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EAN : 9791090916326
119 pages
Delirium Editions (22/03/2017)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Voici la confession de Harry Exton, homme de main, ancien soldat, mercenaire, tueur à sang-froid. Désormais au service des puissants adeptes du Jeu Mortel et des sensations fortes qu’il procure, il va découvrir le cercle des joueurs américains, leurs enjeux toujours plus élevés et leur besoin de spectacle sans cesse renouvelé. Mais Harry Exton n’est ni un simple « exécutant » dont on se débarrasse dès que la lassitude commence à poindre, ni un joueur. Il est un exéc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome est le deuxième de la série. Comme la précédente, cette histoire a été réalisée par John Wagner au scénario et Arthur Ranson aux dessins (dessins, encrage et mise en couleurs). Elle a fait l'objet d'une prépublication dans le magazine "2000 AD", dans les progs (numéros) 904 à 919, initialement parus en 1994.

L'histoire s'ouvre avec une page de texte rédigée par Harry Kenneth Exton (né le 16 août 1957). Il s'agit d'une confession rédigée le 24 juin 1994, dans laquelle il explique qu'il est devenu un "Button Man" en 1991, en acceptant de participer à des combats d'un genre un peu spécial, pour le compte d'une "Voix". le récit commence alors qu'il est à l'hôpital en Angleterre, grièvement blessé. Inconscient, il est enlevé par 2 hommes de main. Il se réveille dans une belle demeure isolée, aux États-Unis. À ses côtés, une femme qui se fait appeler Cora lui explique qu'il dispose d'une nouvelle identité (Harold Martin Elmore), qu'elle est sa femme, et que le médecin qui s'occupe de lui n'est pas dans la confidence. Quelques jours après, un hélicoptère se pose sur la pelouse, avec à son bord le sénateur Albert Jacklin. Ce dernier propose à Harry Exton de devenir son Button Man, pour une durée d'un an. Il lui explique que le "Jeu" rapporte beaucoup plus aux États-Unis qu'en Angleterre. Harry accepte d'intégrer la cour des grands pour 1 an.

La première histoire "Killing game" était remarquable par sa concision, son approche factuelle et l'absence totale de remords d'Harry. John Wagner racontait les affrontements successifs d'Harry Exton dans le cadre du jeu, avec des dialogues limités, une belle place faite aux images, une narration évoquant celle des bandes dessinées franco-belges. Avec "Confessions", Wagner et Ranson reprennent le même mode narratif. En particulier, le lecteur retrouve avec plaisir les dessins réalistes et précis d'Arthur Ranson.

Ranson a une approche descriptive, méticuleuse, sans être surchargée. Il transcrit l'environnement d'Exton avec soin : le Musée d'Histoire Naturelle de New York, la statue d'Alice dans Central Park, une plage dans les îles Cayman, la chambre froide d'un abattoir, une ville fantôme dans une zone désertique de l'Arizona, les abords de sa demeure sous la neige, etc. Chaque décor est pleinement réalisé, sans jamais donner l'impression de carton-pâte. Cette particularité des dessins de Ranson permet au lecteur de se projeter aux côtés d'Exton, de croire aux péripéties. Quand il recherche son opposant dans le musée, il ne se déplace pas dans de vagues pièces d'exposition, avec des escaliers informes : Exton est vraiment dans le musée tel qu'il existe. Quand il se cherche un abri dans la ville fantôme, les bâtiments ont des positions relatives entre eux, fixées et cohérentes dans l'espace. Les intérieurs sont conformes à ce que l'on attend d'une ville abandonnée, etc. Exton ne se déplace pas sur une scène de théâtre avec un décor factice en toile de fond, il agit en fonction du placement des objets, de la structure des bâtiments. Ses mouvements ne sont pas génériques, mais adaptés à son environnement.

Grâce à Ranson, les affrontements d'Exton sont crédibles, réalistes et pleins de suspense. Ranson n'oublie pas de dessiner la faune et la flore, en cohérence avec l'endroit où se déroule l'action. Cette composante renforce augmente encore l'immersion du lecteur dans le récit. Ranson prête également attention aux accessoires, qu'il s'agisse d'un parasol, d'une belle paire de chaussures en cuir, d'une arme à feu (elles sont de taille normale et réaliste), d'une paire d'après-ski, etc. Il dessine des personnages disposant d'une morphologie normale. Si Exton est un solide gaillard, il n'en devient pas un individu bodybuildé, ayant abusé des stéroïdes. Cora dispose d'une belle silhouette, mais qui ne doit rien à la chirurgie esthétique. Il représente des tenues vestimentaires variées et adaptés à la fois aux conditions climatiques et aux activités effectuées par les personnages.

