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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand je découvre un(e) auteur(e) et que je l'apprécie pour son écriture, la construction de ses écrits, son univers, j'aime lire d'autres romans de lui (d'elle). Ce fut le cas avec Karine Tuil. J'ai d'abord lu Les choses humaines que j'avais beaucoup aimé, puis L'invention de nos vies que j'ai trouvé aussi très bien et j'ai ensuite eu envie de lire celui-ci, plus ancien et là je dois avouer que je suis un peu déçue.

J'y ai retrouvé ses thèmes de prédilection : la famille et ses relations, les mensonges et l'idée que l'on se fait de nos vies et de celles des autres. Comme le titre le laisse penser, ici, il s'agirait de la relation entre deux frères, Vincent, trader, le narrateur et personnage central et Amo, son frère aîné, écrivain.

"Nous étions capables de rester face à face sans nous parler par crainte de miner de nos paroles une terre que les silences avaient déjà dévastée. (p84)"

Malgré le lien qui les unissait enfants, tout les oppose désormais. L'un, Vincent, dans le monde de l'argent, des apparences, du speed et des femmes, l'autre, effacé, solitaire et presque absent et c'est bien là ce que je reproche globalement à ce roman, c'est qu'il est axé finalement uniquement à travers Vincent et il faut avouer que sa vie est à elle seule un roman : luxe, femme officielle et maîtresses, drogue, il brûle la vie par tous les bouts, se met souvent en danger, sur le fil du rasoir que ce soit dans sa vie professionnelle ou sa vie privée. Il fait partie de cette catégorie de personnes que l'on pourrait appeler des "flambeurs" et qui se croient les maîtres du monde :

"C'est son incapacité à affronter ses propres faiblesses, à assumer son orgueil et son désir de reconnaissance sociale, ce désir que j'étais le seul à affirmer au sein de notre famille, ce désir que nous cachons tous en nous comme une bête immonde parce qu'il nous fait honte, parce qu'il nous fait peur et qu'il dévoile aux autres autant qu'à nous-mêmes nos propres défaillances. (p87-88)"

Amo, lui est pratiquement absent du récit, une sorte d'ombre aux cheveux roux qui apparaît de ci, de là, à travers Vincent dont nous connaîtrons plus ou moins ce qui l'éloigne de ce frère, mais rien du côté d'Amo ou presque.

Karine Tuil est une analyste des personnalités et sait parfaitement les restituer, son domaine de prédilection la famille qu'on entrevoit à travers les relations de Vincent avec un père diminué après un AVC et le souvenir (léger) d'une mère décédée. Mais qui dit famille dit également non-dits, apparences, silences.

J'ai lu sans déplaisir mais parfois agacée par la personnalité du narrateur, Vincent, je me suis lassée de suivre ses pérégrinations, tous ses déboires et mésaventures, ses lâchetés et ses petits arrangements, j'attendais le moment de comprendre réellement ce qui opposait ces deux frères, de mieux connaître cette ombre furtive et lorsque je suis arrivée à la fin du roman j'ai trouvé celle-ci un peu bâclée voire facile.

Bref, un roman que je n'ai pas trouvé aussi abouti que L'invention de nos vies qui tournait déjà autour de l'identité entre frères, de la relation et de l'usurpation mais celui-ci a été publié 10 ans auparavant et on y sent déjà l'attrait pour un domaine, la famille, dans lequel l'auteure aime y puiser ses sources d'inspiration.

Je continuerai à la suivre, à la découvrir malgré tout.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Malgré une écriture fluide qui m'a permis de le terminer facilement, ce roman m'a déçue; non pas que j'en attendais quelque chose de particulier, mais quand je me plonge dans un nouveau roman, qui plus est d'un auteur que je ne connais pas, j'ai toujours l'espoir de découvrir un univers, une écriture, des personnages qui m'emportent dans leur monde.

