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EAN : 9782818058268
288 pages
P.O.L. (17/08/2023)
4.21/5   179 notes
Résumé :
« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Déjà, dans sa petite introduction Neige Sinno annonce que ce livre n'est pas son dépotoir, et la suite montre qu'en approchant ce sujet effroyable de la pédophilie qu'elle a subi personnellement , elle est dans une autre sphère. Ce qui aussi comme lecteur , lectrice nous déplace aussi dans cette autre sphère, celle de la littérature pure et dure.

Comment raconter une histoire aussi terrible et comment présenter ce personnage qui a commis l'indicible ? Qu'est-ce-qu'on fait avec quelque chose d'irracontable? parce que c'est irracontable ! ,

Elle s'efforce d'approcher l'idée d'un personnage qui en apparence ne pourrait commettre même en pensée de tels actes mais les a commis . Elle n'arrive pas à comprendre comment le même personnage change de dimensions , « Tout ce qui a trait au viol se passe dans une dimension à part, une dimension 'bizarre', qui est physiquement la même que celle où se déroule le reste de la vie, qui s'y superpose comme un double d'une insupportable clarté »,

Elle se réfère à la Littérature , comme la Lolita de Nabokov, là encore
un chemin sans issu « on joue le jeu de l'auteur qui se met dans la peau du criminel sans pour autant entrer en empathie avec le personnage. Et si d'aventure on s'y laisse entraîner, le texte se charge de nous rappeler, à des moments choisis, que cette empathie fait de nous des complices du monstre. C'est un choix rare en littérature. », un choix rare en ce qui concerne les viols d'enfants,surtout que la voix de Lolita est totalement absente dans le livre,

Elle se réfère à d'autres pervers, bourreaux, criminels de l'Histoire, qui ont commis des actes impensables, pourtant ces gens fascinent, intéressent les gens, « Ils représentent pour nous quelque chose qui nous résiste absolument, qui est au bord de nous, mais où nous ne pouvons pas ou ne voulons pas aller. », un autre cheminement sans issu,

Elle analyse les témoignages en faveur de son bourreau durant le procès ; or alors que ceux-ci pensent que tous les aspects de sa vie depuis sa jeunesse jusqu'au procès sont irréprochables , le crime là dedans n'est qu'une anomalie , pour Neige « Son crime fait de tout le reste de son existence une aberration, il empêche de la lire sous le prisme de la dignité ou d'une quelconque qualité morale ». Là encore elle n'arrive pas à trouver justice,

Elle va même plus loin, essayant de comprendre des exemples concrets dans la Littérature comme La joie de vivre de Goliarda Sapienza ( roman que j'ai vraiment détesté ), de la représentation de l'enfant abusé en maître de son destin , séduisante parce que transgressive, en vain…….,

Et finalement elle l'avoue , elle arrive uniquement à s'en approcher , de différents points de vue, de différentes façons pour pouvoir atténuer l'immense solitude dans laquelle l'a enfermé ce viol. Un viol qui a duré des années, dont elle n'en porte aucune responsabilité, et le monstre qui l'a commis après cinq ans de prison est ressorti, s'est remarié et a refait quatre enfants. Comment un homme pareille peut encore être mari et père comme si rien ne s'était passé alors que sa victime est condamné à vivre avec son mal, seule, le reste de sa vie ? Et rien , mais rien ne viendra combler cette solitude d'un être brisé dans la petite enfance, et ce livre en est le tragique témoin, « Il n'y a jamais de happy end pour quelqu'un qui a été abusé dans son enfance ». C'est un texte littéraire, lucide , intelligent , bouleversant de sincérité . J'évite ce genre de sujet en général, qui me donne l'impression d'être voyeur, ici il n'en est nullement question. Un texte qui ne répond à rien , qui ne résolu rien, pourtant on rencontre elle et sa douleur et son immense solitude, une personne « damaged for life », et en un seul mot, c'est Poignant !
J'espère que ce livre apaisera un petit peu sa douleur et amenuisera sa solitude lui permettant comme elle l'espère, d'accéder à un territoire où elle sera devenue plus libre, même si cet « autre lieu » sera toujours là , au détour du chemin.

