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sur 410 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Je vous envoie ce mail afin de vous proposer de recevoir et lire La Dernière Maison avant les bois de Catriona Ward, à paraître le 16 février 2023 aux éditions Sonatine. Attention : la lecture de ce thriller est une expérience tout à fait particulière, qui peut s'avérer décourageante tant l'une des trois voix nous permettant de découvrir l'histoire est singulière. Je me permets de vous conseiller de postuler à cette opération uniquement si vous avez le temps et l'envie de vous essayer à une lecture relativement ardue - mais bien sûr pas totalement illisible, rassurez-vous, et tout à fait originale. »
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Ceux qui me connaissent ici savent qu'il n'existait pas de meilleure présentation pour me donner envie de lire ce livre ! La forme semblait originale comme je les aime, et l'histoire mystérieuse et intrigante : La Dernière Maison avant les bois est celle d'un dénommé Ted, un marginal qui a été suspecté des disparitions d'enfants ces dernières années. A la disparition de Lulu notamment, sa maison a été fouillée et un article sur lui est paru dans le journal. Il a été innocenté par des caméras de surveillance d'un supermarché. Mais vous savez ce que c'est une réputation, le doute dans l'esprit des gens et les préjugés. Bien des mois plus tard alors que l'enquête est au point mort, la soeur de Lulu, Dee, décide de creuser cette piste abandonnée par la police. Elle emménage dans la maison voisine de celle de Ted, bien décidée à découvrir ce que cache cet homme solitaire dont toutes les fenêtres du rez-de-chaussé sont barricadée, qui ne sort jamais de chez lui sauf pour honorer quelques rendez-vous mystérieux dont il revient toujours dans un drôle d'état… Et de chez qui il s'échappe parfois de drôles de voix de petite fille mêlées de miaulements ! Ted aurait une fille, Lauren, qui lui rendrait parfois visite, mais on ne lui connaît pas de femme et, surtout, Dee ne voit jamais personne entrer ou sortir de chez lui… Alors, ne pourrait-ce pas être Lulu qui serait enfermée ?
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Ce livre, comme un sortilège, est raconté tour à tour par chacun des personnages précités, chat compris. C'est ce qui fait, avec la plume magique de l'auteure, que le charme opère immédiatement et ne vous lâche plus jusqu'à la fin.
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Et pourtant, j'ai lu ce livre dans de mauvaises conditions : dès que je l'ai reçu, mes problèmes de santé de sont dégradés, j'ai arpenté les couloirs d'hôpitaux et avalé des kilomètres de voitures pour squatter les salles d'attente de spécialistes. J'étais épuisée, percluse de douleurs qui m'empêchaient de tenir mon livre pour le lire même en le posant et, pour couronner le tout, les yeux plein de larmes m'empêchait de lire. Je n'arrivais de toutes façons pas à me concentrer, et les néons grésillants des lieux où je trimballais désespérément La Dernière Maison finissaient de me faire craindre une lecture plus glauque que ce que mon moral pouvait de toutes façons encaisser. Mais je m'étais engagée à écrire une critique de ce roman. Et puis le livre ne cessait malgré tout de m'appeler, j'étais au moins curieuse d'essayer. Alors, Chou m'a lu les premières pages dans la salle d'attente des urgences, chuchotant avec son masque dans l'intimité toute relative que donne un siège vide entre deux groupes de gens inoccupés, s'ennuyant de se regarder en chien de faïence.
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Immédiatement, le décor autour de moi s'est effacé pour laisser place à une maison, juste à l'orée d'un bois. Une maison dans laquelle rien ne filtre à part les rayons du soleil dans les défauts des planches de bois qui la barricadent, projetant des piécettes d'or sur les murs et tapis, et de laquelle rien ne filtre à part, parfois, quelques cris d'enfant. Une maison dont l'occupant à l'air un peu cinglé brise des boules de Noël devant sa porte d'entrée pour entendre les intrus arriver et qui, certaines nuits, s'enfonce dans la forêt pour déterrer « les dieux » et les enterrer ailleurs… Alors je plongeais tour à tour avec délice dans la tête d'Olivia, la chatte qui apporte son éclairage sur sa maison et son propriétaire, à qui elle est très attachée grâce à ce poétique cordon d'amour qui les lie ; de Ted, qui craint les garçons verts, de Lauren qui se rebellait contre celui qu'elle répugnait à appeler papa. Et dans celle de Dee, bien décidée à mettre un terme à cette mascarade, sans la police qui ne veut plus l'aider.
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Même si j'ai su dès le début où l'auteure nous emmenait, son idée reprenant plusieurs de mes films et livres cultes, c'est un univers merveilleux dans lequel on pénètre et où les chats parlent, où à l'orée de cette forêt mystérieuse, comme à l'orée d'un conte, tout semble possible, à la limite du fantastique ou du magique. Enfin, le texte n'est pas du tout difficile à lire puisque je l'ai lu en étant au plus mal, au contraire tout s'enchaîne avec délice, on veut savoir, on se fait voyeur nous aussi, en s'immisçant dans les tête de chaque protagoniste, zieutant dans les trous des palissades. Un roman délicieux qui oscille entre l'horrifique et le psychologique, mais dont le suspense vous tient dans ses griffes jusqu'à la fin : je vous le recommande ! Je remercie chaleureusement babelio et les éditions Sonatine pour ce cadeau qui, s'il parle en réalité de souffrance, m'a fait beaucoup de bien.
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Ce livre était depuis des mois dans ma Pal, je l'avais emprunté à la médiathèque puis malencontreusement oublié dans un coin, trop occupée avec mes deux nouveaux postes, puis ma nombreuse famille féline. Et voilà que juste au moment où on me signifie que là j'abuse, que cinq personnes l'ont réservé et l'attendent impatiemment, mon amie Siabelle me propose de le lire ensemble ! Nous avons dû différer de quelques semaines, le temps que je puisse le récupérer. Fort heureusement pour moi, les cinq lecteurs ont été bien plus rapides que moi !

