J'ai un mal fou à me positionner. J'ai lu énormément d'avis qui le trouvait fantastique, mais je serais beaucoup plus mesurée.
L'écriture déjà est assez particulière. Très poétique c'est vrai, ce roman à plusieurs voix laissent entendre des réalités différentes pour chacun. Ce qui, dès lors que l'on accroche à cette façon d'écrire, nous emmène voyager dans le visible et l'invisible, dans la poésie et la douleur, dans l'amour et la violence. Parce que c'est un livre violent. Violent vis à vis du racisme, celui d'hier comme celui d'aujourd'hui, vis à vis de la drogue, de la corruption, de la maladie, de l'instinct maternel présent ou non. Mais aussi violent vis à vis de l'amour. Ici, on ne s'aime pas en se faisant de discret câlins, on s'aime brutalement, jusqu'à se perdre… Alors oui, c'est un livre qui chamboule quand on prend tout ça en compte.
En revanche, un point qui m'a un peu plus arrêté et qui, à force, va m'entraîner à faire des recherches sur la littérature noire américaine (je ne sais pas si c'est le mot qui convient, corrigez moi si nécessaire), c'est l'irruption de la magie, du monde des morts qui devient réel. Comme on peut le retrouver chez
Toni Morrison, et plus récemment dans «
Ruby » de
Cynthia Bond, les morts sont réels, visibles par certains, leurs corps peuvent prendre des formes différentes, d'animaux, d'ombres, d'humains comme ils étaient avant ou pas. Et c'est extrêmement présent, c'est même un point central pour faire avancer l'histoire. Or, dans le cas de ce livre, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'avoue j'ai même lu certains passages en diagonale, ne sachant plus si c'était une digression ou indispensable au récit. Peut être que je suis restée marquée par «
Ruby » dont j'avais trouvé ce point magistralement maîtrisée, mais ce point ici m'a un peu déçue.
Pas au point de regretter d'avoir lu ce livre, je comprend les coups de coeur! Mais ça restera pour moi un bon livre, mais que je ne suis pas sure de conseiller à beaucoup de monde.
Lien :
https://stephalivres.wordpre..