AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 352 notes
David Hayden fait le récit de l'été de ses 12 ans, celui où tout a basculé pour sa famille. Marie est une jeune femme Sioux, employée par la famille ; lorsqu'elle tombe malade, il va de soi pour le père de David d'appeler son frère Frank qui est médecin, et l'oncle adoré du jeune garçon. Mais les réticences de Marie à se faire examiner par Frank et les révélations qui s'ensuivent, ne tardent pas à ternir la réputation du médecin… le père de David, dont la charge de shérif pèse sur les épaules, se trouve confronté à un dilemme, déchiré entre la recherche de la justice et la pression familiale.
C'est un roman tout en finesse, dont les personnages sont très bien esquissés en peu de mots. La narration par le jeune David permet de découvrir l'intrigue en même temps que lui, qui cherche à comprendre ce qui se passe. Une très belle chronique d'un été décisif, qui se dévore.
Commenter  J’apprécie          53
Âgé de 12 ans, le narrateur David est le fils unique de Wesley Hayden, sheriff d'une petite ville du Montana, où habitent également son grand-père paternel, riche propriétaire d'un ranch, et son oncle Frank, médecin du petit patelin; ils sont les notables de la place. On comprend très vite que Frank, héros de guerre, est le fils préféré.
Lorsque leur bonne et nounou Marie, une Sioux, tombe malade, et qu'on appelle Frank à son chevet, le jeune David comprend à travers les non-dits des adultes et en les espionnant, que Marie accuse Frank d'avoir abusé des jeunes Indiennes sur la réserve. Dévasté, son père enquête, et les faits se révèlent accablants. Coincé entre son devoir et son tout-puissant père, Wesley est confronté à des choix douloureux…Puis, Marie meurt de façon suspecte, et les choses vont de mal en pis.
On suit le jeune David dans ce dur apprentissage, qui voit sa famille voler en éclats et ses parents payer très cher, leur intégrité.
Ce roman se lit vite et bien, un très agréable moment de lecture, mais je doute qu'il me laisse un souvenir durable, je suis peut-être un peu passée à côté, ou sinon, mais j'hésite à l'écrire, ce roman a peut-être un peu mal vieilli...?, pourtant le sujet reste d'actualité.
Commenter  J’apprécie          50
Une petite ville, un shérif consciencieux, son frère, héros de guerre et médecin apprécié, qui fait soudain l'objet de rumeurs sur ses pratiques douteuses envers les femmes indiennes de la réserve d'à côté. Dilemme pour l'homme de loi: on ferme les yeux, on limite les dégâts contre un engagement de cesser, on va au bout de l'enquête et on le traduit en justice ? Alors que le père l'idolâtre, que la communauté l'apprécie et que le lien fraternel s'y oppose. Toute l'histoire est racontée par le fils de douze ans du shérif qui adorait son oncle avant d'entendre ces rumeurs à l'accent de vérité.

Le roman est court, le récit bien développé, les voix qui s'élèvent pour une option ou l'autre bien représentées, la perplexité du jeune narrateur bien exprimée. Il y est question d'abus sexuels, de racisme, de droiture, d'abus de pouvoir, de l'attraction du déni et, par-dessus tout, de justice. Malgré la lourdeur du sujet, tout y est traité avec retenue, pudeur presque. Une réussite qui incite à lire l'autre roman consacré à la famille Hayden “Justice”.
Commenter  J’apprécie          250
Après le Montana des années 1880 de Lonesome dove, voici le Montana 1948 et plus précisément la petite ville de Bentrock perdue au coeur du Montana sauvage où « rien ne pousse à part broussailles et herbe à bisons ».
Le narrateur est un jeune garçon , David Hayden, issu d'une famille de notables dont le grand père a été longtemps le shérif de la ville avant de transmettre la charge à son fils, père de David. le fils aîné , lui, est un héros de guerre devenu le médecin de Bentrock.

En cette année 1948, l'année de ses 12 ans, la petite vie sans histoire de David va brusquement basculer avec la découverte de la vraie nature de cet oncle adoré et la déflagration qui s'ensuit. Car le shérif, père de David, va devoir choisir entre fidélité à la famille et sens du devoir, quitte à tout faire exploser . A ses côtés, le personnage attachant de sa femme dans sa détermination et le plein soutien qu'elle apporte à son mari.

