Un vieux livre, écrit en 1937, que j'avais découvert au fond de ma bibliothèque, dont je déplore être le seul lecteur sur Babelio. Bien sûr, il existe sûrement des ouvrages plus récents pour conter la vie du commandant Jean-Baptiste Charcot qui, à bord de son navire au nom séduisant et invitant à l'aventure, le "Pourquoi-pas?", a parcouru les océans, plus précisément vers Arctique et Antarctique. Il est mort en mer en héros. le style, peut-être ancien, de ce livre, conforme à son titre, m'a beaucoup plu.
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Charcot se meut dans la joie de l'action qui est communicative, et inventive aussi. Près de lui, un équipage perçoit à la fois sa sécurité d'avoir un chef qui a tout prévu et dont l'ingéniosité n'est jamais à court, et son bien-être moral de se savoir au fond de toutes les préoccupations du maître du navire.
Et puis, le poison de solitude, épars dans l'air ambiant, qui va peut-être s'abattre sur ce petit noyau humain, bouillon de culture trop tentant, et puis les affolantes nuits de tempête, où la glace cogne à coups sourds contre la coque, tandis que les icebergs, fantômes vivants, guettent ces innocents au passage.
Charcot, souriant et simple comme toujours, écoutait mourir en lui les derniers échos des grandes tempêtes et des angoisses du Sud...
En cette époque sensible et nerveuse, remuée de courants divers, où l'opinion s'accrochait avec une ferveur orageuse à des idées ou à des visages, la carence française dans le grand steeple-chase polaire était amèrement ressentie. Peut-être le vengeur de cette humiliation nationale allait-il se lever enfin. Le murmure d'espoir se précise sur les syllabes d'un nom : Jean Charcot.
Petites Féroé lointaines et menues, déjà vous nous avez livré le secret spirituel qui, des voyages de Jean Charcot, fera ce bloc merveilleux, translucide comme une histoire sans tache et passionnant comme une légende.