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3,31

sur 263 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman au caractère initiatique, David Vann dépeint le monde de la chasse. Les grands espaces sont présents, la nature est belle et toujours décrite avec sensibilité. Un garçon de onze ans accompagne son père son grand-père et un ami de la famille pour une partie de chasse. Il est en age de tuer son premier cerf. Malheureusement son premier cadavre sera celui d'un homme.
Ce roman psychologique nous rend nerveux, la tension est palpable et la nature change, devient oppressante. David Vann arrive encore avec brio mêler la noirceur de l'être humain à une nature pure et sauvage.
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Présentation de l'éditeur :
Automne 1978, nord de la Californie. C'est l'ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser. À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu'ils observent à travers la lunette de leur fusil. le père invite son fils à tenir l'arme et à venir regarder. Et l'irréparable se produit. de cet instant figé découle l'éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies. Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l'homme.

Soutenu par une prose poétique, précise et obsédante, Goat Mountain est le nouveau roman provocant et visionnaire d'un auteur au sommet de son art. Ce livre ambitieux contient en son essence l'humanité tout entière.

Mon avis :
Cette présentation résume bien mes impressions après la lecture du 4ème roman de David Vann.
On sait bien que lorsqu'on commence un de ses romans, le pire est à venir, ce n'est pas une simple promenade en montagne.... et c'est le cas...
On sent que David Vann n'en a toujours pas fini avec son histoire familiale et ses démons. Je ne dévoile rien si je vous dit que dès les premières pages, le pire arrive avec le gamin de 11 ans qui devient un meurtrier...
Que faire ? Comment gérer ? Quelle est l'origine du mal ? Que faire du corps ? Que faire du gamin ? le quatuor se déchire...les rancoeurs familiales enfouies resurgissent.
Une ambiance toujours pesante, une nature toujours hostile, des descriptions foisonnantes de détails encore plus lyriques que dans ses précédents romans... Beaucoup de références bibliques ; la genèse, Caîn, Abel et les autres apparaissent à chaque début de chapitre, comme s'il fallait pour l'auteur trouver une justification, une origine à la violence , au crime, à l'humanité ...
Le gamin est monstrueux, insensible- il me rappelle un peu " il faut qu'on parle de Kevin ", mais juste un peu.

En bref, je ne suis pas très objective avec cet auteur que j'adore Very Happy et j'ai beaucoup apprécié de retrouver l'auteur et ses démons. Si vous aimez l'univers de ses précédents livres, n'hésitez pas !
Quelques bémols cependant : Les références multiples à la bible, quelques descriptions un peu répétitives et quelques envolées un peu trop lyriques à mon gout mais il faut bien que je critique un peu
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Ce roman m'a emporté dans une forêt sombre et froide, au nord de la Californie.
Un jeune garçon qui découvre la chasse avec son père et son grand-père et un ami Tom, cette partie de chasse va vite virer au cauchemar et se sera une épreuve terrifiante et éprouvante pour notre jeune garçon.
Ce roman est très obscur mais il nous donne une vision incroyable de l'homme et son instinct de chasseur mais aussi de survie.
Des parents très durs, un grand-père sans pitié, la punition sera un long moment de désespoir et de souffrance jusqu'au retour au campement.
Il y a des passages très forts mais ça dépend comment le lecteur le perçoit.
Je lis des livres noirs car ça me fait un bien fou, ça ressort toutes les haines intérieures et me soulage des maux de la vie.
Lire et écrire sont des bonnes thérapies pour avancer et se soigner de nos souffrances vécues pendant notre enfance.
Pour mon cas c'était un très bon roman noir, j'ai survécu et j'adore la plume de David Vann qui ressort toutes ses peines et souffrance en nous écrivant des histoires frissonnantes.
J'ai été vraiment heureuse de le rencontrer à la librairie la cour des grands, rue Taison à Metz, c'était un moment chaleureux et plein d'émotions où j'ai appris à connaître l'histoire dramatique de l'enfance de l'auteur mais aussi son humour noir et son autodérision qui m'ont bien fait rire.
Un homme solitaire mais amoureux de la nature et de notre dame nature qui s'émerveille devant la beauté du monde sous-marin et se déconnecte en faisant de la plongée en Malaisie.
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Qu'est-ce qui conduit un enfant de 11 ans à tirer sur un homme avec un fusil à lunette lors d'une chasse au cerf, dans une totale inconscience et sans le moindre remord ?
Trois générations d'hommes se retrouvent dans la sauvage Goat Moutain, au Nord de la Californie, pour une partie de chasse qui va tourner à la catastrophe, plus près du chemin de croix que de l'excursion récréative.
Dans ce roman, il y a le poids de l'éducation presque animale d'un père veuf et d'un grand-père tyrannique ; il y a également, toujours présents, les propos de l'Ancien Testament avec tous ses meurtres perpétués par des héros vainqueurs, au nom de la justice de Dieu.
David VANN se joue de la construction narrative classique, avec un sens de l'image hors du commun, dans des phrases sans verbe, tout en sensations et c'est magnifique. J'ai été emportée dans un tourbillon de perceptions et de sentiments, remuée jusqu'au plus profond de moi, par la brutalité de l'évidence de notre entière responsabilité dans la « construction » d'un enfant, cherchant encore quelle part de l'inné peut justifier ce qu'il va devenir.
Et au-delà des instincts qui sont en nous, dans notre culture, notre éducation, l'auteur se pose la question de la perception que nous avons de notre être, cherchant à comprendre notre rôle sur Terre, alors que l'Enfer est toujours au bout du chemin. Mais le diable n'est-il pas tout simplement en nous ?
Un récit coup de poing, avec comme trame de fond une réflexion philosophique et biblique, à la fois poétique et violent, dont on ne ressort pas indemne.
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1978 le narrateur a 11 ans
Il part à la chasse dans le nord de la Californie avec son père, son grand-père et Tom un copain de son père
Pour la première année il pourra tuer un cerf

