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3,88

sur 5491 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire de Delphine, la narratrice, une romancière que l'immense succès rencontré lors de la publication de son dernier livre- autobiographique- consacré à sa mére, laisse pétrifiée, désemparée, immobile, en quelque sorte , devant un clavier d'ordinateur ou une page blanche.
Impuissante-:"Que vas- tu? Que peux - tu écrire aprés cela?. C'est la question qu'elle se pose silencieusement. Et insidieusement ou de front, les personnes qui l'entourent et les nombreux lecteurs qu'elle rencontre....
Delphine se sent lasse, tracassée, vacante, tourmentée aussi par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille à la vindicte du public....
Devenue " ce terrain si friable, si meuble, si fragile", une certaine L va s'emparer de cette impuissance, remplissant le vide par la séduction-la possession- Tout de suite, L, entrée dans la vie de Delphine au bon moment, prend tout en main, exerçant une véritable attirance, une fascination certaine, " une douce emprise intime et troublante".
Elle se découvrent des affinités électives, Delphine s'attache à L, se confie, affectueusement, rêve de ressembler à cette personne ressource " qui offrait son temps " comme aucune autre personne de ma connaissance...."
C'est chaleureux, idyllique , c'est évidemment trop beau....
En fait, l'auteure, d'une façon trés habile, distille les indices d'un grave disfonctionnement : la prise de pouvoir toxique d'un individu sur un autre....
Elle nous parle de litterature, de désarroi, de sidération et de solitude.
Elle met en scène un double d'elle même, en jouant de la fragilité des frontières qui séparent la fiction et le réel, le rapport à la narration et à l'imagination, en mêlant souvenirs et inventions romanesques....
Un récit intime déroutant et génial à la fois, dans lequel la fiction rattrape le réel ou l'inverse.....
Le lecteur, fasciné, tendu, en alerte, se pose nombre de questions:
Quel est le sens de la littérature?
Quel est le réel?
Quelle est la fiction?
Une réflexion brillante sur l'écriture,la manipulation mentale, le doute, la folie, l'emprise, la panne d'inspiration.

Une montée en puissance magistrale aidée par une êcriture simple et fluide, oú les mots sont finement choisis !
Un thriller psychologique particulièrement bien amené, puissant avec en plus , un réel enjeu intellectuel!
Quel talent! Du grand art !
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Je découvre cet auteure Delphine de Vigan à travers ce dernier titre. Dans cet ouvrage on ne sait plus vraiment qui a manipulé qui, c'est un jeu de dupe entre Delphine et L, jeu d'équilibriste entre réalité et fiction. C'est une véritable introspection que mène L. à travers Delphine, elle sait tout d'elle, il finit par prendre possession de sa vie. Pourtant, Delphine essaie de se rassembler tant bien que mal, mais rien n'y fait. Elle est sous son emprise.
De, toute façon elle n'est plus capable d'écrire un mot. L. mystique, toujours là au bon moment, l'isole de tous ses amis. Delphine devient un "fantôme" dont L. est son ombre. Delphine revient peu peu à "elle ?" Dans des circonstances troublantes et dramatiques....L.disparait.

C'est un livre déroutant car jusqu'à la dernière page, le lecteur s' interroge sur la part de vérité de ce récit. Delphine de Vigan a écrit de façon tellement intimiste qu'elle oscille entre fiction et réalité et joue avec le lecteur.

C'est très bien écrit, troublant et on se prend au"jeu"....un vrai bon livre de la rentrée littéraire !

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Au départ, une rencontre. Delphine, écrivain en plein désarroi face à la page blanche se prend d'amitié pour L. rencontrée par hasard lors d'une soirée.
Peu à peu naît entre les deux femmes une relation amicale quasi fusionnelle.
Sauf que L. n'est pas une amie comme les autres, mais une sorte d'araignée qui tisse sa toile autour de sa proie pour mieux l'emprisonner.
Le piège se referme inexorablement. Les bons conseils sont si précieux, surtout lorsqu'ils touchent au travail d'écriture. Car, objectivement, cela vaut-il encore la peine d'écrire si on se sent incapable d'écrire un livre majeur, celui que les lecteurs attendent après le succès du précédent opus de Delphine.
Le piège se met en place, plongeant la narratrice dans la dépression et propulsant L. au rang de bienfaitrice attentionnée.

Peu à peu je me suis également sentie prisonnière de cette étrange histoire me demandant qui manipulait qui.
L. manipule Delphine, laquelle joue avec les nerfs de son lecteur, le plongeant dans un questionnement sans fin. Où s'arrête la réalité ? Où commence la fiction ?

