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De la chaise longue où je me suis installée sous le tilleul, je les regarde, lui et elle, rafistoler cette maison familiale laissée à l'abandon depuis des années. Jolie maison aux dimensions harmonieuses, construite pour durer longtemps et abriter des générations de familles aux enfants turbulents.

Des tuiles sont de guingois, la peinture est partie en lambeaux, l'appentis ne tient plus debout que de mémoire ou grâce à l'enchevêtrement des toiles d'araignées.

Plus loin, jouxtant le jardin rendu à son état sauvage, la rivière, la rivière poissonneuse dans laquelle son père lui avait appris, ainsi qu'à son frère, comment placer les nasses, lancer les lignes et se tenir d'aplomb pour ne pas être emporté par le courant. Car elle coule tranquille en apparence mais cache des remous tumultueux remplis de souvenirs et de blessures.

Pourquoi donc ce départ, pourquoi donc ce retour ? Rien ne le dit vraiment. de temps à autre, deux trois mots esquissés laissent supposer un malheur, un chagrin, une fragilité, une difficulté à vivre pleinement.

Lui a décidé de se donner une nouvelle chance, de réparer ce qui doit l'être, d'ôter ce qui est mort ou envahissant, de faire entrer la lumière et d'alléger son quotidien. Elle, aimante, complice, pleine d'entregent et de courage, ponce, peint, recycle, part à la découverte des environs, échange quelques mots avec la voisine, sauve un ragondin du dépeçage de sa fourrure, rencontre une adorable petite fille handicapée, apprend le nom des arbres, fait mijoter de délicieuses potées avec les plantes aromatiques du potager. Ici ça va.

Tout ce petit livre simple, pudique, silencieux, raconte à pas feutrés l'histoire d'une réparation, d'un retour sur soi, sur l'enfance, sur les blessures qu'emporte l'eau. Et puis, un jour, le frère arrive avec femme et enfants, les sourires renaissent francs, naturels, heureux. Ici ça va ne connaît pas de happy end mais tend vers une paix croisée, authentique. Superbe.

Je ne connaissais pas Thomas Vinau. Quelle simplicité, quelle richesse ! Je le découvre grâce aux chroniques de Terrains Vagues et de Michfred qui m'ont attirée comme une coulée de miel doré.

Tous ces courts moments de vie et de réappropriation laissent beaucoup d'espaces blancs qui, à pratiquement chaque page, ont enflammé mon inspiration. Si j'étais douée pour le dessin, j'aurais rempli ces vides de jolies couleurs, d'arbres, d'animaux, de nids, de ciel, de croisillons de fenêtres, de profils d'elle et de lui. Ici ça va, la formule prend tout son sens.

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Ici ça va, merci.
Pas un meurtre, pas d'intrigue politicofinansexuelle, pas de tortionnaire ni de sérial taré, pas de fin du monde, pas d'égotique, pas d'épouvante, pas de questions existentielles ni de guerres, pas de pathos ni de tragique, pas de lutte de pouvoir, pas de pouvoir du tout c'est encore mieux, pas de superflu dernier cri, pas de trou dans la couche d'ozone, pas d'accident, pas de sang de pleurs de cris, pas de naufrage, pas d'emprisonnement, pas de flics, pas de militaires, pas de psys, pas de multinationales, pas d'argent, pas d'enquêtes, pas d'extra terrestres ni de méchants envahisseurs ni de savants fous, pas de nasillons ni de fachos, pas de bobos, pas de télé ni de journaux, pas d'enfants martyrs ni d'enfants soldats, aucun tremblement de terre ni volcan en éruption, pas de tsunami, pas de tempête de tornade de cyclone d'inondation, pas de terroristes , pas de religions, pas d'injustices pas de camps, pas d'espionnage, pas de dictature ni de génocide, pas de crimes passionnels ni de chagrin d'amour, pas de divorce, de garde d'enfant, pas de juges ni de procès, pas d'humiliations ni d'esclavage ni asservissement, pas de viol ni torture, pas de psychopathes de psychorigides de psychoses, pas de…
Euh… vous êtes toujours là? Non parce qu'en général pour capter le lecteur il faut un truc qui fasse sensation, on se fout de ce qui va bien. Pire, souvent ça en rend certains agressifs.

Donc ici tout va bien, très bien même. de l'amour en barre saupoudré de petits bonheurs quotidiens tout simples, le tout baignant dans un océan de poésie.
Ici ça va et si les souvenirs de Thomas font parfois l'école buissonnière, sa reconstruction cimentée par l'amour d'Ema et par leur complicité, fait de ce livre une petite merveille prenant à contre pied certaines de nos préoccupations quotidiennes qui nous font trop souvent passer à coté d'un p'tit truc anodin qui pour peu qu'on lui jette un regard différent, ou un regard tout court, a tout pour nous ensoleiller une journée.

