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Une famille d'intellos : papa traducteur, maman prof de grec et leurs deux fils prometteurs.
Vincent, le cadet, s'est vite affranchi du schéma familial nez-dans-les-livres et gagne-petit. Ambitieux, il a voulu s'enrichir et est devenu trader. A trente-deux ans, il peut flamber comme il en a toujours rêvé : fringues & accessoires de luxe, appartements, voitures, vacances, coke à bloc, épouse issue d'une bonne famille, décorative, vénale, entretenue et capricieuse. Bref, il arbore fièrement tous les signes extérieurs de richesse...
Après des études de droit, le frère aîné s'est tourné vers l'écriture. La vie de son frère Vincent l'inspire, et tant pis (tant mieux ?) s'il met les pieds dans le plat familial en dévoilant dans ses romans les frasques extra-conjugales du cadet.

Sixième roman de Karine Tuil que je lis (il s'agit du 4e publié, en 2003), donc 6e billet.
Je vais encore dire qu'on retrouve des thématiques communes d'un ouvrage à l'autre.
Ici : ambition, ascension sociale, famille, couple, séduction, adultère, identité - et toujours mensonge & imposture.
J'ai trouvé l'univers très/trop proche de celui de 'L'Invention de nos Vies' (2013), avec ce golden boy superficiel, arrogant, antipathique.

J'ai aimé les questionnements sur l'autofiction et ses dommages collatéraux, sur la famille et la fratrie, la place de chacun, la rivalité, la façon dont on peut se percevoir comme l'éternel cadet soumis au 'droit d'aînesse', la volonté de se construire selon le modèle parental - soit dans la continuité, soit à contrepied.
Le sujet est d'autant plus intéressant ici que les pistes sont brouillées.


Un roman intéressant, mais pas mon préféré de l'auteur.
Sans doute parce qu'aucun personnage ne m'a touchée et que les situations grotesques et l'hystérie ambiante (censées rendre compte du contraste et de la vision caricaturée de l'un sur l'autre ?) sonnent parfois comme un mauvais vaudeville.
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Deux fils abreuvés dans les livres et l'intellectualisation poussée à l'extrême, se retrouvent à l'âge adulte diamétralement opposés, gangrénés dans une haine et une jalousie muselées.
Vincent n'attend qu'une chose depuis petit, s'échapper de l'éducation prostrée dans la littérature, la simplicité, la médiocrité de son milieu familial. Il deviendra trader, riche, superficiel, égocentrique, orgueilleux, méprisant. L'argent achète presque tout mais certainement pas les sentiments ni le bonheur.
Obnubilé par son nombril, il commencera à perdre pied lorsque son frère aîné demandera à le voir. Arno est l'écrivain de la famille. Celui qui à travers son dernier roman, met en lumière les divagations de son frère, ses adultères et au final, la médiocrité qu'il a toujours fuie.

Tout sur mon frère est un roman psychologique, qui emmène le lecteur aux portes de l'illusion et du voyeurisme. Chacun des deux frères se vouant une obsession mutuelle, duquel est-il question au final ? Secrets de famille, démence sénile, blessures de l'enfance, perte d'identité, autant d'ingrédients amenés avec tact et finesse par Karine Tuil.

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Quand je découvre un(e) auteur(e) et que je l'apprécie pour son écriture, la construction de ses écrits, son univers, j'aime lire d'autres romans de lui (d'elle). Ce fut le cas avec Karine Tuil. J'ai d'abord lu Les choses humaines que j'avais beaucoup aimé, puis L'invention de nos vies que j'ai trouvé aussi très bien et j'ai ensuite eu envie de lire celui-ci, plus ancien et là je dois avouer que je suis un peu déçue.

J'y ai retrouvé ses thèmes de prédilection : la famille et ses relations, les mensonges et l'idée que l'on se fait de nos vies et de celles des autres. Comme le titre le laisse penser, ici, il s'agirait de la relation entre deux frères, Vincent, trader, le narrateur et personnage central et Amo, son frère aîné, écrivain.

