Ce que j'en pense : Je passe ma vie à dire « merci ». Je pense que c'est l'un des mots que j'emploie le plus, avec « pardon » ; « merci » à la boulangère, « merci » à un collègue, « merci » au conducteur de la voiture qui m'a cédé le passage. Bref, des « merci » de politesse et de convenance.
Mais des vrais « Merci », je n'en dis que très peu… Tout simplement parce que je n'en prends le temps ou que je n'y pense pas. C'est sur ces « Merci » que porte le nouveau roman de Delphine de Vigan.
Pour cela, elle choisit de nous raconter l'histoire de Michèle Seld alias Michka. Les mots, elle les connait bien car elle travaillait en tant que correctrice dans un grand journal. Mais à l'aube de sa vie, Michka est atteinte d'aphasie : doucement, ses mots s'en vont, se confondent ; ils « s'enfouillent », « s'enfuitent ».
Michka va s'installer dans un EHPAD où Jérôme, orthophoniste, va tenter de lui faire retrouver ses mots et où Marie, sa petite fille de coeur, viendra lui rendre visite. Michka décidera alors d'exprimer son ultime gratitude, avant qu'il ne soit trop tard. Et cette gratitude ira vers un couple de la Ferté sous Jouarre, dont elle ignore le nom, mais qui a sauvé la petite fille juive qu'elle était pendant la guerre.
Comme le précédent, ce roman est un véritable condensé d'émotions. Ouvrir ce livre c'est ressentir à la fois la tendresse, la nostalgie, le chagrin, l'empathie, la joie, le soulagement,
les gratitudes. C'est assez incroyable, car le livre ne comporte que très peu de pages !
Les personnages sont très touchants et d'ailleurs, une relation de gratitude va même s'installer entre eux. J'ai adoré le personnage de Michka : c'est un peu la grand-mère que tout le monde voudrait avoir et l'on ne peut que s'attacher à elle avec son langage inventé, presque poétique.
Ce livre est donc un coup de coeur pour moi et pour cela : « merdi »
Delphine de Vigan.
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