Avec le bénéfice des solides illustrations de Ranson, John Wagner peut adopter une narration qui se repose beaucoup sur les éléments visuels, avec de belles scènes d'action, sèches et crédibles, dénuées d'exagération. Ce n'est pas pour autant qu'il néglige l'intrigue. D'un côté, le lecteur pourrait craindre d'assister à une redite par rapport au tome précédent. Effectivement, il y a de nouveaux affrontements entre Harry Exton et d'autres Button Men. Effectivement, Exton va devoir se méfier de sa Voix (le sénateur Jacklin). La synergie entre Wagner et Ranson est telle que les scènes d'action (affrontements, ou traque) constituent déjà un divertissement de haut niveau. En plus, Wagner construit chaque affrontement sur de nouvelles bases, en particulier dans des endroits différents qui influent énormément sur le déroulement de ces "jeux". Il a ajouté un élément supplémentaire qui rend le personnage d'Harry Exton plus ambigu : sa propension incontrôlable à achever ses adversaires. En outre, Wagner sait montrer au lecteur qu'Exton ne se réduit à une simple machine à tuer efficace. le lecteur ne dispose que d'un accès réduit aux pensées intérieures d'Exton. Il est donc amené à déduire une partie de ses réflexions, à partir de ce que les dessins le représentent en train de faire. Wagner réussit son dosage à la perfection, entre le dit et le montré, suscitant une implication active du lecteur. Ce dernier sait bien qu'Exton survivra à ses adversaires, mais il ne peut que découvrir au fur et à mesure comment Exton gère sa situation, et dans quelle mesure il a anticipé tel ou tel événement.

Dans ce récit d'une centaine de pages, John Wagner et Arthur Ranson racontent un thriller haletant sans être épileptique, reprenant le principe du premier tome (un jeu dans lequel des combattants doivent en éliminer d'autres, dans des duels arrangés par des parieurs). Les dessins représentent un environnement tangible, en insistant sur les éléments concrets et réalistes, en évitant l'exagération propre aux récits à grand spectacle. La narration de Wagner est également en retenue, se cantonnant à des dialogues plausibles et fonctionnels, avec un savant dosage des informations données maintenant l'attention du lecteur en éveil, sans jamais être obscure, sans devenir compliquée.
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"Moi, Henry Kenneth Exton, communément appelé Harry, rédige ces aveux car j'estime qu'on cherche à m'assassiner. [...]
En mars 1991, j'ai été contacté par Calvin Davies, une connaissance qui remontait à mes années de service au SAS et en tant que mercenaire. Il m'a proposé de participer au "jeu mortel" : un jeu de meurtres où l'on joue gros, un homme contre un autre homme, contrôlés par de mystérieux commanditaires, les "voix". En y prenant part on peut devenir très riches... ou très mort. En avril 1991, je suis devenu un joueur. Un "exécutant". [...]
En mars 1993, grièvement blessé, j'ai été drogué et enlevé de force de l'hôpital St Thomas, par des agents dont l'identité demeure pour moi à ce jour inconnue. Lorsque j'ai repris conscience, j'étais Harold Martin Elmore, un courtier en bourse anglais en semi-retraite. Marié, sans enfant, menant une vie tranquille dans le comté de Columbia, New York.
Ma réputation avait dépassé les frontières anglaises. J'avais une nouvelle identité et un puissant commanditaire. J'étais de retour dans le jeu.[...]
Mon nouveau mécène était, et est toujours à ce jour, le sénateur américain Albert Jacklin. [...] Il m'a fait une proposition : que je combatte pour lui, que je devienne son exécutant, pour un an, et, à l'issue de cette année, je serais libre de m'en aller. Et je partirais très riche. Tout en faisant partie de ma couverture, ma "femme" Cora gérerait tous les détails et serait mon contact auprès de Jacklin. Je serais libre de me concentrer sur ce que je savais faire de mieux : tuer." [...]

Quoi de mieux que ces quelques extraits des quatre pages de la confession d'Harry Exton, qui rythment le récit en autant de "chapitres", pour vous plonger dans ce superbe deuxième tome de "L'Exécuteur" ? Les premières lignes, la première page, rappellent comment Harry est entré dans la danse macabre du jeu, et c'est ce qui est raconté dans les 96 pages du premier tome (pour plus de détails, ma chronique de "Jeu mortel").
Et donc, on retrouve notre dur-à-cuire de l'autre côté de l'Atlantique, prêt à reprendre du service, pour ce nouveau commanditaire, Albert Jacklin, sénateur richissime, qui lui a trouvé un chaperon idéal en la personne de Cora, rousse incendiaire et désormais épouse légitime d'Harry... C'est tout cet épisode américain, qui se déroule deux ans après les débuts anglais de l'exécutant Henry Exton, qui est raconté dans "La Confession"... et autant le dire tout de suite : ce deuxième opus est encore plus réussi que le premier !

