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3,79

sur 743 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman sombre et attachant.

Jojo est un jeune garçon de 13 ans, métisse. Il semble avoir déjà tout compris de la vie, en avoir appréhendé toute la violence et les injustices. Il s'est donné pour mission de veiller sur sa petite soeur, Kayla.
Leonie, leur mère, cherche à être une meilleure maman pour eux, mais en attendant elle fait face aux difficultés en prenant de la drogue.

Et puis il y a le grand-père, noir, de Jojo. La grand-mère atteinte d'un cancer. Les grands-parents blancs qui refusent de rencontrer leurs petits-enfants. le père, Michael, blanc, qui sort de prison. Et puis les fantômes qui hantent Jojo et Leonie.

C'est déchirant, habité par une tristesse insondable, une incompréhension entre les êtres, une incommunicabilité abyssale.

L'écriture est pleine de poésie. le mélange des voix entre vivants et morts nous amène au coeur d'un récit lyrique et dramatique qui décrit tout le poids du passé. C'est un éclairage passionnant sur une réalité historique à travers l'histoire intime de personnages profondément attachants. C'est rude, sans fards, douloureux. C'est intense, magistral et lumineux. C'est un livre dont on s'extrait difficilement.
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"Le chant des revenants" est une épopée de nature mystique où se mêle le fantastique et le réel. D'une plume poétique et puissante, l'autrice nous livre un roman hanté et choral pour raconter l'Amérique noire.

Il y a tout d'abord Jojo, un jeune garçon de 13 ans charmant et mature qui semble déjà porter toute la famille à bout de bras. Léonie, sa mère, une droguée complètement dépourvue d'instinct maternel. Richie, un fantôme du passé qui prend beaucoup de place et dont la présence fait écho au titre du livre.
Dans le Mississippi de nos jours, ces personnages sont confrontés au racisme, aux injustices et à la misère.
Jojo et Kayla, enfants d'une mère noire et d'un père blanc représentent l'espoir d'un monde nouveau et subissent surtout les conséquences du comportement de Léonie, devenue maman trop tôt et de Michaël, un père absent condamné à 3 ans de prison.
La grand-mère qui sait lire dans le coeur des êtres est rongée par un cancer qui anéantit peu à peu les derniers prémices de vie.
River, le grand-père et véritable pierre angulaire de la famille, transmet ses mémoires à Jojo et fait vivre le passé à travers ses récits teintés de violence et de souffrance où la source se trouve en le pénitencier cauchemardesque de Parchman. Une ferme-prison qui fait le pont entre le passé et le présent et où les conditions et traitements de l'époque de l'esclavagisme ont persisté jusque dans les années 1970. Les spectres de ces événements tragiques viennent hanter les vivants et le temps semble suspendu. Tel un don transmis entre les générations, les revenants peuvent être vus, sentis et écoutés par cette famille atypique.
Deux esprits se détachent parmi toutes ces âmes tourmentées : Given et Richie. Given le frère de Léonie qui lui apparaît lorsque celle-ci est défoncée et Richie, troisième voix du roman et personnage emblématique qui slalome entre le royaume des vivants et le royaume des morts, lui-même obsédé par ses propres démons.

