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sur 109 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si d'habitude j'aime beaucoup les huis clos, celui-ci m'a un peu déçue...L'aventure semblait pourtant prometteuse.

Quelque part en Russie. Nous avons ici un bel hôtel juché en haut d'une montagne, situé à l'écart du monde et accessible uniquement par téléphérique. Nous avons dix personnages, dont les neuf premiers sont amis depuis longtemps: Ivan, Lora, Vadim, Égor, Lisa, Piotr, Tania, Macha et Sonia. Puis, il y a Oscar, qui s'occupe de l'hôtel, du chauffage, etc. Il est aux petits soins pour ses hôtes, c'est son travail. L'entente entre le groupe et Oscar, provenant d'un milieu différent, n'est pas optimale. Les piques et les préjugés sont au rendez-vous.

Ivan a décidé de réserver l'hôtel au complet pour eux seuls pour une durée d'une semaine. L'aventure débute assez rapidement et le petit groupe atteint le sommet dès les premières pages du roman. Tout va bien; on prend un verre, on se détend, on prend plaisir aux retrouvailles...C'est alors qu'une violente tempête de neige et de verglas vient secouer les lieux dès la première nuit et le courant de même que toutes les communications téléphoniques se trouvent coupés, ce qui empêche donc momentanément nos protagonistes de redescendre au sol si besoin est. Personne ne pourra monter non plus pour les secourir. le groupe se débrouille comme il peut et profite quand même des activités en journée dès le lendemain. Plus tard, vous le devinerez, un meurtre est commis. Qui est coupable ? Un assassin se trouve parmi eux.

L'idée de base est bonne. J'ai aimé l'ambiance. C'est l'hiver, tout est verglacé, il gèle, il fait noir, c'est stressant. le courant tarde à revenir. Les piles de bois de chauffage diminuent à la vitesse de l'éclair. Les rancoeurs commencent à se faire sentir. L'impatience et la tolérance aussi. Toutefois, il y a des longueurs, d'énormes longueurs. On tourne parfois en rond. On a envie de sauter des passages. Ils ne font que se saoûler et souiller l'endroit.

Toutefois, on ne peut nier que les personnages ne sont pas bien creusés, on plonge dans l'univers et les perceptions de chacun, on a l'impression de bien les connaître, au fil du temps. Personnellement, je ne me suis attachée à aucun d'entre eux, je les ai trouvés plutôt déplaisants, sauf un, qui me semble plutôt correct. Jusqu'à la fin, je n'ai pas vraiment trouvé l'identité du coupable mais en gros, ce qui fait perdre des points à l'histoire sont les longueurs. On y perd quelque peu notre intérêt. Sinon, ça reste bon. Je ne déconseillerais pas de le lire mais peut-être soupirerez-vous parfois.

À noter, un gros bravo à la traduction du russe vers le français ! le livre est vraiment, vraiment bien écrit et nous ne ressentons pas du tout qu'il s'agit d'une traduction. Sa qualité d'écriture est très belle tout le long. C'est un des points positifs qui m'avait frappée lors de cette lecture.
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Neuf amis russes se retrouvent le temps d'une semaine dans un hôtel (très) isolé en montagne. Une semaine pour picoler comme des trous, retrouver leur amitié inébranlable et, accessoirement, tuer l'une d'entre eux. Oscar, le maître d'hôtel va, en compagnie du lecteur, être le témoin de leur descente aux enfers : car pour trouver l'assassin, rien de mieux que de conter chaque histoire individuelle.
La partition est tellement connue que l'on peut au premier abord se demander « à quoi bon ? »
Et bien d'abord pour l'atmosphère, particulièrement étouffante de cette maison de montagne, hôtel sensé accueillir les cohortes joyeuses et qui se transforme, par le meurtre, la nuit et l'inévitable tempête de neige, en grotte labyrinthique dont les parois ont la faculté de se resserrer sur les protagonistes. Pour l'écriture et surtout la traduction, qui rend cette galerie de personnages haïssables et attachants. Pour la manipulation du lecteur qui, assez vite, n'aura plus un grand intérêt pour l'identité du tueur ni même son motif, subjugué qu'il est à se demander comment, tous, ils vont s'en sortir. Pour l'oeil cinématographique de l'auteure qui nous fait passer, dans un long travelling de l'un à l'autre des personnages, entre passé et présent.
Des arguments valables qui ne font malheureusement pas oublier que ce roman est très, très long… Certes, ils sont dix (la référence à Agatha Christie est omniprésente) et il faut bien prendre le temps de les raconter, mais ils ne sont pas tous traités de façon équitable et le déséquilibre est agaçant. Des longueurs qui se situent également dans les redites, comme si l'auteure voulait bien enfoncer le clou des traumatismes ; or le lecteur est intelligent, il avait compris à la première lecture… Enfin Yana Vagner n'a pu échapper à un grand nombre de clichés, aussi bien dans les histoires personnelles que, malheureusement, dans le traitement final.
Un bilan mitigé donc. Mais il reste qu'il n'est pas trop fréquent de lire des auteurs russes et que leurs regards, orientés de façon différente de ceux des Européens, ne peuvent être qu'interessants : ses mots sur l'amitié et la place de l'alcool m'ont ainsi beaucoup interrogée.