« Ce que j'entendis annonçait une telle rupture dans nos existences, un tel abîme séparant désormais ce que nous étions de ce que nous ne serions plus jamais, qu'il faudrait, semble-t-il, mesurer le temps à cette aune. »

Un court roman (160 pages) d'une efficacité remarquable pour traduire le fin de l'innocence, la perte des illusions sur la nature humaine, la fidélité à ses convictions morales quoi qu'il en coûte. C'est sobre mais émouvant et ça se lit d'une traite !
Commenter  J’apprécie          164
Histoire courte, mais intense.
Un condensé de 160 pages sur l'entrée violente dans le monde des adultes.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce livre. le David adulte qui raconte, redevient enfant lorsqu'il parle de Marie, de ses parents, de ses parties de pêche. Puis retourne à son rôle d'adulte lorsqu'il évoque les agression, son oncle et son grand père.
J'ai aimé qu'il n'y ai pas de parti prit dès le début. Et pourtant le shérif n'aime pas particulièrement ces indiens qui vivent près de chez lui. Il admire son frère, médecin, combattant. Mais ce qu'il respecte plus que tout c'est son insigne et tout ce que cela engendre. Dont la justice et le fait d'être juste avec les Hommes.
Je me suis beaucoup attachée à ce jeune David, qui grandit d'un coup, plein de désillusions, mais qui va malgré tout continuer à admirer son père, qui reste son pilier.
Encore une très bonne lecture en provenance direct de chez @editions_gallmeister lue dans le cadre du @challengegallmeister
Commenter  J’apprécie          40
Un joli chef d'oeuvre d'une plume américaine qui m'était totalement inconnu. Un très beau récit, assez court, porté par la voix d'un ado de 12 ans, au coeur du Montana sauvage, récit de 2 frères d'une des familles dominantes d'une petite ville, l'un shérif et l'autre médecin. Récit de femmes aussi, d'une jeune indienne travaillant chez le shérif, et de la femme de celui-ci. Et avec ces personnages, une tragédie se noue devant nos yeux: je ne dirai rien de plus de l'intrigue, prenante, lourde de sens, violente. Un récit très bien écrit (bonne traduction certainement aussi). A découvrir absolument pour moi.
Commenter  J’apprécie          171

« de l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu chasser ni même estomper. »

David, le narrateur revient, quarante ans plus tard, sur ces images saisissantes qui ne se sont jamais effacées, des images nées d'événements qui, le temps d'un été dans le Montana en 1948, l'ont définitivement fait basculer de l'enfance à l'âge adulte. Dès le prologue, on devine qu'il lui en coûte de nous conter cette histoire, tout en comprenant qu'il se fait un devoir de parler, un devoir à l'égard des trois êtres que personne ne peut prétendre avoir mieux connus que lui, ni avoir autant aimés. Sa mère est morte il y a deux mois. Et là encore, nous pressentons sans qu'il soit besoin de nous le dire que cette mort récente est à l'origine de sa décision de confier ce qu'il n'a jamais confié à personne.
« Elle venait de rentrer dans sa cuisine après avoir travaillé au jardin lorsqu'une crise cardiaque aussi soudaine qu'un éternuement la terrassa. »
La mort de son père, dix ans plus tôt, fut plus cruelle :
« Longtemps un cancer l'avait miné jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir droit face au vent. »
Quant au troisième protagoniste, la jeune Indienne Marie Little Soldier, nous ne saurons rien pour le moment de sa destinée car elle est trop intimement liée à l'histoire qui va nous être contée.

Le narrateur aurait souhaité, confie-t-il, nous conter son histoire comme elle lui vient à l'esprit, restituant pour nous les odeurs, les sons, les instantanés surgissant dans sa mémoire, s'entremêlant les uns aux autres, abolissant toute chronologie, juxtaposés sur un même plan, l'été 48, « comme dans les calendriers illustrés des Sioux où tous les événements de l'année figurent sur une seule peau de bison. » Mais le cours du langage étant linéaire, on ne peut qu'ajouter un mot à un autre mot, une phrase à une autre, sur le même axe horizontal, celui de la syntaxe, qui s'inscrit sur une seule dimension, comme la flèche du temps.

