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sur 297 notes
Initiateur du courant post-exotique (post comme future et exotisme comme étranger), Antoine Volodine conte dans Terminus Radieux la vie dans la seconde Union Soviétique, quelque part vers l'an 2500, où tout est détruit par une série d'explosions nucléaires; Les survivants ne meurent plus, ils sont protégés par les radiations. Ils tournent en rond dans leurs rêves, leurs cauchemars et leurs misérables existences, dont le moment le plus agréable est la vie dans un camp.Un odieux dictateur s'immisce dans leurs pensées, les tourmente, l'amour n'existe plus, on erre, on erre encore. Comme le lecteur, sauf s'il décide de s'accrocher pour trouver des symboles à cette monumentale oeuvre de science-fiction, et finir par se dire que ce monde en ruines n'est pas loin d'être le notre.
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Dans un monde divisé en deux blocs antagonistes, dans des camps disséminés dans la steppe radioactive, des hommes et des femmes survivent ou peut-être sont déjà morts... "Terminus radieux" dirigé par l'immortel Solovieï, géant hirsute et terrifiant et la mémé Oudgoul qui veille sur une pile nucléaire à qui elle parle pour la calmer. Et que dire des autres personnages tous plus étranges les uns que les autres... Ce roman est un OVNI littéraire à découvrir absolument pour son onirisme, sa puissance poétique et sa folie.
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Roman post-apocalyptique intense et rusé, roman sans doute le plus puissant jamais écrit par Volodine, et ce n'est pas peu dire.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/01/note-de-lecture-terminus-radieux-antoine-volodine/
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"Terminus radieux", un titre qui déjà annonce toute l'ironie contenue dans cette histoire ! Car Terminus radieux, un kolkoze délabré de l'ère post soviétique est tout sauf radieux. Terminus radieux ne subsiste que par la volonté de Soloviev, magicien néfaste aux chants ensorcelants et avilissants pour ceux qui l'écoutent.

Antoine Volodine nous plonge dans l'épopée "post exotique" de personnages, morts ou vifs (?), qui gravitent autour de Soloviev, et notamment Kronauer, l'ancien soldat qui entre par mégarde dans son kolkolze et ne tombera peut-être pas sous son joug.

Terminus radieux raconte une lutte de personnages, oui de personnages, aux mains d'un créateur sans limites et terriblement malsain. le roman, en quatre parties passe de l'humour au désespoir. La fin ne sera pas optimiste, mais néanmoins majestueuse.
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Lire Volodine n'est jamais complètement anodin et pas non plus d'une simplicité folle, et pour cause : pour le lire il faut accepter de laisser derrière soi un certain nombre de choses. Il n'est plus avec lui question de fiction, de non fiction, de fantastique ou de réel, il est question de bien plus , à savoir le génie. Depuis 30 ans et une très longue liste de romans, sous les pseudonymes d'Antoine Volodine, d'Eli Kronauer ou encore de Manuela Draeger, l'auteur s'est créé un univers. Un style aussi, qu'il définit lui-même de « post-exotisme » – vaste terme pour une infinité de mondes différents dans lesquels il inscrit ses histoires et son écriture .
Mais dans ses romans, et particulièrement dans Terminus radieux, dont il est question ici, et bien plus encore que le style en lui-même, c'est l'ambiance, l'espace-temps inventé par Volodine, ses personnages aussi, qui en font toute la particularité.

Chez Volodine tout est toujours étrange, onirique, sur un fil entre réalité et fantastique. C'est dans la taïga et la steppe que le roman s'installe pour cette fois, et ne serait-ce que ce cadre, paysage fantasmé et on ne peut plus énigmatique , suffit à créer une ambiance, un cadre qui vous emporte, et vous emporte très loin. Il réussit aussi le tour de force de rendre tous ses personnages plus fous, intrigants, attachants, brisés et émouvants les uns que les autres, du sorcier despotique Solovieï, à ses trois filles irréelles, en passant par l'immortelle Mémé Oudgoul ou bien encore Kronauer l'ex soldat, mi-vivant mi-mort, dont l'errance semble être un chemin vacillant vers des dernières heures incertaines.