Dans ce thriller psychologique haletant, Delphine de Vigan bluffe son monde avec son sens du suspens et de la mystification.
Du grand art !
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Delphine de Vigan se met en scène personnellement pour nous faire partager plus qu'une mésaventure, un horrible cauchemar.
Elle rencontre une dame qui l'admire et essaie de lui redonner le goût à l'écriture. Ce personnage va littéralement la vampiriser, prendre possession de sa personne.
Tout ceci est écrit dans une ambiance mystérieuse et très habilement menée.
On se pose la question de savoir si le personnage central fait réellement l'objet d'un harcèlement ou si elle est victime d'un dédoublement de la personnalité.
Delphine de Vigan mêle habilement la réalité et la fiction.
Pour ma part, je me suis sentie beaucoup plus à l'aise quand j'ai choisi que tout ceci n'était que fiction et très bien menée, vous pouvez me croire.
J'ai beaucoup apprécié le clin d'oeil du mot" FIN" suivi d'un astérisque.
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Près de 500 pages englouties en moins de 48 heures, c'est dire si j'ai aimé ce livre ! Impossible de le lâcher !

Delphine de Vigan y raconte la période qui a suivi le succès de son précédent livre, Rien ne s'oppose à la nuit, consacré à sa mère disparue.

Suite à ce succès inattendu, elle ne parvient plus à écrire. Bien plus qu'un banal syndrome de la page blanche, le blocage est total.

Un jour, elle rencontre une jeune femme prénommée L. Une amitié nait entre les deux femmes. Mais telle une tumeur, la complicité du départ va s'avérer de plus en plus invasive jusqu'à devenir une véritable emprise…

Une habile construction en trois parties, Séduction, Dépression et Trahison, un jeu permanent entre réalité et fiction, une écriture addictive et une tension qui va crescendo font de ce roman un véritable thriller psychologique qui joue avec nos nerfs jusqu'à la dernière page et même au-delà.

Un énorme coup de coeur, le roman réussi d'une manipulation, D'après une histoire vraie

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Je regrette tellement de ne pas avoir lu le dernier ouvrage de l'auteure afin de m'imprégner pleinement dans cette histoire mais cela ne gêne pas forcément le lecteur dans la découverte de cet ouvrage. Il comprend néanmoins l'essentiel, à savoir que Delphine de Vigan, à la fois auteure et personnage principal de ce livre a écrit un livre sur sa vie et dans lequel il est question de sa mère. Cet ouvrage aurait non seulement remporté un immense succès mais, ce, pas pour le bonheur de tous car quelqu'un apparemment, a l'air de lui en vouloir sans vouloir se dévoiler ouvertement. de simples petites lettres anonymes qui vont cependant faire beaucoup plus de ravages sur le moral de l'auteure qu'elle ne voulait le croire. de plus, après l'écriture de ce dit roman autobiographique, l'auteure-protagoniste se voit contraint par la peur de la feuille blanche (la peur de tout écrivain), je dirais même plus, incapable de se tenir installée devant son ordinateur sans être prise d'horribles nausées ou même de tenir un stylo. Et cela concerne également le courrier administratif, les e-mails et tout le reste...Aussi, l'arrivée de L. dans sa vie va être d'abord pour elle une immense joie. Non seulement, cette dernière va répondre à sa place, régler les factures et autres liasses de documents qui s'entassaient sur sa table de travail mais...et oui, vous l'aurez deviné, il y a toujours un Mais. Si L. n'était pas réellement celle qu'elle prétend être, à savoir une amie qui l'inciterait à reprendre son travail d'écriture et à se débarrasser de ses peur qu'ils l'envahissent dès qu'elle s'approche de son outil de travail ?
Si L. était en réalité bien plus imposante que ce au quoi Delphine semblait s'attendre ? Bon, je ne vous en dirai pas plus car je sens que j'en ai déjà trop dit...à vous, chers lecteurs, de prendre le relia et de découvrir cet ouvrage absolument extraordinaire qui tient le lecteur en haleine de la première à le dernière ligne.

