AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 977 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jamais un album d'Astérix n'aura autant été qualifié de misogyne que celui-ci ! Et pourtant, le thème central en est l'émancipation de la femme, afin, selon les propres aveux d'Uderzo, de faire taire les accusions de misogynie. Uderzo a donc souhaité infléchir la tradition des anciens albums qui ne laisseraient que peu de place aux femmes. Accusations injustes, selon Uderzo, la preuve, Falbala et Cléopâtre sont devenues des personnages culte ! Objectif annoncé : promouvoir le féminisme, et, en creux, dénoncer le machisme et mettre fin à l'accusation de misogynie.

L'album sort en octobre 1991, soit quatre années après le précédent, Uderzo prend son temps pour concevoir celui-ci. Si l'intention d'Uderzo était en toute bonne foi de vouloir atténuer le caractère misogyne des albums, cela semble plutôt raté au premier coup d'oeil. Essayons de comprendre pourquoi.

Astérix misogyne ? Dans un premier temps, Uderzo et Goscinny s'en défendent en prétextant qu'ils avaient beaucoup trop de respect pour les femmes pour les faire apparaître sous un angle grotesque et caricatural. Chaque album d'Astérix se doit de caricaturer, de grossir les traits et de ridiculiser les personnages mis en scène, ajouter des femmes était contraire aux règles élémentaires de courtoisie.

Dans les années 60, à l'époque de la création d'Astérix, on se souvient de la censure plutôt sévère ciblant la représentation des corps féminins dans la littérature destinée à la jeunesse. Au point de générer de l'autocensure de la part des auteurs de bandes dessinées et de faire disparaître purement et simplement tout personnage féminin par précaution. L'épisode du premier bal donné par le barde Assurancetourix où ne dansent que des Gaulois mâles et moustachus et un romain (lequel est affublé d'une fausse moustache pour ressembler à un Gaulois) est assez significatif. Les banquets qui se sont ensuite succédé pendant des dizaines d'albums, organisés sans qu'aucune femme du village ne soit conviée, constituent un deuxième exemple significatif. Il faudra attendre La Rose et le glaive (la 29e aventure, publiée trente ans plus tard en 1991) pour que s'opère enfin un changement.

La série est-elle réellement misogyne ?

Dans Astérix, les femmes ont longtemps été représentées comme des figurantes, portant des vases et des paniers sur la tête, se rendant au marché ou balayant leur perron. D'autres cherchent leurs maris tire-au-flanc en les menaçant avec un rouleau à pâtisserie ou surveillent leur progéniture. Sont apparues ensuite des femmes plus jeunes et plus sexy, mais toujours aussi stéréotypées. L'exemple type est l'alignement de jeunes filles, toutes identiques et interchangeables, qui participent au bal donné en l'honneur de Goudurix dans Astérix et les Normands. Mais on peut citer aussi les jolies assistantes (Le Combat des chefs), les jeunes secrétaires et les employées de bureaux (le Bouclier arverne), les élégantes promeneuses de la Promenade des Bretons (Le Tour de Gaule), les danseuses en tout genre (chez Cléopâtre, Aux Jeux Olympiques ou En Hispanie). Uderzo fait un premier pas en avant et montre qu'il peut aussi dessiner des jolies femmes, et pas seulement des rombières.

Les premiers rôles actifs et récurrents, avec prénoms officiellement attitrés (pas pour toutes à ce stade) viendront très progressivement avec les fiancées et épouses habitantes du village : Falbala (album n°10 : Astérix Légionnaire), Bonemine (album n°11 : le Bouclier arverne), Iélosubmarine (album n°14 : Astérix en Hispanie), Mme Cétautomatix et Mme Agecanonix (album n°15 La Zizanie). le rôle des femmes reste cependant assez limité, elles sont utilisées comme faire-valoir de leurs époux dans les scènes de bagarre, lorsque l'action de l'album se déroule dans le village. Il existe deux exceptions notables où leur intervention sert le scénario : La Zizanie et le Devin. Il était temps pour elles de se voir attribuer enfin des rôles de premier plan, et une participation active tout au long du récit. Pour ce faire, Uderzo crée un nouveau personnage qui va rendre cela possible, une meneuse au caractère bien affirmé : Maestria.