Mais à l'arrivée sur les terres familiales ils trouvent un braconnier
Et l'impensable va se produire

Un huis clos glaçant entre les 3 hommes, le cadavre du braconnier et un enfant meurtrier sans remords le tout dans l'immensité des montagnes loin de toute civilisation
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J'ai lu ce livre en deux jours. J'ai adoré son souffle, j'ai aimé l'angoisse et le malaise qui monte, la situation qui leur échappe, la compréhension du monde, de la morale, de l'humanité qui se délite. J'ai senti la chaleur du soleil, la piqûre des ronces, l'odeur de la sueur, la viscosité du sang, le bourdonnement des mouches, j'ai compris pourquoi les gens chassent, pourquoi les américains ont de telles relations à leurs armes à feu. Il y a quelque chose de viscéral dans les descriptions de la chasse, de la tuerie, de la montagne, des relations humaines, de la famille.
Être détaché de la vie, de la mort, des conséquences, les mains sur la crosse de son fusil, chasser, être chassé.
Tout à fait mon genre de bouquin, qui tient en haleine tout en laissant un malaise sur la peau, comme une pellicule huileuse.
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Un roman violent dans la lignée de Sukkwan Island. On y retrouve les thèmes principaux qui font que l'oeuvre de David Vann est reconnaissable entre mille. le thème de la nature sauvage et inhospitalière, de la chasse, des armes à feu, d'une famille qui dysfonctionne bref tout est là pour nous faire vivre des heures d'une noirceur et d'une violence soutenues.
Un très jeune garçon, 11 ans à peine participe à la partie de chasse organisée par son père, son grand-père et un ami de la famille. Dans la mire de l'enfant un braconnier et le coup part, non pas accidentellement mais avec la volonté de tuer. A partir de ce moment la partie de chasse tourne court. La tension va monter en flèche et les adultes face à ce petit garçon vont entrer en frénésie de reproche en solution radicale, sauf le grand-père qui fort, puissant et insensible semble mieux maîtriser la situation. L'enfant, on le sent n'est que le résultat de son éducation, donnée par ces mêmes hommes, froids, distants et sans aucune empathie. Alors comment finalement s'étonner e ce qui arrive au braconnier finalement dans la tête de cet enfant issu de la tradition de la chasse, animal ou homme c'est du pareil au même.
Ce livre est aussi un parcours initiatique que j'ai vécu comme une épreuve quasi inhumaine. La scène de chasse du cerf est particulièrement sale, dégradante et cruelle. Toute cette barbarie au service du passage à l'âge adulte, c'est cela être un homme ? Les descriptions qui sont le point fort de David Vann sont particulièrement traumatisantes et perturbantes parce que j'étais littéralement fascinée par l'écoute de la voix qui colle parfaitement bien à l'histoire. Bravo à Eric Herson-Macarel, qui faut-il le rappeler est aussi la voix officiel de James Bond en France.
Au fil de mon écoute, je me suis dit à plusieurs reprises que si l'enfant pouvait vivre tout cela, je pouvais bien à mon tour l'entendre. le lieu de toutes les rancoeurs, de toutes les haines : la famille est ici décryptée sous un oeil intransigeant qui ne laisse rien passer. On se confronte, on se bagarre, on se hait. Les conflits qui virent au règlement de compte tout cela s'enchaîne à un rythme soutenu nous laissant sans voix et vulnérable face à un tel déferlement de violence, verbales aussi bien que physiques. le manque d'humanité dans le lieu ou on devrait ressentir amour et compassion ici c'est une famille très dure et sans aucune concession. Un livre à lire absolument qui a fait ressortir de multiples émotions. L'écriture y est rugueuse et âpre beaucoup de phrases juste construites, à peine ébauchées qui misent bout à bout donnent toutes leurs dimensions tragiques à cette oeuvre magistrale. Bonne lecture.

