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EAN : 9782738486592
130 pages
L'Harmattan, Collection Ecritures (01/12/1999)
3/5   1 notes
Résumé :
Être vivant, c'est être malade. Entre ces deux états, il n'y a pour ainsi dire pas de place. Il y a une zone d'affrontement où la vanité et l'espoir partagent leur place avec la fatalité et la compassion. De cet espace funambule, s'échappe un bruit de fond qui est la matière de ces textes.
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N°1854 – Mars 2024.

Dernières nouvelles du frontPhilippe VolardL Harmattan.

L'auteur est médecin urgentiste et ça se sent dans son écriture, dans les thèmes qu'il aborde. C'est la douleur, celle de la maladie qui mange peu à peu la vie, celle qui suit l'accident, dans les débris de tôle et de verre, avec le sang et la chair à vif, celle qu'on ne peut plus supporter parce que sa propre vie est trop lourde à porter, celle que le praticien impuissant voit grandir chez son patient à qui la camarde tend ses bras décharnés, la sienne aussi, plus intime, de ne pouvoir plus rien faire pour retenir la vie, celle qui accompagne ses gardes démesurément longues et éprouvantes que le café peine parfois à adoucir. C'est aussi être confronté à la violence de la rue, aux ravages de l'alcool, de la drogue, de l'incompréhension entre les gens, de leur désespoir, de leur volonté de destruction suicidaire. Il faut beaucoup d'abnégation aux soignants pour soulager toute cette souffrance et ceux qui sont l'objet de leurs soins veulent vite disparaître parce qu'il a fallu attendre longtemps son tour et que la vie reprenne son cours pour peut-être une nouvelle chance. Un médecin, de part sa fonction, doit faire accepter la souffrance et la mort avec pour tout moyen les mots, entre empathie et distance indispensable et pour toute cuirasse sa blouse blanche et son titre de docteur. Il y a la vie ordinaire, banale qui, en une fraction de seconde, quand on s'y attend le moins, bascule vers le néant avec son cortège de souffrances, comme un point de passage obligé. La guérison peut être au rendez-vous mais la mort n'est jamais très loin dans le microcosme des urgences. A l'extérieur, ce sont les copains, les rencontres, ces moments futiles autour d'une bière ou d‘une vodka, à évoquer le temps qui passe, les choses de la vie et les souvenirs qu'on égrène avec leurs joies, leurs regrets, leurs remords, ces moments aussi où on frôle le danger au point d'envisager son propre saut dans le néant avec cette intuition que mourir est peut-être une choses simple.
Nous sommes mortels mais sous nos latitudes nous choisissons de vivre sans penser à la mort, un peu comme si elle n'existait pas, au point que souvent elle survient à notre grand étonnement. La mort frappe sans logique, malgré les efforts pour retenir la vie, malgré les larmes et il faut accepter son verdict parce que telle est notre condition humaine.
Recueil de nouvelles courtes qui constitue de premier ouvrage publié de Philippe Volard, annoncé bizarrement sur la couverture comme un roman, agréable à lire, avec des accents poétiques parfois malgré les angoisses et thème traité. C'est une plongée dans notre quotidien de plus en plus violent qui parle de souffrance, de demande de soins autant que de compréhension qui remet en cause le vivre ensemble autant que toutes les affirmations lénifiantes sur notre passage sur terre, c'est aussi une façon d'attirer l'attention sur les urgentistes, leur devoir, leur volonté de sauver, leurs difficultés.



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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La rue,comme la mer, s'est retirée et son sanglot monstrueux a laissé sur la rive les plus désespérés, ceux qui se sont jetés hier dans l'écume sombre de la rue, de l'alcool, des rêves perdus, parfois seuls, parfois à deux, la main dans la main dont l'étreinte s'est défaite. Parfois, souvent aussi, les mains sont des poings et les mots sont rares et violents, échec, échouage, ces mots sont les mêmes qui ont laissé sans force quelques-uns de ces hommes et de ces femmes qui ont été parmi les hommes et les femmes, ont été et sont parfois encore, comme les autres, comme nous autres aujourd'hui.
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C'est juste une affaire de temps, je pense aux livres qui s'ouvrent toujours à la même page, là où on les a laissé longtemps ouverts , longtemps abandonnés, s'en souviennent-ils eux aussi et meurent-ils d'ennui ou de chagrin , je ne peux pas savoir, mais j'y ferai attention maintenant, c'est sûr.
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