« Comment faire pour s'élever à une plus grande puissance sans que cela tourne à l'oppression d'un autre ? Comment transcender le mal dans la douceur et non dans un nouveau mal ? Et comment faire pour que cette douceur nous importe, nous fascine autant que le côté obscur ? »



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Le début de Triste Tigre est sidérant ! La suite l'est tout autant d'ailleurs. Neige Sinno nous entraîne dans une histoire épouvantable, la sienne. Elle a été violée par son beau-père alors qu'elle avait 7 ou 9 ans, pense-t-elle, et cela a continué jusqu'à ses 14 ans. Il ne s'agit pas d'un récit au sens habituel du terme, ni d'un réquisitoire, encore moins d'un roman : elle s'en défend à plusieurs reprises. Il est bien difficile de classer cet ouvrage dans un genre défini : il tient à la fois du récit, du témoignage, de l'analyse, de l'essai, du carnet de lecture, et j'en oublie sans doute. Bien sûr qu'il sera question d'elle, la victime, mais elle veut avant tout tenter de comprendre les mécanismes de l'inceste et, plus largement, du viol des enfants. Pour cela, elle va tenter de se mettre à la place des autres protagonistes de ce drame, essentiellement de son beau-père violeur ainsi que de sa propre mère, celle qui est tombée amoureuse de cet homme, qui a fait deux enfants avec lui, qui n'a pas vu ce qu'il se passait, mais qui l'a aidée, après, à porter plainte... La table des matières qui détaille les titres des chapitres permet de revenir sur certains passages, ce que j'ai trouvé particulièrement bienvenu. Ainsi, les trois premiers chapitres sont titrés respectivement, « Portrait de mon violeur, le portrait, le portrait donc ». Plus loin, on trouvera « Il a aussi de bons côtés » suivi de « Portrait de la nymphette », ce qui traduit, je crois, à la fois la difficulté de l'entreprise, la volonté d'adopter divers points de vue et la difficulté à faire fi des idées reçues. Les désolantes statistiques sur le viol et sur le viol des mineurs en particulier (page 150) ne peuvent que mettre en colère, et le procès aurait pu avoir un dénouement bien différent : s'il a été condamné, « [c']est avant tout parce qu'il a avoué et reconnu les faits », ce qui, forcément, n'est pas souvent le cas. le travail de la CIIVISE, dont on entend parler ces jours-ci, confirme ce scandaleux état des lieux et le silence qui accompagne généralement de semblables faits. Beaucoup de textes littéraires sont convoqués et analysés avec acuité et originalité, me semble-t-il. On trouve une bibliographie complète en fin d'ouvrage. Sont cités aussi certains articles dont une tribune parue en mai 1977 dans le Monde « qui réclame l'abrogation des lois réprimant les relations sexuelles entre adultes et mineurs » signée par 14 personnalités dont Aragon, Sartre et Beauvoir (!), Deleuze, Lang et… Françoise Dolto ! Je suis infiniment admirative du courage de Neige Sinno, de sa franchise, de la profondeur de son questionnement et de sa volonté d'éliminer tout pathos. Ne vous y trompez pas : il s'agit bien d'un texte littéraire, à lire, d'urgence.
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Je viens de tourner la dernière page de ce roman qui m'a littéralement chamboulé qui m'a pris au tripes, un uppercut, j'en reste encore scotchée. En toute franchise, ce roman mérite d'être reconnu à sa juste valeur, L'auteur nous plonge avec subtilité, sensibilité, et dextérité dans son histoire. Il n'est jamais facile de parler d'un acte aussi grave que celui de viol , un viol subit de l'enfance à l'adolescence.
Au début , elle utilise un langage cru , dur, nous plongeons dans son calvaire Une chose importante, elle ne se sert pas de l'écriture de son livre comme un exécutoire, elle veut savoir comprendre, ce qui se passe dans la tête de son bourreau.
Comment un être humain peut faire subir ces atrocités, tomber aussi bas, pour assouvir ses pulsions sexuelles, nous avons une impression que pour lui, cela est une normalité, sans réaliser vraiment le mal qu'il fait, à une enfant.
L'auteure ne se sert pas dans ce roman, comme un moyen exécutoire, de délivrance, le mal est fait, l'enfance est brisée Elle est la victime et non la coupable. Elle met en avant l'emprise qu'un violeur peut avoir sr une personne, cet effet de chantage, cette manipulation, cette pression,
Se taire
Elle a eu le courage de porter plainte, il est dur pour l'entourage d'apprendre de tels horreurs,
Une remise en cause de ses actes odieux, faire réagir, ne pas avoir peur de dénoncer,
L'auteure nous relate avec une autre visions des choses, Son bourreau condamnés,
Sa force de refaire sa vie, loin des évènements, la joie d'être mère, mais vivre toujours avec une épée Damoclès, protéger son enfant loin , de tout cela, vivre dans la passibilité sans peur,
Ce livre est juste wahou, je n'ai subi aucun voyeurisme, au cour de ma lecture, un sentiment de colère de haine m'ont envahie. Un livre témoignage à lire absolument.
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Depuis sa parution lors de cette rentrée littéraire, le titre « Triste tigre » fait grand bruit et ce, pour plusieurs raisons. D'abord pour ses qualités multiples, pour sa manière de raconter des faits terribles d'inceste pédophile et ce, sans jamais tomber dans le pathos mais également, (accessoirement) parce qu'il fait partie de la première sélection du Prix Goncourt 2023. Malgré qu'il y ait des réticents à ce type de prix, cela reste un rendez-vous incontournable de l'automne.

