Un joli roman émouvant, bourré de tendresse, bien écrit (forcément c'est
Delphine de Vigan) que j'ai eu plaisir à lire.
C'est le parcours de fin de vie de Michka, une vieille dame dont les mots trébuchent, se heurtent, se mélangent. Elle est parfois décidée, parfois furieuse contre elle-même, puis résignée. Elle s'adapte alors à sa nouvelle vie en Ephad.
Elle fait le terrible constat qu'il est douloureux de ne plus pouvoir courir, marcher, se pencher, se baisser… douloureux aussi de perdre la mémoire, les mots et de devoir s'accommoder avec dignité du quotidien.
Et pourtant son enfance est terriblement présente, elle aimerait réussir à remercier ceux qui jadis l'ont sauvée de la déportation, comment y parvenir ?
Dans sa quête des mots et des souvenirs elle est épaulée par Jérôme, un jeune orthophoniste et par Marie, une jeune femme dont elle a pris soin lorsque celle-ci était une enfant livrée à elle-même.
J'ai apprécié cette lecture digne qui interpelle chacun sur la fin de vie, celle des êtres qui lui sont chers, la sienne un jour aussi.
Seul bémol : j'attendais d'avantage notamment des personnages secondaires.
Un récit plein d'humanité, (trop) court, émouvant qui interroge sur la vieillesse, les liens familiaux, les liens du coeur.
Ce récit s'inscrit dans la lignée des Loyautés et sera complété d'un troisième opus.