Nous avons donc découvert ensemble cette jeune auteure dont c'est le premier roman fin octobre, une lecture très fluide malgré ses particularités, que nous avons achevée en quatre ou cinq jours. Et puis, je suis partie au Portugal pour une semaine, convenant avec Isa de rédiger nos billets à mon retour. Sauf que...j'ai complètement zappé, croyant avoir déjà publié ! C'est pas beau de vieillir… Heureusement que mon amie québécoise est compréhensive et patiente, et qu'elle a su me rappeler avec beaucoup de tact que j'avais oublié quelque chose. Je la remercie infiniment et vous invite à découvrir également son beau retour.

Ce sont les billets très enthousiastes de certain(e)s ami(e)s qui nous ont amenées à choisir ce roman pour notre LC, et nous ne l'avons pas regretté, même si personnellement je n'ai pas été complètement emportée par l'ambiance et l'étrangeté des protagonistes. Il y en a quatre principaux, dont trois s'expriment tour à tour à la première personne : Ted Bannermann, trentenaire qui semble parfois un peu simplet et qui manifestement a subi l'emprise d'une mère toxique. Olivia, une...chatte, très attachée à Ted (d'ailleurs ils sont reliés par un cordon symbolique dont la couleur peut varier selon les humeurs de chacun), et qui au contraire possède des capacités de réflexion et un vocabulaire très développés. Lauren, la fille de Ted, dont il semble avoir la garde en alternance, mais au sujet de laquelle on se pose rapidement beaucoup de questions. Ces trois-là partagent le même toit, cette fameuse « dernière maison avant les bois ». Et puis il y a Dee, qui vient d'emménager dans la maison d'à côté, dans un but bien précis : découvrir si sa petite soeur Lulu a bien été enlevée par Ted onze ans auparavant, et surtout s'il la séquestre encore dans cette lugubre demeure dont les fenêtres sont condamnées par des planches.