Neige Sinno a été victime des attouchements et viols répétés par son beau-père durant près de 7 ans. Un jour, elle décide d'agir en révélant ces abus sexuels à sa mère et il faudra près d'un an à cette dernière pour oser quitter cet individu. Ayant avoué les faits, celui-ci sera condamné à 9 ans de réclusion, peine élevée pour des faits de viols et d'inceste, ne s'expliquant que par le fait qu'il ait avoué ceux-ci.

Ne désirant pas mettre l'accent que sur la victime qu'elle a été et sur son enfance brisée, elle tente notamment de « comprendre » la position du bourreau, les mécanismes de l'inceste, les positions de l'entourage, … Bien loin du roman ou du récit traditionnel, c'est avec beaucoup de franchise et de courage que Neige Sinno nous livre ce témoignage bouleversant.

Ce bouquin n'est pas un énième livre traitant de l'inceste. Bien loin de là d'ailleurs. Reprenant de nombreuses oeuvres littéraires relatives à l'inceste et au viol, elle les analyse finement pour en redonner des relectures avec notamment « Lolita » de Nabokov.

Comme vous pouvez vous en douter, c'est un texte dur, épouvantable parfois mais poignant. A plusieurs reprises, j'ai dû interrompre ma lecture, tant j'avais l'impression de parcourir en apnée ce texte, qui prend véritablement aux tripes.

