Ah mon premier
Fred Vargas ! Il était temps ! J'en avais marre des gens qui me demandaient régulièrement : « Tu lis Vargas ? » « Heuuu non » « Quoi, tu n'as jamais lu un seul livre de Vargas ? » « Heu ba non ». « Vargas est une femme ?!!! ». Aux vues de ces terribles lacunes, je me suis dit que j'allais me lancer, j'ai donc acheté un des plus connu : «
Pars vite et reviens tard ».
Verdict : j'ai vraiment bien aimé.
J'ai tout de même eu un peu de mal à rentrer dedans, disons que les 60 premières pages ont été un peu longues. Il faut dire que le premier meurtre arrive assez « tard » dans l'histoire et que toute la mise en place de l'histoire du pourquoi du comment Joss le Guern est devenu Crieur est légèrement longuette. Vous vous demandez ce qu'est cette histoire de Crieur hein ?!
Entre nous, on aurait pu nous expliquer ce qu'est un Crieur en quelques pages, pas besoin de chapitres entiers ! du coup, je vais vous le dire en deux mots, ce qui m'évitera en plus de vous gâcher l'histoire du pourquoi du comment Joss le Guern est devenu Crieur. Un crieur est une personne qui vient crier les nouvelles qu'on lui demande de faire passer sur la place publique, en l'occurrence ici, sur la place Edgar Quinet à Paris. Ce sont donc toutes sortes de nouvelles et qui n'ont plutôt rien à voir avec les actualités, pour ça il y a les journaux ! le métier de Crieur avait disparu depuis bien longtemps mais Joss le Guern, un de nos héros, a remis ça au gout du jour et cela plait beaucoup dans le quartier.
Le principe : vous écrivez votre nouvelle sur un bout de papier que vous glissez avec une pièce de 5 francs dans la petite urne mise à disposition et hop le tour est joué ! C'est vrai que c'est plutôt sympa : à heure fixe, Joss monte sur sa petite estrade et crie les nouvelles que vous lui avait données.
La chose que notre héros ne se doutait pas, c'est que son métier allait le rendre célèbre. En effet, l'histoire débute réellement avec d'étranges nouvelles que Joss doit faire passer : des espèces de bouts de texte sans queue ni tête qui semblent être tirées d'un livre. Ces nouvelles sont spéciales, régulières et bien payées. Même si personne n'y comprend rien, c'est toujours bon pour les affaires de Joss le Guern. Un jour, Decambrais, un conseiller en choses de la vie, qui vit également sur cette place, trouve l'origine des bouts de textes criés par Joss : un recueil sur la peste. Plus le temps passe, plus Decambrais se rend compte que ces nouvelles annoncent rien de mois que la peste, la mort noire... Flippant quand même non ?! Decambrais embarque alors Joss le Guern pour aller trouver Adamsberg, un flic tout à fait particulier qui vient d'être promu commissaire de la brigade criminelle. Certes, il n'y a pas de crimes mais mieux vaut prévenir que guérir selon Decambrais !
Adamsberg, plutôt du genre tête dans les nuages et son assistant Danglard se divertissent quant à eux avec des histoires de quatre tagués dans différents immeubles de la ville. Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Jusqu'au premier meurtre. le cadavre est retrouvé nu, couvert de charbon noir et de puces de rats dans un immeuble tagué. Coïncidence ou pas ?!! Ni une, ni deux, la presse s'empare de l'affaire et sème un vent de panique dans la capitale en annonçant la prochaine épidémie de Peste. Les cadavres s'enchainent et le Joss le Guern continue de crier des nouvelles qui parlent de Peste, l'enquête est lancée !
Fred Vargas nous propose là une intrigue tout à fait particulière, il fallait y penser. On est vite pris dans l'histoire, les pages s'enchainent, le lecteur est mu par une terrible curiosité qui ne vous lâchera pas jusqu'à la fin. Comment Adamsberg et Danglard vont-ils se dépatouiller avec tout ça ?
Les personnages sont hyper attachants. J'ai presque eu envie de déménager pour aller m'installer Place Edgar Quinet et entendre les nouvelles de Joss le Guern, de même que j'ai eu fortement envie d'aller boire un café avec Decambrais pour qu'il m'explique un peu la vie. Idem pour notre commissaire et son assistant, un duo de choc insolite non dénué d'humour. On fini par avoir l'impression de faire partie de la vie quartier et je trouve que c'est très représentatif d'un bon bouquin, bien écrit : on y est, on est dedans !
En plus et c'est gratuit, vous apprendrez des choses sur la Peste, vous sortirez de votre lecture moins bête !
Petit hic : notre bon commissaire inculpe quand même « le présumé coupable » sur la base d'une intuition, c'est un peu tiré par les cheveux ! le reste se tient. Tu m'étonnes, le plus dur c'est quand même de trouver un gus à mettre en garde à vue pour le faire parler ! Tiens on va faire ça sur une intuition !
Pour conclure : style sympa, rythmé et ponctué par l'humour qu'il faut, histoire originale, personnages attachants : un petit polar qui va bien ! Merci
Fred Vargas pour ce 1er roman découvert, je ne manquerai pas d'en lire d'autres !
Lien :
http://www.nola-tagada.fr/ca..