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EAN : 9782375682180
398 pages
Editions du chat noir (22/03/2023)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Heiankyō, 1042 : à la cour impériale, une mystérieuse artiste-peintre subjugue l’ensemble des courtisans grâce à ses estampes qui prennent vie sous son pinceau. Enchanteresse ou sorcière, dame Shimoko attire bientôt l’attention de l’empereur…
Tōkyō, 2007 : Sanae Nagakurai est la fierté du lycée Hanagawa. Travailleuse, autoritaire, déterminée, elle représente tout ce que l’on attend d’une élève modèle. Mais c’est sans compter sur la tyrannie qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est en rencontrant l'autrice lors d'une séance de dédicaces que je suis tombée sous le charme de cette magnifique couverture et de ce résumé prometteur. Il ne m'a pas fallu plus pour me convaincre au point que le roman n'a pas traîné longtemps dans ma PAL. le livre n'a eu de cesse de m'appeler et de m'interpeller. Difficile de résister ! J'ai fini par céder à cette pulsion. L'envie terrible de me plonger dans cette lecture me tenaillait littéralement.

Comme quoi, l'instinct est le meilleur procédé ! Je me suis totalement immergée dans cette intrigue juste prenante et haletante. L'autrice n'y va pas par quatre chemins. Elle instaure directement une ambiance pesante en utilisant des termes virulents sans qu'ils soient familiers. D'ailleurs, j'ai aimé ce contraste, très bien amené, entre la dureté du récit et le style poétique de l'autrice. Ainsi, les scènes violentes ne m'ont pas parues trop brutales. du moins, je n'ai pas été rebutée autant que j'aurai pu l'être car, il faut le dire, le protagoniste n'épargne pas son entourage et ne s'épargne pas lui-même. Sur ce point, ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains. Public, vous êtes avertis. Pour ma part, j'en ai été surprise car je n'en attendais pas autant mais j'ai adoré cette lourde atmosphère qui plane tout au long du récit.

Nous sommes complètement imprégnés par la psychologie très tourmentée de Sanae. Derrière cette image parfaite qu'elle renvoie à son entourage, il se cache une profonde sensibilité. D'un coup de maître, l'autrice nous dépeint un parfait antagoniste qui ne peut que nous faire ressentir des émotions contradictoires. On oscille sans cesse entre le bien et le mal, rendant notre protagoniste très complexe, terriblement imparfaite. C'est par cette imperfection que l'on va progressivement s'attacher à elle. Vous savez que j'adore ce genre de personnage ! Forcément, j'étais complètement à fond dans cette histoire.

Si on retrouve les codes du thriller au début, le roman se dirige vers une dimension fantastique, révélant du folklore japonais. A la frontière entre le réel et l'imaginaire, l'autrice sème le doute quant à la nature de ce palais au delà de la mer. J'ai adoré planer dans cette errance troublante et faire des suppositions. Mêlant rêve et cauchemar, le merveilleux de ce récit, très bien ficelé, m'a fait voyager dans une contrée qui nous rappelle sans conteste Alice de l'autre côté du miroir, mon conte chouchou. En effet, en s'y perdant trop loin dans le palais, la porte vers la réalité finira-t-elle par s'ouvrir ? Qui de l'illusion ou de la vérité gagnera ? J'ai été happée tout du long par cette quête de soi qui ne s'appuie sur aucun code déjà existant. le dénouement m'a paru unique dans son genre, sortant des sentiers battus.

Les messages qui sont véhiculés dans ce récit, m'ont donc interpellés. Je ne suis pas restée indifférente par le sort des personnages. Au contraire, j'ai été de tout coeur de leurs côtés. J'ai même ressenti de la rage et de la frustration pour ces derniers tellement je voulais qu'ils s'en sortent. L'amitié qui les unit, est tellement belle et puissante qu'elle dépasse même les liens familiaux et sentimentaux. J'en ai été très touchée par cette leçon de vie qui nous rappelle l'importance de s'aimer et de s'émanciper pour soi et pas pour les autres.

