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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bien que le thème soit différent,ce premier volume de la belle espérance me rappelle le Spirou d'Emile Bravo. Ceci de par son graphisme plutôt classique mais qui réussit très bien à créer l'atmosphère de l'époque,ici l'arrivée du Front populaire, et par le choix de raconter L Histoire par le biais de personnages simples qui apportent l'émotion et le vécu de tout à chacun et auxquels le lecteur peut s'identifier bien plus facilement que s'il s'agissait d'un héros historique. le ton est léger car Louison et Roger portent l'insouciance et l'espoir de la jeunesse mais leur énergie et leurs projets nous permettent de suivre des faits bien sérieux comme les conditions de travail inacceptables dans les usines et ateliers,les stratégies politiques et patronales. Nous vivons avec eux l'enthousiasme de la rébellion et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum et du front populaire. Avec Monsieur Lecoeur une place discrète mais très positive est faite aux idées anarchistes,ce sont d'ailleurs les planches les plus colorées et jolies de l'album !
Parallèlement les indices sont semés pour la seconde partie,tant en ce qui concerne la petite histoire que la grande ! Une vengeance qui pourrait révéler à Roger un secret explosif, et la montée du nazisme.
J'ai hâte de retrouver Louison et son " vieux forban" dans la deuxième partie, même si L Histoire est désormais connue et laisse craindre la disparition de l'insouciance et de la liesse populaire !
Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt ainsi que Babelio pour cette très belle BD qui est un coup de coeur.
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Dans ces moments compliqués, un peu d'espoir, l'envie de voir le peuple s'unir et revendiquer des droits, ses droits de façon collective m'a enfin décidé à lire la bd " La belle espérance" .
Ce premier tome commence en 34 où le décor se met en place. On fait connaissance avec Louison et Roger . Tous deux rêvent d'un avenir professionnel , elle se voit la nouvelle Danielle Darrieux et lui rêvent de faire des études pour devenir ingénieur. le décès de la maman de Roger va bouleverser ces projets. ils vont alors quitter la Bretagne et se retrouver à Paris, lui travaillera sur une chaine dans l'usine Renault et elle sera couturière dans une boutique de confection.
Les conditions de travail sont épouvantables, dures sans aucun espoir mais progressivement la colère monte et ne reste pas à l'intérieur des salariés. Elle se manifeste et va prendre la forme d'une grève générale. Les ouvriers vont prendre possession de leur usine.
La victoire du front populaire mené par Léon Blum marque ce premier tome.
Cet album n'étant pas de la pure fiction et s'appuyant sur L Histoire, le deuxième tome ne sera malheureusement pas porteur d'espoir mais aura sans aucun doute un goût de gâchis, de désillusions. Cela n'empêche cependant en rien mon envie de retrouver Louison et Roger. Cette attente ne sera d'ailleurs pas trop longue puisque ce premier tome date déjà de plus d'un an.
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Bayonne. Décembre 1933.
L'affaire Stavisky éclate. Des milliers d'actionnaires sont ruinés. Ils ont été attirés dans les rais de l'escroc qui leur garantissait des rendements exceptionnels… Sale coup pour la France ! Déjà que la crise de 1929, venue des USA, avait frappé le monde entier… le gouvernement tombe ! Un de plus !
Sale coup pour les juifs ! Stavisky était juif originaire d'Ukraine. Dans ces années '30, le fascisme et le racisme progressent partout ! Mussolini en Italie (plus fasciste que raciste), Hitler en Allemagne…

Bretagne. Juillet 1934.
Roger est de retour de son pensionnat chez les jésuites. Sa maman, veuve, se tue à la tâche et se prive de tout pour payer les études de son fils, brillant étudiant qui rêve de devenir ingénieur… Et il en a les capacités ! Sa mère épargne sou après sou pour qu'il puisse, une fois qu'il aura passé son BAC, aller étudier à l'université.
Roger est heureux de revoir sa mère ! … Mais aussi sa cousine, Louison ! Ah, ce qu'ils s'aiment ces deux-là ! Elle, son rêve, c'est de devenir actrice. Une nouvelle Danielle Darieux…

