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Editions de l`Olivier [corriger]

Créées par Olivier Cohen en partenariat avec les éditions du Seuil, les Editions de l`Oliver sont une maison d`édition française, spécialisée dans la littérature française et étrangère. Le premier ouvrage publié par la maison d`édition est Une saison ardente de Richard Ford.

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Le Château des Rentiers

Mon Dieu que ce livre est beau. Voyez vous depuis quelques jours, je broyais du noir. Un truc banal, le poids du passé, la peur de l'avenir, la taxe foncière, la charge mentale.

Aucun livre ne réussissait à me sortir de l'ornière.



J'ai ouvert Le château des rentiers un peu par hasard. Et je le referme avec une profonde sérénité, une joie intérieure et une furieuse envie de me fabriquer des souvenirs.



Ce n'est pas vraiment un roman, pas une autobiographie, pas un essai. Agnès Desarthe raconte Boris et Tsila, ses grands parents, qui ont acheté, à 65 ans, un 2 pièces sur plan rue du Château des rentiers, dans "le quartier le plus laid du 13ème ". Ils ont convaincu tous leurs amis de faire de même. Ils étaient tous pauvres, en tous cas pas riches. Ils avaient tous souffert. Oui car tous, ils étaient juifs et soviétiques en 1917.



Elle raconte cet immeuble emplis de vieux, édentés, pleins d arthrose qui glissaient en savate d'un appartement à un autre. Qui échangeaient recettes et graines de pavot, thé brûlant et teinture à cheveux, en se regardant comme s'ils avaient toujours 15 ans et la vie devant eux en maillot de bain sur les bords de la Mer Noire.

Elle raconte une manière de vieillir douce, solidaire, amicale.



Par moment elle parle d'elle. De l'âge qui avance, de ses doutes (incroyable scène de mutisme lors d'une conférence littéraire). Elle nous dit qu'elle regrette de n'avoir aucune mémoire, de n'avoir pas noté, d'avoir cru que les vieux qu'on aime seront toujours là.

Et pourtant, elle n'a pas oublié le plus important. Le goût du gâteau au noix, la recette de la pâte brisée, les comptines russes, le fard turquoise sur des paupières abîmées.



Qu'est ce que c'est finalement une vie? Une série de moments qui ne vieilliront jamais. Des souvenirs de marrons et de jambes griffées par les ronces. L'insolence et la superbe des premiers amours. Des lieux, des accents, des objets...

Des recoins, des secrets, des refuges parce que c'est "très important les recoins dans la lutte contre l'ennui ".



Elle raconte les vieux, la fin et c'est une véritable ode à la beauté d'une vie.



A lire pour faire la liste des copains avec qui acheter sur plan.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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L'Homme-dé

L'Homme-Dé m'a fait penser à un mélange de "Mort aux cons" de Carl Aderhold et de "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole en raison de l'absurdité absolue qui émaille les choix de Luke Rhinehart. Le lecteur est témoin du dépouillement de sa propre personnalité par le Docteur Rhinehart afin d'embrasser une autre forme d'unicité faisant coexister par intermittence une infinité de personnalités possibles. Derrière cette lubie a priori fantasque, se cache un projet d'ordre prométhéen : "Comme la carapace de la tortue, le moi protège, mais son poids est un fardeau qui restreint la mobilité, le moi empêche de se rendre dans des endroits qui pourraient être dangereux. La tortue pense rarement à ce qui se trouve de l'autre côté de sa carapace : peu importe, cela ne peut pas lui faire de mal, ne peut même pas la toucher. Ainsi les adultes exigent la présence de la carapace du moi cohérent, pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et ils exigent que leurs amis soient aussi des tortues. Ils veulent être protégés, ne veulent pas qu'on leur fasse de mal, qu'on les touche, qu'on les confonde, ils ne veulent pas avoir a penser. Si les gens ne changent pas, alors on peut se permettre de les ignorer quand on les a vus quelques fois. Mais moi, je voulais un monde où chacun pouvait devenir, d'un moment à l'autre, un amant, un bienfaiteur, un parasite, un agresseur, un ami, et tout autre chose le lendemain." (P.153, éds Aux forges de Vulcain) Ou encore : "Pourrais-je créer une situation expérimentale dans laquelle mes sujets auraient ce même sentiment de permissivité ?" (P.202)