De très beaux éléments qui ont frôlé vraiment pas loin le coup de coeur. Il m'a juste manqué davantage d'alchimie entre les personnages. Certaines relations auraient pu être mieux creusées pour ne pas paraître fades comme les liens parentaux et la liaison entre l'harceleur et les harcelés. J'aurai aimé connaître davantage les motivations des personnages secondaires pour que je puisse ressentir plus intensément les émotions qui émanent du texte. Toutefois, la conclusion est cohérente par rapport au fil conducteur. Un bon one-shot qui se suffit à lui-même comme je les aime. Je suis ressortie de cette lecture, le coeur léger.

Un bijou, une merveille, je recommande !
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Ce premier roman de Xenia V. est une découverte qui mérite que l'on s'y attarde.
Ce dernier regorge de références à la culture nippone qui, bien qu'elles ne me soient pas familières, ne m'ont pas dérangée dans sa lecture, l'autrice prenant toujours soin de préciser ses inspirations et références au fil des pages. Sa connaissance pointue et son intérêt - ou plutôt sa passion dévorante - pour le Japon et sa plume sans complaisance nous embarque immédiatement dans un univers où les codes sociaux et culturels sont bien différents de notre monde occidental et nous projettent dans deux mondes que tout semble opposer. Et pourtant.

Les frontières du temps et de l'espace s'effacent petit à petit entre l'univers de la cour impériale et le Tokyo des années 2000 pour faire place au personnage d'une adolescente, Sanae, au tempérament autoritaire, radical et à fleur de peau dont la trajectoire va se trouver bouleversée par un événement personnel remettant en question l'essence même de son existence. Les personnages gravitant autour de l'héroïne font également face à leurs propres démons intérieurs et ne sont pas en reste, à l'instar d'une jeune adolescente garde-du-corps de Sanae pratiquant le sabre et le langage « fleuri » à la manière d'un personnage sorti d'un film de Tarantino.

Le culte de la perfection et de la réussite sociale est ici décrit dans toute sa férocité et ses dérives et l'autrice n'hésite pas à user d'une imagerie « haut en couleur » pour planter le décor. L'avant-propos met d'ailleurs en garde, à juste titre, sur l'omniprésence d'une certaine violence psychologique pouvant déclencher une tempête d'émotions (trop) fortes auprès d'un lectorat non équipé au lancer de grenades de Xenia V. Vous êtes prévenu(es).

Son tour de force réside cependant dans la peinture d'un monde cruel où les émotions et la quête de soi se heurtent à la violence de l'existence et des pressions sociales. Rempli de beauté et de délicatesse en surface, l'univers du Palais révèle finalement les vices et dangers d'une société où les apparences dominent. Xenia V. maîtrise son art assurément, alors entrez dans son palais… à vos risques et périls.

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En résumé : Urban fantasy. A Tokyo, Sanae mène une vie de lycéenne classique, bien que tourmentée par les attentes de ses proches et par l'objectif de perfection que lui impose le souvenir de sa défunte soeur. Poussée à un point de rupture, elle va pénétrer dans le Palais au-delà de la mer et en devenir sa captive comme tant d'autres.

En détail :

Ce roman nous entraîne dans un Japon contemporain, et Sanae, notre héroïne, va nous emmener avec elle en cours et dans les cafés avec ses amies. Mais il n'y a pas de doute sur l'atmosphère de cette histoire, elle sera dure et cruelle du début à la fin. Sanae est extrêmement exigeante envers elle-même et envers les autres, elle participe activement au cercle vicieux du harcèlement scolaire sans en sortir indemne. Toujours sur le fil et hantée (littéralement) par le fantôme de sa soeur si parfaite et qu'on lui impose systématiquement en exemple, elle est dès le début sur un point de rupture. Un élément déclencheur va finir de faire craquer cette structure fragile et la pousser à fuir dans un lieu dénommé le Palais au-delà de la mer.

Sanae va se retrouver captive de ce lieu, qui fait penser à l'établissement des bains dans "Le voyage de Chihiro", mais qui tourne vite à la "Alice au pays des merveilles" dans une version cauchemardesque. Lieu d'excellence artistique, les personnes qu'elle y croisent sont à la fois fous et menaçants. Elle va tout faire pour s'échapper de ce sanctuaire qui n'est rien de moins qu'une prison. Un lien persiste entre elle et le monde qu'elle a quitté, par le biais de ses amies qui cherchent à la retrouver et qui apportent leur touche à la narration.