Ici ça va, c'est un petit journal, quelques instantanés où perfuse la paix, la sérénité. Rien de spirituel là dedans, c'est du bio, du vrai, du naturel, comme une respiration. Des billets courts et intenses d'émotions simples et tellement belles.
Ici ça va, il n'y a qu'enchantement, joie, plaisir, délice, calme, gaité, charme, grâce, poésie…
Euh… vous êtes toujours là?
Donc les trains qui arrivent à l'heure ça vous intéresse?
Alors n'hésitez pas une seconde, foncez. Ce bouquin est un Sourire. XXL le sourire.
Merci m'sieur Vinau, une fois de plus.
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Ici ça va. Et même quand ça ne va pas trop, on est bien, chez Thomas Vinau.

De nouveau la nature y est à l'honneur, abritant cette fois les murs fatigués d'une antique maison familiale.
Dans cet ailleurs à la campagne un jeune couple s'installe.
Second souffle.
Reconstruire. Se reconstruire.
Ils rénovent les murs, ils restaurent leur âme, cultivent l'enclos des souvenirs pour y semer le futur, cueillent les jours ordinaires dans l'harmonie paisible d'un paysage ami.

Thomas Vinau observe la lente renaissance de ses personnages avec une grâce bienveillante, sublimant leur quotidien par la seule concision de ses mots essentiels.

« Et puis il y a la lumière. Omniprésente. On dirait parfois qu'elle monte de la terre. Avec le bruit de la rivière. Qui lui sert d'escalier. »

Voilà.
Ici ça va.
Et même si ça ne va pas trop, tu verras ça ira, parce qu'on est vraiment bien, chez Vinau.


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Avec Ema, il vient tout juste d'emménager dans la maison de son enfance. Une maison encore emplie de silences, de poussière, de toiles d'araignée et de souvenirs. Elle ne demande qu'à être retapée, nettoyée, fleurie, embaumée pour être à nouveau vivante, à l'instar de ce jeune couple. Lui, être fragile, sent qu'il peut à tout moment perdre pied. La mort soudaine de son papa l'a ébranlé. Mais la vie est là, à ses pieds. Il suffit juste de se pencher pour la cueillir. La pêche, la visite de la voisine, le sauvetage d'un ragondin, la visite du frère, autant de moments qui réenchantent la vie...

D'une grande et sincère simplicité, Thomas Vinau nous offre une parenthèse enchantée. de la poésie et un brin de magie se dégage de ce roman dans lequel l'auteur joue avec les mots, nous plonge dans cette rivière et nous aide à panser nos blessures du quotidien. Celles du narrateur sont juste devinées, il n'y a pas besoin de mots parfois pour les décrire. On les ressent, c'est bien là l'essentiel. La maison de son enfance et Ema, qu'il aime regarder jardiner, seront un nouveau départ pour lui. Chaque instant est vécu avec intensité. Thomas Vinau, de par son écriture poétique et maîtrisée, décrit des moments tout simples avec subtilité et intensité. L'on referme ce roman tout doucement comme l'on referme la porte de cette maison et l'on s'éclipse sur la pointe des pieds, de peur de voir le bonheur s'envoler...
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Après une mise en quarantaine volontaire de littérature, ce petit livre de Thomas Vinau s'est invité dans mon bagage. Entendant sa propriétaire me murmurer que ce petit opus me ferait du bien, je savais déjà que cet emprunt serait définitif.

Reconstruire sa maison, quelle belle métaphore pour nous montrer comment le personnage principal cabossé par la vie va se reconstruire. Attentif à la nature et aux saisons, il va réapprendre à vivre en compagnie d'Ema. Des gestes simples : tailler la vigne, soigner un ragondin, ramoner la cheminée, pêcher, arroser un plant de radis, remettre en état cette maison qu'il a quittée il y a bien longtemps. Se sentir vivre à nouveau.

Thomas Vinau n'a pas son pareil pour nous décrire ce parcours par petites touches dans ce qui ressemble à une chronique. En refermant, trop vite, ce livre, vous penserez que oui, aujourd'hui : Ici ça va.
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D'abord j'ai aimé le titre.

Parce qu'il me mettait aussitôt dans la tête une chanson d'Arthur H que j'adore , qui s'appelle je crois le Chercheur d'Or mais dont le refrain est " Ici ça va"...

"Ici ça va,", dit Thomas Vinau lui-même, "est une lettre du front. C'est par ces mots que je commencerais une lettre si j'étais loin, que j'allais bien et que je voulais rassurer quelqu'un".

Une longue lettre, un court récit.

La chronique pudique et poétique d'une reconstruction, après un accident, une dépression, un choc, un deuil...on ne sait pas, et là n'est pas le propos.

Pas de confidence pathétique, pas d'exhibition narcissique, pas d'enlisement névrotique, pas de marasme dépressif.

Juste des gestes de réparation- un toit qui fuit, une cabane qui brinquebale, un couteau qui rouille- , des gestes généreux -semer, délivrer, rassurer- , des gestes qui entretiennent - élaguer, débroussailler, cueillir.

Une certitude: Ema, son amour, son rire, sa confiance. Et tout redevient promesse, élan, chanson. Renaissance.

Un seul lieu: ici, au bord de la rivière d'une enfance perdue, oubliée, enfouie dans un entrelacs de broussailles et de souvenirs.