Critique :

Au travers d'un récit qui suit deux jeunes gens amoureux qui vont devoir, de façon plus ou moins forcée, quitter la Bretagne, les auteures vont nous faire découvrir l'extraordinaire histoire du Front populaire.
Souvent, certains historiens se sont servis du Front populaire pour expliquer la débâcle de l'armée française au printemps 1940. L'intelligence des autrices, c'est de nous faire découvrir les incroyables mauvaises conditions de vie du petit peuple français, qu'il travaille en usine, dans une maison de haute couture parisienne, aux Galeries Lafayette, ou bien encore à la campagne, en bord de mer ou en mer. Pourtant, la vie de certains n'a rien à voir avec cet enfer des ventres vides et d'un chômage où vous n'avez plus aucune occasion de gagner le moindre franc pourtant bien indispensable pour vous nourrir, payer le loyer d'un logement plus que médiocre, vous vêtir ou vous soigner.
Chantal van den Heuvel nous balade d'abord en Bretagne dans une histoire digne de Zola, avant la montée à Paris de deux jeunes gens très amoureux qui vont découvrir, pour l'un l'enfer de la vie en usine, pour l'autre le travail harassant d'une couturière au service d'un jeune et grand couturier.
L'immense pauvreté, les ventres vides, les terribles cadences dans les usines, vont conduire aux grèves, avec occupation des usines, puis à la victoire aux élections de 1936 de ce Front populaire où l'on retrouve les socialistes de Blum, élu Président du Conseil (premier ministre), les radicaux et les communistes de Maurice Thorez… aux ordres de Moscou ! L'entente entre socialistes et communistes ne va pas durer. Ce que Staline veut, le parti communiste le veut. le parti est très puissant et peut s'appuyer sur une base solide prête à le suivre aveuglément.
Au passage, Chantal van den Heuvel rappelle que les femmes n'avaient pas le droit de vote, mais que Blum « va mettre la charrue avant les boeufs » en en incluant dans son gouvernement aux postes de ministres ! Dans le gouvernement de Front populaire de Léon Blum en juin 1936, trois femmes ont été nommées ministres (ou « sous-secrétaires d'État ») alors qu'elles n'étaient, comme toutes les femmes de leur temps, ni électrices ni éligibles. Mais ne rêvez pas ! Elles ne prirent jamais la parole dans l'hémicycle… Et Léon Blum ne renouvela pas l'expérience lors de la mise sur pied de son second gouvernement.
Cette BD rend un hommage certain à Léon Blum, esthète intelligent, évoluant au milieu d'un champ de mines d'autant plus dangereux qu'il était juif.
Vivement la suite de ce roman graphique !
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Magnifique bande dessinée qui reprend avec pédagogie l'histoire d'une époque qui a fondée l'ADN de la gauche en France.
Affaire Stavisky, Croix de Feu, journée des ligues le 6 février 1934, Front Populaire ; grèves de 1936, accords Matignon.
Le scénario permet de suivre l'histoire de plusieurs familles confrontées à ces événements.
Roger, un jeune breton dont la mère est veuve découvre l'exploitation des ouvriers sur les chaînes de montage des usines Renault à Billancourt. Il est obligé d'interrompre de brillantes études à la mort de sa mère. Il ignore la vilénie de son oncle (le frère de sa mère) qui le prive des moyens de subsistance amassés par sa mère pour le mettre à l'abri du besoin.
Sa compagne Louison, une amoureuse de cinéma qui se voit déjà en Star le suit mais le couple ne survivra pas, à l'écroulement de ses rêves.