L'écriture de l'autrice est recherchée, ciselée pour coller à la cruauté du monde qu'elle décrit, mais également comme incrustée de pierres précieuses, esthète à l'image de la quête de Sanae pour son art. Sans altérer la fluidité de la lecture, le travail réalisé sur ce texte est appréciable pour lui-même, tout en servant extrêmement bien le récit.

De la même autrice : le vivendier des sorcières
Dans le même genre : Les Noces de la Renarde, de Floriane Soulas
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Un livre du Chat Noir qui me tentait beaucoup trop : on en parle de cette magnifique couverture et de ce résumé accrocheur ?!
Tokyo, 2007. Sanae Nagakurai est au lycée Hanagawa, où elle est une élève modèle : en tête de classe, déterminée, dans des clubs... Elle exerce une tyrannie sur les autres élèves, qui la craigne et la vénère. Mais tout ceci cache un profond mal-être et désarroi, dû au fait de la disparition de sa soeur aînée Izumi, et d'une relation conflictuelle avec ses parents qui souhaitent plus que tout qu'elle se rapproche du niveau de perfection de sa soeur aînée.
Lorsque la jeune fille découvre un secret de son terre, son monde s'effondre et elle s'enfuie dans le premier métro qu'elle trouve. Ressassant ses pensées, Sanae réalise peu à peu que le métro l'entraîne beaucoup plus loin qu'elle ne le pensait, dans une contrée étrange... La jeune fille aboutit dans un palais sur une île isolée, et qu'il est apparemment impossible de quitter.
Ce roman me tentait énormément, surtout depuis que le visuel et le résumé ont été partagés sur les réseaux sociaux du Chat Noir. En outre, cela me rappelait un peu un autre livre de chez le Chat Noir qui est un gros coup de coeur : La fille qui tressait les nuages, de Céline Chevet. Une magnifique couverture, une intrigue se déroulant au Japon, une atmosphère fantastique et inquiétante...
Donc, une fois ma lecture finie, qu'ai-je pensé de le palais au-delà de la mer ? Et bien, c'est un gros coup de coeur !
Dès le début, on est plongée dans une intrigue réaliste bien que très dure : le personnage principal est une jeune fille troublée, en guerre avec elle-même et le monde, et elle l'exprime notamment en martyrisant ses camarades de classe. Rancunière, harceleuse, cassante, ce n'est pas quelqu'un de gentil ou d'agréable ; on peut essayer de comprendre au fur et à mesure qu'on découvre sa vie. MAIS pour avoir été harcelée et avoir quelques petits traumas à cause de ça, je tiens à dire : CE N'EST PAS PARCE QU'ON A UNE VIE DE MERDE QUE L'ON EST EN DROIT DE FAIRE LA MÊME CHOSE AUX AUTRES. Bref. Nous avons donc une première partie très « normale », la vie de Sanae, ses études, sa famille, ses amies... Puis, peu à peu, cela va déraper vers un univers fantastique lors d'un trajet en métro que l'on supposait banal. Et de là, l'intrigue va de plus en plus se complexifier, la magie envahit les pages... L'ambiance est souvent sombre, toujours étrange, et Xenia Vetsera maîtrise son atmosphère du début à la fin.
Je ne vais pas en dire plus sur l'intrigue, car il ne faudrait pas que je vous spoile ! Mais le palais au-delà de la mer est une lecture souvent étrange, on est parfois perdus, on se méfie de tout, l'intrigue se complexifie... Et c'est un tel délice !
Xenia Vetsera maîtrise tout, que ce soit l'intrigue ou l'évolution psychologique de ses personnages. Malgré son côté détestable, Sanae réussit à évoluer ; les personnages secondaires sont plus ou moins attachants mais tous intéressants.
Le palais au-delà de la mer est un livre que je ne peux pas recommander assez, il FAUT le lire !
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Et bien, ce fut une nouvelle fois une très bonne lecture ! L'histoire est très intrigante et l'intrigue est bien menée, même si je dois dire que je ne savais pas trop où l'auteure nous emmenait. Je pense que nous mettre le doute était le but et ça a fonctionné car je n'ai jamais autant fait d'hypothèses pendant une lecture, j'ai imaginé beaucoup trop de choses. On se pose donc beaucoup de questions pendant la lecture et j'ai apprécié avoir des surprises. La plume est belle et fluide, quant à la lecture elle est immersive, prenante et dynamique.

