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3,98

sur 3305 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'écriture de Delphine de Vigan plaît ou crispe, mais ne laisse pas indifférent.
Pour ma part, je suis assez sensible aux thèmes qu'elle aborde, avec sensibilité et honnêté.
Ici, la vieillesse et ses affres sont traités avec douceur et humour. Les personnages sont tous d'une gentillesse qu'on aimerait crédible, mais cela apporte un peu de légèreté dans un environnement suffisamment plombant. J'avoue, j'ai été touchée par l'histoire de Michka et les confusions de mots, souvent très bien trouvés, sont assez poétiques.
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Michka n'a plus le choix. Face aux mots qui s'échappent, son départ pour la maison de retraite est inévitable. Un nouveau lieu de vie codifié, sans âme, où la solitude vous broie peu à peu. Heureusement, la jeune Marie veille sur Michka, sa voisine qui a toujours pris soin d'elle et qui a palié à l'absence de sa mère. Et il y a Jérôme, l'orthophoniste bienveillant qui se prend d'affection pour la vieille dame.

Michka a un dernier souhait avant de partir, avant que le sens des mots ne s'envolent définitivement. La nécessité de dire merci à ceux qui lui ont sauvé la vie alors qu'elle n'était qu'une enfant.

Après Les loyautés, Delphine de Vigan explore le sentiment de reconnaissance. Les gratitudes exprimées dans notre quotidien, les petites gratitudes, celle qui sont insignifiantes. Et il y a les gratitudes que l'on n'ose pas dire, que l'on retient et les regrets qui se forment quand il est trop tard.

Mais ce roman fait également une large place aux années qui s'écoulent inexorablement, à ces gestes qui ne sont plus les mêmes, à cette mémoire qui fait défaut. À travers le personnage extrêmement attendrissant de Michka, le lecteur assiste impuissant au corps qui ploie sous le poids des années, au regard assailli par la peur et la tristesse, à l'oubli qui gagne du terrain de jour en jour emportant avec lui la parole.

Avec ce nouveau roman, Delphine de Vigan trouve une fois de plus les mots justes pour évoquer la vieillesse et ses conséquences. Si le sujet est poignant, l'auteure sème avec habileté des touches de légèreté dans son récit. L'empathie est inévitable et j'ai été profondément touchée par l'histoire de Michka, une vieille dame que l'on a envie d'étreindre. Une histoire pleine d'humanité, de tendresse que l'on achève les yeux embués.
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Les gratitudes, une brève lecture émouvante, le temps d'un après-midi, entre deux orages; un roman qui pose la question de l'extrême vieillesse, lorsque le corps ne répond plus ou l'esprit, ou les deux à la fois. L'ultime fin de partie. La venue de la mort qu'on ne contrôle pas mais dont on voudrait bien décider du moment opportun. Pouvoir dire les derniers mots à ceux qu'on aime, en pleine conscience ou sinon, le choix de quitter ce monde lorsqu'on sait que l'on a bien et assez vécu.
En ces temps de confinement des aînés dans leur résidence tous soins inclus, tels des prisonniers, ce roman ébranle nos convictions sur l'aspect pervers de la longévité humaine lorsque rien ne va plus. Delphine de Vigan a su trouver l'angle et les mots pour traiter adéquatement de ce sujet sensible.
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Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Delphine de Vigan mais quand, à travers des pages, l'auteur parvient à travers un exercice de style inédit à mettre un sourire sur un drame, à remuer ma conscience, à raviver mes souvenirs d'enfance et ressusciter ses émotions, intactes, au point d'en faire jaillir une larme, je me dis que ce livre, sans prétention, valait le coup d'être lu.
Ici, pas de considérations philosophiques, sociologiques, psychologiques, juste quelques dialogues empreints de tendresse et d'humour.

Les gratitudes est moins un roman destiné au bisounours qui sommeille en chacun de nous qu'un hommage à ceux (quels qu'Ils soient) dont la présence illumine la grisaille quotidienne des « vieux » (au sens noble) et les aide à surmonter cette dernière tranche de vie.
Car Il faut être jeunes pour croire que la vieillesse ne nous atteindra pas quand ce que nous renvoie le miroir semble éternellement lisse…
Jusqu'au jour où l'on ne se reconnaît plus, au sens propre et figuré...perte de repère, d'autonomie, d'indépendance, de moyens physiques, Intellectuels, pécuniaires.
Et quand tout bascule, on n'a d'autre alternative que de se soumettre et s'en remettre au bon vouloir des professionnels ou…. de sa famille.
Pour survivre à celui où celle qu'on a été.