Le décor et les personnages sont plantés, place à l'histoire...que je ne vous raconterai pas, vous n'avez qu'à lire le livre ! Mais comme je ne suis pas égoïste, je vous partage mon ressenti.
Je me suis posée des questions pendant les deux tiers de ma lecture sur le vécu des personnages, leurs interactions, la véracité de leurs récits respectifs. Ça a parfois pollué ma lecture, parce que je traquais les invraisemblances, les contradictions...jusqu'à ce que je finisse par comprendre un point-clé. Nous échangions régulièrement avec Isa, et comme moi elle s'interrogeait beaucoup. Qu'allait faire Ted dans les bois, qui sont ces « Dieux » dont il est régulièrement fait mention, ou ces « enfants verts », pourquoi Ted s'obstine-t-il à essayer de rencontrer des femmes dans des lieux pour le moins inadaptés ? Cela vous paraîtra peut-être paradoxal, mais au fur et à mesure que l'intrigue se complexifie, la lecture se fait plus rapide, les chapitres courts au rythme soutenu incitant à poursuivre pour comprendre. L'auteure réussit à rendre les voix des différents personnages crédibles, chacun s'exprime à sa manière très personnelle. Pas à dire, c'est addictif, et même si on a compris le noeud de l'histoire, on va avec avidité jusqu'au dernier mot. J'ai regretté qu'un ou deux points restent flous, j'aurais préféré avoir toutes les réponses, c'est l'explication de ma note un peu moins généreuse que beaucoup d'autres. La maison en elle-même tient une place primordiale dans le récit, j'aurais aimé qu'elle soit encore plus étrange (c'est peut-être le signe que je peux enfin m'attaquer à « La maison des feuilles » qui est enfouie sous une énorme pile!).

Je conclurai en remerciant Isa (Siabelle) de m'avoir incitée à cette découverte, ce fût comme toujours un réel plaisir de lire avec elle, surtout que nous avons été complètement synchrones dans l'avancement de la lecture. Et malgré mes petits bémols, je ne peux qu'encourager ceux qui ne l'ont pas encore fait à découvrir Catriona Ward et cette maison.
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Ted, Olivia et Lauren vivent dans une vieille maison délabrée, la dernière juste avant la forêt, et chacun d'eux nous livrera tour à tour son récit sur leur quotidien un peu particulier.
Nous aurons également le récit de Dee, la nouvelle voisine de Ted, qui soupçonne ce dernier d'avoir enlevé sa petite soeur il y a 11 ans et qui vient d'emménager pour enfin retrouver Laura , qui avait 6 ans au moment de sa disparition.
Dès le début, on comprend que beaucoup de choses sont étranges chez Ted, il semble avoir un retard mental, et beaucoup d'indices contradictoires nous sont révélés dès les premières pages, mais sans qu'on comprenne bien de quoi il s'agit.
J'ai beaucoup aimé ce roman à l'ambiance très particulière, qui nous parle des méandres de la mémoire, de la capacité de notre cerveau à enregistrer certains souvenirs et à en déformer d'autres.
Je n'en dirai pas davantage sous peine de dévoiler le coeur de ce roman qui m'a tenu en haleine et m'a fait ressentir des sentiments passant de l'horreur à la compassion selon ce qu'on apprend d'un personnage et de sa vie.
Je remercie NetGalley et les éditions Sonatine pour cet envoi.

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Une critique d'Onee m'a donné envie de découvrir ce livre qui me paraissait bien étrange. Je l'ajoute à ma PAL et progressivement je découvre les autres critiques de lecteurs enthousiastes. Bilan mon mari m'a offert ce livre pour mon anniversaire.
J'avoue je me suis jetée dessus.
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C'est typiquement le genre de livre qu'il est difficile de commenter sans le déflorer.
Que puis-je vous dire ? Il est intrigant c'est sûr et ce dès le début.
3 narrateurs :
- Ted, un homme un peu étrange qui vit dans la fameuse dernière maison avant les bois. On le sent enveloppé d'un ou de plusieurs secrets...
- Dee une toute jeune femme traumatisée par la disparition de sa jeune soeur, disparition qui a eu lieu quelques années auparavant, disparition qui a fait exploser sa famille. Elle a décidé de se faire justice elle-même.
- la dernière narratrice est la plus surprenante : Olivia, une chatte noire et blanche, la chatte de Ted.
3 narrateurs qui vont nous raconter une histoire un peu glauque, triste mais pas seulement... Argh je ne peux pas en dire plus ! Même un adjectif qualificatif serait de trop....
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J'ai été intriguée et je dois l'avouer, je me suis fait balader par l'auteure. Je n'ai rien vu venir (c'est l'idéal non ?). En un mot, j'ai aimé, je l'ai conseillé à ma petite famille et ma fille aînée (qui est censée réviser ses examens de fin d'année) l'a déjà commencé.....
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« La dernière maison avant les bois » est un récit choral qui va vous emmener pour un voyage étrange aux allures de conte. Les différents protagonistes prennent la parole pour raconter leur histoire, jusqu'à celle du chat, Olivia. Énigmatique jusqu'au bout, c'est au travers d'une plongée dans la psychologie des personnages que Catriona Ward vous emmène.