Un récit d'une force tranquille à l'écriture lyrique, calme et violente à la fois. Un chant qui berce le lecteur et dont les paroles sont un hymne à la mémoire et à L Histoire.
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Un roman que j'ai choisi suite à la der de couv', qui, comme bien souvent fausse le jugement, c'est pourtant pas faute de le savoir.
Enfin bref, de road trip, il n'y en a pas, un simple aller retour à travers le Mississippi durant une petite centaine de pages.
De dangers pas plus, bon comment dire, si le summum du danger c'est la rencontre avec le flic, il va falloir que je révise mes notions à ce sujet.
De promesses je les cherche encore, car s'il y a quelque chose que l on ne peut reprocher aux héros, c est que chacun garde sa ligne de conduite quoiqu'il arrive. Une mère si immature et si peu faite pour ce rôle qu elle en est agaçante, un mari guère mieux et un ado, qui est un peu tout l'inverse et supporte tout les maux de cette famille, sans tout comprendre et seulement épaulé par son papy.
A ce constat, il faut ajouter, qu au final, le roman est lent, parfois un peu long, la faute à des descriptions répétitives (pour l exemple, l'épisode de Kayla malade en voiture...) et il ne se passe pas forcément grand chose, si on y réfléchit bien.
Malgré tout, j ai globalement apprécié cette lecture, la tendresse qui se dégage de la relation entre le grand père et son petit fils est particulièrement touchante.
Tout comme le lien très fort qui uni les 2 enfants et qui est magnifiquement décrit par une multitude de petits détails, tellement vrais et si bien imagés.
L'intégration des esprits dans le roman est une vraie réussite et apporte une certaine profondeur au roman sur de multiples aspects, sociétal, émotionnel etc....
La structure du roman, alternant les points de vue des différents protagonistes et reprenant l histoire là où l a laissé le personnage précédent est agréable et casse la monotonie du livre.
Je finis en évoquant le style particulièrement poétique et imagé de l'auteure, alors, si effectivement, c est parfois à outrance, il n en reste, pas moins, puissant et touchant.
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C'est LE roman américain du moment. Songez : l'auteure a reçu son second National Book Award avec ce titre.

Comme je n'avais pas lu le premier à qui le prix a été décerné, je me jette sur celui-ci.

Ca commence sur les chapeaux de roues avec un égorgement de chèvre pour l'anniversaire de Jojo, 13 ans.

La petite Kayla, 3 ans, dors encore par terre, et la grand-mère se repose dans son lit, souffrant d'un cancer en phase terminale.

C'est Jojo qui nous raconte cette matinée particulière. Puis sa mère, Leonie, raconte à son tour. C'est donc un roman choral.

Le père de Jojo et Kayla doit sortir de prison et Leonie embarque ses enfants et sa copine Misty en voiture pour aller le chercher de l'autre côté de l'état.

On comprend que Leonie n'a que faire de ses enfants, cherchant seulement avec Misty du crack pour se défoncer.

Au fil des pages, Leonie nous dévoile son amour inconditionnel pour Mickael, un blanc dont le cousin a tué son frère, et dont le père ne veut pas entendre parler de Leonie, une jeune femme noire.

Si j'ai aimé découvrir avec effarement la vie de Jojo qui s'occupe seul de sa petite soeur, la protégeant de sa mère, j'ai été plus circonspecte devant le style de l'auteure.

Des phrases fluides, et puis tout à coup, une virgule mal placée qui rompt le rythme. Sans parler des coquilles qui rendent à deux reprises le texte incompréhensible.

Certes, il est question de revenants, ou plutôt, d'âmes qui n'ont pas trouvé le chemin de l'apaisement. Mais j'ai eu l'impression qu'elles étaient là comme en surplus, divisant un peu plus encore cette famille qui n'en a que le nom.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas été enthousiasmée par ma lecture. Je m'attendais à un roman aussi fort que ceux de Tony Morrison (le Sud, les esprits), d'où ma déception.

Cela reste néanmoins intéressant du point de vue de la génération de Leonie qui avale du crack comme nous respirons. Triste constat.

L'image que je retiendrai :

J'ai trouvé ce roman plein de couleurs, avec une prédominance de la couleur jaune.

Une citation :

Mamy déclarant à Jojo à propos de sa mère : – Elle ne te nourrira jamais. (p.224)
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Le chant des revenants de Jesmyn Ward est un roman noir puissant et passionnant.
Les chapitres alternent avec les voix de Jojo, 13 ans, qui a tout appris de son grand-père maternel, et qui veille sur sa petite soeur Kayla. Il y a la voix également de sa mère Léonie, qui ne joue pas du tout son rôle, droguée et pas du tout maternelle, et qui embarque ses deux enfants sur la route pour aller chercher leur père Mickael qui sort de prison. Et la dernière voix est celle de Richie, un fantôme, qui communique avec Jojo.
C'est un roman empli de sentiments et les pages bouleversantes se succèdent rapidement. Jojo est d'emblée un personnage très attachant, courageux et qui joue un rôle primordial dans cette famille.
On comprend la difficulté de cette famille avec Léonie qui a eu deux enfants avec un blanc et qui sont rejetés par la famille raciste de Mickael. Il y a également la souffrance dû à la mort de son frère et la maladie cruelle qui touche sa mère.

