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3,79

sur 3670 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ami neurasthénique en quête d'aventures primesautières susceptibles d'apaiser les tourments de ton moi intérieur... passe au large, oublie Sukkwan island et va t'inscrire chez les scouts.

Certes il est ici question de paysages préservés, de vie au grand air, youkaïdi youkaïda, de chasse à l'ours et de pêche au saumon qui pourraient, dans un premier temps, faire passer ce récit pour un hymne paisible à la nature sauvage et rebelle de l'Alaska profonde. Nenni, car paradoxalement, au coeur de ce territoire vaste et pur, prend place un huis clos suffocant, un tête-à-tête mortifère entre un jeune garçon et son père, un peu fragile de la cafetière, le père, on s'en apercevra bientôt. Les paysages pré-cités ne seront plus alors qu'un (magnifique) décor pour de glaçantes péripéties dont j'aurai le bon goût de taire – ne me remerciez pas – le déroulement implacable et l'issue non moins sordide.

Difficile d'adorer un livre à la noirceur aussi... réfrigérante, mais difficile aussi de ne pas l'apprécier tant on devine ce que l'auteur a dû extraire de ses tripes pour livrer une histoire aussi sombre et asphyxiante. Alors, pour ceux qui ne l'ont pas encore lue, faites-vous donc votre propre opinion, mais accrochez-vous un peu quand même, on n'est pas chez les Teletubbies là.


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Autant j'ai été séduite par Aquarium autant je me retrouve perplexe à la fin de Sukkwann Island.

Une première partie au coeur d'une nature sauvage et hostile où un fils et son père se lancent dans une cohabitation solitaire durant un an sur cette petite île de l'Alaska. Ils se connaissent peu et mal. Au départ, les occupations au sein de cette île pour survivre accaparent leurs pensées. Puis doucement, la nature du père vient assombrir cette cohabitation. On sent assez vite que ce père ne tourne pas rond. Il semble obnubilé par sa vie couleurs de regrets. Il en oublie son fils Roy, treize ans et déjà si seul.

Quand arrive la deuxième partie, on se retrouve plongé sans préambule ni préparation dans un tsunami très peu compréhensible. C'est brutal, tranché et surprenant.

Que dire de ce roman ? Qu'il décrit à la perfection une atmosphère des plus mystérieuses. Anxiogène, non pas vraiment. Il y a quelque chose de dérangeant dans ce livre car rien n'est clair. C'est je pense un roman qui doit se laisser digérer après lecture. Il questionne sur beaucoup de thèmes: parentaux, les liens père-fils, l'absence, les regrets, la folie ambiante.

J'aurai pour ma part adhéré davantage à cette histoire si comme dans Aquarium, j'avais ressenti une scission entre la lumière et l'ombre avec un peu plus de clarté. Il faut aimer cogiter sur un livre pour déguster toute la finesse de Sukkwann Island. Je préfère pour ma part quand ça éclôt au grand jour sans vous laisser dans une bouillabaisse de questions. Je salue néanmoins le côté nature-writing qui est exploité avec brio.
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♫ Il y a le ciel, le soleil et la meeeer ♪
Y a même une île en plus, c'est cadeau, c'est offert.
Rajoutez-y un père et son fils, naufragés volontaires, et vous commencerez à avoir une assez bonne idée de la colonne vertébrale de ce roman.
Colonne vertébrale méchamment scoliotique vu les emmerdes rencontrées par nos deux Robinson Crusoé lâchement abandonnés par un Vendredi pointant régulièrement aux abonnés absents. Lorsqu'il s'agit de poser ses RTT de fin de semaine, l'est jamais en queue de peloton le lascar!

Une île sauvage en diable, un climat pas franchement en reste, une bicoque susceptible de faire les beaux jours de la page satirique du mag' Maisons du Monde et un plan de survie pour l'année à venir pas forcément foireux mais franchement ressemblant, le tout jeune Roy aura bien souvent l'occasion de se demander ce qu'il était venu faire en cette galère.
Contrairement à Jim, son paternel, venu expier ses fautes de mari volage récidiviste fraîchement largué.

Sukkwan Island, à cheval entre exotisme et promesse d'emmerdes stratosphériques.
Deuxième option vainqueur par KO technique à la 8e reprise.