Pour Roger le militantisme syndical constituera une porte de sortie.
A l'autre bout de l'échelle sociale, Sarh et Simon rescapés des pogroms russes ont fait fortune dans la haute couture.
Leur histoire va croiser celle de Roger et Louison devenue petite main dans leur atelier de création.
Capture des images d'une époque où l'exploitation empruntait souvent les chemins du fascisme, du racisme et de l'antisémitisme, la BD montre avec justesse le dilemme auquel se trouve confronté Léon Blum lorsqu'il prend le pouvoir. Opposition frontale des communistes avec Maurice Thorez qui refuse de participer au gouvernement, impatience des ouvriers qui se mettent en grève et occupent les usines, pression des patrons qui exigent l'évacuation des lieux de travail.
Au fond, rien n'a changé et les débats entre la gauche de gouvernement et une gauche plus radicale sont plus que jamais à l'ordre du jour.
Débat qui prend une tournure nouvelle en 2022 avec les arguments développés par Fabien Roussel et François Ruffin qui pressent la gauche dans son ensemble de changer de logiciels et de références pour enrayer la fuite de son électorat traditionnel ouvrier vers le Front National.
Un beau cadeau de Masse Critique et des Editions Delcourt, merci pour l'envoi de cette BD
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1934, Roger Guéguen, orphelin d'un marin pêcheur mort à la guerre, poursuit ses études dans un collège de Jésuites, grâce aux sacrifices de sa mère, verrotière de son état. Aussi souvent que possible, il rentre au port pour l'épauler et aussi retrouver Louison et ses rêves de comédienne. L'actualité politique qui sert de toile de fond à cette intrigue provinciale, puis parisienne, va bientôt rattraper ses protagonistes : la montée du fascisme, les manifestations des ligues d'extrême-droite, et surtout l'arrivée au pouvoir du front populaire, les grèves et les espoirs qui ont suivi.
Pourtant cette histoire est loin d'être un prétexte : les personnages, même secondaires, sont savamment développés. Chantal van Den Heuvel prend le temps de leur donner de l'épaisseur, et les développe comme des sortes d'archétypes qui finissent par constituer une espèce de galerie sociologique de l'époque. La condition féminine, en particulier, est minutieusement explorée et mise en scène. La montée de l'antisémitisme est montrée par l'animosité subie par Léon Blum dans son accession au pouvoir et surtout par le regard du couturier Bernstein (chez qui travaillera Louison) et de sa soeur Sarah, leurs regards plus exactement puisque le premier compte sur les liens qu'il tisse dans la haute société pour le protéger contre toute adversité, tandis que la seconde, beaucoup plus attentive à l'actualité, s'inquiète sérieusement et s'implique.
Monsieur Lecoeur, bourgeois humaniste et ruiné, grand lecteur du Droit à la paresse, personnage discret mais omniprésent, et dont l'intervention très ponctuelle va profondément marquer Roger, lui présente un projet de vie qui ne va cesser de le hanter : « Nous trouverons un village abandonné et nous le feront revivre avec les paysans des temps nouveaux, en harmonie avec les bêtes et les arbres, au rythme de la terre vivante. » Pourtant, il va suivre son idée et se faire embaucher à l'usine Renault, y faire la connaissance d'ouvriers syndiqués et, de réunions en manifestations, développer une conscience politique.
Une fresque admirable, intelligente et touchante, dont on a hâte de découvrir la suite.