Aussi le récit débute-t-il de la façon la plus conventionnelle qui soit.
En 1948, le père, Wes Hayden, est le shérif de Mercer County, une bourgade du nord-est du Montana, « un rude pays aux terrains secs et clairsemés où le vent ne cesse de souffler », toute proche de la frontière canadienne. Il n'a pas choisi d'être shérif, il l'est parce que son père en a décidé ainsi, on est shérif de père en fils chez les Hayden. En très peu de mots, on comprend que Wes Hayden n'est pas fait pour la fonction qu'il exerce. Non qu'il soit un mauvais shérif, bien au contraire, mais comment se réaliser dans une fonction, quelle qu'elle soit, dans l'ombre écrasante du père? Écartelé entre l'obéissance au grand-père et le désir de plaire à la mère Gail « qui souhaitait que son mari devienne tout simplement lui-même et non pas un Hayden », le père apparaît bien terne aux yeux de son fils, surtout comparé au flamboyant oncle Franck, héros de guerre, vif et charmant, exerçant la profession de médecin, marié à une ravissante petite femme aux cheveux blond platine, dont le jeune David est un peu amoureux.

Mais celle dont David est vraiment amoureux, ce n'est pas la minuscule poupée blonde permanentée aux ongles manucurés, c'est la grande et voluptueuse Marie Little Soldier aux cheveux noirs longs et raides et aux pommettes charnues, la pétulante Sioux qui vit chez eux durant la semaine, travaillant officiellement comme employée de maison, officieusement comme baby-sitter. le jeune garçon l'aime avec l'ardeur et la candeur d'un enfant de douze ans « parce qu'elle me parlait, parce qu'elle me prêtait attention. Parce qu'elle était plus vieille que moi, mais pas trop. Parce qu'elle n'était pas insipide et conformiste comme tous les adultes que je connaissais. »
En ce jour de la mi-août, son amour pour Marie se pare insidieusement d'une inquiétude nouvelle. La jeune femme est alitée depuis le matin, elle tousse de façon inquiétante, et elle a une fièvre de cheval. David se précipite pour prévenir sa mère Gail qui, avec sa détermination et son efficacité coutumières, ne va pas tarder à prendre les choses en main. Seulement, l'état de Marie empirant, en dépit de ses protestations acharnées, il faut bien se résoudre à appeler oncle Franck, à la fois le médecin de la famille et de Mercer County. Au début, on met sur le compte de la superstition le refus obstiné de Marie de voir le docteur. Car à l'époque, comme le rappelle David non sans honte, le fait que les Indiens étaient des êtres inférieurs et arriérés n'était pas même sujet à débat, c'était une évidence, c'était l'air du temps. Néanmoins, face aux hurlements de terreur de Marie à l'idée de se retrouver seule avec oncle Franck, hurlements qui tordent le coeur du jeune garçon, la mère Gail ne va pas tarder à soupçonner qu'il y a autre chose.

La révélation de cet autre chose, les conséquences telluriques de cette révélation sur l'existence des protagonistes de l'histoire, la faille qu'elle va creuser au sein même de la famille Hayden et de la paisible bourgade Mercer County sont l'objet de ce roman intimiste sobre et juste.

« Ce que j'entendis annonçait une telle rupture dans nos existences, un tel abîme séparant désormais ce que nous étions de ce que nous ne serions plus jamais, qu'il faudrait, semble-t-il, mesurer le temps à cette aune. »

Ce qui fait l'immense intérêt de ce roman écrit au début des années 90 c'est l'évolution de chacun des personnages, leur trouble, leurs oscillations entre déni et lucidité, intérêt égoïste et devoir moral, entre lâcheté et courage, ainsi que les conflits de loyauté auxquels ils se trouvent confrontés. Chacun joue sa partition mezza voce avec ses doutes, ses convictions et une détermination qui force le respect.
Ce qui m'a manqué pour être pleinement conquise, c'est, je crois, une écriture plus puissamment évocatrice qui aurait su faire naître en moi des images, des sons, des odeurs se gravant dans mon esprit. Cela n'a pas été le cas, et je m'aperçois aujourd'hui, une dizaine de jours après la fin de ma lecture, qu'il ne me reste qu'une impression assez vague en voie d'effacement.

Aussi, je préfère clore ce billet sur un avis plus enthousiaste, celui de l'écrivaine américaine Louise Erdrich dont l'un des livres vient, heureux hasard, de faire l'objet d'une lecture commune au sein de ma communauté :