Rester chez soi c'est impliquer l'armada des professionnels, services sociaux et médicaux, aide ménagère, infirmier à domicile, assistante sociale, toubib au moindre bobo (et Dieu sait si chaque jour apporte son lot de douleurs inédites), mais aussi et surtout, la famille qu'on a fondée, devenue le creuset de tous les petits besoins (qui deviennent le souci majeur), et de toutes les exigences puisque ses membres ont le bonheur d'être plus jeunes et valides, eux ! Et qu'en outre, ils ont la vie devant eux !!!

Être résident d'un EPHAD C'est l'autre solution quand cette même famille (entendue au sens large) n'est plus en mesure d'assumer sa mission d'assistance (mission qui peut tourner quelquefois à l'esclavage).

Alors quand les deux systèmes se complètent et qu'on rencontre une Michka, amoindrie certes, mais lucide et pleine de bons sens et d'empathie envers une jeunesse vulnérable, une Marie aimante et reconnaissante de l'amour donné, un Jérôme investi de son rôle d'aidant et à l'écoute de chaque mot, on a envie de croire que ça existe et que la mort sera plus douce.

les Gratitudes, c'est une jolie petite histoire qui réconcilie jeunes et vieux, qui rend hommage aux professionnels des EPHAD, et plus que tout, un hymne à la vieillesse…Comme le chantait le Grand Jacques :
Mourir cela n'est rien,
Mourir, la belle affaire !
Mais vieillir….oh vieillir
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Très beau roman de Delphine de Vigan qui nous met en scène une personne d'un certain âge touchée par l'aphasie et qui, peu à peu, perd ses mots, sa vie, son identité. C'est aussi l'histoire d'un amour inconditionnel entre deux personnes qui ne sont même pas du même sang. Un court récit qui est écrit avec doigté et finesse et qui nous met face à une réalité de plus en plus réelle et prenante. Les personnages sont attendrissants. C'est un roman à deux voix : celle de Marie, la jeune femme qui prend soin de Michka et Jérôme, son orthophoniste, veillant à son bien être. Les deux récits sont parallèles et les avis des uns et des autres viennent conforter le sentiment du lecteur face à l'avancée imperturbable de la maladie.
Pas de larmoiement outrancier mais une situation compliquée traitée avec tact. A lire ! Il est très fin, pas de souci pour les petits lecteurs.
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Déçue... Delphine de Vigan nous avait habitué à beaucoup mieux. le sujet semblait prometteur mais le récit est plat. Dommage.
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Delphine de Vigan m'a une nouvelle fois offert un très beau moment de lecture avec ce roman, tout en sensibilité. L'histoire de Michka a su toucher mon coeur de beurre, et je suis ressortie de ce roman avec un mélange de mélancolie et de bienveillance.

Il m'est clairement impossible de rester insensible à la plume de Delphine de Vigan. La manière dont elle construit ses phrases, dont elle choisit ses mots (particulièrement dans ce texte qui se joue de la langue française), dont elle pose ses situations, et nous présente en deux pages ses personnages et les liens qui les unissent me happe toujours. Peu d'auteurs ont une écriture d'une sensibilité égale à la sienne, et cette sensibilité me rend moi-même à fleur de peau pendant les quelques moments de lecture.

Le roman m'a énormément touchée, dans le sens où il m'a ramené à des préoccupations auxquelles il m'arrive souvent de réfléchir : la déchéance de la vieillesse, et l'importance de dire les choses et les sentiments qui nous animent avant de regretter un silence inutile. Delphine de Vigan ne propose pas un roman sur la vieillesse, mais sur l'importance et la beauté de l'échange. Et même si les émotions liées à l'évolution de l'était physique et psychique de Michka est bouleversant, il ressort de ce texte un sentiment de mélancolie et de bienveillance qui m'a touché en plein coeur.

Je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur ce court roman, d'une sensibilité et d'une authenticité rare. Un texte profondément humain et riche, qui pour ma part a su me bouleverser, et que j'ai dévoré !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Je pense avoir quasiment tout lu de Delphine de Vigan – avec un énorme coup de coeur pour Rien ne s'oppose à la nuit – et lorsque j'ai vu que le roman Les Gratitudes était publié, je ne pouvais pas ne pas le lire. J'avais déjà beaucoup aimé les Loyautés, le roman précédent qui constitue la trilogie des valeurs que Delphine de Vigan est en train d'écrire. Et évidemment je l'avais beaucoup aimé – au point de songer à l'étudier l'an prochain avec mes étudiants de BTS !

