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Ce "retour à Brideshead" est un roman à la fois mélancolique, décadent et avec une certaine touche d'humour plutôt noir, ou cynique.
Evelyn Waugh s'est démarqué en tant qu'auteur de livres de voyage divertissants et, surtout, de romans satiriques amusants parfois même très drôles mais il a également écrit quelques romans bien moins drôles et très bien écrits comme par exemple avec ce fameux e très célèbre (du moins dans les pays anglosaxons) "Return to Brideshead", écrit pendant une convalescence, au milieu de la guerre mondiale. le roman est publié en 1945. Il roman raconte la relation du narrateur, le jeune Charles Ryder, avec la noble famille Flyte (ou Marchmain ou Brideshead ... je ne sais pas comment le dire, mais je ne suis qu'un pauvre roturier…): d'abord, avec le dissolu Sébastien, puis avec sa soeur Julia, bien qu'en réalité, toutes les composantes de la famille particulière passent sous le regard scrutateur d'un observateur aussi privilégié, qui en dresse pour nous une vision globale et complète- d'autant plus qu'il a l'oeil puisqu'il est peintre - Son récit nous fait assister à la défragmentation et à la décadence de cette famille qui est également censé refléter la décadence et la fin d'une époque entière, celle de la splendeur maximale de l'Empire britannique. (j'ai pensé en le lisant aux damnés de Visconti au guépard de Giuseppe Tomasi de Lampedusa (encore Visconti) ,au monde d'hier de Zweig, ainsi qu'à la recherche de Proust.) Chronique familiale donc : portrait de ce que nous appellerions aujourd'hui famille «déstructurée» Une famille unique, d'ailleurs, parce que leur statut de nobles, riches et décadents s'enrichit par le fait qu'elle soit catholique dans un monde anglican et donc encore plus minoritaire d'autant plus que dans la Grande-Bretagne de ces années - celles de l'entre-deux-guerres - c'était encore un choix assez délicat. En fait, la présence intense de la religion catholique est des plus importantes dans ce roman. Waugh d'ailleurs appartenait au groupe rare et sélect des écrivains britanniques convertis au catholicisme (comme Chesterton, Graham Greene et Muriel Spark…). Il en profite pour régler ses comptes à sa propre religion en signalant avec beaucoup de conviction et d'à propos ses contradictions et ses absurdités . (en fait, les pages les plus ouvertement humoristiques du roman sont celles de la conversion de l'imprenable Rex). A moins qu'il ne brocarde ses aspects ridicules de sa foi pour mieux mettre en relief ce qu'elle a de grand?... Quelque chose de similaire se produit à propos de la relation homoérotique-sentimentale entre Charles et Sébastien dans la première partie du roman-, à peine dissimulée par la figure de sa soeur Julia : elle est latente, sinon "implicitement explicite ", dans une grande partie du livre, mais de telle manière que l'on soupçonne que les pensées de Waugh étaient innocentes et que c'est nous lecteurs qui avons des drôles d'idées (ce qui marche sur bon nombre de lecteurs même de nos jours qui n'y voit que du feu).. le vrai thème du roman, je crois, est celui du bonheur ou plutôt de l'impossibilité d'y parvenir malgré toutes les conditions favorables .Tous les personnages principaux sont malheureux, d'une façon ou d'une autre. Charles lui-même, qui est le seul qui semble connaître le bonheur à un moment donné, nous décrit cet état en passant par la nostalgie, ce qui peut faire penser que le temps a embellit ce passé. Je ne peux pas terminer cette trop longue critique sans mentionner l'excellente qualité de la prose d'Evelyn Waugh: le roman s'avère être d' une délicatesse, non seulement à cause des lieux si bien décrits et des personnages raffinés qui apparaissent (comme on pourrait le supposer, tout ça se déroule dans un monde assez chic mais surtout par la c'est la maîtrise et surtout l'intelligence - et l'ironie - avec lesquelles il est écrit.
