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4,17

sur 534 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" Il était une fois, dans les années 1950 six jeunes filles aux doux prénoms de fleurs- Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel " .
On est en Amérique et leur père dirige l'entreprise florissante d'armes à feu, Chapel. Leur mère est "folle." Lorsque l'aînée sera sur le point de se marier, ce qui était le point culminant de la " carrière" d'une femme à l'époque, leur mère aura une vision : aucune des filles Chapel, ne survivra à une union...
Et la première des filles meurt, comme annoncé...
Oh, je ne dis rien qui ne soit dévoilé dés le début, Iris sera la seule à survivre et , quand on fait sa connaissance au début du roman, c'est une vieille dame, qui a fuit, la maison de son enfance, en forme de "gâteau de mariage" et qui est devenue une peintre célèbre...

S'inspirant vaguement de la vie et de la légende de Sarah Winchester pour la mère, et de la peintre Georgia O'Keeffe pour les oeuvres d'art omniprésentes dans ce roman, l'autrice, dont c'est le premier roman, fait une entrée fracassante dans le monde de la littérature. Tout d'abord , elle est publiée par la prestigieuse maison d'édition Gallmeister, et puis, parce que ce roman est très original. de style gothique et donc, immensément mystérieux, faisant référence à des poétes comme Emily Dickinson, mêlant littérature et peinture habilement, il est également très poétique avec cette profusion de noms de fleurs, qu'elles soient oeuvres d'art ou prénoms des filles Chapel...
C'est un roman qui a une vraie ambiance, une atmosphère propre qui plaira à certains lecteurs, et qui ne plaira pas à d'autres, qui ne se satisferont pas de ces morts inexpliquées, de tous ces mystères et qui en ressortiront frustrés ! Moi je me situe entre les deux, et je comprends les deux points de vue, mais la beauté de l'écriture, et son originalité ont davantage fait pencher la balance vers le positif . Certains aussi verront de l'illogisme dans cette malédiction car les femmes n'y meurent pas toutes de la même façon...
Tout n'est que symboles dans cette histoire qui peut faire penser par instants à un conte cruel "pour enfants"...
Les hommes y sont vus comme des menaces, que ce soit à travers le mariage et l'acte sexuel qui en découlera... Seul l'amour entre femmes est décrit de façon positive et poétique... Leur maison est dans le style architectural de" gateau de mariage" et sera au fil des décés : mortifère, étouffante, sentira le renfermé...Le père, de part son entreprise, est perçu comme un vecteur de mort, et celle de ses filles sera comme un retour de karma...

Poésie, peinture, fleurs, années 50, homosexualité, sororité, folie : si vous aimez le mystère , ce roman gothique vous tend les bras...
Sarai Walker sera une autrice à suivre...
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Elles sont six soeurs au fond de l'océan et chaque année, l'une atteint sa majorité et a le droit de monter à la surface voir le monde des hommes.
Ou presque.
Elles ne vivent pas sous l'eau mais dans une énorme demeure victorienne, labyrinthique, symbole de la fortune familiale basée sur la vente d'armes.
La demeure est entièrement ornée de fleurs par leur mère un peu cinglée – et prophétesse de malheur.
Et prophétesse assez clairvoyante, car en effet aller voir le monde des hommes... c'est mortel.
Les critiques de mes camarades m'avaient plu au point de me précipiter sur ce roman, "gothique et féministe".
J'en attendais trop, peut-être.
J'ai trouvé le côté gothique un peu léger, et l'aspect féministe un peu superficiel également.
Ceci dit, ça se laisse lire, certaines images recèlent une vraie inspiration.
"J'ai enfoui cette époque dans ce que ma soeur Calla appelait "l'abîme de mon esprit". Imaginez-le : un endroit froid et solitaire, des asphodèles poussant dans les fissures du béton, un bruit d'eau gouttant au loin, une porte qui grince."
Délicieusement gothique, celle-ci, n'est-ce pas ?
Ou celle-ci : "Notre maison biscornue avait toujours été une île, mais (…) on aurait dit que notre parcelle de terrain avait fini par se détacher du reste du Connecticut pour flotter vers la mer."
Alors oui, l'écriture peut être inspirée… mais pas toujours.
J'ai trouvé bien longuets les descriptions de repas, de tenues, les passages tels que "Elle posa la tasse et la soucoupe sur le guéridon près du vase en verre goutte d'eau rempli de callas jaunes."
Puisqu'on est chez un marchand d'armes, l'autrice aurait pu relire avec profit ce que Tchekhov dit des fusils.