La force inouïe de ce roman existe par sa cohérence et le fait que [... suite de la critique http://vagabondssolitaires.wordpress.com/2014/08/21/terminus-radieux-antoine-volodine/ ]
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Un roman magnifique qui est à la fois une somme dépassant tous ses précédents livres, et une somptueuse porte d'entrée dans l'univers d'Antoine Volodine et des écrivains post-exotiques, pour ceux qui ont encore la chance d'avoir tout à découvrir (paru fin août 2014 aux éditions du Seuil).

Après l'échec et le naufrage de la Deuxième Union Soviétique, suite aux accidents en chaîne de petites centrales nucléaires déglinguées et à l'écroulement de l'Orbise, dernier bastion de résistance de ceux qui luttaient pour un monde égalitaire, Iliouchenko, Kronauer et Vassilissa Marachvili, trois combattants en bout de course, se réfugient dans des territoires devenus inhabitables à cause des radiations, pour échapper au massacre des derniers d'entre eux.

«Et puis, maintenant, le phare de l'Orbise n'éclairait ni le monde ni le petit territoire où s'étaient amassés ses ultimes partisans. Toutes les sauvageries allaient réapparaître. Tout ce que nous n'avions pas eu le temps d'éradiquer pendant nos courts siècles de pouvoir. La morale des tueurs et des violeurs allait se substituer à la nôtre. Les cruautés ancestrales ne seraient plus taboues et, de nouveau, comme dans la période hideuse qui avait précédé l'instauration de la Deuxième Union Soviétique, l'humanité allait régresser vers son stade initial d'homme des cavernes. Ses idéologues se rallieraient à ceux qui depuis autrefois prônaient l'inégalité et les injustices. Ses poètes mercenaires chanteraient la culture des maîtres. La soldatesque ne serait plus tenue en laisse. La danse de l'idiotie et du sang allait reprendre.»

Allant vers l'avant et vers la mort tout en s'entraidant, dans des espaces désertés de steppe et de taïga, ils vont se rapprocher du kolkhoze «Terminus radieux», communauté isolée du monde et de la ligne du parti depuis très longtemps, dont le président est un certain Solovieï, un homme imposant au physique de moujik hirsute, sorcier étrange qui recourt à des pratiques incestueuses et obscures, assisté de la Mémé Ougdoul, dont l'organisme est, comme celui de Solovieï, insensible aux radiations et qui gère les humeurs et appétits de la pile nucléaire, enfoncée dans le sol du kolkhoze depuis l'accident de la centrale locale.

«Solovieï quant à lui ne poussait jamais la porte de l'école pour parfaire l'éducation de ses filles. Il préférait se rendre à l'intérieur de leurs rêves. Qu'il choisit pour ce faire de traverser le feu, de s'engager corps et âme dans l'espace noir ou de se mettre à voler puissamment dans les ciels chamaniques, il aboutissait certaines nuits au coeur de leur sommeil et il y entrait sans frapper.»

Dans une nature abimée par l'homme pour des siècles, qui retrouve une majesté sauvage avec la raréfaction des humains, les errances de cette communauté et celles d'un groupe de soldats qui recherchent dans la steppe un camp où finir leur voyage, tels «un groupe de zombies au dernier stade de l'existence», forment un récit poignant sur une humanité crépusculaire, dans un espace où le temps et l'existence semblent s'étirer indéfiniment, et dans des directions paradoxales, créant des images d'une force inouïe et un univers de la pâte dont sont fait les rêves.

«Au-dessus de la steppe le ciel étincelait. Une voûte uniformément et magnifiquement grise. Nuages, air tiède et herbes témoignaient du fait que les humains ici-bas n'avaient aucune place, et, malgré tout, ils donnaient envie de s'emplir les poumons et de chanter des hymnes à la nature, à sa force communicative et à sa beauté.»

Comme Solovieï, Volodine est chamane, infusant dans ses romans tout ce qui l'a précédé et ici les contes en particulier, et faisant s'élever un récit somptueux, terriblement noir et nostalgique, et teinté de cet humour insensé et jamais entamé malgré les défaites.

«Le train cahote sur sa route à petite allure. Les passagers sont affalés dans la pénombre des voitures. Ils ne sont pas tous morts mais prétendre qu'ils sont vivants serait excessif.»
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