J'avoue néanmoins que j'ai ressenti un certain malaise en lisant ce dernier car il m'a fait penser à un film que j'avais vu étant adolescente et qui s'appelle, si mes souvenirs ne me font pas défaut, "Jeune femme recherche appartement" et qui m'avait mise vraiment très mal à l'aise tant je l'avais trouvé malsain. Cela vous dit quelque chose ? Heureusement, rien de tel ici, je vous rassure mais une écriture et une histoire qui ne laissent pas indifférent ! A découvrir !
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La narratrice, auteure fragilisée par une dépression fait la rencontre d'une femme qu'elle nomme tout simplement L.
où le lecteur peut entendre "Elle".
Delphine est en panne d'écriture, L. propose de l'aider, elle écrit déjà pour d'autres personnes auparavant, elle obtient donc l'accord de Delphine.
Elles vont donc s'installer toutes deux dans un endroit calme, très calme.
Dans son roman Delphine de Vigan mêle à merveille fiction et réalité.
Elle prête son prénom, la narratrice est elle-même auteure, elle sème le doute dès le préambule, nous amène à réfléchir et guetter les indices.
Elle emprunte quelques éléments de la réalité pour en faire une fiction inquiétante.
Quand peut objectivement commencer l'inquiétude du lecteur et se terminer ?
L'histoire qui nous est racontée fait froid dans le dos.
Mais comment distinguer le vrai du faux ?
C'est la question que l'on se pose tout au long de la lecture.
La narratrice nous emporte dans son histoire, un peu comme avec une information médiatique surprenante, invraisemblable, de ces histoires qui posent des questions tant sur la véracité des faits que sur l'équilibre psychologique des personnages impliquées.
La frontière entre réel et folie est posée.
L'obsession de la quête de vérité nous ronge.
La narratrice réussit brillamment à nous entrainer dans un thriller psychologique haletant du genre fantastique.
La dramaturgie est construite à la perfection.
Le lecteur passe par tous les stades du doute et par toutes les émotions, angoisse, peur, compassion.
Un livre qu'on ne peut lâcher que lorsqu'on le termine, si je me souviens bien, il est assez épais mais se lit rapidement, tant on a envie de savoir...
Un roman que je recommande aux amateurs du genre et de l'autrice.
Je crois qu'il est précédé de "Rien ne s'oppose à la nuit" que je vais m'empresser de découvrir.