"Nous étions capables de rester face à face sans nous parler par crainte de miner de nos paroles une terre que les silences avaient déjà dévastée. (p84)"

Malgré le lien qui les unissait enfants, tout les oppose désormais. L'un, Vincent, dans le monde de l'argent, des apparences, du speed et des femmes, l'autre, effacé, solitaire et presque absent et c'est bien là ce que je reproche globalement à ce roman, c'est qu'il est axé finalement uniquement à travers Vincent et il faut avouer que sa vie est à elle seule un roman : luxe, femme officielle et maîtresses, drogue, il brûle la vie par tous les bouts, se met souvent en danger, sur le fil du rasoir que ce soit dans sa vie professionnelle ou sa vie privée. Il fait partie de cette catégorie de personnes que l'on pourrait appeler des "flambeurs" et qui se croient les maîtres du monde :

"C'est son incapacité à affronter ses propres faiblesses, à assumer son orgueil et son désir de reconnaissance sociale, ce désir que j'étais le seul à affirmer au sein de notre famille, ce désir que nous cachons tous en nous comme une bête immonde parce qu'il nous fait honte, parce qu'il nous fait peur et qu'il dévoile aux autres autant qu'à nous-mêmes nos propres défaillances. (p87-88)"

Amo, lui est pratiquement absent du récit, une sorte d'ombre aux cheveux roux qui apparaît de ci, de là, à travers Vincent dont nous connaîtrons plus ou moins ce qui l'éloigne de ce frère, mais rien du côté d'Amo ou presque.

Karine Tuil est une analyste des personnalités et sait parfaitement les restituer, son domaine de prédilection la famille qu'on entrevoit à travers les relations de Vincent avec un père diminué après un AVC et le souvenir (léger) d'une mère décédée. Mais qui dit famille dit également non-dits, apparences, silences.

J'ai lu sans déplaisir mais parfois agacée par la personnalité du narrateur, Vincent, je me suis lassée de suivre ses pérégrinations, tous ses déboires et mésaventures, ses lâchetés et ses petits arrangements, j'attendais le moment de comprendre réellement ce qui opposait ces deux frères, de mieux connaître cette ombre furtive et lorsque je suis arrivée à la fin du roman j'ai trouvé celle-ci un peu bâclée voire facile.

Bref, un roman que je n'ai pas trouvé aussi abouti que L'invention de nos vies qui tournait déjà autour de l'identité entre frères, de la relation et de l'usurpation mais celui-ci a été publié 10 ans auparavant et on y sent déjà l'attrait pour un domaine, la famille, dans lequel l'auteure aime y puiser ses sources d'inspiration.

Je continuerai à la suivre, à la découvrir malgré tout.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Malgré une écriture fluide qui m'a permis de le terminer facilement, ce roman m'a déçue; non pas que j'en attendais quelque chose de particulier, mais quand je me plonge dans un nouveau roman, qui plus est d'un auteur que je ne connais pas, j'ai toujours l'espoir de découvrir un univers, une écriture, des personnages qui m'emportent dans leur monde.

Or, ici, je n'ai ressenti ni empathie, ni même la moindre sympathie pour aucun des deux frères dont on parle, ni pour aucun autre personnage d'ailleurs.
Arno et Vincent, deux frères que l'adolescence puis l'âge adulte ont complètement éloignés jusqu'à même leur inspirer de la haine l'un pour l'autre, se retrouvent au chevet de leur père mourant.

Des sentiments contradictoires, très bien rendus par l'auteur d'ailleurs, les assaillent, les tiraillant entre le souvenir de leur entente fusionnelle d'enfants et la réalité de leur parcours d'adultes qui les a irrémédiablement opposés et fâchés.