Un livre noir très intéressant et je remercie Babelio et Belfond de me l'avoir fait connaître via une opération Masse critique privilégié.
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Jojo apprend qu'il va devoir suivre sa mère récupérer son père qui sort de prison. le tout accompagné de Kayla, sa petite soeur, qu'il chérit plus que tout, et d'une amie à sa mère qu'il n'aime pas particulièrement. Il laisse derrière lui ses grands-parents et surtout sa grand-mère malade du cancer. Ce sera un court voyage mais pendant que la route défile on découvre l'histoire de cette famille noire américaine où le racisme frappe sans douceur. Chaque membre de la famille a son lot de douleur à porter et petit à petit on comprend leur vécu, leurs peines et leur comportement.

J'ai trouvé ce roman très beau même s'il dépeint toute la misère d'une famille longtemps pointée du doigt pour sa couleur de peau, même si la parentalité est ici un fardeau plutôt qu'une joie, même si l'ambiance est lourde et poisseuse. L'attitude de Jojo envers sa petite soeur m'a beaucoup émue, lui qui cherche à tout prix à obtenir l'amour de sa mère qu'il n'a jamais eu, il prend soin de sa soeur comme la prunelle de ses yeux.
J'ai aimé le mélange de la réalité et des souvenirs. Des choses qui se passent maintenant et des revenants. C'est bien pensé, bien ficelé et ça se lit facilement.
Un roman important et très bien écrit.
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📖 Jojo vit chez ses grands parents avec sa petite soeur et sa mère.
Cette dernière est une junkie et son père est en prison.
Alors qu'il doit être libéré, sa mère emmène ses enfants à la rencontre de leur père.

📝 Dans ce récit polyphonique, nous découvrons une famille dysfonctionnelle au lourd passé.
Il y est notamment question de maternité non désirée, un sujet qui me passionne toujours.

💔 Les origines des drames de la famille sont révélés, ils sont le résultat du racisme et de l'héritage de l'esclavage.
L'ostracisme et la misère qu'il provoque poussent beaucoup d'afro-américains vers les trafics voire le crime.
L'auteure, par des va et vient dans le passé, illustre le fardeau du souvenir et des morts. L'injustice qu'on ne peut oublier car elle a survécu.
Le récit est sombre, l'atmosphère lourde.

🪔 Mais heureusement dans cette obscurité, les croyances ancestrales apportent magie et espoir. La sorcellerie est une forme de pouvoir, une sagesse transmise envers et contre tout.
Nos personnages ont fréquemment des visions, rencontrent des revenants, des fantômes tourmentés.
Ils sont une armée à errer, à chercher la paix, une paix qui n'est plus à leur portée.

📍En conclusion, une lecture intéressante, dans la lignée des romans de la grande Tony Morrison. Je ne l'ai, malheureusement, pas apprécier autant que je l'aurais souhaité certainement car j'ai lu beaucoup de romans sombres américains cette année comme Betty ou My absolute Darling qui ont été deux énormes claques.
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Pas facile de rentrer dans ce roman ... mais très vite j'ai été happée par ces personnages : les enfants Jojo et sa petite soeur Kayla trop vite confrontés au monde des adultes, à la violence et à la mort. J'ai été touchée par la douceur et l'amour de Jojo à l'égard de sa petite soeur, de la relation fusionnelle qu'ils entretiennent. Puis il y a les grands parents maternels, mamie se meurt d'un cancer, papy soutient toute la famille. de lui émane chaleur et douceur mais aussi une force et une solidité. Léonie la mère qui aime ses enfants mais ne sait pas comment faire ... Elle souffre et se réfugie dans le monde de la défonce. Son "homme" est incarcéré dans le pénitencier. Il est blanc elle est noire dans le Mississippi raciste. Quand son homme sort de prison, elle décide d'embarquer les enfants et son amie pourvoyeuse de drogue pour aller le chercher. Voyage périlleux à travers le Mississippi, ou les fantômes côtoient les vivants, road movie à travers le passé et le présent.
Ce roman est puissant, nous confronte au racisme le plus brutal, à l'injustice et à la misère mais aussi à l'amour, la tendresse.
























































































































