Pour ceux qui préfèreraient passer par l'écran. Je l'avais découvert il y a une dizaine d'années en film (avec Emma Thompson, Matthew Goode et Ben Whishaw. le film m'avait marqué surtout à cause de Ben Wishaw d'une beauté renversante comme le décrit l'auteur mais qui je crois s'éloigne pas mal du roman. Il y a aussi une série dont je viens de regarder le premier épisode apparemment d'une fidélité saisissante de 1981 et qui fut un énorme succès en Angleterre Jeremy Irons et Anthony Andrews.
Et si ça peut vous convaincre, une toute nouvelle version en série est en tournage réalisé par Luca Guadagnino (call me by your name) qui me semble tout indiqué pour la réaliser. Ce sera avec Andrew Garfield , Ralph Fiennes,Rooney Mara et et Cate Blanchett...
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Ce livre est intéressant et l'auteur écrit bien. Mais je n'ai pas apprécié cette lecture, je suis mitigée, l'histoire est intrigante mais trop longue et j'ai eu du mal à entrer dans la lecture. Je suis tout de même contente d'avoir découvert ce livre grâce au challenge BBC.
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J'ai l'impression d'avoir déjà lu mieux ou plus marquant dans le genre saga familiale-gloire-déclin-amours en vrille... Ici, ça se passe dans l'entre deux guerre, en Angleterre. L'écriture est parfois remarquable, mais en totalité assez lisse et "presque (trop) parfaite". Luxe de détails. Très classique. Comme finalement tout l'enchaînement des événements.
Evelyn Waugh est un homme, ne vous y trompez pas. Et, on le sent, un homme et un homme Anglais, qui plus est.
Cela dit, les personnages sont justes, l'auteur les fait tenir la route de bout en bout, leurs évolutions sont justes, leur psychologie est juste...
Détail : Waugh utilise beaucoup l'italique pour nuancer l'expression de ses mots.
Bref, ma critique est merdique, en tout cas j'ai mis quatre étoiles, ça veut dire ce que ça veut dire.
J'ai préféré les Buddenbrook (Th. Mann) ou La Marche de Radetzky (J. Roth), si l'on peut comparer des choses incomparables.
Allez, je me stoppe.
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Cette vie universitaire qui semble immuable, on la retrouve dans la première partie de « Retour à Brideshead (Brideshead Revisited), un des romans les plus célèbres d'Evelyn Waugh. C'est à Oxford, dans l'entre-deux guerres, que le narrateur Charles Ryder fait la connaissance et se lie d'amitié avec Lord Sebastian Flyte, le fils d'une lignée aristocratique catholique. Charles est invité dans le somptueux domaine de Brideshead où il est introduit au reste de cette famille extravagante. Sebastian se perd dans l'alcool sans que Charles ne parvienne à l'en empêcher et se retrouve, loin de tous, pitoyable, en Afrique du Nord. Plusieurs années plus tard, Charles retrouve Julia, la soeur de Sebastian, sur un transatlantique les ramenant de New York. Tous deux sont mariés de leur côté, mais ils tombent amoureux, divorcent de leurs conjoints et prévoient de se marier. le retour à Brideshead de Lord Marchmain, le père de Sebastian et Julia qui avait mené jusque-là une vie dissolue en Italie avec sa maîtresse, interrompt ce projet. le père de famille, à l'article de la mort, renoue in extremis avec sa foi catholique, ramenant sans le savoir sa fille dans « le droit chemin ». Un très beau roman sur l'amitié, l'amour et la rédemption. Des thèmes qui peuvent sembler un rien surannés, comme les collèges d'Oxford, mais qui néanmoins gardent leur force d'émotion grâce à l'écriture d'Evelyn Waugh (et l'interprétation de Jeremy Irons dans la version livre audio en anglais que j'ai écoutée). le livre a connu deux adaptations que je prévois de voir, d'abord pour la télévision et ensuite pour le cinéma.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Ryder se retrouve à Brideshead qui est utilisé comme caserne militaire. Plein de souvenirs refont surface car Charles connaît ce domaine par coeur. Tout a commencé lors de sa rencontre avec lord Sebastian Flyte, un jeune étudiant d'Oxford tout comme lui à l'époque, merveilleusement beau mais aussi merveilleusement perturbé. Puis il y aura la rencontre avec la famille de Sebastian dont chaque membre semble habité de démon intérieurs.
Charles tentera de nager dans ces eaux troubles... à ses risques et périls!