Abordant également le thème controversé de l'autofiction en en dénonçant le côté pervers, l'auteur ne m'a pas convaincue avec ce récit d'où n'émerge aucun espoir; si j'en ai l'occasion, je reste cependant ouverte pour découvrir un autre de ses romans car, malgré tout, j'ai bien apprécié son écriture.
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Après avoir beaucoup apprécié " les choses humaines", j'ai voulu découvrir d'autres titres de cette Autriche, dont le style percutant, direct , nous happe et nous tient. Un peu déçue par les portraits croisés de deux frères que tout oppose, l'un obsédé par la richesse et la " réussite sociale ", trader, nous renvoie toute son arrogance et sa haine de la médiocrité, l'autre, écrivain désargenté , lui oppose ses questionnements et ses doutes. Les deux personnages me semblent un peu convenus, néanmoins on se laisse entraîner par le style alerte de Karine Tuil.
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Un très bon roman ; j'ai beaucoup aimé le style tout en finesse, très travaillé sans que cela ne se voie. Grâce à l'écriture, l'intrigue, assez mince, tient en haleine du début à la fin.
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Avec Karine Tuil, je vais d'agréables surprises en agréables surprises J'avais remarqué cette écrivaine en découvrant il y a deux ans «Douce France», l'histoire d'une femme qui se retrouvait par hasard avec des sans papiers et se retrouvait de ce fait conduite dans un centre de rétention dont elle racontait le quotidien. Puis je l'avais oubliée. Faisant partie de la seconde sélection du prix Goncourt 2010 pour «Six mois six jours» j'empruntais sans grande conviction cette dernière production, lue pourtant d'une traite en deux petites soirées et qui m'a vraiment enthousiasmée. Décidément cette femme a du style et une façon bien à elle d'écrire. Histoire d'en savoir un peu plus, je décide d'emprunter «Tout sur mon frère» et là, même plaisir à lire quasi d'un seul morceau ce nouveau livre, et à l'heure où je vous parle j'ai commencé «Pour le pire», son premier roman, et m'attend sur la table de nuit «La domination».

Dans «Tout sur mon frère» nous voilà face à Vincent, jeune trader marié, dont la femme est enceinte, mais qui ne peut s'empêcher d'avoir des liaisons extra conjugales. Cependant, afin de sauvegarder son couple, il s'est donné plusieurs règles de vie incontournables, notamment ne donner sous aucun prétexte son numéro personnel, ne manifester aucun signe d'affection en public, ou encore ne pas écrire de lettres, et toujours payer en espèces. Autrement dit impossible de le prendre en flagrant délit.

Mais l'histoire se corse quand sa maîtresse lui lance un ultimatum et quand sa femme les découvre tous les deux dans le lit conjugal. En effet, afin de calmer Alicia et faisant fi de ses règles habituelles, il lui a proposé de prendre la place de sa femme le temps de son absence pour lui montrer qu'être une maîtresse c'est tout de même plus agréable qu'être une compagne. Il ne se doute alors pas que sa femme, prise de violentes contractions, va faire demi-tour et les surprendre dans le lit conjugal. Sans compter que son seul frère, avec qui il a toujours eu des rapports difficiles, ne trouve pas mieux comme sujet de roman que de raconter sa vie avec force détails. Arno est en effet devenu rapidement et éphémèrement célèbre en publiant un roman intitulé «Le tribunal conjugal» dans lequel il révèle les liaisons adultères de son cadet, racontant ce que personne ne sait, jusqu'aux noms des compagnes et les lieux et dates de rendez vous, faisant de lui à son grand désagrément son personnage central, avant d'écrire «Le tribunal familial», dans lequel il raconte comment ce frère infidèle a essayé de l'acheter pour qu'il ne publie pas son premier roman…

Comment vivent les gens qui voient leur vie étalée par leurs proches dans leurs romans, le long de ces autofictions que je déteste, et qui ont foisonné à une époque sur les tables des libraires. C'est la question que pose la talentueuse Karine Tuil dans ce roman à l'écriture presque sans souffle, qui ne laisse quasiment aucune respiration -il faut dire que la vie de notre héros n'en a pas beaucoup- et donne envie de tourner les pages toujours plus vite, car on se demande comment cet imbroglio va finir. Un livre aussi sur les relations familiales, car notre pro de l'adultère, contrairement à ses parents, veut arriver dans la vie, ce qui signifie pour lui mener une vie luxueuse. Traité d'arriviste par son père, il ne supporte pas l'idée de vivre en HLM comme il l'a fait enfant. Il embrasse donc une profession qui rapporte et épouse une femme intéressée, en quelque sorte l'antithèse de sa mère.

