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4,16

sur 9043 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a quelques mois, j'avais consacré une petite chronique "a chaud" tout juste après avoir refermé ce livre. Aujourd'hui je pense encore à cette lecture. le souvenir de ces pages est resté gravé au fer rouge dans mon esprit car malgré le côté intime du récit je pense que ce drame familial peut être universel et arriver à tous, la famille n'épargne personne et dans le cas de Delphine de Vigan qui couche sur le papier l'histoire de Lucile, sa mère, il s'avère que le passif est lourd. Je lui tire mon chapeau car il faut énormément de courage pour entreprendre une démarche qui risque de bouleverser à jamais les choses et les êtres.

Dans la famille de Lucile on fait illusion, on passe pour une grande tribu unie. Entourée de ses nombreux frères et soeurs, cette jolie petite fille fait des photos de mode qui mettent du beurre dans les épinards des parents. Plus tard c'est une Lucile silencieuse et renfermée sur elle-même, adulte, c'est une femme complètement déconnectée de la réalité, diagnostiquée bipolaire, mais si elle est folle, aux yeux de ses parents ,c'est forcément sa faute... Ajoutez à tout ça la mort qui vient frapper régulièrement à la porte de la famille et on comprends mieux pourquoi la petite Lucile en est arrivée là...

Pour que je lui consacre un nouveau billet il faut vraiment que cette lecture m'ai fait mal et me mette en colère. Malgré mon traumatisme des rapports familiaux, j'ai essayé de voir les choses avec neutralité mais en vain. J'ai vraiment souffert pour Lucile, je n'arrive pas à concevoir que des parents digne de ce nom puissent être si égoïstes. Ils font des enfants à la pelle et délaissent ceux qui sont déjà là sans se soucier le moins du monde des conséquences morales que cela peut engendrer. Au fur et à mesure des pages, quand les membres de la famille s'ouvrent peu à peu à Delphine de Vigan on se rend compte qu'ils ont tous gardé des séquelles de ces parents irresponsables qui leur offraient peut-être le confort matériel mais pas l'essentiel. Comment, quand on ose porter le titre de parent, on peut rester comme ça à côté de la plaque et continuer à se regarder dans une glace alors que les enfants morflent moralement?
Plus je pense à ce livre et plus je suis révoltée car dans le fond certaines familles détruisent plus qu'elles épanouissent et quand les dégâts deviennent irréparables, c'est toujours ceux qui sont réellement à blâmer qui retirent leurs billes.
Je n'essaie même pas d'imaginer ce que Delphine de Vigan a ressenti quand elle a commencé à gratter la couche de vernis, je comprend les moments de pause et de remise en question entre chaque chapitre car ça n'a pas du être évident pour elle de remuer un tel sac de noeuds. Ce livre ne ramènera pas Lucile mais néanmoins il continue de la faire exister, telle qu'elle était et malgré ses déviances. J'ai ressenti une profonde affection pour cette femme qui a seulement été la victime malheureuse de parents, qui selon moi, ne méritent même pas de l'être...
Ce livre met une véritable claque dans la gueule et fait réfléchir sur la complexité des rapports familiaux. Je le conseille à tous et pour les lecteurs sensibles comme moi, et bien, préparez les mouchoirs !
A lire !
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C'est un livre, contrairement à mes habitudes, que je n'ai pas reussi à lire
rapidement : étonnée par son contenu, sa densité. On a l'impression de rentrer dans la peau de Delphine, de ressentir les "délires" -bons et mauvais- de cette famille, et au fil des pages on assiste à la dérive de Lucile.

La bipolarité de Lucile fait éclater sa vie professionnelle et familiale. Elle s' engouffre dans tous les excès.Sa vie est comme un bateau ivre. Elle finit par se "stabiliser" après 10 ans de camisole chimique et de périples notamment professionnels, elle reprend des études et devient une assistante sociale "hors pair", comme le dit Delphine.

Elle dit aussi "Manon et moi sommes devenues adultes......fortes et fragiles d'avoir appris trop tôt que la vie pouvait basculer sans préavis et que rien autour ne serait tout à fait stable".

Delphine oscille jusqu'à la mort de sa mère sur ce fil tendu.

C'est un livre courageux car elle dresse le portrait de sa mère, du fonctionnement de cette famille qui est parfois bien étrange (les parents de Lucile -Liane et Georges-se promènent nus devant leurs enfants, petits enfants....), l'inceste est sue mais tue par Liane. Elle est également trompée par Georges mais elle ne dit rien, elle aime son mari.

Delphine a reussi également à écrire ce livre parce qu'elle a pu récupérer des enregistrements, des vidéos, des écrits, recueillir des témoignages des membres de sa famille et puis fait écho à sa propre vie aux côtés de sa mère, qu'elle n'a jamais laissée.