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MON AVIS : Bon ben .. J'ai envie de vous dire : Comme d'hab avec cet auteur : Enorme claque !! C'est du brut, du sauvage, du noir, du nauséeux et du tellement cruel … Une fois de plus avec cet auteur, la mise en avant du problème des armes à feu en Amérique et de la relation qu'entretiennent certains américains avec leur fusil … Une relation fils/père/grand-père menée à son paroxysme et qui ne pouvait qu'apporter cet effroyable dénouement … Bref une lecture violente , carnassière , parfois inhumaine qui vous mènera dans vos retranchements jusqu'à la nausée . Pour public averti donc, quelques scènes de chasse et de dépeçage parfois insoutenables, mais une lecture absolue sur les relations pére/fils , ainsi que la relation des américains avec les armes à feu . Comme tous les David Vann, je vous recommande fortement celui-ci !!
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Et encore un été à lire David Vann, mon auteur fétiche... Oui, je sais, ça ne semble pas a priori une lecture de plage ou de transat sous le soleil d'été, à siroter une petite menthe à l'eau ou un diabolo fraise, mais voilà, David Vann m'accompagne partout, peu importe les contingences ou les environnements extérieurs.
L'intrigue (peut-on réellement parler d'intrigue ?) se déroule en Californie, dans une région immense, aride et sauvage, à la végétation agressive. Comme chaque été, un père se rend dans la propriété familiale pour chasser en compagnie de son fils, son père et un ami (oui, oui, aucune présence féminine dans ce livre, ce qui est bien d'ailleurs l'une des origines du problème). Dès le début du roman ça tourne mal puisque le fils, âgé d'onze ans seulement, tue, sans aucun remord, un braconnier qui se trouvait sur les terres. Alors que va-t-il se passer pendant le reste du roman ? Eh bien, pas grand chose, comme d'habitude chez David Vann. Pas grand chose en terme d'action, évidemment, car en termes de pensées, en termes de descriptions des odeurs, des lumières, de la nature et de l'homme, là c'est le feu d'artifice, comme d'habitude.

