Nous sommes en 1855, le 8 août exactement, à Paris.
Gustave Eiffel est fraîchement diplômé de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures. Il n'est pas encore le grand homme qui va laisser son empreinte dans la capitale. Trop jeune et inexpérimenté malgré son diplôme, il n'a toujours pas d'emploi. Mais c'est décidé, aujourd'hui, il va en trouver un!
En feuilletant le journal, une petite annonce dans la rubrique “divers” l'interpelle :
“Société très fermée recherche esprits logiques et coeurs aventureux
48° 51' 50 N
2° 19' 52 E
9 M
08.08.1855
13.45 “
S'il a l'esprit logique, il a un peu moins le coeur aventureux mais cette annonce énigmatique intrigue le jeune Gustave. Assez facilement, il la décode et se retrouve parmi d'autres pour des tests de recrutement pour le moins étranges. Il les réussit, sans trop savoir comment. Et Gustave découvre alors l'existence de la S.S.S.S.S.S. Après réflexion, Gustave décide d'intégrer cette “société super secrète”. En compagnie d'Alfred Nobel, recruté en même temps que lui, et coaché par Louis Pasteur (que l'on retrouve avec plaisir),
Gustave Eiffel va entamer une formation rude et intense. Contre toute attente, il ne s'en sort pas si mal que ça et une première mission lui est confiée. Pour Gustave, sa vie prend alors un sacré virage. Fini le calme et la stabilité… son quotidien sera plutôt fait d'aventure, de surnaturel, de mystère et surtout de danger. Est-il coulé dans un acier assez solide pour faire face et survivre à tout cela?
Alors, qu'en ai-je pensé?
J'ai été très heureuse de retrouver le style vif, incisif et piquant de l'autrice. Des jeux de mots en veux-tu en voilà ! Des mots inconnus, scientifiques et métallurgiques à gogo. Des dialogues boostés à grand renfort de calembours. Mais stop, il ne faut pas que je “métal” trop moi non plus…
Bref, son style bien à elle n'a rien perdu de son charme.
Côté intrigue, elle est plutôt bien ficelée. (bon je me suis doutée de certaines choses mais ca n'a en rien gâché ma lecture) L'autrice nous entraîne dans une aventure tout à fait divertissante.
Cependant (ah, ça se gâte...non, non pas tant que ça, rassurez-vous), avant que l'on soit dans le coeur de l'action, j'ai trouvé que c'était un peu long à démarrer. le recrutement, la formation de
Gustave Eiffel sont bien décrits mais peut-être un peu trop… En revanche, une fois que Gustave débute sa mission, tous les ingrédients essentiels pour que l'ennui trépasse sont réunis : amour, action, plans machiavéliques, un peu de violence (oui, il y des coups de plaques métalliques, quelques clous plantés et des morts par-ci par-là) et de l'humour.
Le héros, qui n'en est pas un au départ, est mis à rude épreuve et va se dépasser pour mener à bien sa mission en laquelle personne ne croit vraiment.
Donc honnêtement, pas de déception pour moi avec
Gustave Eiffel et les âmes de fer.
Mais du coup, parce que je ne peux pas m'empêcher de comparer (et ce n'est sans doute pas bien mais je l'ai dit je ne peux pas m'en empêcher) ce ne sera peut-être pas mon préféré. Il faut dire que la barre était très très haute avec les deux autres. le premier
de cape et de mots faisait évoluer l'héroïne dans un univers (celui de la cour et de ses manigances) qui m'avait énormément plu.
Louis Pasteur contre les loups-garous offrait le renouveau avec une autre époque, un autre genre. Ici, le plaisir n'est pas entaché (vraiment) mais la surprise n'y est pas autant. Il faut quand même bien avouer que j'ai aimé me retrouver à Paris avec
Gustave Eiffel et que j'ai encore appris beaucoup de choses.
Et puis on ne peut pas enlever à
Flore Vesco sa verve incroyable et son écriture parfaitement maîtrisée. Je reste fan.
Alors ne m'en veuillez pas
Flore Vesco si par le plus grand des hasard vous lisiez cette chronique. Gustave et les âmes de fer est sans conteste un roman réussi et franchement amusant.
Je continuerai à chanter vos louanges encore longtemps.
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