Cela c'est l'anecdote, j'ai aimé les passages lorsqu'elle parle de Gérard Garouste que j'ai eu la chance de rencontrer dont l'oeuvre est immense.

Pour ma part, ce qui est rare, je relirai ce livre car je pense qu'il mérite plusieurs lectures, et j'aime beaucoup aimé la qualité de son écriture.
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Je suis sortie meurtrie , de cette lecture, tellement la souffrance psychique suinte de tous les mots, de toutes les phrases.
C'est un livre éprouvant , parfois insupportable, poignant.
J'espère qu'après avoir "accouché" de ce livre, l'auteur s'est sentie délestée du poids des non-dits.
Mais j'en doute.
A lire absolument... L'écriture est sublime.
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Les premières pages du livre s'ouvrent par la découverte de Lucile, la mère de la narratrice. Elle s'est suicidée après avoir souffert mentalement toute sa vie.
Dans la première partie, l'auteure nous raconte l'enfance de Lucile dans sa famille de 9 enfants avec une mère emportée par cette vague, ce tsunami de vie. Pas question d'écoute des personnalités et de leurs sentiments dans cette famille.
Le pire, nous le rencontrons chez le père, tout à fait ignorant de ses responsabilités et horriblement destructeur.
Dans la deuxième partie, on voit Lucile basculer dans la maladie.
Elle est atteinte de bipolarité et dépendra toute sa vie de remèdes chimiques pour afficher un semblant d'équilibre pour les siens car elle les aime, ses deux filles et tient à leur donner le meilleur d'elle-même mais rien n'y fait.
Dans la troisième partie, un espoir de guérison pointe le bout du nez mais rien ne peut s'opposer à cette vilaine maladie : "Rien ne s'oppose à la nuit".
C'est ce que je trouve le plus noir dans le livre, c'est cette maladie, un tunnel dont on ne voit jamais le bout.
La lettre que la maman a adressé à ses filles est merveilleuse. Elle leur exprime son immense fatigue et le message d'amour d'une mère à ses filles est grand, rassurant, ...
Dommage pour cette issue !
Je me suis un peu projetée dans cette histoire qui m'a rappelé la maladie de mon père, extrêmement courte, heureusement mais quand même...Il avait un naturel joyeux qui a repris le dessus quand il a cessé de travailler jour et nuit, quand il s'est remis au sport et a passé de plus longues vacances avec nous. Lui aussi avait souffert dans son enfance. Il comparait sa mère à Folcoche dans "Vipère au poing" .Il restait fragile, nous disait maman.
Très beau livre où Delphine de Vigan n'a pas son pareil pour exprimer ses pensées.
On pourrait dire que le roman est noir mais il est parsemé d'éclaircies de vie qui en font un très beau récit où on ne sombre pas en le lisant.
Je l'ai lu à sa sortie en 2011, avant de rejoindre Babelio.
Grâce à mes fiches, j'ai pu en relire des passages et me le remémorer .Cela n'a pas été difficile car c'est un livre qu'on n'oublie pas.

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Il y a des livres qu'on n'arrive pas à lâcher, il y a des livres qui nous font à la fois du bien et du mal, il y a des livres qui nous font vivre et revivre...
J'exagère peut-être un peu mais c'est ce que j'ai ressenti en dévorant le roman de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit.

Rien ne s'oppose à la nuit raconte l'histoire de la mère de Delphine de Vigan : Lucile. Née dans une famille nombreuse, Lucile est une petite fille solitaire et pensive. de malheur en malheur, elle se renferme sur elle-même.

Delphine de Vigan avec sincérité et émotion nous parle de sa mère si seule, si fragile. J'ai été touchée par ce portrait, par cette histoire. L'écriture dans ce cas-là prend sens et devient un témoignage à part entière. Malgré les deuils et les malheurs, Delphine de Vigan écrit avec une simplicité inouïe la vie de sa mère et la sienne.
Je ne serai que dire de plus à part qu'il faut absolument lire cette biographie/autobiographie émouvante..
En somme, un vrai coup de coeur !
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Un titre pareil ne pouvait qu'attirer mon attention, un point commun entre nous, Bashung. Alors j'ai lu ce roman autobiographique avec la même gourmandise que les précédents. Pas déçu, il était à la hauteur de mes espérances. Je comprenais comment Delphine de Vigan avait pu écrire un livre aussi puissant que No et moi. La force de son écriture ne pouvait venir que de cicatrices du passé. Quel courage ! Étaler sur le papier une histoire qui vous touche de si près n'est pas une évidence. J'attends avec impatience son prochain roman et espère la rencontrer lors d'une dédicace.
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Que dire de ce livre ? Que je l'ai aimé tout d'abord. Vous savez, ces livres, finalement rares, qu'on retrouve avec bonheur, que l'on dévore et qu'en même temps on voudrait économiser pour qu'ils durent.