Rapidement étouffant, ce terrain de jeu qu'est cette île récemment acquise par Papa Jim montrera rapidement ses limites en matière de survie. N'est pas Robert de la tribu des Kawaztihgtykxaxz de Koh-Lanta qui veut.
Elle partait pourtant d'une bonne intention cette aventure familiale.
Un père et son fils, seuls contre les éléments déchaînés. Rien de mieux pour en sortir plus fort...pour peu que l'issue soit favorable.

Si les paysages dépeints ne lassent pas d'ébaubir ou d'inquiéter, c'est selon l'état d'esprit du moment, j'ai constamment été gêné par la maturité de ce gamin de 13 piges largement plus vieux que son arrière grand-père et toujours enclin à se poser les bonnes questions pour finalement prendre les bonnes décisions.

Autre gros point noir sponsorisé par Biactol, ce brouillard perpétuel dans lequel l'auteur plonge ses lecteurs pour ne se dévoiler qu'à la toute fin, épilogue constituant à son tour un énorme grain de sable dans ma grolle droite généralement amatrice de dénouement réaliste alors que ma pompe gauche voue un culte immodéré à l'absurde le plus absolu, étonnant, non?

Si le dépaysement fonctionne à plein, difficile de s'emballer plus que ça malgré un curseur dramatique plutôt bien maîtrisé.
Il aura manqué un je ne sais quoi à ce conte de la folie ordinaire pour que j'en ressorte aussi euphorique qu'un Droopy sous ecsta.

Bon moment, pas transcendant, dixit Valoche Trierwiller...
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Ce livre est un vrai coup de poing, un roman qui fait froid dans le dos. On y fait la connaissance de Jim et de son fils, Roy, qui s'installent sur un île au sud de l'Alaska. Jim a vendu son cabinet de dentiste et veut fuir suite a un deuxième divorce. Si au départ. l'aventure promet des beaux jours en perspective, tout ça vire très vite au cauchemar. Jim est dépressif et ne s'en sort absolument pas tandis que la nature est très hostile dans cette région. Et puis soudain un drame arrive auquel le lecteur est absolument pas préparé. Rien que d'y repenser en écrivant cette critique, j'en ai froid dans le dos..... D'autant que ce drame se déroule sur a peine quelques lignes.

C'est la première fois que je lis un roman de David Vann, et j'ai trouvé Sukkwan Island très réussi. Alors certes, c'est un roman très noir, a ne pas lire par une journée ou vous n'avez pas trop le moral. La première partie est vraiment très réussite, la seconde peut-être un peu longue a mon goût d'autant que le personnage de Jim m'a un peu irrité, son comportement et ses réactions sont parfois un peu étranges mais en même temps c'est un personnage très tourmenté. Un roman noir et dérangeant duquel on ne sort pas indemne.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Oui mais non. Livre en deux parties complètement inégales. Alors ok j'ai passé l'âge de bouder mon brave David. N'empêche, je m'autoriserais bien à amorcer un début de moue vois-tu.

L'idée était pourtant séduisante. A savoir, s'inspirer de sa propre vie. Faut avouer que le suicide de son père alors qu'on n'a que treize ans, ça vous fait chauffer la bouilloire cérébrale. Et comme quinze jours avant, le p'tit David avait refusé de tout plaquer pour voyager avec papa-la-déprime un an en Alaska, ça l'a marqué au fer rouge. Culpabilité, remords, et des tas de questions à jamais sans réponse se bousculaient dans cette tête trop jeune pour un tel drame.
Pour exorciser le mal, rien de mieux qu'imaginer un autre scénario, objet de Sukkwan Island : un ado de treize ans qui accepte de passer un an loin de toute civilisation pour renouer avec un paternel légèrement siphonné du citron.

Vann fait donc renaître ce père instable le temps d'une escapade sur fond de nature à dompter. Thème de la survie subtilement exploité : comment survivre aussi bien à une nature sauvage qu'à une relation plus que bancale. Sans surprise, ça puire le méchant cafard via ce rapport père-fils nébuleux et confus dû au big problème de communication, foi de psy de comptoir. Car, expérience oblige, Vann s'y entend à merveille pour transmettre ce mal-être, ces retrouvailles ratées. Sans se priver de noircir un tableau déjà grisonnant. le point fort.