L'histoire des Gratitudes s'articule entre trois personnages Michka, une vieille dame qui perd les mots, Marie, une jeune femme pour qui Michka est comme une seconde mère et Jérôme, l'orthophoniste de Michka.

"




« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l'absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d'un prénom, d'une image, d'un mot. Je travaille avec les douleurs d'’hier et celles d'’aujourd'’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m'étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd'hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d'enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s'efface pas. »

Michka est en train de perdre peu à peu l'usage de la parole. Autour d'elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l'orthophoniste chargé de la suivre. "





En lisant, non en dévorant, ce roman, j'aurais aimé ralentir ma lecture pour savourer un peu plus chaque moment – je pense d'ailleurs le relire d'ici peu. Les personnages sont bien sûr attachants et je n'ai pas pu m'empêcher de voir en Michka ma propre grand-mère mais la force de Delphine de Vigan est d'être capable de nous faire rire et sourire en nous racontant une histoire qui est pleine d'émotions et de larmes.

Dans cette société de plus en plus individualiste et égoïste, à une époque où la mémoire d'un passé douloureux est en train de disparaître, Delphine de Vigan nous rappelle la force des mots mais aussi la force des Autres, de ceux que l'on a tendance à ne pas voir.

Après la lecture de ce roman, on ressent le véritable sens du mot "merci" et parfois un roman peut recevoir notre pleine gratitude, surtout lorsqu'il nous ouvre les yeux sur les valeurs essentielles.

En résumé : toujours avec force mais aussi douceur, Delphine de Vigan réussit encore à nous emporter au coeur de la beauté littéraire.

Lien : https://dubonheurdelire.word..
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"Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l'absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d'un prénom, d'une image, d'un mot. Je travaille avec les douleurs d'hier et celles d'aujourd'hui. "

C'est avec ces mots que Jérôme définit son métier d'orthophoniste. Il a fait le choix de travailler avec une patientèle âgée et les aide à reconquérir le langage qui leur fait défaut ou s'enfuit. Ancienne correctrice, Michka commence à mélanger les mots, ils s'échappent ou se brouillent avec d'autres. Elle qui vivait seule doit désormais résider dans un Ehpad. Accepter d'être aidé, accepter l'empreinte du changement et des journées où des "petits pas, des petits sommes, des petits goûters, des petites sorties battent la mesure". Michka peut compter sur les visites de Marie, une jeune femme dont elle est très proche. Car pour Marie, c'est naturel à son tour d'être là pour la vieille dame.

A travers Jérôme, ce soignant bienveillant, l'auteure pose un regard empli d'humanité, de tendresse sur la vieillesse et sur ces vies "désormais amoindries, rétrécies, mais parfaitement réglées".
Tous les personnages de ce livre ont une histoire mais je n'en dis pas plus. Parce que je veux que vous soyez émus comme moi.

Avec beaucoup de retenue et par petites touches, l'écriture sans fioriture souligne en finesse les non-dits et les effets du temps qui passe. Si Delphine de Vigan nous parle des blessures d'enfance, elle nous interroge également. A-t-on su dire à quelqu'un qui nous cher à quel point on l'aime et combien on le remercie?
C'est fulgurant de justesse et ça serre le coeur. Mais il y aussi des pointes joyeuses et pétillantes d'humour, de malice et surtout une infinie empathie. Ce roman vibrant parlera à tous et fera naître beaucoup de poissons d'eau dans les yeux. Un livre lu apnée totale mais avec un petit bémol pour la fin.
Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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Je l'avais vu dans les bacs de la médiathèque, mais je ne savais quel roman de celui ci et de "les loyautés" j'avais lu. Heureusement babelio n'avait pas oublié ;-)
Je voulais un roman court : il répondait à cette exigence. Et j'étais pleine de confiance car je n'ai jamais été déçue par cette auteure. Et cette fois non plus.
Je me suis laissée transportée dans ce Roman très chargé en émotion. C'est court mais c'est intense. C'est beau, c'est tendre.
Et ça pose pleins de questions... en tout les cas ça m'en a posé.
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