Karine Tuil publie un livre très réussi et non dénoué d'humour dans la description de la vie de cet homme, entrainé par ses pulsions. Mais ce qui est très intéressant aussi dans ce récit, ce sont les rapports entre ces deux frères, de leur plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, et qui, vu le contexte, ne sont forcément pas au beau fixe, comme on le constate au cours de leurs retrouvailles à l'hôpital devant le lit de leur père, depuis qu'un accident vasculaire l'a rendu à demi hémiplégique. Des relations empreintes d'amour et de haine, de jalousie aussi. «De nous deux, il resta longtemps le fils préféré, celui qui aimait lire, qui donnait en offrande sa curiosité intellectuelle, son avidité à un père exigeant». Ce frère tant admiré et copié pendant son enfance est devenu aujourd'hui presque un étranger, voire un traitre. Et que tout éloigne.

Description d'un personnage amoral, détestable et pourtant qui nous est sympathique, analyse complexe des rapports entre frères, satire des codes de l'autofiction, ce roman vaut le détour à plus d'un titre. Il est savamment construit et nous rappelle que «Fouiller la vie de quelqu'un, c'est comme pratiquer une autopsie, il ne faut pas craindre de se salir les mains».
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Alors que j'avais été emballée par "L'insouciance " et plus récemment par "Les choses humaines", "Tout sur mon frère" m'a plutôt ennuyée.
Les rapports très conflictuels entre deux frères, la difficulté de communiquer avec un père austère, déçu par ses fils n'ont déclenché aucune émotion en moi sur des thèmes qui auraient dû pourtant me parler. Peut-être les personnages sont-ils trop caricaturaux et tout aussi antipathiques l'un que l'autre, que ce soit Vincent le trader ou Arno l'écrivain et les situations un peu trop invraisemblables.
La révélation sur qui était vraiment le père des deux hommes a relancé mon intérêt mais ce ne fut pas suffisant pour apprécier ce roman.
Restent l'écriture incisive, affûtée et un style efficace et direct qui font de la lecture pure un réel plaisir.
J'ai dans ma PAL un autre roman de Karine Tuil, "L'invention de nos vies" que j'ai hâte de découvrir pour voir si je retrouve l'élan des deux premiers. Je vous raconterai, bien sûr, cette rencontre au détour de la chronique que j'en ferai.
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Quelle imagination;hasard,je l'ai lu au moment où sévissait le polémique Moix:deux frères jaloux...Le comble c'est qu'arrivée à la fin je me suis souvenue l'avoir déjà lu ou plus exactement survolé;l'histoire de ces deux frères que tout oppose socialement,et dont l'un est obsédé par le deuxième sonne très Almodovar,certes,le style est fluide ,l'image bien plantée mais c'est quand même du pipi de chat sans intérêt,à feuilleter rapidement
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un livre dense dans lequel on retrouve les sujets de prédilection de Tuil : la famille, le mensonge, l'obsession
Ici, deux frères, les Tesson, grandissent avec des parents qui mettent la littérature très, très au dessus de tout, au détriment même de l'amour, l'affection qu'ils sont censés porter à leurs gamins. Anti capitalistes convaincus et un poil radicaux, ils s'obligent à vivre dans un bloc HLM, épuré de toute fantaisie. A part les livres rien ne compte. Ainsi le plus jeune, Vincent, le narrateur dans le livre éprouve une haine viscérale pour la lecture et l'objet livre. Il fera tout pour s'affranchir de cette éducation et deviendra traider. Il gagne énormément d'argent, il vit dans le luxe, sa femme est une poupée vénale, il est insensible, egocentré au possible, menteur, manipulateur, égoïste. Il a une liaison avec Alice et un tas de règles que toutes ses maîtresses ne doivent pas enfreindre. Il assume son côté odieux. Nous entrons dans l'intimité de ses pensées et c'est très poussé. Très intéressant. Roman psychologique avec rebondissements car n'oublions pas que Vincent a un frère aîné, Arno. Radicalement à l'opposé le frérot ! Il est très dangereux d'avoir un frère... écrivain ! Qui plus est qui raconte votre vie intime dans les moindres détails dans ses romans.
C'est Vincent qui prends la parole durant tout le livre, Arno s'expliquera à la toute fin.
Vraiment très réussi dans le traitement psychologique de la rivalité entre deux frères mais aussi sur ce qui les liés malgré eux.

(Un bémol cependant, une incompréhension plutôt : une mère qui, sur plusieurs pages nous explique t-on, n'a d'intérêt que les livres et la lecture, balance à la poubelle un sac entier de romans et pas des moindres : Camus, Zola, Stendhal. Là, moi, pas comprendre !)
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