Mais, malgré un revirement inattendu s'il en est, que la deuxième partie est pénible! Ça tourne en rond sur cette île maudite. On sombre dans un brassage d'air à pleines mimines pour patauger dans un micmac de chagrine détresse et d'auto-apitoiement assommant et fastidieux. Bilan : curseur empathie à peu près au même niveau que le thermomètre de Sukkwan Island
Une fin hâtée et sans saveur vient parachever ce sentiment de "peut mieux faire".
Ce roman m'aura ainsi laissée sur une faim non apaisée. Huis-clos glaçant au grand air glacial pour ouvrir l'appétit. Et bim, on te refile une piteuse glace à l'eau Top Budget en guise de dessert.

Moyenne accordée tout de même. Grâce à l'éclairage bio qui excuse en partie notre David Vann, auteur en autothérapie sur le geste désespéré de ce père parti trop tôt.
En sus, une écriture et une patte narrative pas déplaisantes, loin s'en faut, m'imposent la lecture d'un autre Vann.
Ne jamais juger sur une seule oeuvre m'a dit... mon fidèle Personne. Et je ne peux douter de Personne car Personne ne se trompe jamais.
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Un père et son fils de 13 décide de jouer les Robinson et de partir vivre un an en Alaska, sur une ile déserte où le père vient d'acheter une cabane. On est début juin , ils ont deux gros mois pour se préparer à l'hiver.
Pour autant, Roy, le fils , s'inquiète: Son père, qui pleure la nuit, n'a pas tout anticipé. Loin de là.

Je suis un peu gêné pour exprimer mon sentiment, mais je vais quand même essayer d'être honnête.
Un ado vivant en Californie avec sa mère et sa soeur accepte d'accompagner son père, dentiste en plein coeur de l'Alaska. Pour un an , école à domicile , aucun loisir , aucun contact .Mouais.
Le père, lui , il ne part quasiment qu'avec trois vivres, "sa bite et son couteau".
La bite, elle n'est pas fiable : Deux divorces , des maitresses, des putes : Ce n'est pas ce qu'une épouse attend de cet organe . Enfin , je dis ça de là où je suis.
Reste le couteau. Quand on voit comment il galère à faire deux planches, on ne sent pas le gars qui passe son week end chez Brico dépot. Activité peu compatible avec les putes sans doute.
Et ce gars là, il propose d'amener son fils sur une ile déserte au climat hostile . Et tout le monde est d'accord . On a peine à y croire et cela biaise un peu la lecture.

Et pourtant, l'auteur s'appuie sur son expérience , ce que j'ai appris en lisant ici d'excellentes critiques. Certes dans la vraie vie , l'ado met un terme rapide à l'expérience, ce qui aurait du sens ici . Il n'empêche que l'auteur n'a pas inventé cette histoire ex nihilo.

Alors, on est obligé de reconnaitre son talent de conteur d'histoire où devant la tragédie, il reste sobre et nous fait royalement plonger dans l'abime qui habite le père. Il n'y a pas trop d'apitoiement, la nature est belle, la vie sauvage bien relatée et les relations père fils tellement bien amenées que l'issue semble inéluctable .
Je comprends très bien que l'on puisse fondre et rester devant sans voix devant un tel livre.
Personnellement, le père est tellement hors des clous que son sort m'a laissé de marbre dès l'incohérence du personnage avéré. Ça prend deux pages .
Dans le même style , j'ai préféré le Into the wild dont la trame m'a paru plus crédible. Sans aussi suis je influencé par la sublime d'Eddy Vedder qui porte la bande originale du film.
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Voilà un roman qui m'a bousculée, à la fois par l'histoire qu'il raconte et par l'ambiance angoissante qu'il distille au fil des pages...

Assurément, l'auteur a su m'emmener avec ses héros, Jim et son fils Roy, sur cette île perdue d'Alaska où le père voudrait donner un nouveau souffle à sa relation avec son jeune adolescent: j'ai eu froid, faim et peur!
Dès la première page, le malaise s'installe et m'a déstabilisée. D'initiatives manquées en défaillances avérées, Jim n'a suscité aucune sympathie de ma part et le rapport bancal qu'il entretient avec son fils m'a agacée...
L'événement brutal qui nous fait basculer de la première à la deuxième partie du roman m'a surprise et les descriptions souvent crues qui suivent m'ont un peu écoeurée!