Or, ici, je n'ai ressenti ni empathie, ni même la moindre sympathie pour aucun des deux frères dont on parle, ni pour aucun autre personnage d'ailleurs.
Arno et Vincent, deux frères que l'adolescence puis l'âge adulte ont complètement éloignés jusqu'à même leur inspirer de la haine l'un pour l'autre, se retrouvent au chevet de leur père mourant.

Des sentiments contradictoires, très bien rendus par l'auteur d'ailleurs, les assaillent, les tiraillant entre le souvenir de leur entente fusionnelle d'enfants et la réalité de leur parcours d'adultes qui les a irrémédiablement opposés et fâchés.

Abordant également le thème controversé de l'autofiction en en dénonçant le côté pervers, l'auteur ne m'a pas convaincue avec ce récit d'où n'émerge aucun espoir; si j'en ai l'occasion, je reste cependant ouverte pour découvrir un autre de ses romans car, malgré tout, j'ai bien apprécié son écriture.
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Après avoir beaucoup apprécié " les choses humaines", j'ai voulu découvrir d'autres titres de cette Autriche, dont le style percutant, direct , nous happe et nous tient. Un peu déçue par les portraits croisés de deux frères que tout oppose, l'un obsédé par la richesse et la " réussite sociale ", trader, nous renvoie toute son arrogance et sa haine de la médiocrité, l'autre, écrivain désargenté , lui oppose ses questionnements et ses doutes. Les deux personnages me semblent un peu convenus, néanmoins on se laisse entraîner par le style alerte de Karine Tuil.
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Alors que j'avais été emballée par "L'insouciance " et plus récemment par "Les choses humaines", "Tout sur mon frère" m'a plutôt ennuyée.
Les rapports très conflictuels entre deux frères, la difficulté de communiquer avec un père austère, déçu par ses fils n'ont déclenché aucune émotion en moi sur des thèmes qui auraient dû pourtant me parler. Peut-être les personnages sont-ils trop caricaturaux et tout aussi antipathiques l'un que l'autre, que ce soit Vincent le trader ou Arno l'écrivain et les situations un peu trop invraisemblables.
La révélation sur qui était vraiment le père des deux hommes a relancé mon intérêt mais ce ne fut pas suffisant pour apprécier ce roman.
Restent l'écriture incisive, affûtée et un style efficace et direct qui font de la lecture pure un réel plaisir.
J'ai dans ma PAL un autre roman de Karine Tuil, "L'invention de nos vies" que j'ai hâte de découvrir pour voir si je retrouve l'élan des deux premiers. Je vous raconterai, bien sûr, cette rencontre au détour de la chronique que j'en ferai.
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Tout sur mon frère (2003) est le quatrième roman de Karine Tuil et encore une bonne surprise de lecture. Sous un aspect un peu facile, il y a dans ce roman une étude psychologique et sociologique d'une grande profondeur qui laisse pantoise, car cette histoire ébranle le lecteur.

C'est l'histoire de deux frères mal assortis depuis l'adolescence. Les parents appartenaient à la classe moyenne assez intellectuelle : la mère professeur de grec et le père traducteur d'espagnol. Leur monde étaient les livres, livres qu'ils incitaient à lire aux deux frères. L'aîné est Arno qui va étudier le Droit et le cadet c'est Vincent qui fera tout pour gagner de l'argent au plus vite afin de ne pas mener la vie étriquée infligée par les parents.

Avec le temps l'opposition des deux frères sera féroce, surtout que Vincent deviendra un trader menant une vie stressante mais gagnant beaucoup trop d'argent. Il sera mal marié avec une femme vénale avec qui il s'ennuie. Son credo c'est gagner de l'argent, le dépenser, le montrer, avoir des maitresses auxquelles il impose un contrat de discrétion et la coke à longueur de journée pour tenir le coup. Vincent est un être antipathique, égoïste, hypochondriaque et finalement assez mal dans sa peau …("voilà pourquoi je préférais le désordre, j'avais fait le choix d'une vie chaotique, instable: la rigueur et la discipline m'apparaissaient comme les antichambres de la mort").

