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4,4

sur 696 notes
Je viens de terminer « Jeu Blanc » et je reste sous le coup de l'émotion.
Ce roman, pour moi en grande partie autobiographique, de Richard Wagamese, raconte l'histoire d'un enfant autochtone, Ojibwe, Saul Indian Horse, qui vit au Canada.
Il est constitué d'un flashback puisque Saul, la trentaine, se trouve dans un centre pour alcooliques, et les personnes le prenant en charge essaient de l'aider en lui demandant d'écrire son histoire, parler lui étant trop difficile.
Le début du récit semble se situer hors du temps, car on découvre une famille, vivant ensemble, toutes générations confondues, selon les principes des ancêtres, les traditions de leur peuple, en accord avec la nature.
Puis progressivement, la fille disparait, enlevée par les blancs, le père et l'oncle reviennent du camp des blancs avec des bouteilles brunes qui les rendent étranges, le grand-père meurt, …
Sans repère, Saul finit dans un orphelinat du gouvernement. Un endroit horrible et le destin de certains de ses camarades est juste glaçant.
Il finit par découvrir le hockey, ce qui transformera littéralement sa vie et le sauvera, après de longs moments d'errance.
Après quelques recherches, j'ai découvert ce site, très bien construit sur les peuples autochtones canadiens :
http://fb.historicacanada.ca/education/francais/perspectives-autochtones/12/#zoom=z
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Richard Wagamese nous livre un ouvrage d'une justesse infinie et d'une grande pudeur sur une histoire dont certains éléments très certainement autobiographiques sont particulièrement percutant. A l'heure où le bon nombre de pays souffrent de la présence de minorités étrangères agissantes communautaristes implantées sur leur sol et exigeant une intégration, l'auteur nous montre à la perfection qu'en Amérique du Nord même la voie de l'assimilation est difficile pour des sujets qui font pourtant l'effort de vouloir intégrer une nation. Et pourtant, les Amérindiens étaient bien arrivés les premiers sur ce continent....

Richard Wagamese utilise des mots toujours justes qui illustrent à la perfection les souffrances de son peuple, au-delà même de celle de son clan ojibwé. Des souffrances souvent enfouies au plus profond des êtres qui les ressentent et qui noient la douleur à travers des paradis artificiels. Mais il montre également que la volonté peut parfois déboucher sur la résilience si un écho intérieur résonne à un moment dans l'existence des victimes.