J'espère que par ce livre, l'autrice, Neige Sinno a pu trouver un tant soit peu de paix avec elle-même ou d'apaisement, même si comme elle l'écrit, les victimes de ce type de crime sont des « damaged for life ».
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Qu'il est douloureux ce livre, habité de fantômes, ceux d'une enfance meurtrie à jamais, saccagée, détruite, piétinée. D'emblée Neige Sinno nous immerge dans ses réflexions sur les conséquences de l'inceste commis par son beau-père durant de nombreuses années, les plus importantes, celles de l'enfance. le langage ici est cru, l'autrice voulant nous faire comprendre ce qui ne se peut pas. Tout juste peut-on subodorer les souffrances inqualifiables causées par ce pédophile. Nulle résilience, nulle thérapie, l'écriture elle-même est démasquée comme un faux fuyant, une illusion, un outil imparfait mais néanmoins le seul permettant de témoigner de sa colère, d'une révolte qui consume. Comment ne pas comprendre l'effroyable ? L'autrice nous remet à notre juste place, nous lisons son ouvrage, nous compatissons mais comprenons nous réellement ce que constituent les abus sexuels sur des enfants. Les scènes sont éprouvantes, on est à la limite d'abandonner ce témoignage tellement l'envie de vomir nous saisis. Comment peut-on faire cela à des enfants ? Qui sont ces monstres aux visages de papa, de beau-père, d'oncle, d'ami, de cousin, de frère… Parler s'est prendre le risque de détruire la cellule familiale, d'avouer ce que l'on ne comprend pas encore à cet âge si précoce. L'enfant ne peut dire non, Neige Sinno insiste sur ce point. C'est essentiel de comprendre cet élément. le témoignage se fait aussi étude de la littérature traitant de l'inceste. Les pensées se font sans concession, abruptes, douloureuses. On ne guérit pas de telles blessures. Jamais. le récit se veut le témoignage d'une enfant broyée par les actes inqualifiables de ce beau-père. Mais justement, comme durant son procès rendu public, il est question ici de ne pas passer outre et de qualifier ces actes, de les décrire jusque dans leur horreur. le beau-père se demande d'ailleurs pendant le déroulement du procès pourquoi il faut insister à ce point sur les faits commis. Quelle importance pour lui, il ne peut comprendre et admettre, entendre la liste des supplices infligés à cette petite fille. Les violences sexuelles sont impardonnables et imprescriptibles car inscrites à jamais dans la psyché des petites victimes. A l'heure d'être mère, Neige Sinno ne peut s'empêcher de penser à sa fille et aux autres enfants pouvant être l'objet des sévices de ces prédateurs sexuels pédophiles. Toujours aux augets. C'est un livre-témoignage absolument bouleversant, terrifiant aussi dans sa façon d'aborder frontalement les faits. Loin des clichés éculés, « Triste tigre » de Neige Sinno est un livre incontournable de cette rentrée littéraire.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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critiques presse (9)
LeFigaro
22 septembre 2023
Triste tigre est un grand livre. C’est un livre qui n’est ni beau ni tendre. Il n’est pas non plus bouleversant. Alors quoi ? Il est parfaitement juste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
15 septembre 2023
On ne sort pas indemne de la lecture de « Triste Tigre ». Choc émotionnel, choc littéraire, choc moral… le tout provoqué par la lecture d'un livre hors norme que l'on ne saurait « étiqueter » selon les genres habituels.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
14 septembre 2023
“Triste Tigre” est un récit puissant que Neige Sinno a mûri pendant vingt ans. Le temps de trouver le ton juste pour parler des viols que sept années durant elle a subis, enfant, de la part de son beau-père.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
11 septembre 2023
Au-delà du témoignage, c'est la forme-même, son expression, le choix des mots, le rythme, la couleur du texte, qui ouvre une porte sur "l'indicible". C'est toute la force de ce livre, [...] c'est l'essence même d'une œuvre d'art, à donner une forme à ce qui n'en a pas, pour le rendre intelligible par tous.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
08 septembre 2023
Son livre laisse entrevoir, comme jamais, cette zone d'ombre tapie derrière le langage et qui nous rapproche de l'indicible fait à ces enfants.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaLibreBelgique
06 septembre 2023
