Seuils

Au croisement de la poésie, de la nouvelle et de la sociologie, 29 textes courts, 29 descriptions d'intérieurs de tous âges et de toutes conditions. Pauvre ou bourgeois, vaste ou étriqué, rangé ou négligé, chaque lieu est unique et en dit plus long sur ses occupants absents qu'une longue notice biographique. Ici, « des escaliers aveuglés», « une porte épaisse », « des murs de plâtre nu »… c'est que dans une chambre, « la mort est en train »… Là, des « volets vermillons », « des meubles vitrifiés, protégés par des napperons de papier », « un sofa de Skaï écarlate » montrent qu'« on essaie de faire comme tout le monde mais [qu']on n'a jamais été comme tout le monde. »
Le regard de Véronique Vassiliou est aigu, sa plume tour à tour précise et imagée, goguenarde et discrètement pessimiste, et il n'est pas rare que derrière les objets usagés, sous la peinture écaillée, se fasse jour une autre réalité, plus inattendue et beaucoup plus poétique.
Un très beau texte.