D'entrée, son réveil aux Etats-Unis, avec Cora en femme légitime mais dont il n'a aucun souvenir de mariage, installe une situation de malaise, un doute dans l'esprit d'Harry sur les intentions réelles de sa superbe moitié. (Ce début n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'épisode "The morning after" d'Amicalement Vôtre, où Sinclair se réveille marié en Suède...). Puis arrivent les scènes de jeu, avec les exécutants attitrés de chacun des commanditaires, et là, toute la force du scénario de Wagner se déploie : petit à petit, le caractère incontrôlable d'Harry se confirme aux yeux du sénateur, et jusqu'à l'épilogue, époustouflant, il va se rendre compte qu'il a joué avec le feu. Et en choisissant des lieux vraiment particuliers pour le déroulement des "parties" - un muséum d'histoire naturelle bourré de visiteurs, un cinéma diffusant un film de vampire, un abattoir... - Wagner permet à Arthur Ranson de dessiner des scènes proprement - salement serait le mot le plus juste - hallucinantes. Sans oublier un impitoyable duel à quatre joueurs, véritable hommage au western et à ses scènes de canardage à tout-va dans des rues désertées et plombées par le soleil... Ni cette scène, où, une fois de plus, Harry va finir par comprendre qu'il n'est plus en odeur de sainteté auprès de son patron. Comme en Angleterre...
Evidemment, il va s'en tirer - et je vous laisse découvrir comment ! - et on referme cette "Confession" en se disant "Woaw !" - ou quelque chose du genre - et aussi : "vivement la suite !". Car comme prévu, il y aura bien un troisième tome chez Délirium, et on ne louera jamais assez ce choix d'avoir exhumé cette pépite qu'est "Button Man" (le titre en VO), injustement méconnue chez nous, et d'avoir entrepris la traduction de tous les épisodes. Même 25 ans après sa création, cette série est un des meilleurs "Crime comics", branche noire, qu'il m'ait été donné de lire. Ne la ratez surtout pas !
Lien : http://bedepolar.blogspot.co..
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Harry exton ancien mercenaires et devenu tueur à gages. pour un jeu,
qui consiste à éliminer d, autres tueurs, aux cours de parties, au les commanditaires, qui se font appelaient les voix
paris des fortes somme d,
argent 💰.
Harry au commencement et a l, hôpital grièvement blessé, quand deux hommes vont l, enlevé.
il va se réveiller en Amérique. ou un juge, son futur employeur lui dit qu'il gagnerait bien plus qu,
Angleterre.
mais le juge, oubli d, être réglo. Harry va se retourner contre lui, et va se retrouver avec tout les tueurs à ses trousses
les dessins sont super 👍,
l, action aussi.
sa défouraille pas mal,
entre jonh wicks et la horde sauvage de sam peckimpa .pour public adultes.
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Un second tome à l'image du premier : efficace et intéressant.

Harry n'est l'exécutant qu'en début de tome. Il va ensuite devenir la proie, pas très longtemps, mais suffisamment pour se mettre en colère et se retrouver contre son "protecteur", qui lui avait promis la liberté après un an de bons et loyaux services.

A noter, que si Harry est froid au possible avec les hommes (au point qu'il est capable d'abattre n'importe qui de sang froid), il reste humain en adoptant un animal, qui lui rendra bien son affection en retour. Cela lui donne une dimension toute différente.
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critiques presse (3)
BoDoi
30 mai 2017
Le scénario, tout en tension et rythmé par les confessions ou les accès de violence d’un psychopathe ultra lucide, nourrit une ambiance de film noir, très noir, savant mélange d’énergie brute et de maîtrise froide.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
25 avril 2017
Un thriller esthétique percutant et rugueux qui explore le versant obscur de l'âme humaine. Une dernière partie est prévue, ce qui ne se refuse pas !
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
27 mars 2017
Toujours aussi rude et réaliste, implacable, ce deuxième tome ne baisse pas en intensité ni en sales types… Noir à souhait.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En janvier 1994, trois agents de police sont venus à la maison de New-York. Ils avaient été engagés à Rochester par le biais d'un homme nommé Buddy Feldman pour m’éliminer. Le sénateur Jacklin avait pris la décision de se passer de mes services. Au lieu de ça, je me suis débarrassé d'eux.
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Videos de John Wagner (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Wagner
En 1998, la Dame Blanche Lucie partage son temps entre la départementale D74 et le manoir de Guenièvre Gahinet, une nonagénaire sénile. Guenièvre était connue autrefois pour ses communications avec les morts, mais à présent, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même ; après l'avoir négligée pendant des années, ses descendants envisagent de la placer en maison de retraite et de vendre sa demeure à un investisseur. Furieuse contre eux, Lucie fait appel à un esprit vengeur, Wagner, pour les terroriser et les punir. Les jours passant, elle se rapproche d'Antoine, un petit-neveu de Guenièvre, mais il est trop tard pour qu'elle revienne sur sa décision : sa vengeance est en marche. Wagner se montre d'autant plus zélé qu'il espère la séduire – et s'il peut écarter tous ses rivaux potentiels dans la foulée, c'est encore mieux !
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