C'est le témoignage d'une enfant – car lorsque nous évoquons nos parents, nous restons toujours des enfants – qui tente de comprendre la folie de sa mère, le déclencheur, et ce qui la mènera au suicide, à la fois tragique et prévisible dans cette famille dysfonctionnelle où les morts s'enchainent comme une malédiction.

C'est l'histoire de cette enfant devenue mère qui se refuse à la répétition et qui met à distance son passé familial ratissé par les souvenirs des uns et des autres et qui les confrontent.

C'est le récit d'une mère qu'on appelle par son prénom pour garder une vision en surplomb et peut être aussi le contrôle des émotions.

Certaines personnes sont gênées par l'aspect voyeuriste auquel peut renvoyer pareil témoignage. Pour ma part, je ne me suis pas sentie indécente car j'ai lu ce livre comme une confidence d'un être humain à un autre, avec sensibilité et respect. Il n'est pas question de se repaître du malheur de l'autre. C'est un partage, d'une douleur, d'une cicatrice, d'une fêlure. Et cela, humains, nous en avons tous (certains plus que d'autres).

Ce livre, je l'ai trouvé poignant et je l'ai fini les yeux embués. Tout est dit.
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Delphine de Vigan a souhaité écrire sur sa mère, et le pari est à mon sens réussi.
Elle a créé une atmosphère particulière autour du personnage de Lucile, à la fois solaire et torturé.
J'ai aimé ce qui se dégage de ce livre et les questionnements qu'il soulève, notamment sur les schémas qui se reproduisent inlassablement, et sur la maladie mentale.
J'ai aimé les digressions de l'auteure sur le cheminement de son écriture.
Je ne partais pourtant pas convaincue, mais je dois admettre que je suis conquise.
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Le meilleur roman de la rentrée !
Après quelques romans un peu superficiels, louvoyant du côté de Olivier Adam et de Anna Gavalda, Delphine de Vigan explose avec cette autobiographie douloureuse de sa mère.
Le début du roman est solaire : on y découvre une famille merveilleuse, comme seul le baby boom pouvait en enfanter. Une grand-mère généreuse, un grand-père séduisant, sept enfants, pas moins ...
Mais les fêlures apparaissent peu à peu : la mort accidentelle d'un enfant, l'adoption d'un autre, son décès dans des circonstances scabreuses, la naissance d'un enfant trisomique, des révélations étouffées sur ce grand-père ambigu...
Delphine de Vigan raconte, sans fard, l'histoire de sa famille. Elle raconte aussi les difficultés que lui a causées l'écriture de ce roman si intime et pourtant si pudique.
Ce n'est pas une famille abstraite, irréelle, fictionnelle, qui nous est décrite, c'est une vraie famille, avec ses qualités et ses défauts, ses zones d'ombre et ses éblouissements.
Et, comme dans les livres que j'ai lus ces jours derniers et qui m'ont tant plu (Carrère, Binet ...), c'est la présence de l'auteur au coeur de son livre qui lui donne, de mon point de vue, tout son sel.
En se plaçant au centre de son roman, l'auteure décuple l'effet de réalité. Elle nous fait partager non seulement la folie de sa mère mais la souffrance qu'a coûtée à sa fille cette folie et la confession de cette folie.
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J'ai acheté ce livre car depuis quelques temps, j'entendais beaucoup parler de cette auteure que je ne connaissais que de nom, ensuite, ce livre comme bien d'autres est venu embellir ma gigantesque PAL, sans que rien ne me décide à l'ouvrir, et grâce au pioche dans ma PAL du mois de septembre, j'ai ouvert ce livre et je ne le regrette vraiment pas. Avant de l'entamer, je regarde la quatrième de couverture et là, je me dis, quoi pendant plus de 400 pages l'auteure va nous parler de sa mère récemment décédée, super sauf que je risque de vite m'ennuyer. Et bien non, ce fût un vrai régal de lire ce livre, l'auteure et sa mère (ainsi que l'ensemble de la famille) ont vraiment eu une vie assez particulière, elles ont toutes les deux eu des enfances très douloureuses, des reproches à faire à leurs propres parents, elles ont baigné dans des joies, des chagrins, des doutes...
Delphine de Vigan a réussit à nous faire revivre la vie de sa mère depuis sa plus tendre enfance grâce à de nombreuses recherches qu'elle a effectué auprès de ses proches. Elle nous prouve également que les familles qui paraissent idylliques sont souvent celles les plus terribles.
Ce livre nous fait ressentir de la tristesse, de la compassion, de la colère, des rires, la plume de Delphine de Vigan est vraiment superbe et je pense que je n'en resterai pas là avec elle.
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