Avec ce personnage, Uderzo prend le pari osé d'aborder le thème du féminisme militant, non seulement pour s'en moquer, car chacun, comme on l'a précisé plus haut, doit en prendre pour son grade, mais aussi pour créer un premier rôle féminin, on bascule ainsi dans une autre époque.

La Rose et le glaive est-il un album misogyne ?

Dans un premier temps, les femmes du village boycottent Assurancetourix, car il ne fait plus l'affaire selon elles, et le remplacent par Maestria, une barde venue de Lutèce pour dispenser une instruction musicale plus acceptable. Assurancetourix doit laisser sa place à Maestria et s'exile dans la forêt (page 7).

Très rapidement, excédées par leurs rôles de servantes et de femmes au foyer, les femmes du village vont se rebeller, sous l'influence de Maestria. Après Assurancetourix, c'est Abraracourcix qui quitte le village, vexé par l'attitude de Bonemine. On assiste alors à une véritable prise de pouvoir par Bonemine qui se fait élire cheffe du village, préside le Conseil formé de ses fidèles amies et utilise le pavois d'Abraracourcix pour se faire transporter lors de ses déplacements (page 21).

La pression monte, il se produit alors une scène inouïe, du jamais vu dans Astérix (page 23). Notre héros habituellement si affable frappe une femme dans un mouvement de colère non contrôlée. Même si la femme en question est Maestria, une féministe décomplexée qui, par une curieuse inversion des rôles, lui met la main aux fesses et l'embrasse de force, il n'a aucune excuse. Cette séquence est très finement mise en scène par Uderzo, elle est extrêmement avant-gardiste pour l'époque, d'autant plus que c'est d'Astérix qu'il s'agit. Astérix regrette aussitôt, mais le mal est fait. La guerre avec Maestria est désormais déclarée.

Uderzo fait très fort dans le traitement de son sujet, il est un précurseur, car nous sommes en 1991, soit vingt-six ans avant le départ du Mouvement MeToo (2017). Astérix va être banni du village par le nouveau Conseil désormais entièrement féminin, et il sera rejoint par Panoramix et Obélix. Panoramix montre au passage une hostilité envers ce nouveau Conseil, car il flaire le danger quand Maestria se dit prête à accepter la Pax Romana (page 24). Obélix ne s'attache pas aux causes profondes, comme dans l'épisode du Chaudron, il est mû par un sentiment de fidélité inaltérable envers son ami. Tous les trois vont rejoindre le reste des hommes du village qui se sont rassemblés dans la forêt en attendant des jours meilleurs.

Les Gauloises désormais émancipées sont facilement identifiables, elles portent toutes des braies (pantalons), à l'instar des femmes modernes qui ont adopté la révolution vestimentaire lancée par Coco Chanel dans les années 30. Les Gauloises aiment la mode et surtout les produits de luxe des grandes marques. Maestria organise des défilés avec mannequins arrivés de Lutèce pour présenter la collection de Diorix (page 31) ; une Grande quinzaine commerciale est organisée par les femmes du village, pour vendre des produits de luxe lutéciens tels que des sacs à main Herpès (page 42).

On peut penser que tant de futilité va desservir l'image de la femme, dont le seul centre d'intérêt se résumerait au bling-bling et à la consommation. Mais on peut aussi y voir la mise en place d'un plan rusé et innovant, la mise en oeuvre d'une manipulation visant à amadouer et à neutraliser l'ennemi par le soft power, une première dans Astérix qui s'avèrera une réussite totale. Alors, misogyne, Uderzo ?