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Tout commence avec 9 russes, très proches les uns des autres, qui se retrouvent en vacances dans un hôtel isolé de tout, en pleine montagne, avec un régisseur d'hôtel étranger. Mais l'un d'entre eux est tué le premier soir, et les éléments empêchent les résidents de l'hôtel de contacter qui que ce soit, ou simplement de le quitter. Un huis-clos qui n'est pas sans évoquer Agatha Christie, où chacun peut être coupable, tous ayant des raisons d'être passé à l'acte et des choses à cacher. le genre de situation qui détruit toutes les carapaces, qui bouleverse les relations et les certitudes. C'est dans ce climat inhospitalier que la talent de Yana Vagner dans le travail sur la psychologie des personnages prend toute son ampleur. D'une grande justesse quand à l'analyse des comportements humains, l'auteur nous propose de [...]

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Au vu du résumé, j'avoue que je m'attendais à une intrigue un peu convenue mais à ma grande surprise, l'auteur a su m'emmener hors de ces sentiers battus, auxquels je m'attendais.
          Immédiatement, on est confronté à ce groupe de neuf russes, dont on s'aperçoit immédiatement que son meneur est aussi celui qui finance l'expédition en sa totalité, Ivan. Son aura est telle que chacun se laisse vivre sous son joug.  C'est un homme d'affaire, qui partant de rien a réussi dans la vie, et qui tient à en faire profiter son entourage. Leur venue dans cet hôtel s'explique aussi par le fait qu'il souhaite investir dans la production d'un film qui doit se tourner là-hau: film ayant pour actrice Sonia et pour réalisateur, Vadim, tout deux membres de ce groupe. Sonia est une séductrice, autoritaire, elle sait s'imposer. Vadim est soumis à son ami, il souffre d'alcoolisme. A coté d'eux, on retrouve Lora, la jeune épouse d'Ivan, qui a 27 ans, est la seule « pièce rapportée du groupe ».  Tania, écrivain un peu ratée, est mariée à Piotr, celui qui ne dit jamais rien, introverti, qui déteste la violence « Piotr le paisible, Piotr le taiseux« . Lisa, grande rousse, mère de famille parfaite, est quant à elle, la femme d'Egor, avocat. Enfin, Macha, journaliste solitaire.
          Tout ce petit monde hétéroclite s'est réuni pour cohabiter dans un hôtel improbable situé à 2000 km de Moscou. L'auteur prend soin de ne jamais clairement l'évoquer mais il semble bien qu'il s'agisse bien de l'ex-Yougoslavie, confinée entre la mer Adriatique et l'Allemagne. C'est donc neuf russes qui partent le temps d'une semaine dans une contrée étrangère, ancien territoire communiste. Accompagnés du régisseur de l'hôtel, natif du pays, Oscar « chétif et solitaire« , les relations entre le groupe et celui-ci vont être tendues, conflictuelles.
 

            le meurtre de l'un d'entre eux va déclencher comme un interlude dans leur vie: le lendemain de leur arrivée, l'électricité va être coupée, puis le corps va être retrouvé, et ainsi ce groupe d'amis, dont les relations vont complètement partir à vau l'eau, va se retrouvé complètement chamboulé, en perte de repères totale. Le lecteur découvre ce groupe, en premier lieu à travers les yeux de Lora, qui, bien qu'elle les fréquente tous depuis des mois, se trouve totalement exclue de ce clan uni qu'ils semblent former. Elle apparaît, dans un premier temps, comme une jeune écervelée, intéressée et superficielle, qui ne s'est accrochée à Ivan que par pur esprit pécuniaire. Elle observe les femmes, Tania, Lisa et Macha qui préparent le dîner et à mille lieux d'elles, elle observe avec envie cette complicité, dont elle s'avère être complètement exclue. Mais dès le lendemain, elle se rend compte que cette façade se craquelle, que leur amitié n'est pas si lisse que cela et possède ses côtés sombres. Ce meurtre révèle, qu'en réalité, quelqu'un parmi eux a ressenti assez de haine pour tuer un ami et mettre en péril leur amitié. Cette remise en question va tous les ébranler. C'est ainsi que le récit va s'attarder sur chacun d'entre eux, plus intimement, l'un après l'autre. Les rancoeurs, les envies, les colères, que chacun à pris soin de garder pour lui pendant des années, vont se mettre à jour et provoquer un bouleversement terrible entre eux sans retour en arrière possible. La dimension psychologique de ce roman est indéniablement efficace: l'auteur réussit à nous faire mettre de côté l'épisode du meurtre même pour procéder à une dissection minutieuse et méthodique de la psychologie de chaque individu, chaque couple présent et des relations entre chacun des amis. Dans ce huis-clôt Sartrien, l'enfer n'est plus l'assassinat cruel dont a été victime l'un des leurs, mais la divulgation de sentiments si longtemps enfouis qu'ils finissent par ressortir avec intensité et éclats.
          En effet, l'important, dans ce thriller, n'est pas tant le meurtre par lui-même mais plutôt les remous qu'il provoque et les sentiments qui ont contribué à ce meurtre. Car il n'est que l'aboutissement d'un épiphénomène, d'une situation qui s'est progressivement délabrée au fur et à mesure de ces vingt années d'amitié. L'onde de choc qu'il déclenche servira aux huit russes à revenir sur leur passé, ce qu'ils évitaient soigneusement de faire jusqu'à là, à redonner un nouveau départ à leur vie après avoir pris conscience de ce qu'ils voulaient vraiment. Les amitiés, les mariages, tout est remis en question.
 

