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4,17

sur 618 notes
Voilà un roman qui m'intriguait depuis un bon moment, et je dois dire que je suis ravie de l'avoir enfin lu car pour moi c'était un coup de coeur. Mais enfin, si quelqu'un m'avait dit bien avant que j'allais y trouver des personnages queer (lesbiennes !!) et que la morale c'était : les hommes vous tuent d'une façon ou d'une autre, et bien je l'aurais commencé bien plus tôt.

Je vais commencer par l'ambiance que j'ai réellement adorée. Une grande partie de l'histoire se déroule dans une vieille maison immense, un peu gothique, avec une vibe fantôme/maison hantée que j'ai juste bu à la paille. le fait que les soeurs Chapel sont presque bloquées dans cet endroit, toujours entre elles, et que Belinda, leur mère, ère plus ou moins dans les couloirs la nuit : ça donne réellement un plus pour toute l'atmosphère qui est carrément maîtrisée. Et comme l'atmosphère, c'est ce qui réussit ou non à me plonger dans le roman, pour moi c'est un grand oui.

Le style d'écriture fonctionne très bien avec la vibe du roman, surtout grâce au personnage d'Iris qui est à la fois très détachée et différente de ses autres soeurs, mais qui les aime sincèrement et qui fait tout pour les sauver. Quand je dis “différente”, je veux dire “not like other girls” mais dans le meilleure des cas possibles : elle est lesbienne. Et ça, mon dieu, quand je m'en suis rendue compte, j'ai juste sauté au plafond. J'ai adoré ses réflections, que j'ai trouvé très humaines (notamment, attention spoil, quand elle ne comprend pas pourquoi sa petite soeur ne peut pas simplement vivre sans l'amour d'un homme, parce que elle, elle le peut totalement, mais c'est normal puisqu'elle aime les FEMMES, bref). Elle est pleine de colère, de tristesse, d'amour, d'art. Mais pour résumer ce que je pense du style d'écriture, je dirais simplement qu'il est bon et efficace, qu'il est beau sans en faire trop, et qu'il fonctionne parfaitement.

Toute l'intrigue, aussi, je l'ai beaucoup aimé. de l'histoire de Belinda jusqu'à celles des soeurs, de toutes leurs histoires, de leurs différences, de leurs duos, de leur amour. J'ai adoré le début, le milieu, et la fin. Et j'ai adoré le fait de ne pas avoir toutes les réponses.

Ce livre, on peut l'interpréter comme on veut, c'est sûr. Et moi, j'ai décidé qu'il montrait que tous les hommes tuent des femmes. Des morceaux d'elles, d'une façon ou d'une autre, même s'ils les aiment sincèrement, même s'ils pensent faire les choses comme il faut ; peu importe, on perd une part de nous à partir du moment où on épouse/couche/apprécie un homme. On abandonne quelque chose pour le leur donner, pour devenir ce qu'ils veulent qu'on soit. Et pour certaines, ça peut être fatal : la vie perdue des soeurs Chapel, c'est le bonheur fantasmé que certaines ne connaîtront jamais.

Ce livre, j'imagine mal un l'homme l'apprécier car c'est du female rage à tous les niveaux. C'est écrit par une femme pour les femmes. Et je l'ai apprécié comme il se doit.
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Les soeurs Chapel sont victimes d'une terrible malédiction familiale. Six charmantes jeunes filles au nom de fleurs vivent dans une grande bâtisse victorienne façon Gâteau de mariage. Mais voilà… aussitôt deflorées, les aînées perdent la vie… les suivantes vont tout faire pour échapper à ce sort funeste. Ce récit gothique à souhait écrit par une des soeurs est riche en références de toutes sortes, correspondant aux passions de ces jeunes filles : la poésie, la peinture , celle de Giorgia O'Keefe notamment. Ces filles m'ont habitée pendant la lecture et vont sans doute me hanter longtemps… une lecture totalement addictive !
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J'ai été bluffé par ce livre c'est mon premier coup de coeur de cette année. J'ai aimé cette histoire très prenante. On retrouve plusieurs éléments inexplicables où nous lecteurs pouvons prendre notre avis sur la situation. J'ai aimé cette ambiance un peu bizarre et gothique. En tout cas si vous aimez les livres où l'on parle de fantômes et de choses inexplicables foncez !!!
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Les thèmes des Voleurs d'innocence avaient tout pour me plaire : publié chez Gallmeister, un récit féministe, mettant en avant la sororité de six soeurs, une écriture assez poétique, un décor gothique - le manoir sans cesse comparé à "un gâteau de mariage", tout en interrogeant sur les rouages du patriarcat aux Etats-Unis dans les années 50-60 et une héroïne qui a réussi à échapper à un destin funeste par le biais de l'art.