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J'ai un mal fou à me positionner. J'ai lu énormément d'avis qui le trouvait fantastique, mais je serais beaucoup plus mesurée.
L'écriture déjà est assez particulière. Très poétique c'est vrai, ce roman à plusieurs voix laissent entendre des réalités différentes pour chacun. Ce qui, dès lors que l'on accroche à cette façon d'écrire, nous emmène voyager dans le visible et l'invisible, dans la poésie et la douleur, dans l'amour et la violence. Parce que c'est un livre violent. Violent vis à vis du racisme, celui d'hier comme celui d'aujourd'hui, vis à vis de la drogue, de la corruption, de la maladie, de l'instinct maternel présent ou non. Mais aussi violent vis à vis de l'amour. Ici, on ne s'aime pas en se faisant de discret câlins, on s'aime brutalement, jusqu'à se perdre… Alors oui, c'est un livre qui chamboule quand on prend tout ça en compte.
En revanche, un point qui m'a un peu plus arrêté et qui, à force, va m'entraîner à faire des recherches sur la littérature noire américaine (je ne sais pas si c'est le mot qui convient, corrigez moi si nécessaire), c'est l'irruption de la magie, du monde des morts qui devient réel. Comme on peut le retrouver chez Toni Morrison, et plus récemment dans « Ruby » de Cynthia Bond, les morts sont réels, visibles par certains, leurs corps peuvent prendre des formes différentes, d'animaux, d'ombres, d'humains comme ils étaient avant ou pas. Et c'est extrêmement présent, c'est même un point central pour faire avancer l'histoire. Or, dans le cas de ce livre, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'avoue j'ai même lu certains passages en diagonale, ne sachant plus si c'était une digression ou indispensable au récit. Peut être que je suis restée marquée par « Ruby » dont j'avais trouvé ce point magistralement maîtrisée, mais ce point ici m'a un peu déçue.
Pas au point de regretter d'avoir lu ce livre, je comprend les coups de coeur! Mais ça restera pour moi un bon livre, mais que je ne suis pas sure de conseiller à beaucoup de monde.
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Un livre perturbant...

Je ne crois pas avoir aimé: l'histoire est dure, mais d'une dureté "ordinaire", de la violence quotidienne, tellement ancrée qu'elle en semble presque normale. de la violence sans en être parfois, juste de la négligence... Mais tellement plus horrible du coup!

Mais je crois avoir aimé: l'auteure transforme la réalité pour en faire une sorte de conte, de légende, mêlant vie réelle et mythologie, passé et présent s'intriquant et se croisant pour finalement entrer en collision. Il se dégage du récit une souffrance intense mais aussi une poésie magnifique, une forte nostalgie.

J'ai dévoré les pages sans m'ennuyer et avide de savoir l'évolution et la chute de ce périple à travers un état, mais sans y prendre de plaisir à cause de la violence franche ou déguisée présente derrière chaque situation...

Il est étrange de ressortir aussi ambiguë d'une lecture, de ne pas être capable de dire si on a aimé ou non... Mais par contre ce que je peux affirmer, c'est que ce livre m'a chamboulée, marquée, étonnée et happée. Il sort clairement du lot de romans qui défilent, qu'on bouquine sans émotion et qu'on oublie aussitôt après l'avoir rangé dans la bibliothèque.

Une lecture difficile mais instructive, dure mais qui cache une forme de beauté, comme un diamant brute qui deviendra magnifique après taille...
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