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4,04

sur 6058 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Grande fan de Delphine de Vigan dont j'ai presque tout lu, j'ai beaucoup apprécié ce nouvel opus. le style et le sujet sont complètement différents de ce qu'elle a pu écrire auparavant. L'essai est clairement transformé avec une critique brillante des réseaux sociaux et de cette tendance exhibitionniste à la sauce télé-réalité qui envahit nos écrans, en particulier chez les plus jeunes.
L'auteure nous donne à réfléchir, chiffres et démonstrations à l'appui, peut-être un peu trop parfois à mon goût, ce serait mon seul petit bémol, car on a alors l'impression de plus basculer dans l'enquête journalistique que dans le roman.
Ravie d'avoir été surprise par l'approche polar et très fouillée de ce roman !
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J'ai lu ce livre il y a un an et demi mais le manque de temps, les impressions et les réflexions tournant en boucle dans ma tête m'ont empêché de mettre des mots sur cette lecture. Bouleversante, marquante.
Kimmy, la fille de six ans de Mélanie Claux, disparait. Kimmy n'est pas n'importe quel enfant, avec son frère, ils sont des "enfants youtubeurs" mises en scène par leur mère. Au fil des pages, en parallèle de l'enquête, on découvre leur quotidien, des vidéos où ils montrent leur joie de manger ceci, d'utiliser cela. Delphine de Vigan s'attarde aussi sur les personnages féminins, Mélanie Claux, la mère, marqué par le passé par la télé-réalité et Clara Roussel, en charge d'enquêter sur la disparition de la fillette.
J'avoue, je ne connaissais pas ces jeunes youtubeurs qui font la joie des publicitaires, en même temps ça ne m'étonne pas connaissant la capacité de ces derniers pour trouver comment faire de l'argent avec des enfants... J'y réfléchis à deux fois avant de mettre une photo sur internet (non que j'en mettais beaucoup avant...). La fin de l'histoire est moins intéressante mais montre que cette exhibition peut avoir des conséquences sur l'avenir de ces enfants-là... Un roman faisant office d'avertissement pour les parents...
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Les enfants sont rois de Delphine de Vigan
A lire absolument
Une très belle enquête bien écrite qui reflète bien notre société actuelle et a venir avec le voyeurisme des réseaux sociaux et des téléréalités.
Un livre qui devrait être lu par les parents et adolescents pour leurs faire prendre conscience de la réalité.
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Quoi de mieux qu'un exemple concret pour faire prendre conscience d'une problématique importante ? Delphine de Vigan, toujours aussi plaisante à lire, met ici en lumière le côté addictif des réseaux sociaux, qui pousse une mère de famille à y exposer ses enfants, jusqu'à l'excès. Lisez, militez !

À l'heure où j'écris ceci, plus de 450 commentaires ont déjà été postés sur Babelio à propos de ce livre. Ceci me donne l'occasion d'une petite réflexion sur l'intérêt d'en ajouter un. Je n'ai pas pris le temps de lire tous ces commentaires mais, fort probablement, je n'ajouterai rien de neuf. À part le côté purement égoïste de me pousser à réfléchir un peu sur ce livre et me donner le plaisir d'écrire, je dirais que l'intérêt de ces quelques mots est simplement de contribuer à maintenir en lumière ce texte extrêmement intéressant, en générant quelques notifications pour attirer l'attention de ceux qui ne le connaîtraient pas encore.

Et à propos d'attirer l'attention, je commencerai par vous inciter à visionner l'excellent documentaire « Social dilemma » qui décrit de manière très convaincante des techniques mises en place pour rendre les réseaux sociaux addictifs, à un point qui dépasse ce que l'on pourrait soupçonner, pour justement capturer et maintenir l'attention des utilisateurs, souvent à leur insu. Ce documentaire dure une heure et demie; il est disponible sur Netflix mais si comme moi, vous n'y êtes pas abonnés, vous pourrez assez facilement trouver des versions à télécharger gratuitement, par exemple sur https://peertube.fedi.quebec/w/3f139a35-8b67-4f50-b55a-24590a564b2d , qui propose la version française, « Derrière nos écrans de fumée ». Regardez-le, incitez vos amis à le regarder. Comme le font remarquer quelques pères fondateurs des réseaux sociaux (y compris la simple messagerie), les réseaux sociaux ont permis de grandes choses, mais comme ils le déplorent aussi, ils ont eu des conséquences perverses qu'ils n'avaient pas imaginées et contre lesquelles il est temps d'entamer un mouvement de résistance !