Traduction de Janique Jouin-de Laurens.

Challenge USA : un livre, un État (Connecticut)
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Voilà un roman féministe qui n'emprunte pas au militantisme vulgaire ni pédagogique, ni victimisant ou accusateur.
Non, il est factuel et va bien plus loin : les hommes tuent les femmes.
Point, à la ligne.
À travers l'histoire d'une famille frappée par le destin, l'autrice passe en revue les contraintes et les interdictions posées aux femmes : responsable-esclave du foyer, un corps qui ne lui appartient pas, le viol caché derrière le devoir conjugal, l'impossibilité de faire des études, et j'en passe.
Elle a l'intelligence placer son récit dans les années 1950, de lui donner une forme légèrement fantastique et de faire parler son personnage, se libérant de toute responsabilité dans les propos. C'est très habile.
Iris, la narratrice, est en proie à de nombreux sentiments contradictoires qui ouvrent la réflexion du lecteur. Je souhaite du reste que les hommes lisent ce roman, pas seulement les femmes qui par nature seront attirées par cette épopée tragique qui parle si bien d'elles.
Si l'ambiance est désespérément mélancolique, l'orientation est résolument optimiste.
Ce roman est une réussite, j'espère qu'il émergera dans cette rentrée littéraire toujours aussi foisonnante.


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« Les Voleurs d'Innocence » est un de ces romans gothiques et vénéneux que n'auraient renié ni Mary Shelley et encore moins Emily Dickinson à laquelle Sarai Walker rend un hommage palpable. Il n'a pas été sans me rappeler « le Treizième Conte » ou certaines ambiances propres à Daphné du Maurier également…
Fleur étrange que ce roman qui sous ses airs de conte cruel, de légende macabre et vaporeuse constitue un vibrant plaidoyer féministe contre un patriarcat meurtrier et les années cinquante qui broyaient les femmes plus qu'elles ne les libéraient.
« Les Voleurs d'Innocence » chemine à rebours des contes de fées… Si Cendrillon, Blanche-Neige, Aurore et la Belle trouvaient dans le mariage l'épanouissement et la liberté, l'accomplissement et le bonheur, c'est la mort que trouvent les soeurs Chapel au moment où elles perdent leur virginité, le sang des noces devenant sang de mort…
Tout commence pourtant comme au pays des fées, par un château. le « gâteau de mariage » comme on l'appelle dans la famille est la vaste demeure gothique et inquiétante de la famille Chapel qui produit depuis des décennies les fusils du même nom. Nous sommes dans l'Illinois dans les années 1950 et les grandes dynasties nées d'un XIX°siècle industrieux ont encore pignon sur rue et vivent toujours dans ces demeures tarabiscotées à l'architecture complexe qui regorgent des souvenirs amassés par les précédentes générations. C'est à l'ombre de la demeure que grandissent les six filles de Mr. Chapel, six jeunes filles aux prénoms de fleurs qui ne voient presque pas leur père et qui ont avec leur mère, Belinda, une relation ambiguë. C'est que cette dernière, toujours vêtue de blanc et la chevelure dénouée est perturbée mentalement. D'aucuns diraient folle, ou hystérique. le terme était en vogue dans les années cinquante… Chaque jour, elle n'a de cesse de clamer que la demeure est hantée, que fantômes et esprits en ont pris possession et qu'à cela, rien d'étonnant, puisque la maison est bâtie sur le sang de ceux que les armes Chapel ont tué… Face à Belinda dont on apprend que sa mère est morte en lui donnant au monde et qu'elle n'aime guère son époux et sur qui repose une grande partie de l'ambiance gothique du roman (vous souvenez-vous de la femme de Rochester déambulant à la nuit tombée dans Jane Eyre et s'en prenant à la robe de mariée de l'héroïne ?) les six soeurs ont des réactions différentes… Les aînées la croient folles et n'écoutent pas ses malédictions, les plus jeunes l'aiment en la craignant…
Quoiqu'il en soit Aster, Rosalind, Calla, Daphné, Iris et Hazel grandissent, se construisent tant bien que mal dans le sillage de ces parents. A bien des égards, elles m'ont rappelée les soeurs Lisbon de « Virgin Suicides » et dans ces années cinquante encore si puritaines où faire carrière n'était pas une option, le mariage apparaît comme le seul destin enviable. Aster et Rosalind s'y précipitent comme elles se précipitent dans les bras de leurs prétendants.
C'est là que la tragédie s'invite, violente et inexorable…
Comme dans « Les Dix Petits Nègres », une à une et vêtue de leurs plus beaux atours, les soeurs Chapel à peine épousées meurent dans d'étranges circonstances, sans jamais écouter les malédictions de Belinda que son époux fait interner…
Seule Iris, qui un jour deviendra vieille et libre, échappera au destin qui pèse de son joug sur sa mère et ses soeurs, mais au prix de quel sacrifice…
Sarai Walker joue dans « Les Voleurs d'Innocence » avec les codes du roman gothique, de l'histoire d'épouvante et parvient à tisser une atmosphère lourde, oppressante, saturée de parfums et de fragrances, de fantômes et de terreurs. le malaise est présent, vif, à chaque page sous laquelle elle distille des questionnements féministes sous-jacents en dénonçant notamment le traitement des femmes au sein même du mariage, le viol conjugal, les tabous et de manière plus générale la méconnaissance et l'irrespect des hommes pour les femmes qui expliquaient alors tous les maux et les douleurs par le corps et la notion bien freudienne d'hystérie. Patriarcat et libération aussi sont au coeur de ce roman envoutant et inclassable qui se nimbe d'un érotisme certain au gré des fleurs peintes par Iris comme une autre Georgia O'Keeffe au moment où elle découvre sa propre sexualité…
Certes, « Les Voleurs d'Innocence » ne brille pas par sa subtilité mais il fascine et interroge, il hante en laissant planer fantômes et non-réponses, sang et mystères. C'est l'un de ses textes que l'on sent hanté lui aussi intrinsèquement, un texte qui déchire un voile qu'on voudrait oublier ou ignorer, qui dit dénonce sous couvert d'un conte cruel… mais les contes depuis toujours sont là aussi pour dire l'indicible, non ?
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La dynastie Chapel, une famille de fabriquant d'armes qui ont permis, depuis plus d'un siècle, de construit l'Amérique.