          Rien de tout cela n'aurait pu se passer ailleurs que dans ce lieu presque vivant, énigmatique, isolé au milieu des massifs européens. Ce bâtiment est en réalité un ancien pensionnat construit sous l'ère soviétique et qui devint lieu de villégiature pour les membres du Parti.  L'hôtel, personnifié sous différents angles, devient peu à peu une figure monstrueuse comme si le mal de chacun et l'horreur du geste commis s'identifiait au caractère de la bâtisse. Cet endroit exhale comme une odeur de mort. Comme si ce lieu avait  exacerbé à un point tel les passions et les sentiments de chacun qui ne pouvaient qu'éclater à travers un drame nécessaire au dénouement des tensions et à travers la destruction de l'un d'entre eux. Car il semble que n'importe ou ailleurs, la situation aurait continué à être ce qu'elle était, les faux-semblants et les non-dits auraient certainement fait long feu pendant un moment encore. Enfin, le dénouement du roman marque ce retour à la vie de façon quelque peu spectaculaire, que je vous laisse découvrir par vous-même.
          J'ai beaucoup aimé ce roman, qui ne joue pas vraiment sur les codes habituels du roman policier en empruntant son traditionnel schéma: meurtre, enquête, suspect, fausse piste, résolution. Mais davantage sur la psychologie individuelle de huit personnes, qui font cohabiter leur amitié tant bien que mal depuis des mois. Il n'y a là aucun enquêteur, aucun inspecteur pour mener une quelconque enquête. Dans l'obscurité et le froid, les choses finissent par se révéler elles-mêmes, les gens se dévoilent peu à peu et les conflits éclatent de front. La lumière sur l'identité du meurtrier ne se fera qu'à travers la révélation de leur propre vérité.
          L'un des deux autres points fort de ce roman est cette confrontation entre ce groupe des russes et Oscar, l'intendant, issu de parents yougoslaves: on assiste en effet au réveil des vieilles rancunes d'un habitant du pays satellite de l'ex-URSS, qui voit ses hôtes presque comme de potentiels ennemis. En effet, cette rancoeur issue de l'explosion du bloc soviétique est loin d'être digérée et va compliquer les relations autant d'un côté comme de l'autre: les uns se méfient profondément d'Oscar, marqué par les convictions du père à l'égard de cette ancienne république soviétique qu'il chérissait, qu'ils considèrent pourtant comme profondément Européen. Lui, affiche son animosité pour tout ce qui est relatif à la Russie, ses habitants, sa culture. A tel point que plusieurs fois, ils ne seront pas loin d'en venir aux poings.
         Enfin, je tenais vraiment à souligner le style de l'auteur que j'ai trouvé particulièrement brillant, très imagé, très efficace. Yana Vagner n'a pas eu besoin d'avoir recours à une accumulation d'effets de suspens  pour rendre son histoire palpitante, son écriture a réussi à maintenir mon attention tout au long de ces cinq cents pages. C'est une belle découverte que j'ai faite là, je ne peux que vous inciter à lire ce roman!
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Dans le froid, dans l'obscurité d'une nuit enneigée, dans des montagnes loin de tout, une femme perd son dernier combat. Son nom ? Nous ne le connaissons pas, pas encore. Pas plus que le nom de celui ou celle qui la réduit à néant, lui perfore l'estomac avec un bâton de ski, là, devant cette bâtisse où ils sont réunis toutes les neuf. Vadim. Egor. Ivan. Lora. Sonia. Macha. Piotr. Lisa. Tania. Neuf Russes. Et Oscar, l'Européen, le maître de l'Hôtel.

Étrange roman que celui-ci. Sa densité, sa froideur, le nombre de ses personnages – avec lesquels les premières rencontres peuvent être un peu confuses – font qu'il est parfois un peu délicat de s'y (re)plonger. Je ne peux que vous conseiller – si vous le pouvez – de vous lancer dans de grandes plages de lecture. C'est comme ça que l'on y entre le mieux, qu'on se laisse emporter dans l'air glacé de cette montagne loin de tout. La forme et le fond se confondent si bien qu'il suffirait presque de tendre la langue, pour sentir un flocon se perdre et y fondre. Ce roman est glacial, et cela s'avère être une difficulté, autant qu'une qualité.

Ne vous attendez pas à un thriller aux multiples rebondissements, à un roman angoissant où viendraient se multiplier ces petits meurtres entre amis. Non. Il s'agit d'un whodunit, certes, mais aussi et avant tout d'un roman d'ambiance, mettant un accent fort sur la psychologie de ses personnages.
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