Après cette sensibilisation, vous apprécierez d'autant mieux le texte de Delphine de Vigan, qui montre comment une maman, Mélanie, se mobilise, et finit par mobiliser toute sa petite famille, pour capturer l'attention de millions de suiveurs sur les réseaux sociaux en exhibant ses enfants. L'origine de ce projet serait à mon sens à chercher dans un besoin de reconnaissance, mais suite à son succès, les annonceurs ont contribué de manière plus perverse à maintenir le mouvement, en le rémunérant grassement.

Comme toujours, le style fluide et enlevé de Delphine de Vigan m'a procuré une bonne dose de plaisir de lecture. Elle m'a tenu en haleine avec l'intrigue prenante de l'enlèvement de l'un des enfants, suivi par un autre personnage lui aussi intéressant, la policière Clara. Et pour enfoncer le clou des ravages que leur exposition sur les réseaux sociaux ont pu avoir sur les deux enfants de Mélanie, l'auteure leur consacre la dernière partie de son récit, qu'elle situe une dizaine d'années plus tard. Affligeant…

Assurément, je conserve Delphine de Vigan en bonne place sur ma pile ! Lisez en particulier se livre, ne fût-ce que pour vous sensibiliser au sujet au travers d'une situation concrète crédible et pour vous donner l'envie d'en savoir plus.
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Déjà plus de 400 critiques alors je vais faire très bref, juste quelques lignes pour dire combien j'ai été emballée par cette lecture pourtant abordée avec une bonne dose de défiance. Dès le début le mélange des genres m'a intriguée puis tout simplement harponnée. Réalité et fiction liées et soutenues par une intrigue policière : un bel équilibre de saveurs, orchestré de main de maître, dont je me suis régalée.
Apparemment objectif et fort bien documenté sur l'activité (très) lucrative d'influenceur/ceuse, ce roman en dénonce les dérives intolérables quand les enfants sont concernés. Il doit quand même drôlement piquer la susceptibilité de certains addicts aux réseaux sociaux, fascinés par ce miroir aux alouettes et qui s'exposent parfois sans pudeur ni discernement. Quitte à en payer cher les conséquences…
C'est un monde qui m'était totalement inconnu mais que j'ai découvert avec plaisir. Un grand merci à l'amie qui m'a passé ce bouquin impossible à emprunter à la bibliothèque : 5 exemplaires toujours sortis, toujours réservés avec une liste d'attente longue comme le bras. À mon humble avis, un succès largement mérité.
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Vous qui commencez ce livre ,abandonnez tout espoir d'en sortir dans les heures à venir..Sa lecture est captivante,addictive. Je l'ai lu comme un très bon polar où l'auteur aurait sacrément travaillé et analysé " le terrain".Comme Simenon à la grande époque. Je l'ai lu aussi comme un documentaire sur un autre monde qui avance.Le virtuel!?
Des parents qui vivent royalement de la diffusion de l'image de leurs enfants. Des petits privés d' intimité, contraints à un rythme de tournage exigent.
j'ai du aller vérifier s'il y avait une différence entre émoji et émoticône..La définition de psittacisme...J'ai appris mille choses sur cet univers..Les deux portraits de femme de ce roman sont très troublants.Ce roman pose la question de notre liberté paramétrée par notre environnement" connecté ".
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Big Brother is watching you nous disait Orwell dans 1984. Mais il n'aurait certainement pas imaginé qu'en 2020, certains internautes allaient mettre en scène de leur plein gré toute leur vie.
J'ai lu ou entendu, je ne sais plus, Serge Tisseron parler de l'extime, un intime partagé en quelque sorte. Il racontait l'anecdote de sa propre fille qui alimentait régulièrement son blog et partageait son journal intime avec des milliers d'inconnus. Lorsqu'il lui demandait s'il pouvait en prendre connaissance, évidemment l'ado lui refusait l'accès à son blog. Non mais ça va pas ?
Mélanie a été nourrie de Loft Story et « tout naturellement » va tenter de se faire un nom sur la toile en mettant en scène ses enfants dans leur vie quotidienne sur sa chaîne Youtube puis sur Instagram où elle va atteindre des millions d'abonnés et des revenus en conséquence. Clara va mener l'enquête après la disparition de la fille de Mélanie.
Delphine de Vigan dresse un plaidoyer sans concession sur les dérives de notre époque où certains ne font pas la différence entre les sphères privée et publique, elle dénonce également notre société de consommation, hyper connectée et le monde des influenceurs. Un des flics qui mène l'enquête se rend compte à cette occasion que ses propres enfants sont abonnés à la chaîne de Mélanie. Tout ceci est sidérant et le roman absolument passionnant.
Le personnage de Mélanie m'a irrité au plus haut point car elle veut le meilleur pour ses enfants, elle pense être une bonne mère alors qu'elle les expose au pire dans la construction de leur identité.
En cours de lecture, j'ai pensé au travail de Niki Boon, une photographe néo-zélandaise qui met également en scène ses enfants mais à contre-pied en train de jouer car il n'y a dans le foyer ni télévision, ni smartphone, ni tablette. Une fois qu'on aura touché le fond, gageons qu'on retrouvera un peu de bon sens.
Et n'oubliez pas de liker, ça flatte mon narcissisme !!