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Je ne suis pas sûr que ce soit moi qui écrive en ce moment cette chronique. Peut-être est-ce quelqu'un d'autre ? Un double, mon double, quelqu'un qui se serait emparé de mes gestes, de mon ordinateur, de mes pensées, peut-être de ma vie aussi. J'y pense fortement depuis que je viens de refermer ce livre d'un intensité dramatique haletante...
Mais alors, si ce n'est pas moi, qui est-ce donc ? Peut-être est-ce ce fameux J. que j'ai croisé l'autre jour dans un bar. Nous avons entamé la conversation de manière spontanée et naturelle. Très vite, nous sommes arrivés à parler de livres, de nos lectures. Je lui ai même avoué que j'étais abonné à un réseau social de lecteurs, Babelio, et que de temps en temps il m'arrivait comme d'autres d'écrire des chroniques, essentiellement sur mes coups de cœur. Nous avons fait le constat que nous partagions beaucoup de points communs, notamment sur la littérature...
Nous avons poursuivi la conversation chez moi, dans le salon. J'ai ouvert une bouteille de vin rouge. Quand je suis revenu de la cuisine, la bouteille d'une main et les deux verres de l'autre, J. se tenait debout devant ma bibliothèque, sa main effleurait l'arrête des livres, de temps en temps il en sortait un du rayonnage pour le parcourir rapidement, s'arrêter à une page... Il m'a demandé ce que je lisais en ce moment. Je lui ai alors parlé du livre dont je venais juste d'achever la lecture, D'après une histoire vraie, de Delphine de Vigan. Il ne le connaissait pas. Il m'a demandé de lui raconter le récit...
Mais comment parler d'un livre dont l'intrigue ressemble à un dédale de chemins, un labyrinthe dont les murs sont des miroirs où celui qui avance ne sait plus qui apparaît en face de ses pas ?
Je lui ai alors raconté le début du récit. La narratrice est une auteure célèbre, Delphine. Son compagnon François est chroniqueur littéraire à la télévision... C'est dans la maison de campagne de ce dernier qu'ils aiment à se retrouver. De temps en temps François part faire des reportages aux États-Unis sur les écrivains outre-Atlantique. Après son dernier livre parlant de sa mère et qui a connu un vif succès, Delphine se trouve désormais devant une page blanche, incapable d'écrire. Elle continue de fréquenter des salons du livre, elle parle, elle dédicace son dernier ouvrage, tout va bien, mais c'est une façade. Un soir, sur un de ces salons, elle fait la rencontre d'une femme, L. qui l'impressionne immédiatement par son charisme. C'est alors que J. m'interrompe dans mon propos. Tu es sûr que c'est un roman ? me demande-t-il. Toutes ces personnes existent réellement. C'est donc une histoire vraie...
Mais je reprends aussitôt le cours de mon récit, souriant simplement à son interrogation...
Les deux femmes se lient d'amitié. Il y a parfois des amitiés dangereuses. L. prend vite l'ascendant dans la vie de Delphine. Le lecteur se rend compte peu à peu que cette relation ressemble à une emprise, une toile d'araignée que L. tisse progressivement autour de Delphine, de son quotidien, de son existence ; « une sorte de méduse posée sur une partie de l'âme », comme l'écrit la narratrice... Delphine semble ne pas s'en apercevoir, du moins pas tout de suite. L. se rend indispensable au désarroi de Delphine, à tel point qu'elle manque à Delphine quand cette dernière perd pied dans sa vie, se pose des questions. L. devient vite le double de Delphine, une personne qui lui devient indispensable, comme l'eau et l'air... L. encourage Delphine à reprendre l'écriture, retrouver l'inspiration mais d'une tout autre manière qu'auparavant, en tenant à distance cette fois la vérité telle qu'elle existe. L. devient vite son double...
Mais il arrive aussi que les toiles d'araignée changent d'endroit, migrent...
J. m'a demandé si je pensais en écrire une chronique. Je lui ai alors avoué, un peu gêné, que je ne parvenais plus à rien écrire depuis la fin de l'été. C'était la page blanche. Cette confidence a eu l'air de l'émouvoir. Je l'ai vu réfléchir durant quelques secondes puis brusquement son visage s'est éclairé et il m'a alors proposé d'écrire celle-ci à ma place ; nous en étions déjà au troisième verre.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai accepté. Il était très convaincant. Tu vois bien que nous avons plutôt les mêmes goûts, m'avait-il dit. Je lui avais alors fait lire sur Babelio toutes les critiques que j'avais rédigées, notamment celles écrites durant l'été dernier, période durant laquelle je m'étais vraiment senti inspiré. Cela lui plaisait.
Au quatrième verre, J. était déjà devant l'ordinateur, dans mon bureau. Il m'a alors demandé de me dire ce que je pensais réellement du roman.
Alors les mots sont venus très vite.
C'est un récit romanesque qui nous plonge peu à peu dans l'abime de l'âme de la narratrice. C'est une forme d'impudeur qui parfois nous dérange habilement. Le procédé narratif est vertigineux. Comment faire la part des choses entre l'illusion du vrai et la réalité de la fiction ? Ou bien l'inverse peut-être. Bientôt et jusqu'au bout, le lecteur que nous sommes se perd aussi, trébuche, se regarde dans ce labyrinthe de miroirs et ne sait plus qui il est vraiment...
J. m'a regardé, c'est lui qui était gêné maintenant, comme si ce récit venait faire écho à notre rencontre, et alors je me suis demandé ce qu'il faisait là, qui j'étais réellement. C'est comme si l'un et l'autre, nous comprenions ce qui nous arrivait... Étais-je déjà sous son emprise ? Ou bien était-ce seulement l'effet du vin ? Pendant quelques instants, j'ai eu l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Je me suis alors éloigné de J., je suis revenu au salon, mon esprit vacillait et c'est là que je me suis assoupi sur le canapé...
Plus tard, c'était le lendemain matin... J'avais dormi sur le canapé. J'avais un mal de tête terrible. Je me suis rappelé la scène de la veille, je suis revenu à l'ordinateur encore allumé. J. semblait avoir disparu du paysage. J'ai ramassé la bouteille vide, mon verre, je ne sais pas ce que J. avait fait du sien... Peut-être avait-il fini la soirée seul dans le jardin. Je finirais donc par retrouver son verre plus tard...
Sur l'écran de l'ordinateur, il y avait un texte, quelque chose qui tenait la route, quelque chose que j'aurais pu écrire, quelque chose qui me ressemblait. Tout était dit, là dans ce billet, l'errance de la narratrice, cette façon d'être à la fois distante et captive de son récit, vulnérable et improbable dans sa capacité à rebondir, à jouer avec le lecteur. N'est-ce pas plutôt ce dernier qui est pris dans cette toile d'araignée que nous tissent toutes deux, Delphine et L., dans une connivence diabolique ? Tout était dit là, cette plongée abyssale dans les méandres de l'âme... J'ai alors songé à J., j'étais admiratif de sa sensibilité d'avoir su saisir en quelques instants volés ce que je ressentais de ce livre et que je n'avais pas su jusqu'à présent traduire en mots posés dans une chronique.
Étrangement, le billet que J. avait rédigé durant la nuit s'achevait par le mot fin, suivi d'une étoile, comme ceci :
FIN*.
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Comment écrit-on après un best-seller ?
Delphine de Vigan avait connu un immense succès en 2011 avec "Rien ne s'oppose à la nuit", un roman largement autobiographique qui m'avait enthousiasmé et enthousiasmé avec moi des milliers voire des millions de lecteurs.
On imagine aisément qu'un tel succès inhibe. Comment écrire un nouveau livre sans qu'il soit fatalement comparé au précédent ? Comment ne pas décevoir un lectorat impatient ? Nombreux furent les écrivains qui ne réussirent pas à relever ce défi : Harper Lee, Salinger...
Delphine de Vigan le relève avec un sacré culot.
En nous racontant, à la première personne, les mois qui ont suivi. le succès aussi inattendu qu'écrasant. L'angoisse de la page blanche. Et la rencontre de L., une inconnue qui devient une amie, une confidente, un double.
Dès le départ, l'auteure nous alerte, au risque de tuer le suspense : l'amitié de L. est suspecte, dangereuse, toxique. le roman devient celui de la chronique annoncée d'une insidieuse opération d'asservissement amical.