Par ailleurs, Uderzo avait prévenu que mettre à l'honneur les femmes dans Astérix impliquerait de ne pas les épargner, mais de se moquer d'elles, et de jeter aux orties toute idée de prévenance et de « galanterie », terme abondamment utilisé et moqué dans cet album (pages 29 et 39).

Les jeunes légionnaires romaines de la « centurie féminine », arme secrète imaginée par Claudius Prenlomnibus pour en finir avec le village des irréductibles, ne sont pas en reste. Elles sont sans cervelle et d'un ridicule total. Mais quel légionnaire romain ne l'est pas dans un album d'Astérix ?

On peut regretter que la centurie féminine ressemble à une troupe du Crazy Horse, tant les mensurations et les tailles sont identiques et comme mesurées au pied à coulisse. Ces légionnaires « spéciales » se la jouent James Bond Girls et sont chorégraphiées dans des bagarres de façon un peu raide et gauche. Elles sont aussi montrées comme des femmes sans intégrité, sympathisant avec l'ennemi et que l'on peut acheter facilement avec un peu de cosmétique et de maroquinerie. On se souvient que dès le départ, Jules César ne croyait pas lui-même en la réussite de ce projet et avait voulu par peur du ridicule conserver le plus grand secret autour de cette expédition à risques.

In fine, la « centurionne » remerciera Bonemine pour son charmant accueil, et elles se quitteront copines comme des laies. On pourra admettre que la centurie féminine perd son combat dès lors que les légionnaires quittent les lieux, avec en tête des idées de création d'entreprises inspirées du savoir-faire gaulois.

C'est finalement la stratégie du « soft power » – avec l'attrait des produits de luxe que Maestria fait venir de Lutèce sur une idée d'Astérix – qui permettra aux Gauloises de gagner la partie et d'écarter la menace. N'est-ce pas un tantinet plus subtil que la distribution de baffes, si chère aux Gaulois, qui ne semblent jamais s'émouvoir des images de Romains estropiés, des dents cassées et des yeux au beurre noir résultant de leurs exactions. de la part d'Uderzo, est-ce de la misogynie, ou est-ce une façon de rendre hommage à la gent féminine par son approche différente, plus douce, permettant néanmoins de remporter la victoire ?

Le personnage de Maestria est complexe et mérite que l'on s'y arrête.

Dans un ouvrage illustré intitulé « le Livre d'Astérix le Gaulois », paru en octobre 1999, Uderzo fait une révélation : « Maestria ressemble effectivement à quelqu'un. Mais je ne vous dirai pas à qui. A vous de chercher ! ». Voilà si je ne m'abuse un défi lancé à la postérité.

Cet aveu est en contradiction avec l'avertissement de l'auteur figurant au début de l'album La Rose et le Glaive : « le scénario de cet épisode a été écrit en 1990. Les dessins ont fini d'être réalisés au mois de mai 1991. Toute similitude avec des événements, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, ne seraient qu'une coïncidence purement fortuite. » A ma connaissance, il n'existe par ailleurs aucune communication officielle sur la source d'inspiration pour Uderzo concernant Maestria, donc le mystère reste entier.

Alors pourquoi ce demi-aveu d'Uderzo en 1999 ? Il répond sans aucun doute possible à une demande qui lui est souvent faite, mais il n'apporte aucune réponse, en cohérence avec la volonté officielle de ne rien dévoiler sur ses sources et la discrétion qui entoure généralement une possible blague d'initiés.