De la conquête de l'Ouest jusqu'au Vietnam les armes Chapel ont toujours été en première ligne pour « sauver » la démocratie.

Même Hollywood l'a célébré en 1950 dans le western « La Chapel 1870 : l'arme qui a conquis l'Ouest ».

Une histoire familiale et une généalogie lourde à porter pour les six filles Chapel et leur mère, enfermées dans une grande belle maison de la Nouvelle-Angleterre.

Une maison remplie du fantôme des victimes des armes Chapel ? Une maisons aux esprits maléfiques ?

Car sinon comment expliquer la destinée de cinq filles Chapel qui succomberont mystérieusement après avoir connu bibliquement un homme ?

Une malédiction qu'Iris Chapel, la seule rescapée de la famille a mis soixante ans à oublier.

Devenue une peintre célébrée dans le monde entier sous le nom de Sylvia Wren, l'artiste discrète, vivant loin du monde, va devoir affronter son passé.Fausse biographie de la célèbre plasticienne Georgia O'Keeffe qui mourut à près de cent ans au Nouveau-Mexique et de Sarah Winchester bru d'Olivier Fisher Winchester, l'inventeur de la mythique winchester 1873 qui, devenue veuve et héritière du fabricant d'armes, passa sa vie à construire une maison pour accueillir les fantômes des victimes des armes Winchester.

Cousine américaine des soeurs Brontë, Sarai Walker nous entraîne dans un conte cruel et féministe, un long poème gothique qui donne la part belle à Eros et Thanatos.

Mais c'est aussi et surtout une belle histoire de sororité entravée par le patriarcat toxique et systémique d'une époque que l'on espère révolue.
Lien : http://filou49.canalblog.com..
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2017 : Sylvia Wren est une artiste contemporaine majeure. Exposée dans les plus grands musées, elle vit pourtant en recluse dans sa maison au Nouveau-Mexique, évitant toute apparition publique. Lorsqu'une journaliste se met en tête de déterrer son passé, elle se retrouve confrontée à celle qu'elle était autrefois : Iris Chapel.
Ainsi commence pour le lecteur le voyage dans les années 50 avec les six soeurs Chapel, un nom connu pour être celui d'un des plus célèbre fabricant d'armes. Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris, Hazel, 6 filles au prénom de fleurs. 6 qui vont devenir 5, puis 4, puis 3….