De nombreuses références littéraires et artistiques émaillent le roman, références qui m'ont plu et m'ont mises en terrain "connu" durant ma lecture : Emily Dickinson, les soeurs Brontë, Christina Rossetti, et évidemment Georgia O'Keeffe à laquelle on ne peut que penser lors de la description des toiles mettant en scène d'immenses fleurs évoquant l'anatomie féminine. le roman est donc riche en influence et possède un petit côté page-turner dans la malédiction des soeurs Chapel qu'il met en scène (chaque soeur décède lorsqu'elle se marie).

Toutefois le roman n'est pas sans longueur, avec des situations qui se répètent beaucoup, et la malédiction ne sera jamais expliquée complétement (le lecteur comprend aisément que l'éveil à la sexualité hétérosexualité "tue" littéralement ces jeunes filles - ce qui est quand même un message un peu réducteur !). L'ambiance gothique et page turner du roman propose un récit envoutant bien qu'un peu répétitif par moments.
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Entrez dans l'univers sombre des Chapel où une terrible malédiction frappe de plein fouet les membres de cette famille. Imprégnée par l'histoire qui vous captive, vous ne dormirez plus jamais sur vos deux oreilles. Les fantômes des Chapel pourraient se bousculer à votre porte. Un roman dont la tension monte en crescendo et qui ne vous laissera pas indemne. Âmes sensibles s'abstenir.
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🌹LA MORT EN CE JARDIN 🥀
Etat de New-York, années 50. Elles sont six soeurs aux prénoms de fleurs. Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel vivent dans une maison victorienne aux allures de pièce montée. le père a fait fortune dans la vente d'armes, la mère sort à peine, hurle la nuit et prétend parler aux fantômes. Lorsque Aster, l'aînée, annonce son mariage, sa mère prévient : "il va se produire quelque chose d'horrible". Tout le monde la prend pour une folle sauf Iris. le lendemain des noces, Aster meurt dans d'atroces souffrances et des conditions mystérieuses. Rosalind va succomber elle aussi 24 heures après son mariage. Mais d'où vient cette malédiction qui frappe les soeurs Chapel ? Et que peut faire Iris pour y échapper ?

Oh my God, quel roman ! "Les voleurs d'innocence", c'est les soeurs Bronte rencontrant Virgin Suicides. Une histoire de sororité tragique flirtant avec le fantastique, une fable terrible sur les violences faites aux femmes. L'intrigue est fascinante, l'ambiance vénéneuse et sensuelle. Il y a également dans ce roman énigmatique un parfum lynchien, celui de "Mulholand Drive". Ce fut une lecture semblable à
une plante carnivore, aussi belle et sophistiquée que dangereuse. Certains parlent de roman gothique, pour notre part, on préfère dire un conte cruel pour adultes où plane un climat anxiogène et malaisant. Et puis, il y a le style de Sarai Walker qu'on découvrait ici et qui est d'une beauté charnelle absolue, faisant la part belle à la psychologie féminine et à la botanique puisque les fleurs y jouent un grand rôle...