Ted Bannerman vit au fond d'une allée de maisons délabrées pour la plupart. Solitaire, il vit en compagnie de sa fille Lauren et de sa chatte, Olivia. Un peu benêt et marginal, il préfère passer son temps dans la forêt, à deux pas de sa maison. Onze ans auparavant, il avait été suspecté dans une disparition d'enfant. Une nouvelle voisine vient s'installer, Dee, qui est persuadée que Ted cache un terrible secret depuis la disparition de sa soeur il y a de cela près de onze ans…

Afin de ne pas trop en dévoiler, le résumé doit rester évasif… Inspirée de nombreux livres et films, cette histoire est à plusieurs égards bien plus originale que d'autres livres parus cette année. C'est définitivement un roman inclassable !

A plusieurs reprises, on se met à douter avec les personnages, pensant avoir trouvé le fin mot de l'histoire. Pourtant, l'autrice se joue des lecteurs et construit un puzzle très détaillé qui ne dévoilera tous les tenants et aboutissants qu'à la toute fin du bouquin.

J'ai aimé ce livre pour son atmosphère singulière mais il m'a toutefois manqué un petit quelque chose de ce que je ne sais quoi pour me faire frissonner et en faire un coup de coeur à part entière. Toutefois, il est certain que pour un premier roman, Catriona Ward a déjà su conquérir son lectorat !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Delilah est la soeur aînée d'une enfant disparue, sur la plage un jour de soleil. Depuis ce drame, elle consacre sa vie à enquêter puisque la police n'a rien trouvé.
Une piste va l'amener près de la dernière maison avant les bois.
Ici vit Ted, le genre d'homme bizarre qui fait un suspect parfait.
Chez lui, la petite Lauren fait du vélo mais on ne la voit jamais sortir.
Chez lui, Olivia la chatte ronronne et prodigue des câlineries, mais on ne la voit jamais sortir elle non plus.
Tout le monde prend la parole tour à tour, y compris Olivia.
Et on fait le plein de souvenirs traumatisants...
Le roman de Catriona Ward est habilement construit, au fur et à mesure que les révélations apparaissent on a envie de relire le début pour le découvrir avec un oeil neuf, elle sait nous balader c'est sûr.
Mais en atteignant la fin (après plus de 400 pages, tout de même) on se demande un peu : tout ça pour ça ?
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Plus le temps passe, et plus j'aime les romans proposant des univers étranges, des histoires tordues, du retournement de cerveau. Ayant vu passer quelques critiques élogieuses, « La dernière maison avant les bois » me semblait cocher toutes ces cases.

Ted Bannerman vit dans la dernière maison avant les bois. Homme marginal, il vit quasi reclus avec sa chatte Olivia, et ne reçoit la visite de personne à l'exception de Lauren, sa fille, qui va et vient selon une étrange périodicité, et qui entretient avec lui des relations difficiles et non dénuées d'ambiguïté, puisqu'elle semble le détester profondément.
Ce comportement étrange l'a logiquement conduit, dix ans auparavant, à être suspecté de la disparition de la petite Lulu, âgée de six ans, au bord du lac situé à proximité de sa maison. Dix ans d'enfer pour la famille de la petite fille, à l'issue desquels il ne reste plus que Dee, qui ne tient, ou plutôt ne survit, que par son obsession de trouver le responsable de la disparition de sa soeur. C'est ainsi qu'elle viendra s'installer en face de chez Ted, avec l'intention de le confondre.