Uderzo aurait-il emporté son secret dans la tombe ? Je me suis penché sur le sujet et j'ai procédé comme le suggère Uderzo à quelques recherches personnelles. Ressemblance physique, forme du visage, engagement dans le féminisme ont été mes critères de recherche. Aucune solution manifeste de type « bon sang mais c'est bien sûr » ne se dessine vraiment. J'ai pu identifier trois possibilités plus ou moins crédibles :
1) le 15 mai 1991, Edith Cresson est la première femme nommée au poste de premier ministre dans notre pays. C'est sans précédent en France et tellement rare que la seconde première ministre devra attendre encore un moment (Borne, mai 2022). Cependant, la ressemblance avec Maestria reste incertaine et la prise de fonction est un peu tardive par rapport au délai de réalisation de l'album ;
2) le 30 mars 1991 décède la comédienne et directrice de théâtre Silvia Monfort. La ressemblance est incontestable (blondeur, yeux, paupières, forme allongée du visage…) et les dates concordent. Il s'agit donc peut-être d'un hommage d'Uderzo rendu à cette comédienne, qui par ailleurs s'est illustrée dans la Résistance. Son profil est donc compatible avec le positionnement de Maestria qui libère le village de l'occupation romaine ;
3) Enfin, Benoîte Groult (1920-2016) est une militante féminisme assez active qui publie en 1986, pour la première fois, l'intégralité de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791, rédigée par Olympe de Gouges. Ses traits sont également très proches de ceux de Maestria, sans parler de son engagement féministe.

Rien n'est donc tranché, et on peut encore imaginer beaucoup d'autres hypothèses, comme un mélange de plusieurs personnages ou une féministe dans l'entourage d'Uderzo.

Une seule certitude au rayon des caricatures dans cet album : la présence de l'acteur Aldo Maccione (page 34), balai et torchon en main. Qui peut mieux que lui symboliser le machiste et le frimeur, relégué à des tâches ménagères depuis l'arrivée des femmes au pouvoir ?

Le style d'Uderzo progresse et d'autres tabous sont levés.

L'album recèle quelques jeux de mots très bien vus, dignes de la belle époque avec Goscinny. Uderzo est ici à son maximum. Par exemple : « – Et alors ? Les femmes bardes, ça existe non ?! – Non madame ! Une barde ça n'existe pas, ou alors c'est une tranche de lard !!! » (Page 6) ; « Oh, pour l'instant Lutèce, ce n'est qu'un pari sur l'avenir ! » (Page 10) ; « – Pas l'air commode, la Gauloise, ce matin ! – Ouais ! Elle fume encore ! » (Page 13) ; Astérix : « Alors, il pourrait y avoir des femmes druides ? » Panoramix : « Allons allons, Astérix ! Soyons sérieux ! » (Page 10).

Uderzo prend aussi quelques libertés avec la technique et les conventions habituelles de son dessin, on a vraiment l'impression qu'il a voulu dépasser toutes les limites précédemment imposées : Obélix, par son poids, fait fléchir en s'appuyant le cadre de l'image (page 8) ; les notes de musique se balayent et forment un petit tas qui ensevelit les personnages (page 9). C'est presque du Tex Avery

Uderzo ose tout et repousse les limites de l'univers d'Astérix, pour installer sa touche personnelle. C'est son droit. On sait qu'il affectionne les petits animaux à la Walt Disney dont il peuple ses forêts. Par exemple, quand les sangliers, les lapins, les serpents et les tortues fuient pour ne pas subir les chansons d'Assurancetourix, il s'agit d'un gag déjà vu (voir Astérix et les Normands, page 36 et La Rose et le glaive, page 37). Mais ici, Uderzo pousse plus loin le même gag et ose un gros ours, puis un dragon (page 47). Lequel dragon semble tout droit sorti du film La Belle au bois dormant de Walt Disney, si Disney ose, pourquoi pas lui ? A mon avis, c'est limite dans l'univers d'Astérix, mais cela participe du comique de répétition avec surenchère, que l'auteur peut bien se permettre. C'est dans l'album suivant, La Galère d'Obélix, qui sortira 5 ans plus tard en 1996, que se produira le véritable dérapage et une rupture : Uderzo osera les vaches volantes et les centaures dans une représentation personnelle de l'Atlantide, dont la source d'inspiration sera cette fois un autre dessin animé de Disney : Fantasia.

