Cette pièce est un canon à proton théâtral qui explose tout sur son passage. Sa cible ? Les violences au pluriel. L'auteur ratisse large au gréé des scènes, même s'il ne se cache pas de présumer que le noyau dur semble être l'institution scolaire. D'un conseil de discipline abjecte, en passant par des personnages tellement démontés qu'ils en deviennent presque fantastiques (la fille sans visage, le garçon invisible), la théâtralité opère de multiples manières. Empathie, espoir, lumière ? Désolé, il faudra chercher ailleurs, c'est H.S ! L'humanité s'exprime là où on ne l'attend presque plus, dans le cri de révolte du gamin dont son harcèlement a été initié par un prof et qui le met devant sa réalité, face au tableau noir des discriminations. La seule chose que le fonctionnaire répond, c'est "Tu le regretteras" et il le regrette déjà, en effet. C'est foudroyant, perturbant, mais un mal nécessaire. Qui aura le courage de monter cette pièce et surtout de soutenir la création d'un tel texte ? Quelque en soit la réponse, elle justifie l'existence de celui-ci. Bravo aux éditions Quartett de soutenir une telle création littéraire.
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