Dès les premières lignes, on entre dans cette atmosphère très lourde, oppressante, sombre, qui colle à la peau comme une suée malsaine.
« La dernière maison avant les bois » est un roman choral dont la première intervention est celle de Ted. On comprend assez vite qu'il est limité mentalement et/ou tout du moins sévèrement traumatisé par l'éducation maternelle qu'il a reçue. C'est d'ailleurs lui qui apprend assez vite au lecteur, sans complexe aucun et avec une distance troublante, qu'il a été suspect dans l'affaire de la disparition de la « petite fille à la glace au sirop », comme il la surnomme. Certains éléments qu'il donne m'ont rendue assez vite suspicieuse à son égard, mais son récit est tellement lapidaire, avec certains liens logiques altérés ou tout du moins particuliers que j'en suis venue tout aussi vite à douter. D'autant plus que curieusement, au fil des chapitres, sa voix devient plus affirmée, plus adulte…. Et on a vite l'impression que les événements principaux de l'histoire ne sont donnés que par lui, les interventions de sa chatte Olivia (oui, oui, une chatte qui parle !), de Lauren ou de Dee ne venant pas toujours expliquer le pourquoi du comment mais au contraire jeter un voile de mystère, d'horreur parfois, jusqu'aux dénouements finaux.

La force de ce roman tient ainsi pour moi à ce jeu constant avec le lecteur, à cette manipulation à laquelle s'adonne Catriona Ward en multipliant les fausses pistes, les faux-semblants. C'est difficile (et frustrant) de raconter mes impressions sans rien dévoiler, mais il faut garder en tête que ce qui nous est donné à voir n'est jamais vraiment la réalité, et surtout, qu'elle est changeante. C'est ainsi que je me suis attendrie sur Ted, avant de m'en méfier, ou de le détester ; que la compassion ressentie pour Dee a évolué devant l'accumulation de détails troublants et les révélations qui s'enchaînent, montrant que personne n'est complètement bon ni mauvais et que surtout les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes.

Alors, est-ce que « La dernière maison avant les bois » a tenu ses promesses ?Oui au cours des deux tiers du livre, dont l'originalité vénéneuse et sombre m'ont tenue en haleine ; j'ai été par contre un peu moins convaincue par le dernier tiers. Certaines histoires secondaires m'ont parues artificielles, au final trop peu développées alors que je pensais qu'elles prendraient plus de place, et en outre elles se révèlent assez classiques (on voit venir la vérité de très loin). Ces imperfections, doublées d'une fin un peu trop naïve (et pourtant on partait de loin…) font perdre de sa force au roman, qui devient donc moins original, plus conventionnel. Ce petit bémol ne vient cependant pas complètement amoindrir cette lecture que j'ai trouvée passionnante.
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Chez Ted Bannerman, il y a du monde - Olivia, Lauren, Nocturnia et lui. Ceux qu'il héberge ne sortent guère, ou pas comme ils le souhaiteraient.
Et chez ce trentenaire bizarre, c'est un drôle de bazar flippant et plutôt répugnant.
Cet homme a-t-il un lien avec la disparition d'une fillette de six ans, survenue onze années plus tôt ? Si oui, lequel, comment, etc. ?
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Quand je lis, j'ai toujours une petite feuille qui me sert de marque-page, et sur laquelle je note
• des idées & impressions pour l'éventuel billet à rédiger
• les prénoms/noms (et surnoms, dans la littérature anglo-saxonne), lieux et autres infos à mémoriser
• des ❔ pour des passages que j'ai relus 2-3 fois sans pouvoir les relier à ce qui précède, et sur lesquels je veux revenir pour comprendre.
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Jamais, au cours d'une lecture, je n'avais semé autant de ❔ dans mon livre et sur mon papier.
Ce roman est longtemps déroutant, le fil insaisissable. La lassitude peut rapidement gagner le lecteur qui a l'impression de faire du sur-place et s'agace éventuellement de la voix du chat.
Le malaise croissant face à l'horreur de certaines situations donne envie de 'savoir', d'aller au-delà d'éventuelles pirouettes fantastiques.
J'hésite à dire que le dénouement et les explications de l'auteur valent la peine de s'accrocher. Quatre-cent pages, c'est quand même long... Une chose est sûre : au lieu de me débarrasser de l'ouvrage, je vais le prêter, avec quelques avertissements - et ça, c'est bon signe !
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• Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour cette MCS.
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C'est toujours un plaisir de lire avec mon amie Sylvie. On essaie toujours de lire ensemble à chaque année. On décide donc grâce à notre amie lectrice Nicola de lire une nouvelle auteure Catriona Ward qui nous offre son premier roman « La dernière maison avant les bois ».