Méfions-nous d'un jugement trop hâtif. On a beaucoup reproché à Goscinny et Uderzo le caractère misogyne des albums d'Astérix. Au fil du temps, les standards de notre société ont évolué alors que les premiers albums, toujours en vente, ont continué de donner leur vision poussiéreuse et décalée, en phase avec les contraintes et procédés de leur époque. L'évolution des albums a été progressive, sans doute pas suffisamment, et cet album est la réponse d'Uderzo à ses détracteurs pour montrer qu'Astérix pouvait évoluer vers plus de modernité.

En conclusion.

Le traitement des femmes dans Astérix a connu plusieurs phases : 1) L'invisibilité totale, par peur de la censure et par autocensure. 2) L'apparition de figurantes assignées à des tâches domestiques. 3) La venue au compte-goutte de quelques héroïnes de premiers plans (Cléopâtre, Falbala), mais rien qui ne permette de faire respecter la parité et l'égalité. 4) Les arrivées successives des villageoises qui deviennent des personnages récurrents. A ce stade, aucune femme ne participe encore au banquet final. Or, c'est dans cet album que tout va changer.

Les femmes, Bonemine et Maestria en tête, se mettent à donner des ordres à leur entourage (y compris à Astérix, qui fait le coursier, et à Obélix, qui doit retourner à l'école). Elles prennent leur destinée en main, organisent la défense du village et boutent les intruses hors de Gaule. Les Gaulois en exil dans la forêt parviennent cependant à donner une bonne correction aux Romains des camps retranchés, avec les méthodes traditionnelles de distribution de baffes, leur honneur est ainsi sauf et ils peuvent donc retourner chez eux. Enfin, et c'est là une grande avancée, Gauloises et Gaulois, se retrouvent pour une fois tous réunis lors du banquet final.

Cet album est pour moi l'un des meilleurs de la séquence « Uderzo solo », par son audace, par la qualité de ses gags et par la sophistication de son scénario.

Mais Uderzo est quand même un incorrigible maladroit. Malgré les avancées de cet album, on constate que dans l'album suivant La Galère d'Obélix, les femmes ont à nouveau déserté la scène finale et sont les grandes absentes du banquet ! On ne se refait pas !
Commenter  J’apprécie          228
Je lis plein de critiques négatives sur cet épisode, pour moi ce n'est pas le plus nul, il a des dialogues drôles, et montre nos petits travers, que nous soyons homme ou femme. Il est vrai que Maestria n'est pas belle, elle est moche avec sa tête de betterave, ce n'est pas agréable, mais sommes-nous soumis à la dictature de la beauté ? C'est le portrait de femme le plus nuancé de tous les albums. A part elle, les femmes ne font jamais l'action dans les albums d'Astérix. Quant au portrait caricatural des femmes, il me semble en tous points assorti au portrait caricatural des hommes (baffreurs, au gros nez, au gros ventre, au coup de poing facile…). Peut-être qu'on y est trop habitué pour y faire encore attention ? ces caricatures masculines sont devenues tellement banales : les hommes moches et machos, ça passe, mais les femmes imprévisibles et coquettes, non ? Elles devraient être comment, pour vivre dans le village gaulois ? Question barde, les nuisances sonores de Maestria sont égales à celles d'Assurancetourix, elle n'est pas là pour faire mieux que lui, mais pour qu'une femme le fasse.
Maestria amène le sujet de l'émancipation des femmes - elle a un métier, et n'est pas mariée - c'est comme cela que ça a commencé dans la vraie vie. Et que fait une femme quand elle cesse cinq minutes de faire la bonniche – pardon, de tenir la maison ? Elle prend un moment pour elle, elle se change, elle se distrait.
La baffe, on en parle beaucoup, et, curieusement, personne ne dit à quel point Maestria l'a cherchée. Elle ne défend plus un point de vue à ce moment-là, elle le cherche gratuitement, dans un jeu de pouvoir, elle cherche la bagarre, et il n'est pas préparé à ce comportement, pas du tout (surtout comme célibataire dans la Gaule profonde), et il réagit…
Une fois passés le choc des cultures, l'animosité, la baffe, Astérix et Maestria s'entendent pour mettre au point la ruse qui va défendre le village. Les légionnaires femmes sont l'équivalent des légionnaires hommes du monde d'Astérix, et on sait que ceux-ci sont les caricatures des militaires les plus excessifs qu'on puisse trouver.
Le thème nous concerne tous, notre culture en est imprégnée, le sexisme, le machisme, le féminisme. J'ai trouvé cet épisode très drôle, largement aussi drôle que la plupart des autres albums.
Commenter  J’apprécie          205
Le village Gaulois appelle une nouvelle barde et elle prend un peu le pouvoir dans le village, elle incite les femmes à se montrer plus fort que les hommes.
Les hommes du village en ont assez de la barde alors ils quittent le village.
Mais sans les hommes il n'y a plus le druide alors les femmes du village n'ont plus de potion.
Avec des nouvelles gardes romaines qui sont plus fortes que les gardes d'avant, le village est en danger.