Mais - c'est ce qui fait sa richesse - "D'après une histoire vraie" est bien plus que cela. En nous racontant ses échanges avec L., Delphine de Vigan nous livre ses réflexions sur l'art du roman. L. l'exhorte à creuser la veine de "Rien ne s'oppose..." en écrivant un nouveau pan de son autobiographie. C'est ce qu son public attend qui, de nos jours, ne jure plus que par les égo-romans et les récits inspirés "d'une histoire vraie". Mais Delphine renâcle : le roman, dit-elle, n'est pas le miroir du réel et, s'il s'en inspire, c'est pour le tirer vers la fiction.

L'exposition de ces théories - au demeurant stimumantes - serait terriblement aride si elle n'était pas entrelacée dans un récit. Milan Kundera l'avait montré dans "L'insoutenable légèreté de l'être" avant de l'oublier dans ses derniers livres d'un dictatisme pontifiant.

L'habileté de Delphine de Vigan - les moins indulgents parleront de rouerie - consiste à jeter progressivement le doute dans l'esprit du lecteur. Ce récit est-il, comme tout le laissait penser dans les premières pages, inspiré d'une histoire vraie ? Ou bien est-il né dans l'esprit fécond de son auteur ? Une troisième hypothèse, proprement époustouflante, est envisagée dans les toutes dernières pages du roman. Jusqu'à un "point" final qui ne résoud rien mais éclaire tout.
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Après avoir été conquise pas Un soir de décembre ou Les heures souterraines, je retrouve avec plaisir la plume de Delphine de Vigan. Et je dois dire que j'ai adoré ce nouveau roman que j'ai écouté en version audio.

L'auteur se met en scène, son dernier roman a eu énormément de succès et elle se demande ce qu'elle peut écrire après çà. Jusqu'à la c'est plutôt autobiographique, mais elle tisse doucement une fiction qui prend des allures de thriller et qui fait froid dans le dos.

L'intrigue est vraiment très reussite. Il y a énormément de questionnement : quelle est la part du réel et la part de fiction ? le personnage de l'auteur Delphine est vraiment attachante tandis que le personnage de L. prend de plus en plus de place dans sa vie. On sent de le début que la pression monte, qu'il va se passer quelque chose mais j'étais loin d'imaginer la fin que l'auteur donne a son roman et qui nous laisse bouche bée.

Comme je le disais plus haut, c'est la version audio que j'ai écouté. Je dois dire qu'il y a des livres plus propices que d'autres à écouter. Celui-ci est une pure merveille. Il y a quelque chose d'intime dans ce roman ou l'auteur choisi de mêler le vrai et le faux et le fait d'écouter renforce ce sentiment. On a l'impression d'écouter une confession. Marianne Epin prête sa voix et je lui tire mon chapeau car la lecture est un exercice difficile qu'elle relève avec brio. Et puis petit bonus, l'édition audio se termine par un entretien avec l'auteur que j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Delphine de Vigan a écrit son premier roman "Jours sans faim" sous un pseudonyme. Quel est-il ?

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