Encore une lecture dont on ne ressort pas tout-à-fait indemne... Et forcément, c'est
Delphine de Vigan. Cet ouvrage glace le sang, fait peur, fait de la peine, surtout pour moi qui ne suis tellement pas de ce monde-là, qui n'ai même pas de smartphone.
Kimmy, une petite fille de 7 ans, disparaît. Pendant l'enquête, les gendarmes et à leur tête la "procédurière", apprennent que cette enfant est "connue": c'est un pur produit des réseaux sociaux, une enfant star mise en ligne plusieurs fois par jour par ses parents, surtout sa mère, Mélanie. Celle-ci est dévastée par la disparition de sa fille, et elle tient le coup grâce à ses amis virtuels, son mari Bruno, leur fils Sammy.
Au fur et à mesure de l'enquête, on découvre la vie de Mélanie et sa famille, complètement tournée vers les réseaux; les gens qui s'opposent à eux, au nom du bien-être de l'enfant, ce monde virtuel fait de superficialité, de bêtise et même de haine et de jalousie.
On suit également Clara, la procédurière qui a été élevée dans l'acceptation de soi, dans la confiance et l'approbation de ses choix, à qui ses parents décédés manquent, et qui peine à trouver une place pour l'amour dans sa vie.
Ces deux chemins qui se croisent sans vraiment se rencontrer sont décrits avec beaucoup d'humanité et de sensibilité. Jamais on ne juge Mélanie, quand elle argumente, on y croit, quand elle décrit sa vie, ses désirs, ses attentes, on a presque envie de l'aider.
Je ne veux pas trop en dire sur cette énième critique et tout a déjà été dit sans doute. Je veux juste pouvoir me remémorer quelle claque cette lecture a été pour moi! Encore une fois, chapeau Mme de Vigan, on sent en plus derrière ce roman une véritable documentation sur le sujet. Et ça fait peur...