Quant à Arno, c'est plus ou moins un raté qui a trouvé le moyen de gagner un peu d'argent en écrivant des romans sur la vie dissolue de son cadet.

Après le décès de leur mère, disons par chagrin (pour éviter le spoiler), leur père fera un AVC qui va le rendre plus ou moins végétatif et à cette occasion les deux frères pourront enfin dialoguer et tirer quelques conclusions sur leur père et leur passé.

Il est question souvent dans ce livre des films de Pedro Almodovar qui sont tellement kitsch et en même temps tellement forts en affects. Vincent reconnait son frère dans le personnage du jeune homme idéaliste qui souhaite devenir écrivain dans le film Tout sur ma mère et de ce fait, il pense que le premier livre d'Arno plagiant sa vie amoureuse aurait du s'appeler Tout sur mon frère. Nous avons ainsi la clé du titre de ce livre.

On ira de surprise en surprise et la descente aux enfers n'épargne aucun sentiment sordide. Les aspects légaux de cette violation de la vie privée d'une personne sont très bien étudiés et la fin du roman est surprenante et instructive.

Encore un bon roman noir de Karine Tuil.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Vincent et Arno sont frères et pourtant, tout les oppose : Arno s'est inscrit dans la lignée de ses parents, amoureux des lettres. Il vit chichement et écrit. Ses romans, qui connaissent un succès certain, portent sur son frère, ses aventures extra-conjugales, qu'il condamne dans sa première autofiction « le Tribunal conjugal », sujet qu'il élargit dans « le Tribunal familial ». Vincent, à l'opposé donc, ne vit que pour l'apparence et l'opulence. Il mène des vies parallèles et tient le coup à l'aide de drogues. Quand la santé de leur père décline, jusqu'à ce que les mots le quittent, un rapprochement inédit s'opère entre les deux frères qui vient raviver de vieilles rancoeurs là où les silences ont laissé des terres dévastées.

« Tout sur mon frère » (2003) est le quatrième roman publié par Karine Tuil après « Pour le pire » (2000), « Interdit » (2001) et « du sexe féminin » (2002).
L'intrigue de Karine Tuil est servie par une écriture remarquable, incisive, mordante dans la peinture cynique qu'elle offre de deux vies que tout oppose, hormis les liens du sang. Celle-ci est construite sur une mise en abyme, l'un des frères puisant ses sujets d'autofiction dans la vie de son propre frère pour en dénoncer les vices et l'aporie. Elle décortique à l'envi les mécaniques psychiques à l'oeuvre dans une relation fraternelle, l'ambivalence qui l'émaille.
Si l'analyse de cette relation est remarquable de finesse, juste souvent dans l'ambivalence dépeinte, l'ensemble demeure trop manichéen. Des passages semblent parfois peu crédibles, notamment la pirouette finale qui laisse dubitatif. Les personnages sont peu attachants, voire rebutants.
« Tout sur mon frère » prend le ton d'une tragédie un peu allégée par quelques traits d'humour. L'ensemble reste malgré tout noir et désespéré.
Il reste de ce roman de beaux passages sur les mots et les silences qui peuvent unir et dévaster les liens. « Nous avions été tellement proches, comment pouvions-nous être aussi distants ? Nous étions capables de rester face à face sans nous parler par crainte de miner de nos paroles une terre que les silences avaient déjà dévastée. » (p. 84.)
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Plutôt déçu par ce roman: un personnage si égocentrique, incapable d'aimer celles qu'il a séduites avec son argent et son esbrouffe de beau gosse bien fringué. Incapable aussi d'essayer de comprendre son frère, miné quelque chose qui le dépasse. Et, in fine, tout cela serait la faute de son père...

Allez, Mme Tuil, si il est si minable, il ne valait pas la peine d'être le héro de votre roman !
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