Mais, cette quête, dans l'absolutisme qu'elle revêt, se perd, s'écarte du projet initial de libération de l'individu pour l'enfermer de manière différente dans une religiosité iconoclaste : "Quand on accepte de soumettre sa volonté aux diktats des dés, on met en pratique précisément le type d'abnégation dont parlent les Saintes Écritures." (p.237)



La quatrième de couverture annonce fièrement que, selon plusieurs titres élogieux de presse, le roman est un "livre culte", "un des cent plus grands livres du XXe siècle" (un des 50 même selon The Telegraph). A cet égard, la première réflexion de fond que je me suis faite lorsque Luke Rhinehart entame sa métamorphose en Homme-dé est: dans le contexte #metoo, est-ce que, en 2023, le livre ne serait pas accueilli avec plus de mesure, voire ne serait pas vilipendé pour certains passages explicites de violence à l'égard de femmes et de pédophilie.



Au-delà du sexe, il y a la question de la séduction qui semble proéminente (même si elle tend à s'effacer au profit des pratiques sexuelles de tous ordres) : "Pour que quelqu'un change, il faut que ceux par lesquels cette personne croit être jugée changent. Un homme se définit par ses juges: le peuple, les institutions, les auteurs, les héros de cinéma, les philosophies par lesquels il s'imagine être encouragé ou hué. (...) La séduction, c'est l'art de rendre normal, désirable, bon et gratifiant ce qui semblait jusque-là anormal, indésirable, mauvais et frustrant. La séduction, c'est l'art de changer les juges d'un autre et donc de changer sa personnalité." (Pp. 201-202)



D'ailleurs, est-ce que s'il avait été autre chose que psychanalyste, par exemple garagiste ou comptable, le sexe aurait joué un tel rôle moteur dans l'avènement de l'Homme-Dé?



Je me suis aussi demandé si le livre avait été pensé et écrit aujourd'hui, est-ce que les dés joueraient le rôle de médium décisif, instrument du Dieu Hasard, qui leur est attribué ? Je m'imagine alors Luke Rhinehart tapotant sur son téléphone portable et demandant à chatGPT comment il devrait se comporter en fonction des circonstances et de ses lubies du moment.



Nonobstant ces considerations personnelles et périphériques, malgré quelques longueurs, la lecture de l'Homme-Dé vaut le détour parce que c'est un ovni et que, pour conclure sur les titres de la quatrième de couverture, il s'agit bien d' "une interrogation originale et ludique sur le pouvoir du hasard, de la liberté individuelle et la morale" (L'Express) et "une virulente charge anti-establishment" (Les Inrockuptibles).



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Extrêmement fort et incroyablement près

Lorsqu'on m'a proposé une liste de livres sur le thème du 11 septembre, j'ai été intriguée par "Extremement fort et incroyablement près". J'ai choisi parmi une sélection ce livre, désireuse de découvrir cette histoire, forcément émouvante à première vue : celle d'un jeune garçon qui perd son père dans les attentats et la manière dont il va traverser ce deuil en imaginant une quête qui le mènerait plus près de celui-ci.



Comme pour beaucoup le 11 septembre a marqué mon adolescence. Je m'attendais à retrouver dans le livre la sidération des américains, le questionnement du monde entier sur cet évènement, ressentir la tristesse et la peur des habitants de NY dans l'année qui suivit ce drame.

L'auteur n'a pas choisi de décrire cela, et nous plonge dans le monde d'Oskar, une bulle ou son papa est mort - peu importe en fait la manière dont il est mort : le thème du 11 septembre n'apparait que comme une toile de fond.



Par ailleurs, j'ai été décue assez rapidement, n'arrivant pas à "croire" en l'histoire, trouvant la quête d'Oskar improbable et ayant du mal à m'attacher aux personnages principaux. Le récit en lui-même est assez étrange :j'ai trouvé le rythme déroutant et peu stimulant. Je n'ai été émue ni par l'enfant et sa quête, ni par la mère ou sa famille. Si certains détails sont joliment racontés, le tout manque de sens et de crédibilité.



Le livre en tant que tel - l'objet - est également curieux : il est émaillé d'images, de photos ou de textes. Cette idée originale qui me plaisait au départ, je n'y ai finalement pas été sensible, ne voyant pas toujours les liens entre les images choisies et le récit.



J'ai fini par abandonner ma lecture un peu après la moitié, et par regarder le film du même nom. J'ai finalement trouvé celui-ci plus agréable que le livre.
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