Bon, j'avoue que le bilan de ma lecture est mitigée. C'est certes très bien écrit mais il y eut des moments que j'ai trouvé trop longs, d'autres que j'ai trouvé bien déprimants.
On ne peut pas dire que ce roman respire la joie de vivre.

Charles a toujours l'air désabusé, assez fataliste tandis que la famille Brideshead donnerait des migraines à un psychiatre.

D'ailleurs, le destin de Julia, Sebastian, "Bridey", Cordelia ne sont vraiment pas enviables. On les sent perdu, portant une lourde pression, n'arrivant pas à vivre leur vie complètement.
La religion est omniprésente dans ce roman. La famille de Sebastian est catholique (ils sont une minorité en Angleterre où la majorité des Anglais sont protestants) et ne semble pas parvenir à vivre en paix avec.
Je me suis aussi demandée s'il n'y avait pas d'autres raisons, un passé lourd qui expliquerait pourquoi tous les Flyte sont à ce point... particuliers.

Un livre qui dégage une certaine tristesse, de la désillusion, une recherche de sens aussi mais j'avoue que je n'y ai pas trouvé l'humour promis par la quatrième de couverture (la gravité et le cynisme oui).
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Je n'ai pas vraiment réussi à accrocher à ce roman. Bavard, inutilement et manquant de cet "humour anglais" des auteurs de cette époque, qui aurait pu faire passer cette critique acide de la société anglaise. Me paraît un de ces livres écrits sans véritable projet! L'écriture est le seul point vraiment positif.
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J'ai trouvé pas mal mais je pensais que je serai plus accrochée à l'histoire. La première partie est un peu longue, mais à partir de la deuxième, on se laisse prendre par les péripéties de cette famille et de son entourage, et je l'ai finalement terminé d'une traite lors d'un trajet en train un peu long (week-end à La Rochelle !). C'est une bonne description de la vie d'une famille appartenant à la "bonne société" pendant l'entre deux guerres en Angleterre, surtout leur façon de vivre en dilettante sans se soucier de travailler pour gagner leur vie ! Et c'est bien écrit. Avec le recul, c'est finalement une bonne lecture pour en apprendre plus sur les moeurs et coutumes de l'époque en Angleterre.
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La grande majorité de ce livre se passe durant les années folles, donc avec une ambiance assez particulière, où l'art de vivre et les moeurs de l'aristocratie anglaise tentent de s'adoucir sans y parvenir tout à fait.


L'histoire se déroule sous le point de vue de Charles, un jeune homme qui n'appartient pas vraiment à ce milieu et qui découvre avec nous ce monde. Comme il le dit, durant les grandes vacances, Sebastian est reparti vers un monde auquel il n'a pas accès.
Et même si le narrateur est Charles, les véritables personnages de ce roman sont la famille Marchmain . Les deux soeurs, les deux frères et les deux parents.



[Attention je dévoile la suite]

La religion tient une grande place dans ce livre.
C'est certainement en partie de la religion que Sebastian s'en veut tellement, c'est la religion qui a en partie détruit le mariage des parents, c'est la religion qui séparera finalement Julia de Charles.


Je pense que Waugh montre que si la religion est enseignée dès l'enfance, que les termes comme paradis, enfer, rédemption font partis du langage courant, alors cette personne aura du mal à s'en détacher.
Julia a essayé, a prétendu ne plus avoir la foi, pourtant c'est elle qui a la fin amène le prêtre pour son père et qui quitte Charles, parce qu'elle se rend compte qu'elle ne peut pas finalement ”vivre dans le péché”.


La religion est donc abordé tantôt avec cynisme (le rôle de Charles) tantôt avec humilité (Cordelia) et sérieux (Térésa la mère). C'était très intéressant de voir ces différents points de vue, les voir se confronter.


L'histoire d'amour Charles / Julia ne m'a pas vraiment passionné. J'ai préféré la première partie du livre, quand Charles découvre leur monde et l'université. le personnage de Charles à la fin , amer, blasé et solitaire ne m'a pas plu plus que ça. Cela manquait d'émotion je trouvais…Émotion que je trouvais sans problème dans la famille Marchmain…


J'ai beaucoup aussi aimé le personnage d'Anthony, un drôle d'homme, ouvertement homosexuel, plein de manières et étranges et pourtant le seul personnage lucide et vraiment honnête. On le suit lui aussi à travers les années et c'est le seul personnage qui ne change pas vraiment et qui reste fidèle à lui-même.


Une grande question : Qu'est-il arrivé à Sebastian?
Pourquoi devient-il alcoolique, ne supporte-t-il plus sa famille et sa façon de vivre? Est-ce juste un problème avec l'autorité? Et qu'elle est sa relation avec ce jeune allemand après?
En gros, Waugh, durant tout le roman joue sur l'idée que peut-être Sebastian est homosexuel, chose plutôt mal vu à cette époque. On ne le saura pas et d'ailleurs, une fois que Charles perd Sebastian de vue, on n'aura que rarement l'occasion d'entendre parler de lui. Si ce n'est pour suivre sa destruction année par année…le jeune homme cynique et charmant du début n'a plus rien à voir avec le vieil homme avant l'âge détruit par l'alcool et la tristesse.


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Enfin terminé ! 597 pages peuplées de riches aristocrates anglais qui traînent leur ennui. Ils ne s'en échappent que pour se rouler dans la bondieuserie ou pour se soûler. On ne peut que se réjouir qu'ils n'aient pas d'héritiers pour perpétuer leur triste indolence. Seuls Cordélia et Rex donnent un peu de fantaisie au récit.
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Il y a des romans qui changent nos vies pour le mieux ! Ce livre-ci est l'un d'entre eux ; si vous comprenez quelque chose du catholicisme, un catholique de facto, la lecture aura des dimensions presque magiques ! Si bien écrit ! C'est l'action de la grâce sur l'homme. Une bonne lecture.
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