Article à retrouver sur le blog :

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La Belle Espérance ! Premier tome d'une série qui promet déjà d'être une réussite. J'ai été happée par le scénario. Marcher aux côtés de Louison et de Roger, revoir Paris.... Emporté par le cheminent de l'Histoire, on sait bien que quelques années plus tard la nuit recouvrirait le monde, mais on ne peut qu'être saisi par la force de cette espérance remplie d'humanisme, d'égalité et de fraternité.
1933, la montée du fascisme est présente partout en Europe, y compris en France....Mais le temps de cerise n'est pas mort, un peuple espère et se met en marche. le pain ! La paix ! La liberté !
Nous espérons l'arrivée prochaine du deuxième tome !
Merci aux éditions Delcourt et à Babelio !

opération masse critique septembre 2022
Astrid Shriqui Garain

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L'histoire commence au début des années 30. Roger a la chance de pouvoir faire des études alors que sa mère trime dur en ramassant des vers sur la côte bretonne. Elle réussit cependant à mettre de l'argent de côté pour lui. Il est amoureux de Louison, la belle-fille de Fernand qui tient une auberge. Louison est donc serveuse. Tout va bien jusqu'au jour où la mère de Roger décède. Il n'a plus les moyens de poursuivre ses études (largent mis de côté ayant disparu) et Fernand, qui n'est autre que son oncle, refuse de payer mais l'embauche dans son auberge qu'il veut transformer en hôtel. Les deux hommes ne tardent pas à se quereller et Fernand se retrouve à Paris comme ouvrier dans les usines Renault. Louison le rejoint et se fait embaucher dans un atelier de couture. Les conditions de travail sont très dures et les ouvriers appellent à la rébellion.
Les auteures ont aussi intégré les discussions des politiciens de l'époque, la montée en puissance du communisme et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum.
Je lis rarement des BD mais là je me suis régalée. J'ai dévoré cette histoire et j'ai beaucoup apprécié les dessins et les couleurs. Une réussite qui nous permet de revivre l'histoire grâce à une petite histoire.
Merci à Babelio pour cette masse critique et hâte de lire le deuxième volume...
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Très chouette surprise que ce premier tome (176 pages, tout de même!) de la Belle Espérance, roman graphique qui nous embarque dans la France des années 30 et nous fait suivre l'histoire de Roger et Louison, jeune couple qui monte à Paris la tête pleine de rêves et qui va se confronter à la réalité d'un Paris en pleine mutation.

Personnages attachants, on vibre avec eux de leurs aventures, tout en découvrant en parallèle la montée en puissance du Front Populaire et son impact sur l'histoire de la France dans le contexte agité de l'entre-deux guerres, dont certains aspects résonnent fort avec notre époque.

Roman graphique captivant de bout en bout, la Belle Espérance n'a qu'un seul défaut: nous laisser dans une grande impatience de découvrir la suite!
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Une BD passionnante pour ceux qui aiment L Histoire, particulièrement celle des années 1930.
La petite histoire dans la grande à travers le couple de jeunes Bretons Roger et Louison, insouciants et peu préoccupés de politique au début du récit. 1934 : l'affaire Stavisky, la montée de l'extrême droite et le coup de force du 6 février 1934 n'entament pas leurs rêves de devenir actrice pour Louison et de poursuivre des études pour devenir ingénieur pour Roger. Hélas, ce dernier est floué, victime du vol de son héritage à la mort de sa mère qui avait économisé sou à sou pour que son fils étudie. Il doit arrêter le lycée, part à Paris, rejoint par Louison. Roger découvre la rude condition ouvrière dans les ateliers Renault de Billancourt et pour Louison dans les ateliers haute couture Berstein.
Nous suivons à la fois le jeune couple, les ouvriers et Léon Blum poursuivi par une haine antisémite et sociale inouies.
Bientôt pourtant, une espérance nait, le Front Populaire l'emporte, les ouvriers cessent le travail et s'engagent dans des grèves revendicatives, solidaires et festives.
Ce volume s'achève sur une interrogation sur leur devenir et sera suivi d'un autre. Que feront Roger et Louison ?
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La Bretagne, dans les années 1930. Roger et Louison font des projets d'avenir, dans cette France qui continue à se reconstruire après la Grande Guerre. Un avenir qui disparaît le jour où la mère de Roger décède et avec elle les économies durement mises de côté, volées par le beau-père de Louison. Les amoureux fuient à Paris et tentent de se construire un autre futur mais sont vite confronté·es à la dure réalité de cette France qui s'agite. Entre misère, grève et revendications, ce roman graphique nous entraîne dans un pan d'histoire peu exploré jusqu'ici, celui du Front populaire.
J'ai beaucoup aimé ce premier volume : parce que c'est une période rare, parce que l'histoire est banale et poignante à la fois, parce qu'elle aborde les aspects concrets du quotidien de la population, à la fois du point de vue des hommes mais aussi des femmes, sans misérabilisme. Une très belle découverte, et j'ai hâte de lire la suite !

Merci à NetGalleyFrance et à l'éditeur pour ce service presse !
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