http://www.nikiboonphoto.com/

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Magnifique ! Percutant ! J'ai lu ce roman d'une traite, incapable de laisser en plan les personnages, soucieuse du dénouement. Impossible d'aller dormir sans savoir. Voici un suspense en même temps qu'une réflexion sur les enfants surexposés dans les chaînes you tube et sur les réseaux sociaux. Voici la vie d'une influenceuse avec ses dérives et ses aveuglements. Si j'enseignais encore, je le proposerais à mes étudiants. Ils ne s'ennuieraient pas et y verraient peut-être un reflet de leur propre vie du moins dans une certaine proportion. À mettre dans toutes les mains pour le regard critique que Delphine de Vigan pose sur la société actuelle, à tout le moins sur une certaine partie. le papillon symbolisant l'âme, la fin me semble particulièrement réussie et donne lieu à plusieurs interprétations.
J'ai adoré.
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Gros coup de coeur pour le dernier De Vigan , extrêmement bien écrit, qui met sous le feu des projecteurs ( en l'occurrence des vidéos ) une nouvelle forme de maltraitance faite aux enfants.
Sammy et Kimmy sont des enfants stars, influenceurs sur la chaîne Happy Récré créée par leur maman Mélanie. Elle même est une enfant du Loft et de ses déclinaisons. À partir de là Delphine de Vigan explore toutes les facettes de cette tyrannie de l'image : techniques , psychologiques, financières, judiciaires et sociétales. La description est minutieuse, exhaustive, projective.
L'écriture, d'abord informative , presque atonale, s'électrise. Difficile de ne pas s'indigner. de ne pas se mettre en colère. le réquisitoire est terrible mais nous en sommes aussi les accusés. Il ne s'agit pas seulement de mettre en garde les utilisateurs d'Instagram, de TikTok , les abonnés de YouTube et de Twitch.
Il s'agit de nous faire comprendre à quel point nous sommes en train de nous engluer dans la virtualisation de nos existences.
En contrepoint du personnage de Mélanie se déploie la belle figure de Clara , la procédurière que ses collègues de la Crim surnomme «l'académicienne ». Celle-là échappera au désastre collectif. Car l'action se prolonge jusqu'en...2031.
Ce livre est vraiment important et , dans la continuité des Loyautés et des Confidences, porte un regard tendrement cruel sur les familles occidentales, sur nos familles en fait.
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Livre choc, livre coup de poing, livre qui devrait remettre les idées en place à certains, mais je serai juste : les personnes qui exhibent leurs enfants sur les réseaux sociaux ne seront pas ceux qui lisent ce livre. Ils n'ont pas le temps, il faut bien qu'ils montrent leur vie plutôt que de la vivre vraiment.
Le sujet de ce livre est tragiquement contemporain : l'addiction aux réseaux sociaux, et la surexposition dont peuvent être victimes les enfants, à leur corps défendant. Oui, il est des parents qui collent leurs enfants devant des écrans pour être tranquilles, parce qu'ils sont fatigués, parce qu'ils veulent, parfois, un peu de répit. ce sont des choses qui peuvent arriver. Il est des parents qui filment leurs enfants. Ce n'est pas très grave, j'ai moi-même vu des vidéos de ma petite-nièce. Oui, mais c'est toute la différence : les vidéos en question sont d'ordre privée, et plus tard, quand elle les reverra, cela lui rappellera de jolis moments de bonheur familial simple. Ici, ce n'est pas le cas. Mélanie Claux, épouse Diore (avec un -e, à son grand désappointement) met en scène ses deux enfants quasi quotidiennement, pour une chaine youtube. Tout au log du récit, sera décrite la typologie des différentes vidéos postées. Edifiant, même pour quelqu'un qui, comme moi, fréquente tout de même régulièrement les réseaux sociaux – pas si régulièrement que cela, finalement.