Et donc, même si les émotions suscitées par cette histoire se déclinent plus dans le registre du malaise et de l'incompréhension, j'avoue avoir été bluffée par l'auteur qui sait imposer une ambiance, qui m'a baladée à son gré malgré mon manque d'empathie pour ses personnages et qui donne matière à réflexions une fois le livre refermé!
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C'est l'heure du 'lâcher prise'. Embarquez-vous pour un an, une cabane en Alaska au bord d'une crique sauvage, en compagnie du jeune Roy et de son ex-dentiste de père, inexpérimenté en déprime.

Roy saura-t-il assumer le rôle de psy pour son père?

Je n'ai été que modérément emporté par cette histoire peu crédible, un style assez plat.
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Terrible histoire de famille mais pour laquelle on ne ressent aucune empathie pour le personnage du père aussi dramatique que soit sa situation. Ce personnage m'a été antipathique et pitoyable tout au long du récit, aussi bien dans la première partie où Roy, son fils est le narrateur que dans la seconde où Jim, le père prend le relais. Il essaie de trouver des explications à son comportement alors qu'il n'a aucune excuse. Il a simplement fait de mauvais choix tout au long de sa vie et ne fait que se plaindre de leurs conséquences sur sa vie par la suite. C'est une succession d'auto-apitoiements qui m'a dégoûtée. Loin de le prendre en pitié, on le déteste froidement.
La première partie a cette beauté des grands espaces sauvages dans les descriptions du garçon, malgré la psychologie de l'adolescent un brin tourmenté par ce père tantôt distant tantôt proche et confiant des secrets perturbants à entendre pour un fils.
La seconde partie est une fuite en avant vers une issue courue d'avance et une démonstration de psychologie du déni.
Je ne sais pas trop si j'ai aimé ce livre. C'est remarquablement bien écrit et les paysages hostiles et sauvages permettent de s'immerger dans cet hiver glacial et ce monde de la survie mais le personnage du père est vraiment perturbé, ce qui rend le récit très glauque, malsain à certains moments.
Une percée dans l'âme sauvage du monde et dans ce que l'humain a de noirceur cachée.
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Certains prix littéraires me stupéfieront toujours (prix Médicis étranger).


Il en est ainsi de "Sukkwan island".

Encore plus extrême que "Un hiver dans les rocheuses", voici un hiver avec mon fils dans une cabane de pêcheur blottie dans un fjord, sur une minuscule baie du Sud-est de l'Alaska.

Pensant débarquer "sur une terre féérique, un endroit irréel ", Jim se replie avec son fils pour de longs mois en tête à tête.
Un divorce et sa vie tumultueuse les ont éloignés, pense-t-il.

Etre près de l'eau, voir les forêts vierges, avec ni route ni sentier, sentir l'odeur de la forêt...et blablabla...blablabla.... avoir son fils Roy auprès de lui, seraient les desseins de ce père étrange.

Comme à mon habitude, je ne dévoilerai pas ce qui fait le nerf de l'histoire, de cet homme plus qu'ambigu.

Évidemment, rien ne se passera comme prévu. La nature n'est pas facile à appréhender, surtout quand on foire tout. Mais on aura droit aux longues descriptions de l'installation de la cabane, des ratages, du froid, de l'humidité, des ours volant la nourriture. Les classiques des Éditions Gallmeister dans le grand nord.

Voici donc un genre d'"Indian creek", mais sans les animaux sanguinolinant, sans les chasseurs masculinistes.
La survie, comme dans tout vrai writting nature s'organise et rien ne nous est épargné.

Le roman se partage en deux parties qui placent donc le lecteur tantôt d'un côté du quidam, tantôt de l'autre.
Sauf qu'entre les deux, un événement d'une dramatique intensité nous plonge dans le choc puis le fou, le plus complet.

Je n'en dévoilerai pas plus, mais reconnais que c'est un livre fort, limite, dérangeant qui, par l'expérience extrême entre un père et son fils fait la part belle aux parents toxiques. Sujet tabou et délicat traité ici de manière particulière, mais traité.
Lien : http://justelire.fr/sukkwan-..
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