J'apprécie beaucoup l'écriture addictive de l'auteure Catriona Ward. On suit les voix des trois personnages principaux. On découvre Ted le célibataire endurci qui habite avec sa chatte Olivia et sa nouvelle voisine Dee. Sa soeur est enlevée il y a onze ans. Elle déménage à côté de chez Ted et elle le soupçonne. On remarque la voix d'une petite fille nommée Lauren qui habite chez Ted. On se pose alors la question : « Qui est-elle ? ». La maison très obscure de Ted est très étrange on se demande aussi ce qui se passe car on sait que ce n'est pas comme cela que les gens vivent.

On les accompagne dans le quotidien, on les suit dans leurs milieux de vie, on constate que chacun possède une quête bien précise. L'auteure Catriona Ward nous amène dans le présent tout en nous projetant dans le passé. Elle le fait magnifiquement bien.

« Je me tiens debout au centre de la clairière, qui se trouve également être le centre du dessin. La lumière du soleil y forme une espèce de mare. Je salue les dieux et ressens leur puissance. Allongés sous le sol de la forêt, ils viennent à ma rencontre, et j'ai l'impression d'être tiré à droite et à gauche par de petits fils tout fins. Maman a raison. Dès que mon bras sera guéri, il faudra que je leur trouve un nouveau sanctuaire. Les gens commencent à sentir leur présence. La famille de tout à l'heure, par exemple, s'est beaucoup trop approchée. » – Ted

Ce qui est super avec Sylvie, c'est qu'on apprend à analyser les personnages et au fil des pages on en vient à déchiffrer ce qui est vrai et ce qui est faux. On peut dire ici que l'apparence est souvent trompeuse et l'auteure Catriona Ward nous transporte exactement là où elle veut qu'on aille. L'ambiance, le suspense et le mystère sont au rendez-vous. On se laisse manipuler par l'auteure Catriona Ward au fur et à mesure qu'on avance. On adore notre lecture qu'on finit en quatre jours. On ressent beaucoup la présence des esprits, on plonge en fait un peu dans les ténèbres pour en ressortir dans le monde des vivants, c'est assez spécial pour le lecteur.

Pour un premier roman, l'auteure Catriona Ward se débrouille assez bien. C'est un petit livre, c'est bien écrit, ça se laisse lire, c'est prenant. C'est une bonne lecture dans l'ensemble, je passe un très bon moment Sylvie. J'invite donc à aller voir son beau billet.

Je le conseille évidemment pour le plaisir de la lecture et j'ajoute qu'on peut lire l'article de Nicola aussi.

Siabelle
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Il y a onze ans, une fillette a disparu au bord du lac. Ted Bannerman, un homme marginal, qui vit à proximité, dans la dernière maison avant les bois, se remémore cet événement. Alternativement, le récit va se construire à travers son regard, mais aussi à travers celui de sa chatte, Olivia, et des pensées de la soeur de la fillette, Dee.

Ce changement de point de vue nous projette dans une dimension étrange et nous fait ressentir un véritable malaise. Que s'est-il passé cet après-midi d'été qui aurait dû être un bon souvenir de vacances ? Stephen King et Chris Whitaker, l'auteur de Duchess, conseillent ce roman, ce qui en dit long sur son ambiance. C'est effrayant, dérageant, déroutant, mais chut… on ne peut pas en dire beaucoup plus, car l'important ici est bien le suspense et la compréhension progressive de ce qui se déroule depuis plusieurs années dans cette bâtisse délabrée du bout du monde.

Si vous aimez les atmosphères qui font frissonner, uniquement par leurs pouvoirs évocateurs, n'ayez pas d'hésitation, lisez ce livre. Catriona Ward, avec son premier roman publié en France, saura vous provoquer des insomnies. Mais attention, n'ayez pas trop de préjugés. Les apparences sont parfois trompeuses et pour le comprendre, il faudra arriver au bout du récit.

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