Un parfum d'étrangeté plane sur cette histoire avec des morts mystérieuses qui s'enchaînent, une mère torturée par des fantômes, persuadée pouvoir prédire l'avenir et une grande maison victorienne qui ressemble à un gâteau de mariage.

Fresque familiale aux accents gothiques, « Les voleurs d'innocence » est une très bonne surprise. Pas du tout friande de ce genre d'ambiance, je me suis totalement investie dans cette lecture. Je voulais savoir !

Derrière l'intrigue proche de celle d'un thriller psychologique, Sarai Walker, nous convie très habilement à scruter les normes sociétales et la perception des femmes dans les années 50. Une époque où les filles aspirant à s'échapper de leur famille n'ont pour seule issue que le mariage. La vie de Sylvia Wren, qui emprunte à la fois à celle de Georgia O'Keeffe et à celle de Sarah Winchester, vient à l'opposé célébrer la liberté et une certaine forme de féminisme.

« Tu ne comprends pas ce qu'est réellement le mariage. Comment, une fois mariée, tu appartiens à un homme et cesses d'être toi-même. 
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Sous l'apparence d'une saga familiale rehaussée d'une touche de fantastique,
Un roman profondément féministe, une dénonciation de l'emprise, du joug mental, du silence imposé. « S'enfuir, comme je l'avais soupçonné, n'était pas facile ; sinon, davantage de femmes le feraient. »
Une histoire de mères, de filles, de soeurs « Notre lignée maternelle est un collier enroulé si serré autour de notre cou qu'on ne peut pas respirer. »
Une ode au sexe et au corps de la femme.
Une atmosphère victorienne, les soeurs Brontë, Emily Dickinson et Tennyson ne sont jamais très loin.
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Nous sommes dans les années 1950, aux États-Unis, et nous allons faire connaissance avec les filles Chapel, six soeurs aux prénoms de fleurs. Par une belle journée d'été, alors que les demoiselles s'amusent avec insouciance sur la plage, deux jeunes hommes vont émerger des flots. Un évènement anodin qui va pourtant changer la vie d'Aster, l'aînée des six soeurs. Iris, la cadette, va nous conter leur triste sort. Grâce à son récit, nous allons découvrir l'histoire des femmes de cette famille, celle des soeurs et de leur mère, Belinda, mais aussi celle de sa mère encore avant elle.

Chapel, c'est d'abord l'illustre nom d'un des plus grands fabricants d'armes des États-Unis. Une entreprise prospère, qui leur confère une position sociale respectable, et une grande demeure qui "semblait sortie tout droit d'un conte de fées", le « gâteau de mariage ». Une bien jolie maison, parfaite pour rêver au prince charmant.

Mais le nom de Chapel est aussi un poids lourd qui pèse sur les épaules de Belinda, qui ne peut souffrir d'être associée, même indirectement, à tant de morts et de barbarie. Des morts qui reviennent la hanter, nuit après nuit, jour après jour, jusqu'à la folie. Cette femme m'a énormément touchée, car elle semble vivre perpétuellement dans un autre monde, l'oeil hagard, habituée à ne plus être considérée par les membres de sa famille. Elle est l'épine dans le pied, l'ombre au tableau de ce beau « gâteau de mariage », celle qu'on aimerait à tout prix éviter de présenter aux invités. Surtout quand, pétrie d'angoisse, elle avertit Aster du danger imminent qui la guette si elle persiste à vouloir se marier. Seule Iris prête une oreille attentive à sa mère, compréhensive car porteuse elle aussi, parfois, des mêmes étranges visions.

Rapidement, la légèreté des premières pages laisse place à une ambiance plus angoissante et lugubre. Les rires, qui résonnaient autrefois si chaleureusement dans l'aile des filles, s'estompent jusqu'à disparaître. Chaque drame les éloigne un peu plus les unes des autres, et le « gâteau de mariage » n'est plus qu'une vaste demeure silencieuse et oppressante, où les filles Chapel sont réduites à des épitaphes sur des pierres tombales.