Thomas Vinau est unique pour donner des ailes à la tristesse, pour la faire envoler, légère, dans la vibration d'une rencontre -un vigneron, une petite fille sourde- , dans la chaleur des affections - celle d'un frère qui revient, celle d'un chien qui vadrouille.

Autant la tristesse d'un Olivier Adam plombe, poisse et s'apesantit, autant celle de Thomas Vinau féconde, caresse et s'évapore en rosée tendre, irisant le monde tout autour.

Car derrière elle, il y a une joie. Pas bébête, pas béate, pas benête.

Une joie faite de petits riens, de moments précieux et fragiles. Petites perles de rien du tout. de quoi se faire un collier.

Un grand collier d'air, comme disait joliment Aragon.


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Rien à cacher,
Rien à perdre,
Rien à attendre.


Une vie faite de tous ces petits Riens
Qui pourtant :
reconstruisent,
bâtissent,
cicatrisent les
blessures du passé…

A pudeur délicate,
A quotidien ouvert,
Vinau nous raconte
Un père qui n'est plus.

Juste se rapproprier
Cette maison dont il faut
S'occuper ensemble
Pour la brandir comme
Un victoire sur son
Passé et ses blessures.

Suivre ce chemin de reconstruction
Pierre par pierre.

Une maison d'enfance qui
Permet d'enlever l'armure de son âme ‘mure
D'enlever ses masques,
Qui lui marque la vie de
Bal'hiver'ne(s) …

Il clos ce carnaval des
Faux semblants,
Faux-fuyants,
Faux vivants…
Dans l'enclos des fétichismes de mots .

Il laissé aller,
Il laisse partir,
En étant divinement présent à sa vie
Dans ce carpe diem de chaque instant,

Il ne retiens pas la virtualité virtuose
Des mots qui ne veulent plus
rien dire
A part l'impératif du :
Vire'tu'oses?
Vie et ose ?

Oui c'est ça ...

Vie en rose
En couple avec Ema
Un projet en commun…

Égrener ce temps que conte si bien Vinau
Celui qu'il mature au fil des actions toute simple
Dans cet ailleurs qui l'accueille .

Libre de son authenticité
Qui se déploie avec force et émotion
Et imprègne ce livre de pétales de délicatesse !

Plaisir maximum que de se faufiler dans
Les interstices de ces mots dans lesquels
je me suis engouffrée avec passion
loin de ces vies insipides, ennuyeuses et blessées
qui blasent… quand on n'a pas le plaisir de lire Vinau ^^

(à mettre absolument dans la hotte du père Noël ce soir )^^


PS : un grand merci à TerrainsVagues qui m'a confié ce livre-trésor !

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Ici ça va, dans la petite maison de l'enfance où se cachent les souvenirs. Dans la cabane où reposent les objets oubliés. Au bord de la rivière, où la vie suit le cours des saisons. Dans le potager qui renaît une fois les ronces vaincues. Près d'un vieil homme qui lit la vie dans les feuilles de la nature, d'une petite fille dont le rire se sauve jusqu'à Neptune, et d'une autre qui mime la vie avec ses mains papillonnant dans l'air.

Loin des tourments, de l'angoisse, un couple se reconstruit, reprend son souffle. Comme un coin de jardin, ils se débarrassent des lianes qui les étranglent, y laissent passer la lumière, les ronds de soleil à travers le feuillage, la douceur du vent, la fraîcheur de la pluie, la morsure du froid qui prépare le printemps prochain.
Ils réapprennent à vivre, à regarder, à écouter, à sentir, à entendre le silence.

Une histoire simple, presque immobile, qui s'avance doucement vers un apaisement. Le jardin s'embellit, il prend de belles couleurs, sans truquage.

Une histoire qui fait du bien.
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Si vous avez envie d'une lecture bucolique, où on se sent bien, comme en vacances sur une chaise longue à la campagne, ce livre est pour vous.
C'est un instantané de bonheur, de joie, d'herbes folles, de rires d'enfants, de rivières et de nature. C'est un livre qu'on boit, qu'on savoure, qu'on susurre, bref un petit bonheurde lecture.
Le récit de ce roman : un jeune couple viennent d'acheter une vieille maison à rénover. Ema, est heureuse et se sent bien dans ce nouvel environnement. Tandis que lui, essaye de se souvenir de son enfance, il est très heureux de se retrouver ici, chez lui.
Un livre qui fait du bien, et qui donne une certaine légèreté à la vie.
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Roman d'une reconstruction.
Le livre s'ouvre alors que le narrateur vient avec sa compagne s'installer dans la maison de son enfance.
On devine une fracture, une blessure, effleurée, jamais détaillée.
On assiste à une renaissance au contact de la nature, un choix fait de revenir à l'essentiel.
La simplicité apparente de ce petit livre, cette succession de de très courts chapitres, rend le propos plus lumineux encore, chaque mot fait sens, chaque phrase résonne longuement.
« Ici ça va » est un petit bijou qui chuchote à l'oreille et au coeur, à découvrir absolument!
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