Livre avec un super sujet que j'adore.
Commenter  J’apprécie          182
La révolte des féministes en Gaule, ça promet !

Mais quand même, Astérix devient brute épaisse car il va jusqu'à frapper une femme ! Mais bon, il reste un incontournable héros de bande dessinée. Un classique !

Les femmes Gauloises veulent la paix romaine. Les romains vont-ils accepter ?
Commenter  J’apprécie          110
Comme d'habitude, ce n'est pas le monde réel des gaulois que l'on voit ici, mais un Uderzo qui traite de problème moderne... Mais que n'a-t-il pas encore traité ? Tout commence par une dispute entre gamins... Une petite fille veux jouer à se battre contre les légionnaires et les garçons ne veulent pas... Et bien sûr les parents s'en mêlent! On dirait presque un début des aventures du petit Nicolas.... Alors cela finit par une bagarre, ou intervient encore le sujet phare des disputes du village le poisson pas frais! le ton est donné, c'est le féminisme qui va être traité dans cet album... Des petites filles, la révolte féminine passe aux adultes... Quand survient une inconnue.... Evidemment c'est une féministe arrivée de Lutèce... le village va-t-il survivre à cette tornade de féminisme? Et bien sûr les romains, qui pour une fois ne sont pas à l'origine du problème par les manigances de César, seront aussi toucher... Il ne faut évidemment pas voir un dénigrement des féministes dans cet album, parce que comme d'habitude il s'agit de plagié avec humour un sujet moderne... Et tant que ma fois on ne s'en sert pas dans les journaux pour dénigrer un défiler de femme justement en colère, tout ceci n'est pas bien grave, et finit comme d'habitude par une réconciliation de tout le village autour d'un banquet...
Commenter  J’apprécie          100
Cet album est à haute teneur féministe, car cette fois, l'histoire tourne autours de l'égalité des genres.

Mise en contexte: Las d'être tapoché sans arrêt et ulcéré d'être remplacé par une étrangère dans ses fonctions de professeur, le barbe Assurancetourix quitte le village pour son campement solitaire dans la forêt. En effet, Maestria arrive de Lutèce afin de former la jeunesse gauloise du petite village des irréductibles, mais son arrivé ne se fait pas sans vagues. C,est qu'elle a des opinions modernes la nouvelle barde et elle les partage allègrement avec les femmes du village. Bientôt, les femmes refusent de faire les tâches domestiques, portent les braie* ( pantalon gaulois) et s'intéressent à de nouveaux sujets plus citadins. Évidement, tout cela porte atteinte à l'harmonie du village. Dans l'entrefaite, César croit détenir le moyen de soumettre les gaulois grâce à une nouvelle faction dans l'armée romaine, une unité très spéciale...

