément comme étant les éléments de l'épanouissement personnel, cette mythologie du bien-être enrichie par le poids de la morale est sans effet face à la puissance corruptrice du désir. » Pour Romain, lutter contre l'intrusion de l'érotisme dans sa vie devient impossible, car le plaisir sexuel et la litanie mystificatrice du désir ont ce pouvoir de rétracter les angoisses, de magnifier les projections.
Par ailleurs, François, suite à une publication avec photo à l'appui est accusé de racisme : il est assis souriant sur une oeuvre d'art représentant une femme noire. À la veille d'une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Livré à la vindicte médiatique et antisémite, il est aux abois. Lui qui n'a jamais eu d'à priori et qui est tout sauf raciste, a soudain l'impression de découvrir un monde binaire dominé par la question raciale où chaque être humain oscille entre un désir d'appartenance et un refus d'assignation identitaire. Il repense alors à la phrase de Warren Buffet qui dit qu'il faut vingt ans pour construire une réputation et cinq minutes pour la détruire.
Un ami d'enfance de Romain, un certain Osman Diboula, fils d'immigrés ivoiriens devenu une personnalité politique montante lors des émeutes de 2005 à Clichy sous Bois, prend alors publiquement la défense de l'homme d'affaires avec l'aide d'une conseillère en communication, Laurence Corsini. Un moyen pour lui de revenir au premier plan après avoir connu une éclipse dans sa carrière de conseiller pour les banlieues, suite à un différent avec la Présidence de la République. Il avait compris alors que lorsque l'on n'est plus sous les feux de l'exposition médiatique ou sociale, plus rien ne retenait auprès de vous ceux qui prétendaient vous aimer. Mais Osman n'avait pas prévu que son intervention en faveur de François Vély allait avoir de lourdes conséquences.
Quant à Romain, il est au bord de la folie, déchiré entre sa passion charnelle pour Marion et son désir de renouer avec Agnès, tandis que les séquelles de la guerre le minent également jusqu'à devoir être interné en asile. Libéré, il part en Irak après une formation que qualité d'agent de sécurité.
François voit son fils Thibault se tourner vers le judaïsme orthodoxe alors que lui-même est converti catholique. Des photos de François avec son fils habillé en costume traditionnel noir avec chapeau, talit et tsitsit sont publiées par des journaux avec des commentaires qui font jaser.
La suite tourne à la catastrophe lors d'un voyage pour affaires en Irak de François et Marion ainsi que Osman.
Un roman captivant, bien écrit et bien construit, avec de nombreux thèmes actuels abordés avec talent, comme le rang social, la religion, les médias, le pouvoir, l'identité, le terrorisme et l'Islam radical, le communautarisme, l'antisémitisme, l'intégration, les réseaux sociaux. La puissance narrative de Karine Tuil fait merveille et vous happe durant plus de 500 pages.



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J'ai adoré ce concentré de destinées inéluctables ! Chacune affronte le communautarisme à sa façon : en sortir, pour l'héritier juif et s'y retrouver plongé malgré lui de façon fort violente ; ne pas en sortir pour le soldat traumatisé profondément et qui retourne chercher son adrénaline ; y entrer pour ce fils de banlieue et s'y maintenir.
L'intrigue est parfaitement ficelée pour déployer toutes les facettes de ces trajectoires, c'est passionnant de bout en bout.
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Même si le démarrage du livre est un tantinet violent puisqu'il relate dans le détail le traumatisme vécu par ce jeune militaire, l'ensemble du livre est rondement mené.
Les 4 protagonistes sont liés grâce ou à cause de situations plutôt inconfortables et le destin de chacun bascule.
Que dire de notre propre destin lié à ???? l'insouciance peut être ???
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Karine Tuil nous emmène suivre quatre personnages forts mais aux destins fragiles. François est le PDG d'une multinationale, toute la vie lui a souri, il est né dans un milieu privilégié et a fait Polytechnique, l'auteur nous le décrit d'abord comme un être insensible qui semble au-dessus des doutes de la vie. Pourtant très vite une certaine humanité va apparaître dans ce personnage. Sa vie bascule lorsqu'un article paru dans la presse le montre assis sur l'une de ses oeuvres d'art qu'il possède, alors que la sculpture moderne représente une femme noire…
S'opposent alors deux conceptions d'analyse des oeuvres d'art, pour François, cette oeuvre n'avait aucun message, alors que le public va voir la domination de l'homme blanc sur une femme noire. Les différents sujets que Karine Tuil abordent sont absolument passionnants.
La jeune reporter Marion, pour qui François a quitté sa femme, vient au contraire d'un milieu social difficile et toute sa vie semble un combat, elle choisit des sujets et des lieux de reportages sensibles comme ce voyage en Afghanistan où elle rencontre les militaires français engagés dans une dangereuse mission. Marion rencontre Romain, autre personnage central du roman. Ce lieutenant ne reviendra sans doute jamais de l'enfer qu'il a vécu en Afghanistan et où il a perdu des hommes et d'autres sont revenus blessés.
De retour en France, il n'arrive pas à reprendre sa vie familiale normale et ne semble retrouver une certaine sérénité qu'en présence de Marion dont il est tombé éperdument amoureux.
Tous ces protagonistes du roman sont entiers, pourtant le personnage qui m'a le plus touché est Osman, ce jeune africain qui réussit ce grand écart de rôle de « Grand-frère » des banlieues pendant les émeutes de 2005 à devenir conseiller auprès du Président de la République.
Ces quatre personnages sont amenés à se croiser, notamment lors d'un voyage en Irak comme l'ultime étape de leur destin…Roman entier tout simplement magnifique.

Lien : https://www.youtube.com/chan..
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