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sur 3305 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Madame Seld, qui se fait appeler Michka, est une vieille dame contrainte d'aller vivre dans un EHPAD. de moins en moins autonome, elle est atteinte d'aphasie et dans sa bouche mots et paroles s'embrouillent. Michka avait pourtant été correctrice pour un journal et avait une parfaite maîtrise de la langue.

Autour d'elle gravite deux personnages qui essayent de lui apporter aide et réconfort.
Nous découvrons tout d'abord, Marie, qui est une jeune femme dont Michka est très proche. Michka l'a soutenue à plusieurs moments de sa vie. Ensuite, nous faisons la connaissance du second narrateur, Jérôme. Ce dernier qui exerce la profession d'orthophoniste prend le temps « d'enregistrer le tremblement des voix » de ses patients et « de chérir leurs mots égarés et leurs silences » .

Michka leur dévoile à tous les deux des bribes de son histoire, une histoire émouvante. En effet, ses parents furent déportés et elle trouva refuge dans une famille d'accueil pendant trois ans. Michka, qui les a ensuite perdus de vue, n'a jamais eu l'occasion de les remercier pour leur geste d'une générosité incroyable. Mais, c'est sans compter toute l'aide de ses deux anges gardiens, Marie et Jérôme.

Beaucoup d'empathie et de bienveillance infusent ce roman de Delphine de Vigan.

On trouve d'autant plus d'intérêt à le lire en ce printemps 2020, un an après sa parution, alors que le coronavirus remet en cause nos vies et l'équilibre du monde.

S'il y a quelques mois l'investissement de Jérôme, dans son métier et au-delà, pouvait paraître comme inhabituel, le dévouement actuel de nos soignants apporte la preuve du contraire.

Signaler notre gratitude est aujourd'hui nécessaire, c'est ce que rappelle Delphine de Vigan dans ce roman, avec toute la simplicité qui la caractérise.

Ayant eu l'occasion de la rencontrer il y a un an à l'occasion d'un événement appelé « Sur ses mots », je lui redis « Merci » pour les mots partagés.

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Un roman de Delphine de Vigan se reconnaît immédiatement ; dans l'écriture d'abord et dans cette sensibilité qu'elle sait si bien conférer à ses personnages.
« Les gratitudes » est le deuxième opus après « Les loyautés » qui forment une trilogie, chacun des romans peut se lire indépendamment (j'attends déjà avec impatience le suivant !)

Michka est une vieille dame, de plus en plus dépendante, elle ne peut plus rester seule chez elle et emménage dans un EHPAD. S'effritent, pour elle, des morceaux de vie, des morceaux de quotidien mais surtout son langage s'amenuise, les mots se remplacent ou se perdent et au fil du roman c'est la parole tout entière qui lui échappe.
Cette dame au grand coeur, pleine de malice et forte d'empathie, peut compter sur Marie, une jeune voisine qui lui rend régulièrement visible et Jérôme, son orthophoniste, qui l'aide autant qu'il peut à freiner le passage du temps, repousser la maladie de l'oubli et de la confusion.

Tant de beaux mots dans ce très (trop) court roman, les phrases révèlent tous leurs sens et j'aurais aimé que cela dure plus longtemps tant chaque ligne était vibrante de sincérité et de vérité. L'auteure nous fait prendre conscience de l'importance des autres dans notre vie, cette forme de reconnaissance qui unit deux personnes et qui rend la vie plus joyeuse parce qu'elle est partagée.
Les liens avec le réel que l'on doit chérir car lorsqu'ils ne sont plus, ils sont perdus à jamais.
Ce roman m'a touchée en ce qu'il raconte notre rapport intime au monde et comment, grâce au collectif, au partage et à l'échange il devient plus intéressant à vivre.
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Comment ne pas penser a ma grand mere en lisant ce livre ? Elle n'avait pas perdu ses mots, mais elle avait perdu progressivement sa memoire. Ce qu'elle n'a jamais oublie, c'est son mari.
Delphine de Vigan nous livre une bien belle histoire avec Michka, Marie et Jerome. C'est beau, c'est touchant, c'est parfois drole, mais un drole attendrissant, pas un drole qui fait rire. Et puis ça m'a fait penser a tous les mercis que je n'ai pas dit. Merci a ma mamie, merci a ma maman... Parce qu'effectivement on dit beaucoup de « Merci du quotidien », mais les Merci important, finalement, on ne les dit pas. du fait de la pudeur, on ne les dit pas...
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Ce roman m'a tenue éveillée cette nuit et je ne l'ai pas lâché avant le point final.
L'histoire d'une dame âgée...sans enfants ni petits enfants, dont la solitude et l'état mental nécessitent d'intégrer un Epahd. Michka est pourtant très proche de Marie qui lui rend visite et avec laquelle elle entretient des liens très forts.
Son élocution est le «signal d'alarme» d'une discrète dégénérescence et c'est Jérôme, orthophoniste attentif qui tentera d'en stabiliser l'évolution.
Si les confusions de langage nous font sourire, la bienveillance de Jérôme, la compréhension et la patience de Marie, les souvenirs et le vécu font surface... laissant paraître la sensibilité, les émotions de chacun.
Les générations se croisent, s'accompagnent et disent l'importance des mots et de l'expression des sentiments. Un roman très poignant qui nous renvoie à notre histoire et aux non-dits tant regrettés. Merci Delphine de Vigan.
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C'est un roman très court, à peine 110 pages, qui nous brosse à petits traits la vie qui s'enfuit au fur et à mesure que les mots s'échappent.
Que nous reste-t-il quand on n'arrive plus à communiquer alors même que les pensées, les sentiments, les émotions sont toujours si vivaces ?