« Avec son écriture riche et d'une honnêteté remarquable, Montana 1948 est un roman magnifique sur le sens des lieux et l'évolution du courage. Ce livre est une merveille qui invite à la méditation. »
Commenter  J’apprécie          7928
David Hayden revient sur un évènement qui se produisit l'été de ses douze ans, en 1948.
Fils de Wesley, shérif d'une petite bourgade, homme diminué par une blessure qui l'a empêché de partir combattre, neveu de Frank, charismatique médecin de la ville, revenu en héros de guerre, David se remémore avec honnêteté ses sentiments envers les deux hommes. Il est empêtré entre la loyauté vis-à-vis de son père, et l'admiration sans borne qu'il voue à son oncle, conscient aussi de la position importante de sa famille dans la région, le grand-père Hayden étant un riche propriétaire terrien, régnant en maître sur la communauté. Lorque Mary, la jeune Sioux en charge de le surveiller tombe malade, et qu'elle se confie à Gail, la mère de David, c'est toute la famille qui va se trouver ébranlée, les révélations faites dévoilant Frank sous un tout autre jour. le jeune garçon assiste au déchirement des siens, partagés entre justice, sens du devoir, besoin de préserver les apparences...Le fait de vivre les faits au travers des souvenirs de David devenu adulte conjugue la nostalgie et l'innocence. J'aurais préféré un récit un peu plus long, mais l'écriture est efficace, et soignée, c'est une sacrée bonne histoire !
Lien : https://instagram.com/danygi..
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman de Larry Watson me fait penser à l'oiseau moqueur d'Harper Lee, certainement parce que l'histoire est racontée par un enfant de douze ans, David, et que la fidélité au devoir, à l'honneur et à la loi y est exprimée de manière un peu similaire, avec bien sûr des différences importantes sur une toile de fond comparable.

Ici, dans le Montana, c'est la famille qui est au coeur du drame avec deux frères, l'un shérif, Wesley, l'autre médecin, Frank. C'est le comportement de ce dernier qui va déclencher la tragédie familiale. le racisme apparaît de manière diffuse dans les propos du patriarche, le grand-père de David, qui considère les indiens sioux comme de la viande rouge et qui admet très facilement que profiter de rapports sexuels imposés n'est finalement pas si grave, surtout lorsque l'auteur est son propre fils, Frank.

A partir de là se construit le dilemme de Wesley sous le regard de son fils et de son épouse, avec toutes les contradictions familiales, sentimentales, fraternelles et son sens du devoir. Ira-t-il jusqu'à l'arrestaiton de son propre frère? Quelles en seraient les conséquences?
Et ce choix que doit faire Wesley, me semble proche de celui d'Atticus, le héros de l'oiseau moqueur, celui de Wesley paraissant bien plus douloureux, encore que celui d'Atticus exposait sa propre famille au déchaînement du racisme.

La découverte de ces secrets de famille au coeur du Montana, dans l'Amérique profonde de l'immédiat après-guerre, génère une intensité croissante des sentiments développés, des douleurs dépeintes, pour une apothéose aussi douloureuse que celle imaginée par Harper Lee. Larry Watson parvient aussi à insérer de l'humour, instillé à faibles doses, dans ce très beau texte sur les brisures d'une famille, magnifiquement écrit.
Commenter  J’apprécie          731
Montana, 1948.
Le jeune David Hayden est inquiet. Marie, la jolie indienne qui s'occupe de lui, est souffrante. Mais quand le père de David, Wesley Hayden, propose d'appeler son frère, l'un des deux docteurs de la ville, Marie se crispe. Elle refuse catégoriquement les soins du médecin.
Est-ce vraiment par superstition comme semble le croire les proches de David ? Son oncle est-il vraiment l'homme charmant et charismatique que David idolâtre, ou cache t'il de sombres secrets ?
En laissant traîner ses oreilles, le jeune garçon finira par apprendre la terrible vérité…

Voici un huis-clos très efficace, qui décrit avec finesse le racisme ambiant des années 50 dans les régions rurales des états-unis. Il y a les faits de maltraitance sur une population indienne jugée inférieure, glacants, mais plus que l'oncle et ses déviances, c'est finalement la figure du grand père, patriarche tout puissant, qui m'a le plus écoeuré.
Ancien shérif, riche propriétaire terrien, il apparaît puissant et autoritaire dans la petite bourgade où il règne en maître.
Dans sa famille on le découvre méprisant, bourru et intransigeant, aux côtés d'une femme très effacée, et de ses deux fils, aîné adulé et cadet méprisé.
Mais rien de tout cela n'apparaît encore aux yeux du jeune David, qui, s'il a conscience de la place particulière de son grand père dans la petite communauté, porte encore un regard naïf sur les membres de son clan. Jusqu'au drame.

Un roman percutant sur la fin de l'innocence, raconté par cet enfant pris dans la tourmente de ses sentiments, entre désir de justice, sens moral et loyauté familiale.
Commenter  J’apprécie          190




Lecteurs (707) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}