C'est l'un de mes Astérix préférés, car non seulement il est bien monté, toujours truffé d'un humour des Lettres très drôle et remplis d'action, celui-ci est à saveur hautement sociale. Ce n'est pas seulement le village gaulois qui est effectivement "arriéré" en matière de condition de la femme, mais la Rome antique au complet. Cette fois, les auteurs leur donne la tribune des deux côtés et finissent le tout avec une belle leçon: On peut se comprendre autrement qu'en faisant la guerre, d'où sans doute le parallèle entre la "rose" à la place du "glaive".

Il ne faut pas y voir là le seul album à saveur féministe, car on voit bien que dans les autres tomes les femmes occupent aussi une place importante et ne sont pas des idiotes. Je pense notamment à Fantine dans "Le grand fossé", "Rahazade" dans l'album du même nom et Cléopâtre, présente dans deux tomes. La série regorge de femmes au caractère bien trempé et capable d'égaler les hommes, mais on ne peut pas non plus oublier qu'à cette époque, effectivement, certains corps de métiers étaient exclusivement masculins. Même les femmes du village gaulois ne sont pas du genre à se laisser mener à la baguette, surtout Bonemine, qui est même parfois plus "chef" qu'Abraracourcix.

La case de fin est d'ailleurs porteuse d'espoir: est-ce que cette petite demoiselle gauloise aurait songé devenir cheffe si les évènements ne s'étaient pas déroulés?

D'accord, on a une pelletée de jeunes femmes un brin cruches dans cette Unitée Romaine, en témoignent certaines répliques et cette aberrant changement d'attitude quand elles investissent le village gaulois, alors truffé de magasins. Néanmoins, pour reprendre les mots d'une autre Lectrice, au fond elles sont le pendant caricatural des hommes romains, quand à eux chialeux, feignasses et poltrons. En plus, soyons francs: on parle de "Rome la décadente", alors vous imaginiez quoi? Des patriotes? Des femmes guerrières à la Normande? En fait, ça fait sens ces femmes matérialistes et douillettes, à la juste mesure des romains citadins et fortunés. Et il demeure qu'elles avaient plus de discipline que toute l'armée Romaine réunie!

Par contre, récemment, le tome 39 "La fille de Vercingétorix", c'est un vrai fiasco. Non seulement la jeune fille en question est gravement infantilisée, mais en plus, on reconnait son autonomie seulement au moment où elle rencontre un adolescent, comme si maintenant qu'un "homme" veille sur elle, alors là, y a plus de quoi la surveiller. Aïe.

Tout cela pour dire que c'est une fois de plus un bon album, comique à souhait, pertinent et même touchant.
Commenter  J’apprécie          100
Les femmes décident de prendre leur revanche sur leurs maris bagarreurs et un brin macho !
Un album d'Astérix très réussi que ce soit au niveau de l'histoire ou au niveau de l'humour.
Cet épisode est rempli de bons gags, de jeux de mots et de nombreux clins d'oeil... Bref, un tome qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          70
quel bonne lecture j'adore
je suis comme un enfan ;O))
Commenter  J’apprécie          60
Alors celui-là, beh....je l'ai trouvé bof de chez bof. Attention, ce n'est pas le fait que les femmes soient au centre de l'intrigue, bien au contraire. C'est que je n'ai pas accroché à l'histoire en elle-même :(
Commenter  J’apprécie          60
Je serais une éternelle fanatique d'Astérix et Obélix.
Ahhh, mon enfance… (oui, bon c'est vrai, c'est récent).

J'ai bien aimé le principe de changer les "lois" Gauloises, où les femmes sont (pourquoi ?! hein pourquoi ??! expliquez Albert et René !) traitées comme cuisinières et femmes de braves gaulois.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (4619) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages principaux d'Asterix (niveau facile)

Comment s'appelle le chef du village des Gaulois

Abraracourcix
Panoramix
Alambix
Assurancetourix

8 questions
669 lecteurs ont répondu
Thème : Albert UderzoCréer un quiz sur ce livre

{* *}