L'écriture de Vann est toujours aussi riche et envoûtante. Peut-être encore plus dans ce roman là. On trouvera ici de très nombreuses phrases courtes, sans verbes. Cela donne un rythme très particulier et on a un peu de mal à s'habituer au début. Puis finalement on se retrouve embarqué dans ce rythme lancinant comme la chaleur d'une journée d'été californienne. Les descriptions de la nature sont éblouissantes et précises, je me suis très rapidement retrouvé sur ces terres de chasse, immergé dans cette végétation sauvage. David Vann excelle toujours dans cet art de l'infini comme du minuscule. Il est capable de nous rendre réel un paysage grandiose tout comme une sensation infime ou un bruit particulier, comme cette danse macabre et étourdissante des mouches autour des corps en décomposition. Et oui, l'horreur est toujours omniprésente chez Vann, y compris dans Goat Mountain. Mais cette horreur est bien humaine. Et c'est ce que semble vouloir nous dire David Vann tout au long de son oeuvre. L'homme est décadent. Cette absence de remords chez l'adolescent après son meurtre est bouleversante mais justifiée par cette passion ancestrale de la chasse enseignée dès le plus jeune âge où le rite initiatique consistant à manger les organes du premier cerf abattu est tout simplement traumatisante pour un jeune enfant. Dans cet univers masculin cru et violent, le jeune ado a grandi sans figure maternelle et se retrouve sans repères, livré à une violence qu'il n'a pas réussi à digérer. Pas de jeux vidéos ici mais une réalité de sang et de violence initiée par les parties de chasse avec le père et le grand-père.

David Vann nous montre un reste de famille déchirée, où aucune émotion n'a sa place. Tout est lisse et sans tendresse. La relation entre les trois générations est emplie de haine et de non-dits. le grand père est le centre de l'univers et la façon dont le jeune ado le perçoit est rendue de façon magistrale par Vann. Tantôt démon, tantôt dieu auréolé par des nimbes de lumières dorées (description magique quand le grand-père attrape le corps du braconnier pour le déplacer dans la clairière au coucher du soleil !), le grand-père fascine et inquiète par sa masse corporelle énorme. David Vann nous livre ici des portraits d'une richesse incroyable et d'une épaisseur époustouflante.

Ce qui m'a beaucoup plu aussi dans ce roman, c'est la dimension mythologique et symbolique des personnages. Une scène en particulier m'a particulièrement fait pensé à un épisode de mythe, celui de Sisyphe. Comment ne pas voir autre chose quand le jeune ado, qui vient de tuer son premier cerf, remonte la montagne avec ce fardeau pendant des heures (scène d'anthologie que cette longue tuerie du cerf, dans laquelle on trouvera de nombreuses allusions et références littéraires). Et comment ne pas voir dans ce grand-père une sorte de Géant ou Cyclope ?

De la mythologie à la religion, il n'y a qu'un pas. Et là c'est le carnage... La religion catholique est complètement démolie dans Goat Mountain. Si vous croyez en Dieu, passez votre chemin, David Vann a sorti l'arme lourde contre Jésus et les religions. J'ai été vraiment stupéfait d'autant de violence verbale et idéologique contre la religion catholique dans un livre américain. A croire que tous les américains ne sont pas des grenouilles de bénitiers !!! Franchement, j'adhère aux idées de Vann (notamment sur la violence des religions déjà inscrite dans les récits bibliques).

Je pourrai écrire des pages entières sur David Vann, vous l'avez compris, j'adore. Si vous avez aimé les précédents opus, vous adorerez celui-ci. Si vous ne connaissez pas David Vann, il se peut aussi que vous le détestiez. Je crois que si l'on regarde le nombre de critiques parues sur Babelio au fur et à mesure de la publication des romans de David Vann, c'est en baisse continue. Je pense que les gens doivent se lasser. Pour ma part, j'en redemande !
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Pour son quatrième roman, David Vann n'a pas fini de nous surprendre.

Trois générations se retrouvent sur les terres familiales pour chasser le cerf, épreuve obligatoire pour devenir un homme. le narrateur n'a que 11 ans et la loi californienne n'autorise à tuer un cerf qu'à partir de l'âge de 13 ans. C'était sans compter sur un grand père nihiliste et une loi familiale au dessus de tout, la loi du clan.

Seulement tout dérape dès le début, le narrateur commet l'irréparable, le père complètement dépassé essaye tant bien que mal de remettre les choses dans l'ordre, c'était sans compter sur le grand père véritable bête des montagnes.

Un véritable chef d'oeuvre d'écriture qui nous porte à travers les chapitres sans qu'on puisse deviner où l'auteur veut nous emmener. Avec David Vann on retient son souffle à chaque page. Une écriture haletante et sous tension magnifiquement orchestrée. On retrouve dans les descriptions des paysages une pointe de John Muir et parfois un soupçon de H. D. Thoreau.
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