Je me lance pour la première fois dans la lecture d'un Vargas, sur les conseils de quelques amies... En effet, je ne me doutais pas que cette auteure était si célèbre et si connue pour ses personnages farfelus ! En faisant quelques recherches sur le livre, j'ai pu découvrir tout cela, et avoir encore plus envie de me lancer dans la lecture de ce livre. J'ai lu quelques avis ayant étayé ma curiosité, et j'ai fini par me lancer. le roman policier, ce n'est pas quelque chose que je lis tous les jours. le roman policier par une auteure Française... Qu'est-ce que ça pouvait donc bien donner ? Serait-ce à mon gout ? Pour répondre à mes questions, une seule solution : m'adonner à cette lecture.
Je ne suis finalement pas déçue de cette lecture. Une superbe intrigue menée par une jolie plume, celle d'une femme qui maîtrise son sujet et ses personnages. Elle revisite la question de la peste, cette maladie ravageuse du XVIIème siècle et ne manque pas d'enrichir notre culture, de fait ! Si l'intrigue met un peu de temps à se mettre en place et que l'action et le meurtre ne sont pas à tous les coins de rue, comme on peut le croire face à un roman policier, on reste face à une histoire recherchée, à une intrigue qui amène des questions, à une véritable enquête et une réflexion psychologique qui tourne autour de nombreux personnages. J'ai aimé cet aspect psychologique du livre : celui de se mettre dans la tête du tueur, obsedé par la maladie de la peste, et qui laisse chez ses victimes des puces, avant de les dénuder, de les étrangler, et de les couvrir de charbon.
En plus d'un aspect psychologique, on a l'aspect historique que Vargas donne au roman et qui le rend très séduisant. Elle y décrit l'arrivée de la peste en europe et dans les différentes villes de France, ainsi que la peur de la population face à ce fléau de Dieu, cet inconnu qui peut frapper n'importe qui et à tout moment. Seulement, est-ce vraiment de la peste dont il est question ici ? Ou simplement d'un fou qui pense la semer à tout va ? Peut on croire au retour de cette réelle maladie en plein Paris ? En tout le cas, on observe, de la même manière que par le passé, l'affolement, la peur, la panique des populations face à une telle maladie. En y réflechissant bien, j'ai trouvé que Vargas n'avait pas tort : face à une maladie capable de tuer une grande quantité de personnes, et contre laquelle on ne peut rien, il est presque certain que toute la France paniquerait, même au jour d'aujourd'hui.
J'ai donc été frappée par cette vérité au travers de son texte. Vargas maîtrise non seulement son sujet, mais jongle aussi dans le temps. Elle nous fait revisiter le passé tout en songeant au présent. de plus, ses personnages sont tous extrêmement poussés et séduisants. Joss le Guern, ancien capitaine qui fit nauffrage, est le Crieur. C'est lui qui reçut les fameuses lettres contenant des messages annonciateurs de la peste, et qui les cria à tout le monde sur la place. C'est une personnalité unique, doté d'un jemenfoutisme extrême, qui n'est la que pour faire son boulot : crier les nouvelles. Decambrais, lettré et ancien taulard, met le doigt sur l'affaire et sur ces annonces spéciales, et décide de déméler cette histoire de peste, tout comme Adamsberg, commissaire de la brigade criminelle, lorsqu'il découvre ces fameux chiffres quatre déssinés sur les portes des immeubles. Pourquoi le chiffre quatre ? Quel est le rapport avec la peste ? Petit à petit, les affaires se croiseront et s'entrecroiseront, et dans un tourbillon de personnages tous les plus loufoques les uns que les autres, Vargas nous entraînera finalement dans une belle enquête.
Si j'ai trouvé que l'action manquait parfois, il est nécéssaire de se rappeler que Vargas a su largement compenser par son style avec ses personnages uniques et cette recherche constante de réponses, qui ne passe pas forcément par des altercations violentes et des meurtres incessants. Ce qui rend le policier intéressant, c'est la personnalité des caractères et la manière dont ils réagiront face aux evênements. En bonne blogeuse, je ne vous livrerai évidemment pas le nom du tueur, ni aucun démélé de l'intrigue, mais je me contenterai de vous conseiller ce roman, qui est une bonne découverte.
Une dernière chose à rajouter, qui m'a beaucoup plu, c'est l'ambiance constante. Comme au "bon vieux temps", beaucoup de personnages parlent un langage un peu négligé, rapide, bref, mais concis. Ils s'expriment comme ils le veulent, sans se soucier de ce que les autres pensent d'eux. En plein Paris, on se croirait dans un vieux port au milieu de vieux marins, et j'ai beaucoup apprécié cet aspect. C'est comme si le vieux Paris renaissait au travers des personnages et de la manière dont l'enquête se déroule. On a donc la un style particulier, une
Fred Vargas avec une plume bien à elle qui sait séduire !
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