Concernant l'histoire, c'est très intense dès les premières pages. Il y a des sujets difficiles qui sont abordés comme le harcèlement, la prostitution et le suicide, ce n'est donc pas une lecture que je recommanderais aux personnes trop sensibles. J'ai pour ma part appréciée me plonger au coeur du Japon et de son folklore.

On alterne entre 2 époques, 1042 et 2007, et j'ai aimé le contraste entre les 2. L'écriture des chapitres en 1042 est, je trouve, très poétique par moment, alors que celle en 2007, est beaucoup plus crue. Je ne m'attendais pas à ce que cette histoire soit aussi dure et violente, et même parfois dans le gore. Nous alternons donc les chapitres entre un étrange palais rempli de mystères et le Japon de 2007.

Concernant les personnages, Sanae est détestable, mais plus on apprend à vraiment la connaître et découvrir ses peines, plus on a pitié d'elle. On finit par avoir de la compassion pour elle. C'est ce qui arrive également pour le personnage de Shimiko, on passe par différentes émotions. le personnage de Natsume m'a quant à elle beaucoup touché et fait de la peine, mais c'est une personne forte. J'ai au final beaucoup aimé la psychologie des personnages, il y a un mélange de quête de soi et de recherche d'acceptation.

Un récit fantastique à la fois mystérieux, sombre et touchant que j'ai pris plaisir à découvrir.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce charnier plongea Sanae dans une stupeur muette, au-delà de l'horreur, car ce qu'elle avait sous les yeux ne lui évoquait même plus la réalité. Elle ne remarqua pas tout de suite que le sang s'écoulait d'une façon très inhabituelle : il semblait flotter en suspension dans l'air, comme des cheveux dans le vent. Ses filets se croisèrent, s'entrelacèrent, tissant peu à peu une grande toile entre les deux morceaux du cadavre. Puis, comme un corsage qui se resserre, la toile de sang rassembla le corps en une seule et même pièce. Sanae avait contemplé tout ce rembobinage macabre sans ciller. La femme était de nouveau suspendue au-dessus d'elle comme au premier instant où elle l'avait vue, et rien ne laissait deviner qu'elle venait de se faire trancher en deux par un couperet monumental. Un nouveau gémissement s'échappa des lèvres spectrales de la prisonnière, puis elle redressa son beau visage aristocratique en laissant tomber d'une voix inexplicablement... capricieuse :
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Des filles plus jeunes que Sanae déguisaient leur âge pour distribuer des flyers à proximité des cafés ; et, comme des moucherons attirés par le nectar de fleurs qui n'étaient pas pour eux, des groupes de salarymen venaient s'agglutiner tout autour, à raison de quatre ou cinq, en faisant mine de s'intéresser à ce qu'elles vendaient. Un peu plus loin, des secrétaires qui étaient arrivées pimpantes au bureau trébuchaient à présent sur leurs escarpins salis, complètement ivres. Sanae n'aimait rien tant que surprendre les gens au-delà des apparences quils affichaient. Elle se délectait de voir avec quelle facilité le vice arrivait à renverser la vertu.
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Elle essuya la buée du miroir et se plongea dans son reflet. Son visage, malgré ses traits acérés, avait une symétrie parfaite, ses cheveux étaient lourds et disciplinés, son maintien remarquable. C'était important, le maintien. Un calligraphe ne devait jamais relâcher sa posture, même quand il n'écrivait pas. Dos droit, épaules renversées, souplesse du geste. Tout était parfait.
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Être libre de tout faire pesait plus lourd que des chaînes.
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