Comment ne pas être touchée par le destin tragique de ces jeunes femmes, dont on ne peut qu'observer, impuissants, la chute inévitable ? de quoi sont-elles mortes exactement ? Quelle malédiction s'est invitée à leur naissance ? La mort d'Aster, la première que nous devons affronter, est particulièrement choquante, troublante, incompréhensible. Une mort qui laisse les hommes perplexes, aussi la conclusion officielle du médecin paraît si hypocrite qu'elle en devient presque risible. Comment, dès lors, ne pas songer au titre du roman, si évocateur ? À ces hommes voleurs d'innocence, qui rappellent l'existence et la condition de tant de femmes à travers le monde. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, je pense, même si le sujet est abordé sous un aspect plus métaphorique. Car dans ce monde, en cette époque, tu nais fille, tu deviens épouse puis mère et tu ne seras jamais rien d'autre que cela. Tu ne seras pas botaniste, tu ne seras pas une femme libre ni indépendante, tu seras une épouse ou une vieille fille pointée du doigt.

Un roman à l'atmosphère mystérieuse, avec une petite pointe de fantastique, qui m'a envoûtée. Si j'ai trouvé quelques longueurs, j'ai toutefois beaucoup aimé ce récit qui parle de femmes et de sororité. Ce n'est pas spécialement un sujet que je recherche dans mes lectures, pourtant, j'ai vraiment apprécié la façon dont il est traité par l'autrice. Un propos soigneusement amené, à travers une histoire originale et passionnante.

Ma chronique est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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Elles sont six soeurs en ce début des années 50, filles d'une grande famille de fabricants d'armes, vivant au Connecticut dans une maison ressemblant à un gâteau de mariage. Elles ont toutes un prénom de fleur, nommées ainsi par leur mère Belinda, une femme malheureuse, mariée et mère par obligation sociale, considérée comme un peu folle pour ses visions de spectres. En cette année 1950, Belinda prévient Iris, son avant-dernière fille, et la narratrice de l'histoire, que sa soeur aînée Aster va mourir si elle se marie. Convaincue par sa mère, Iris tente de repousser le mariage, mais ne parvient qu'à être interdite de noce. La nuit même, le marié ramène une Aster quasi comateuse dans la maison familiale où elle décède…Iris raconte la tragédie que va connaître sa famille.
Tout est dit dès l'introduction, il n'y a pour ainsi dire aucun suspense ni surprise. Mais qui sont réellement ces voleurs d'innocence, les hommes en général ? Et pourquoi ? Il manque des clés à ce joli roman.
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Dans les années 50, à Bellflower Village dans le Connecticut, vivait la famille Chapel : les parents et leurs six jeunes filles. Alors que le père a fait fortune grâce à sa manufacture d'armes à feu, la mère - Belinda - est quant à elle assez instable. Hantée par les fantômes de son passé, elle vit presque recluse dans une partie de la grande demeure familiale et ne semble porter que peu d'intérêt à son entourage et à la réalité en général. Ainsi, les six soeurs évolue dans un univers ouaté, protégée par l'opulence et les bons soins des deux gouvernantes de la maison. Heureuses et soudées, leur destin va pourtant basculer le jour où l'aînée, Aster, annonce ses noces prochaines. Alors que Belinda énonce haut et fort que cette alliance signera son arrêt de mort, les tensions familiales enflent jusqu'au grand jour d'Aster. Mais, lorsque celle-ci meurt mystérieusement quelques heures après son mariage, c'est toute la famille qui est en état de choc … quand un an plus tard, Rosalind, se marie à son tour et meurt subitement, il semble peu à peu évident pour les soeurs Chapel qu'elles sont victimes d'une horrible malédiction qui les fera courir à leur perte. Au fil des pages, Iris - la narratrice et l'une des soeurs Chapel - se remémore son enfance et son adolescence jusqu'à ce jour fatidique où, pour sauver sa peau, elle a dû prendre une décision radicale, lourde de conséquences.

Récit aux allures de conte gothique, « Les voleurs d'innocence » offre une fresque familiale captivante et angoissante qui interroge sur la place des femmes, le pouvoir des hommes, l'asservissement et ces tours d'ivoire qui trop souvent empêchent et emprisonnent petit à petit. Conte noir et macabre dans lequel les jeunes femmes perdent leur vie après avoir offert leur virginité, ce roman se lit comme un véritable page-turner dans lequel le lecteur est happé jusqu'à la dernière page. Résolument féministe et interrogeant le sens même de la folie, le roman de Sarai Walker est une véritable réussite !
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