On ne vous en dira pas plus sinon qu'il faut vous précipiter sur ce bouquet de sensations ! Il vous tente ? Vous connaissez cette auteure ?
Bisous et bonne journée 😘 Fran & Flo 💐
⚘️🌼🌺🪻🌷🌸🪷🌹🥀
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aujourd'hui nous sommes les invités de mariage de la famille Chapel, leur maison ressemble à un wedding cake et les filles portent toutes un nom de fleur pour former le plus beau des bouquets ou une couronne mortuaire car «  Les soeurs Chapel, d'abord elles sont mariées, puis elles sont enterrées ». Telle est la terrible malédiction qui pèse sur cette famille de génération en génération.
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Si j'ai aimé cette aura de mystère autour de la famille et de leur destinée je me suis vite lassée de ce cycle infernal identique aux 5 soeurs puisque la sixième et avant dernière est la narratrice. Je me suis donc tournée vers le fond du récit. le début m'a captivé on est tout de suite dans le bain, on découvre cette famille féminine américaine des années 50 qui doit sa fortune aux armes à feu. Ce lien entre les soeurs est fort et presque sectaire, un clan à lui tout seul. On découvre le caractères des 6 soeurs au fil des pages, elles sont toutes différentes et plus ou moins édulcorées dans leur tempérament. L'autrice leur donne vie à l'instar de leur mère qui les as prénommées comme des fleurs avec leurs caractéristiques différentes et les dépeint chacune avec leurs qualités et leur défauts. Passée la première mort, on comprend vite que nous allons avoir droit aux autres décès et c'est mon point négatif ce cycle répétitif mais c'est aussi lui qui instille cette ambiance gothique, ésotérique et paranormale de l'intrique : « quel est ce mal qui touchent les soeurs Chapel et que personne ne comprends ? » Derrière cette ambiance frissonnante on découvre la puissance du féminin sous toute ses formes : les premiers émois, la découverte de son corps et de la sexualité, la place de la femme, son affranchissement, la filiation, son envie d'être mariée ou pas, les standards de la société qui nous poussait dans une direction que l'on avait pourtant pas choisie. Au fil des pages comme au fil des années on voit l'évolution , l'acceptation de ses envies et désirs, ses combats quelque soit le prix à payer. Un livre qui se lit entre les lignes où le secret est caché métaphoriquement derrière les mots.
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Un bouquet de fleurs captivant aussi beau que dangereux. Une odeur entêtante spectrale parfait pour la saison automnale.
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Un peu saga familiale, très gothique, féministe assez radical, ce roman est aussi ultra immersif : un fois plongé·e dedans, on ne le quitte pas !
C'est l'histoire d'une vieille femme, Sylvia Wren, peintre célèbre de nos jours, dont la vie reste mystérieuse pour le commun des mortels ; mais une journaliste férue d'art la contacte pour en savoir plus sur sa vie d'avant, car elle semble avoir découvert sa véritable identité !
C'est ainsi que Sylvia se met à écrire ses mémoires, en tout cas jusqu'à ce changement d'identité, de son enfance à ses 20 ans.
Elle avait un père peu présent, une mère étrange que tout le monde pensait folle et 5 soeurs (4 plus âgées, une plus jeune). Mais une malédiction semble planer au-dessus des femmes de la famille : quand elles ne meurent pas en couche, elles meurent après leur nuit de noces. Leur ennemi est donc l'homme.
L'histoire et es aventures de ces jeunes filles sont passionnantes et reflètent aussi la condition de la femme encore assez déplorable en plein milieu du XXe siècle. Car même si cette famille était assez aisée, mangeait à sa faim et même plus, portait de beaux vêtements, etc. les femmes étaient déconsidérées (ou considérées comme folles au moindre écart du "droit chemin"), rabaissées et condamnées à ne pas être libres. "L'homme ennemi", "l'homme létal" est donc ici une métaphore de ce paternalisme exacerbé qui enfermait les femmes dans son carcan.
C'est un roman gothique (tabous, manoir, fantômes, folie,...) coloré (les fleurs y ont une place importante, les soeurs ont même des noms de fleurs comme prénoms), rythmé et ensorcelant !
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Ce livre débute par une nécrologie, Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Hazel, toutes mortes dans la fleur de l'âge dans les années 50. Cinq prénoms de fleurs pour cinq jeunes filles foudroyées par une malédiction familiale. L'histoire nous est racontée par Iris, la seule survivante des soeurs Chapel.

Tel un conte macabre et envoûtant, Iris revient sur l'histoire tragique de ses soeurs et de sa mère. À travers les yeux de l'adolescente, nous découvrons les secrets de cette famille hantée par les fantômes du passé. Belinda, la mère, est un personnage fascinant. Femme mystique à la longue chevelure blanche, ses cris résonnent la nuit dans les couloirs de l'immense manoir familial. Enfermée dans un rôle de femme au foyer qui ne lui a jamais convenu, elle pressent le danger imminent qui attend ses filles : le mariage.

Grandissant dans les années 50, les soeurs sont confrontées aux carcans de la condition féminine. le mariage, bien qu'un idéal rêvé par les jeunes filles et aussi une sentence mortuaire à laquelle aucune d'elles ne semblent pouvoir échapper. L'autrice utilise intelligemment la part fantastique pour faire passer un message féministe. Derrière ce roman gothique, Sarai Walker dévoile en effet une véritable ode à la liberté et rend hommage à toutes ses femmes que l'on a décrites comme folles ou hystériques, car elles aspiraient simplement à une autre vie. 

J'ai adoré cette ambiance sororale et mystérieuse. Iris décrit avec beaucoup de sensibilité sa relation avec chaque soeur. Leurs chambres, un boudoir décoré de fleurs, est un véritable cocoon propice aux confidences et à la créativité. Elles y lisent les soeurs Brontë, Jane Austen, citent Emily Dickinson, dessinent des scènes érotiques, écrivent de la poésie. Ces passages sont évidemment très émouvants et nous permettent de nous attacher encore plus à ces jeunes filles dont nous connaissons pourtant dès le début le destin funeste.
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Roman qui aurait pu être écrit par Jane austen avec une pointe de gothique.
Les éditions gallmeister ont encore frappés fort avec ce magnifique texte.
Féministe du début à la fin l'auteur nous montre l'emprise néfaste des hommes sur toutes les femmes d'une même famille.
Virginia Woolf aura à coup sûr appréciée ce livre.
Le titre les voleurs d'innocence prend tout son sens soudain lorsque l'on avance au fur et à mesure de la lecture.
Fort, puissant, captivant et envoûtant.
Un magnifique texte, j'ai hâte qu'il sorte.
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