"Triste tigre" de Neige Sinno est [...] un livre différent des autres, mélange de témoignage glacial et de recherches éperdues de compréhension de l'énigme du mal.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
24 août 2023
Neige Sinno a [du] courage. La littérature ne se limite pas à la fiction ou à l’indirect. Elle est un acte, offensif et défensif en même temps, qui fait de la lecture une véritable expérience.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
24 août 2023
Le choc de cette rentrée, c’est ce livre hors normes.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
RevueTransfuge
25 juillet 2023
Avec Triste tigre, son deuxième roman, Neige Sinno aborde son expérience d’enfant abusé, et signe un livre saisissant d’intelligence et de beauté.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Relève-toi et marche n’est pas applicable dans le cas des violences faites aux enfants. Car pour les enfants, le sujet même de cette phrase, le toi de relève-toi, ainsi que le sujet de la narration, celui qui prononce les paroles pour enjoindre l’autre, celle qui écoute l’injonction, tout ce petit monde a déjà été violé, est toujours, déjà et encore dans le viol. On ne peut pas se relever et se défaire de quelque chose qui nous constitue à ce point. Le monde entier est perçu à travers ce filtre……. Un abus sexuel sur un enfant n’est pas une épreuve, un accident de la vie, c’est une humiliation profonde et systémique qui détruit les fondements mêmes de l’être.
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Cela devait être un sentiment fort car je m’en souviens encore. Cela semble démontrer qu’un sentiment à propos de certaines parties du corps – comment elles ne doivent pas être touchées, comme il ne faut pas permettre qu’elles soient touchées – doit être quelque chose de l’ordre de l’instinct.
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Je suis restée longtemps filiforme et osseuse. Pas de poitrine, pas de formes féminines, zéro volupté.…. Je portais des vêtements de seconde main, des salopettes en velours, des chemises fleuries, des robes souvent trop grandes et des chaussures de montagne en cuir pas très assorties qui donnaient à mon corps frêle un air plutôt comique.
Comment une petite fille comme ça peut-elle attirer le regard d’un homme ? Qu’est-ce qu’il voit quand il la voit ? Qu’est-ce qu’il peut y avoir d’érotique chez un petit être aux genoux croûtés qui n’a pas encore perdu toutes ses dents, qui peut passer une heure à essayer d’attraper des lézards entre les pierres chaudes de l’après-midi ?
L’innocence, c’est ça qu’il y a à voir, la plus pure innocence. Et ce qui attire, c’est peut-être simplement la possibilité de la détruire.
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Comme sa voix qui essaie d’être douce mais qui en fait trop, qui vire dans l’aigu à la fin des phrases, un petit air interrogatif comme pour demander l’aval de l’interlocuteur, comme pour avoir la confirmation qu’on est d’accord, qu’on l’écoute, qu’on veut bien. Sauf que le ton ne change pas si la confirmation n’est pas donnée, si on reste en silence ou si on dit non. La voix continue pareil. En réalité, cette petite note d’interrogation fait partie de son monologue qui tourne en boucle.
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Quand on se rencontre, j’ai donc six ans et lui vingt-quatre. Il vient vers moi avec les meilleures intentions du monde. Il veut remplacer mon père [...] Il cherche le contact. Je le lui refuse. Alors, il vient la nuit et me caresse, quand je suis moins sur la défensive. Il se rend compte que dans le secret, dans l’obscurité, quand il met ses doigts sur mon corps et me sort du sommeil en me parlant tout bas, sans interruption, je n’ose pas résister.
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Videos de Neige Sinno (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Neige Sinno
Augustin Trapenard accueille Charles Pépin, pour son essai "Vivre avec son passé", publié chez Allary Editions, Laure Murat, pour "Proust, roman familial", un essai sur le pouvoir émancipateur de la littérature édité chez Robert Laffont, Agnès Desarthe, pour "Le Château des Rentiers", paru aux Editions de l'Olivier, Nathacha Appanah, pour "La Mémoire délavée", publié au Mercure de France, et Neige Sinno, pour "Triste tigre", paru chez P.O.L. et récompensé par le prix littéraire "Le Monde 2023.
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