Ce qui fait la force de ce roman, c'est sa brutalité. Delphine de Vigan nous livre les faits, rien que les faits, et ne juge pas, elle laisse ses lecteurs se faire leur opinion eux-mêmes avec ce qui est raconté, et avec l'après, le devenir de ses enfants dont l'enfance a été livré à des milliers, des millions d'internautes que ce soit pour un instant (les fameuses « story ») ou pour l'éternité : rien ne se perd jamais sur internet.
J'en viendrai presque à oublier le point de départ du roman, l'enlèvement de Kimmy, la fille de Mélanie, la vedette de sa chaine Youtube. J'ai pensé à tous ses enfants qui avaient été enlevés, et jamais retrouvés, ou alors si, mais avec quelles séquelles. J'ai pensé (saut du coq à l'âne) à l'enlèvement de Mélodie, la fille de Kiméra, dans les années 80 (sans doute à cause du jeu des sonorités). L'enquête policière est menée par Clara, qui est l'antithèse de Mélanie. Elle est toute entière dévouée à son travail, elle n'expose pas sa vie sur les réseaux sociaux, qu'elle connaît à peine. Elle tend non pas à l'effacement, mais à l'épure – laisser le moins de trace possible derrière soi. Elle n'est pas mariée, n'a pas d'enfants, et n'est pas carriériste non plus : elle donne le meilleur d'elle-même pour son métier, sans chercher une promotion, elle aime ce qu'elle fait, point. Et quand le roman se prolonge dix ans plus tard, nous ne sommes pas vraiment dans une dystopie, nous sommes presque, déjà, dans ce monde qui nous est décrit, dans lequel le numérique a entraîné de nouvelles pathologies, qu'il faut soigner, et qu'il n'aurait pas été nécessaire de soigner si…. Je me demande si je dois compléter la phrase, parce qu'elle peut se terminer de plusieurs manières. Si les parents avaient joué leur rôle ? S'ils n'avaient eu, comme Mélanie Claux, le désir d'être aimé, non par leurs proches, mais par le plus grand nombre ? L'image qui est donné de soi est très importante pour Mélanie, on le voit avant même qu'elle ouvre sa chaine Youtube. Sa vie, c'était le virtuel, elle qui passait ses journées sur les réseaux, elle qui veillait à toujours dire d'elle ce qui donnait une bonne image d'elle. Elle, elle, toujours elle. Même parler au sujet d'une fin de grosses difficile lui était impossible puisque cela ternissait l'image de bonne mère qu'elle voulait donner. Et si cela vous paraît insensé, allez jeter un coup d'oeil sur les comptes insta dédiées à la maternité ou à l'allaitement. Il est heureusement des femmes qui osent dire ce qu'elles ressentent, ce qu'elles vivent réellement et disent bien qu'il est important de parler, de ne pas s'isoler. Je m'écarte presque du sujet du livre, du sujet d'écrire une chronique sur un livre, pourtant, il offre matière à maints débats, tant le virtuel envahit nos vies peu à peu.
Un livre que l'on referme sans savoir si l'on doit être subjugué par la solidité de la construction de ce récit, ou fortement inquiet par toutes les conséquences à venir pour nous de ce monde dans lequel nous vivons déjà.
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