Deux mots pour qualifier ce livre: magnifique et vrai !
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Le parcours d'un homme originaire des Premières Nations comme exemple flagrant du "génocide culturel" pratiqué en Amérique du Nord. Dans la nature immense et sauvage, dans la neige et le vent dont les autochtones utilisent les forces pour construire leur vie, le grand prédateur Blanc sévit et défigure tout ce qu'il trouve sur son passage. le jeune Indian Horse traverse les épreuves traumatisantes telles l'abandon par ses parents démunis et détruits par l'alcool, la mort de sa grand-mère la seule garante de la tradition ancestrale, l'incorporation dans un institut religieux concentrationnel et la carrière sportive de hockeyeur doué vouée à l'humiliation et à l'échec à cause de ses origines. L'homme traverse des épreuves et retourne sur les lieux significatifs de son errance pour retrouver un ultime traumatisme. Grande leçon d'humilité et de résilience qui n'est point une fiction, mais documente le chapitre sombre de l'histoire canadienne et américaine.
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« Tout était dans ce regard. Toute la douleur. Toute la honte. Toute la rage. Les Blancs croyaient que ce jeu était à eux »
Très belle découverte sur les conseils d'@Eric Plamondon. Saul Indian Horse est, comme 160000 autochtones canadiens, arraché tout petit à sa famille pour être placé dans l'un des terribles pensionnats qui ont mené au Canada un véritable « génocide culturel » pendant des décennies. Au coeur de son enfance traumatisante, il découvre le hockey (je n'aurais jamais cru lire des pages sur ce sport avec tant de passion !), qui sera sa rédemption.
C'est rudement bien écrit, émouvant et puissant sur les thèmes du racisme et de l'identité, sur un épisode historique méconnu, qui, après des années d'enquêtes fouillées, à amené le gouvernement canadien à présenter des excuses officielles aux communautés autochtones.
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Jeu blanc (Indian Horse, en VO) est un bouquin qui m'a remué comme tous les bouquins devraient le faire. On suit l'itinéraire d'un gamin peau-rouge confié à un orphelinat religieux à la suite de la mort de sa grand-mère, et qui découvre dans le hockey sur glace un exutoire, un sport pour lequel il se montre exceptionnellement doué. On ne comprendra que vers la fin de ce puissant bouquin pourquoi il ne parvenait pas à s'attacher aux autres, pourquoi il ne parvenait pas à s'arracher à son sentiment de solitude. Ces impressions, l'auteur ne les écrit pas, les décrit encore moins, mais les laisse deviner avec pudeur, sans la moindre once de misérabilisme, sans pathos. Il règne sur ces pages une tristesse, un spleen, qui ne fera rien pour vous réconcilier avec l'humanité (quoique), et que le racisme crasse auquel le protagoniste principal est confronté n'explique pas. Mais c'est sans doute la thématique du gâchis, qui traite du fait de passer à côté de sa vie et de ne pas concrétiser ses rêves, qui m'a touché.
Il y a chez pas mal d'auteurs américains une authenticité, une pureté dans l'écriture, quelque chose d'organique, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. J'aime quand ces écrivains ne se regardent pas écrire et quand les mots qu'ils couchent ne sont pas là pour épater la galerie mais pour servir leur propos.
Je recommande très TRES chaudement, tu l'auras compris.
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Rarement je suis sortie d'une lecture aussi secouée qu'à la fin de ce magistral récit autobiographique. D'abord, il y a l'histoire de ce petit Saul, enfant retrouvé près du corps de sa grand-mère décédée, en plein froid nordique. Puis la maltraitance subie dans cette institution comme d' autres enfants indiens et où les sévices quotidiens, l'exploitation au-delà de l'imaginable de ces enfants les poussent à la mort quand celle-ci ne les prend pas du fait de la malnutrition, des coups, des maladies ou à la folie. Mais pour Saul ,il va y avoir le hockey. Les descriptions de ce sport par l'auteur sont juste absolument..... lumineuses! A ce stade de l'histoire, le roman nous gonfle le coeur d'espoir. Mais la chute est brutale. Car....il y a le racisme, la discrimination. Mais avant? oui, mais avant.....? un récit poignant et tellement révoltant sur ce que ces enfants ont eu à subir.
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C'est beau comme la nature sauvage, c'est glaçant comme une tempête de neige, c'est bouleversant comme un enfant qui ne pleure jamais, c'est révoltant comme le massacre des innocents. Et puis, malgré la haine, malgré la violence, malgré l'horreur enfouie, l'espérance.
Si comme moi, vous êtes rétif aux sports en général et au hockey sur glace en particulier, ne soyez pas rebuté par la quatrième de couverture: aussi étrange que cela paraisse, les pages sur le hockey sont passionnantes.
Un grand parmi les grands!
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Richard Wagamese écrit un beau roman sur la condition des enfants indiens au Canada, à la fin des années 50, début des années soixante. Il raconte comment, comme dans beaucoup de parties du monde où l'on tentait d'éradiquer la culture autochtone, on plaçait les enfants dans des institutions souvent maltraitantes, pour leur imposer la langue et la culture des Blancs.
Saul est un de ces enfants qui parvient à survivre grâce à son talent pour le hockey, jeu blanc et quelques rencontres bénéfiques...
Richard Wagamese parle du hockey avec magie, il décrit des choses difficiles avec émotion et finesse. Il décrit l'impuissance et la rage, la frustration et la solitude sans sombrer dans le mélodrame.
Un bon roman donc, mais aussi un roman somme toute assez classique, sans surprise... J'ai lu ce livre avec plaisir, mais en ayant le sentiment de déjà vu... Cela me faisait penser à le Monde Gris de Galsan Tschinag, avec cet enfant lui aussi arraché à sa culture mongole chamanique par le monde blanc communiste.
Mais l'histoire s'est tellement répétée, avec ses horreurs et ses injustices effarantes, que c'est sans doute toujours bon d'en remettre une couche, surtout si c'est fait avec une telle qualité d'écriture.

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Merci à Tombetoile avec qui j'avais partagé la déception éprouvée à la lecture des « Cinq petits indiens » de Michelle Good et qui m'a suggérée ce roman tout en finesse, poétique, bouleversant de Richard Wagamese «  Jeu blanc » sur le même thème mais traité bien différemment.

C'est avec une grande subtilité que l'auteur nous introduit à une culture, à une vision et à une manière d'être au monde, à une transmission puissamment respectueuse du vivant pour mieux saisir et décrire ensuite l'oeuvre de destruction radicale opérée par la confrontation à une idéologie religieuse se convainquant d'une vérité détenue pour mieux s'autoriser à dominer, exploiter, avilir, détruire en son nom des générations de jeunes autochtones.

Comment survivre ? Où trouver une accroche pour résister, pour nourrir la vitalité qui permet de survivre, d'échapper à l'anéantissement institutionnalisé ? Et, survivant, est-il possible de rejoindre la vie, d'y parvenir ? Comment sortir de l'errance des dépossédés, remettre la main sur sa vie ? Toutes ces questions et bien d'autres traversent l'histoire de Saul Indian Horse portée par une écriture toute en sensorialité.
Un très grand roman.
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Magnifique roman, inspiré de la vie de l'auteur. Bien écrit, une histoire bouleversante, pleine d'humanité mais aussi d'espoir. J'avais commencé à le lire il y a deux ans et je n'avais pas réussi à passer les premières pages. Comment est-ce possible ? L'habitude peut-être des histoires qui commencent dès la page deux et qui nous accrochent illico. Ici tout prend le temps de s'installer, et tout prend sens au fil des pages pour finalement nous amener à en comprendre le moteur tout à la fin.
C'est un livre que je conseillerai volontiers autour de moi.
Et me donne envie de lire le deuxième roman de cet auteur.
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