C'est la chronique d'une fin annoncée, inexorable, accentuée par toutes les conséquences de la perte d'autonomie et la vie en EPHAD. Tout juste évoqué par bribes à travers les dires de Michka, ce sont pourtant les signes extérieurs les plus visibles de la fin de l'intimité et de la considération de la personne.
Et c'est triste.

Cependant, un autre message est véhiculé par ce roman. Comme le montre le titre, l'important, ce qui compte, c'est d'avoir pu montrer sa gratitude et aussi d'avoir pu "s'appliquer pour quelqu'un d'autre, quelqu'un d'autre que soi, avoir eu peur pour quelqu'un d'autre"

J'ai eu l'impression que ce roman est très personnel et a été écrit avec un sentiment d'urgence. Pas de fioritures dans le style, pas d'effets mais un propos qui se devait d'être exprimé à ce moment.
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Lecture bouclée en trois jours après avoir lu les loyautés quelques mois plus tôt.
Marie et Jerome, orthophoniste sont les seuls contacts de Michka qui quitte son appartement pour vivre en maison de repos car depuis quelques mois déjà les mots lui échappent et son autonomie est compromise
Simple, fluide, plein d'émotions et fort agréable à lire comme toutes les oeuvres de d'De Vigan
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Je n'avais jamais lu Delphine de Vigan mais le sujet de ce livre et aussi comment certains blogueurs en ont parlé m'a fait sauter le pas. Et ce fut une lecture délicieuse, délicate, douce et aussi souriante.

Quand on a été aide-soignante pendant de nombreuse d'années beaucoup d'images, de situations, de personnes, émergent au fil des pages dans mes propres souvenirs. Et puis le souvenir de ma grand-mère aussi, qui a disparu bien avant de mourir, pour cause de neurones éparpillés aux 4 vents.

Michka m'a profondément touché par sa lucidité face à cette cette débandade lexicale. Jérôme, orthophoniste qui s'occupe d'elle est remarquable par son dévouement, son attachement envers ses patients. Et Marie, la jeune femme si proche de Michka, toujours présente, aimante, juste retour de ce que cette femme lui a apporté dans la vie, m'a ému.

Et puis il y a ce sentiment qui donne son titre au livre. Et que chacun des personnages exprime, ou voudrait exprimer avant que tout s'arrête. Car oui c'est une certitude, il faut dire merci avec une lettre, un message, un coup de fil, ou les yeux dans les yeux sans attendre, comme on peut, car qui sait si nous n'aurons pas à regretter un jour de ne pas l'avoir fait.

J'ai beaucoup les gratitudes et je suis sereine avec ce sentiment..Et vous ?
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Cent deux pages, le minimum syndical pourrait-on reprocher à Delphine de Vigan...Mais, mais, cent deux très belles page, toutes de tendresse, entre deux "racontants" qui accompagnent une très vieille et très belle dame tout au long de sa glissade irrémédiable vers la mort. C'est très bien raconté, sans pathos inutile mais sans fard. Marie et Jérôme, les aidants, vont pouvoir se rencontrer et unir leurs solitudes sans qu'il y ait dans cela la moindre once de mièvrerie. Un très joli petit (par l'ampleur) livre.
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Un livre plein d'émotions dans lequel Delphine de Vigan ne nous la joue pas larmoyante, mais nous place en observateurs de la lente descente en enfer d'une personne attachante vue par deux protagonistes. Une de ses amies et ancienne élève, et son orthophoniste qui ne cède jamais.
Plein de douceur, attendrissant, parfois drôle, un bon cocktail.
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Ce que j'en pense : Je passe ma vie à dire « merci ». Je pense que c'est l'un des mots que j'emploie le plus, avec « pardon » ; « merci » à la boulangère, « merci » à un collègue, « merci » au conducteur de la voiture qui m'a cédé le passage. Bref, des « merci » de politesse et de convenance.

Mais des vrais « Merci », je n'en dis que très peu… Tout simplement parce que je n'en prends le temps ou que je n'y pense pas. C'est sur ces « Merci » que porte le nouveau roman de Delphine de Vigan.

Pour cela, elle choisit de nous raconter l'histoire de Michèle Seld alias Michka. Les mots, elle les connait bien car elle travaillait en tant que correctrice dans un grand journal. Mais à l'aube de sa vie, Michka est atteinte d'aphasie : doucement, ses mots s'en vont, se confondent ; ils « s'enfouillent », « s'enfuitent ».

Michka va s'installer dans un EHPAD où Jérôme, orthophoniste, va tenter de lui faire retrouver ses mots et où Marie, sa petite fille de coeur, viendra lui rendre visite. Michka décidera alors d'exprimer son ultime gratitude, avant qu'il ne soit trop tard. Et cette gratitude ira vers un couple de la Ferté sous Jouarre, dont elle ignore le nom, mais qui a sauvé la petite fille juive qu'elle était pendant la guerre.

Comme le précédent, ce roman est un véritable condensé d'émotions. Ouvrir ce livre c'est ressentir à la fois la tendresse, la nostalgie, le chagrin, l'empathie, la joie, le soulagement, les gratitudes. C'est assez incroyable, car le livre ne comporte que très peu de pages !

Les personnages sont très touchants et d'ailleurs, une relation de gratitude va même s'installer entre eux. J'ai adoré le personnage de Michka : c'est un peu la grand-mère que tout le monde voudrait avoir et l'on ne peut que s'attacher à elle avec son langage inventé, presque poétique.

Ce livre est donc un coup de coeur pour moi et pour cela : « merdi » Delphine de Vigan.

Lien : http://mademoisellechristell..
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