ONE LAST TRIP
EHPAD
Cinq lettres qui claquent. Sources de peurs, de fantasmes, d'inévitable que l'on veut éviter !
Yvonne, le pied encore sûr, alerte et la caboche encore claire se résout à emménager dans un EHPAD. C'est le début d'un périple touchant, haletant et troublant.
Cette BD sensible touche au coeur. D'abord par sa subtilité, l'établissement n'est pas montré comme le vestibule d'un enfer promis. Un endroit où de belles personnes veillent, où d'autres régulent mais certainement pas un mouroir infâme.
le plongeon tiendra toujours cette note sensible et subtile, ne pas être un slogan, un manifeste, ne pas traquer nos larmes.
Et c'est bien pour cela que nos gorges se serrent. Et on y songe. le devenir de nos aîné.e.s a ceci d'universel que nous serons tous concerné.e.s. Quel vieux serai-je pour dire les choses ? Avec de beaux restes pour continuer dans le franc et direct ?
Si je pouvais ressembler à la bande d'Yvonne des Mimosas, je n'en serais pas trop triste. Car la BD de
Séverine Vidal et Victor l'Pinel est également joyeuse, échevelée. Car la solitude est la dernière crasse que peut nous faire l'existence.
De petites touches en cases colorées,
le plongeon fait songer à un instant de grâce suspendu. Une fugue, un moment de liberté volée, un dernier plongeon, une chute n'est pas toujours dommageable. Réhabiliter la chute n'est pas un mince exploit, surtout quand quelqu'un nous rattrape quand on tombe.
Cette BD me rappelle quand je me lançais du ponton pour faire une bombe dans un lac, l'été. La face éclaboussée, les joues mouillées, sourire et larmes mêlées...
Merdum... J'ai omis de remercier Babelii et les editions
Grand Angle pour cet envoi... Chaleureux mercis...